« La saga de la grand voile a continué hier avec des conséquences assez dramatiques. Après une nuit passée avec le haut de la voile non attaché au mat à cause d’un problème de chariot nous avions fait plusieurs plans pour réparer en fonction des problèmes rencontrés. Nous avions décidé de démonter le système en entier pour permettre de rattacher la voile d’une manière un peu différente, nous étions prêts. Comme Nandor trouvait que mes acrobaties en tête de mat étaient sympa il a décidé de tenter sa chance! Je l’ai donc hissé en haut du mat. Il avait gentiment décliné mon offre pour le casque mais apprécié mon idée d’utiliser un mousqueton pour s’accrocher aux gréements sous tension le long du mat pour réduire un peu l’amplitude de ses mouvements par rapport à ceux du bateau.”
“Après plusieurs tentatives, il a réussi à déloger le chariot et je l’ai monté et descendu à diverses hauteurs pour qu’il puisse faire quelques changements sur le système d’accroche de la voile. Les conditions étaient extrêmement dures avec une houle résiduelle qui faisait tanguer le bateau très violemment. Il a fini par lâcher prise et je l’ai vu s’éloigner du mat et y revenir avec violence plusieurs fois. Quand je l’ai redescendu, des gouttes de sang ont coulé sur le pont immédiatement et j’ai été terrifié par son visage: ses yeux bleus se plissaient de douleur et il avait du sang partout. Il a enlevé son bonnet et j’ai vu une profonde entaille qui saignait abondamment. Nous nous sommes dépêchés de revenir dans le cockpit. Je l’ai installé et on a rincé sa tête, nettoyé à la bétadine et j’ai dû lui faire 4 points de suture. Pendant que Nandor reprenait ses esprits, j’ai préparé des patchs pour réparer la grand-voile mais au moment de la descendre pour les mettre, nouveau blocage. Je suis remonté une fois au mat pour essayer de la débloquer mais sans succès. Retour à la case départ. Nous avons finalement décidé de nous arrêter pour un pit-stop en Nouvelle-Zélande, à Invercargill. “
