Sidney Gavignet : “tout reste à faire”

Sidney Gavignet
DR

Sidney, comment se termine cette escale à Cape Town ?

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SG : Je connais bien l´endroit pour y être venu 6 fois. La dernière fois, c´est quand nous avions cassé notre mât sur Delta Dore avec Jérémie Beyou dans la Barcelona Race. On est toujours très bien accueilli ici. Les gens sont vraiment adorables. Le pays est magnifique … et les vins excellents. C´est un super endroit pour récupérer, mais le format de cette édition de la Volvo Ocean Race est différent de celui des éditions précédentes. Si au final nous avons toujours 9 mois de course, cette fois, nous avons 37 000 milles à parcourir, au lieu des 32 000 milles par le passé. Le rythme de la course est donc plus rapide car les escales sont plus courtes. On a à peine fini notre phase de repos que c´est déjà le rush pour repartir. Avant, aux escales, on avait un temps de récupération, un temps un peu mort avec un peu de travail puis ensuite la phase de rush. Cette année, on passe directement de la récupération au rush. C´est assez dur pur tout le monde mais cela rend la course encore plus intense.

 

Il y a eu beaucoup de travail à faire sur le bateau à l´arrivée de l´étape ?

SG : Non. On a ramené un bateau en bon état. Cela veut dire qu´il a été bien construit,  bien préparé, et qu´on a fait attention. Grâce à la combinaison des trois, l´équipe à terre a fait un bon boulot de préparation pour la prochaine étape, sans avoir à faire de travaux majeurs.

 

Il y a eu des changements dans l´équipe navigante ?

SG : Oui, surtout ceux qui étaient prévus dès le départ d´Alicante, pour des raisons d´agenda ou de responsabilités professionnelles de certains équipiers. On a Shannon Falcone, qui était l´un de nos wincheurs pour les régate in-port et qui embarque pour trois étapes, plus une prévue après le Cap Horn. On a aussi Robbie Naismith, un Kiwi très expérimenté qui remplace Jonathan McKee. Viennent s´ajouter à cela des ajustements internes avec Michi Muller qui passe n°1. La dernière fois, sur ABN AMRO ONE (vainqueur de l´édition précédente),  nous n´avions changé personne, ce qui, à mon avis, avait été une force. Mais, d´une épreuve à l´autre, les dynamiques et les parcours ne sont pas les mêmes. Il faut s´adapter. Pour nous, Puma, cela devrait être positif de faire venir sur sang frais à chaque étape. On verra, nous tirerons un bilan à Cochin.

 

Comment vous situez-vous après cette 1ère étape ?

Jusqu´à présent, on a tiré de bonnes leçons de notre façon de faire fonctionner le bateau. Nous savons que nous avons progressé pendant cette première étape et on sait comment progresser pour la suite. Mais maintenant, tout reste à faire. Au départ de Cape Town, nous sommes en seconde position au Général après avoir engrangé une seconde place d´étape. Ce n´est pas mal. On espère qu´on fera mieux mais on sait aussi qu´on fera peut-être moins bien. Il faut prendre les manches les unes après les autres et avoir aussi de la réussite…, de la chance. Il ne faut pas taper une tortue, ou un container en pleine mer. La chance fait aussi partie de la course.

 

Comment abordez-vous cette seconde étape, Cape Town – Cochin, tout à fait inédite ?

SG : Le temps de course pour cette étape sera entre 14 et 20 jours, soit 17 en moyenne pour remonter l´Océan Indien. Le premier danger, en début de parcours, sera le fameux courant des Anguillas – courant des Anguilles – qui peut avoir une puissance jusqu´à 4,5noeuds, pour nous, de face dans cette étape. Je viens d´apprendre que c´est l´endroit où il y a le plus de casses de cargos au monde…. La mer y est très très mauvaise. Ce danger est sur le parcours de ceux qui auront choisi de suivre la côte Est de l´Afrique avant de se diriger vers l´Inde. Mais en fait, il y a deux routes possible pour monter jusqu´en Inde. Soit on fait la route la plus courte qui longe les côtes de l´Afrique,  face aux vents (sans doute assez faibles) et aux courants ; soit on part plein Sud- Est  au départ de Cape Town, pour accrocher le train des dépressions qui font le tour de l´Antarctique. On cavale avec en faisant ensuite de l´Est, en allant vite, jusqu´à ce qu´on perdre le front et qu´on doive remonter plein Nord. Là, il y a des alizés d´Est ou de Sud -Est, puis l´étape se finit au près avec des petites mais très violentes dépressions tropicales dont il faudra se méfier.

 

Et l´Inde ?

SG : J´y suis déjà allé, car la famille de mon père y a habité deux ans. C´était plus au Nord, vers Bombay. Mais je suis très content d´y retourner. Ma famille y part dès que la flotte aura quitté Cape Town et elle nous attendra là-bas. Cette course est aussi une belle aventure familiale.

 

Classement général provisoire après 3 manches sur 17

1 Ericsson 4                14 pts

2 PUMA                      13 pts

3 Green Dragon              11 pts

4 Telefonica Blue           10 pts

5 Telefonica Black           6 pts 

6 Ericsson 3                 5 pts

7 Delta Lloyd                4 pts

8 Team Russia                4 pts