Maxi Edmond de Rothschild - Gitana 17 / skipper Charles Caudrelier (FRA) winner of the Arkéa Ultim Challenge Brest on the 27th February 2024, Brest France.
Photo Vincent Curutchet / Aléa / Gitana Team
Ce mardi 8 octobre 2024 peu après midi, tandis que le Maxi Edmond de Rothschild naviguait au près sous J3 et grand-voile haute en direction du détroit de Gibraltar, à une trentaine de milles dans le Sud-Ouest d’Almeria, Charles Caudrelier a averti son équipe à terre d’une lourde avarie. Le maxi-trimaran venait de démâter, perdant plus de 17 mètres d’espar, soit la moitié de son mât. Parti d’Antibes il y a quarante-huit heures, après s’être classé 2e de la Finistère Atlantique, l’équipage du Maxi Edmond de Rothschild effectuait le convoyage retour vers sa base lorientaise.
Dans cet incident, aucun blessé n’est heureusement à déplorer à bord et Charles Caudrelier et ses cinq hommes d’équipage sont en lien avec leur équipe à terre pour trouver la meilleure option possible le long des côtes sud de l’Espagne afin de trouver un abri pour le maxi-trimaran. Plus d’informations à venir.
Équipage du Maxi Edmond de Rothschild : Charles Caudrelier, Erwan Israël, Benjamin Schwartz, Julien Villon, David Boileau et Yann Riou
Suite à ce démâtage la tentative de battre le record du Trophée Jules Verne cet hiver avec un stand-by dès novembre apparaît compromise.
Le jeu Virtual Regatta dévoile la Marina Virtual Regatta Offshore, une innovation majeure qui transforme radicalement l’univers de la voile virtuelle en proposant aux joueurs une expérience immersive en 3D. Ce lancement, accompagné d’une refonte totale de l’interface de jeu, offre également de nouvelles options et fonctionnalités aux joueurs, dont la possibilité de personnaliser ses bateaux, de gérer sa flotte ou de préparer les prochaines courses dans un hangar moderne.
La Marina Virtual Regatta Offshore, expérience immersive inédite, débarque sur Virtual Regatta à quelques semaines du coup d’envoi du Vendée Globe, qui avait réuni plus d’un million de joueurs lors de l’édition 2020/21. Conçue pour offrir une expérience la plus proche de la réalité possible avec un soin particulier apporté au graphisme et à l’ergonomie, cette dernière permet de visualiser et de préparer son bateau dans un environnement 3D interactif. Disponible dès aujourd’hui, ce nouveau hub virtuel propose une interface ultra réaliste permettant à chaque joueur de gérer sa flotte et se préparer dans un hangar moderne pour les plus grandes courses au large. En effet, la Marina permet aux joueurs d’explorer leur bateau dans les moindres détails mais aussi d’ajuster leur inventaire de voiles et les équipements afin d’être le plus performant possible sur l’eau.
La Marina propose également une nouvelle interface de classements, plus esthétique et plus facile d’utilisation. Cette dernière sera agrémentée ultérieurement de nouveaux classements basés sur l’évolution des joueurs et leur historique dans le jeu. Cette nouvelle interface permettra aussi d’accueillir le futur système de ligues et la création de nouveaux championnats, et de mieux classifier les courses, qu’elles soient réelles, digitales ou à dominance historiques, ainsi que les nouveaux modes de jeu à venir. De nouveaux skins personnalisables. Il est désormais possible de personnaliser l’apparence de son bateau dans le jeu avec l’arrivée de collections de skins réalisées par des artistes et designers. Cette option est inaugurée avec plusieurs skins signés Nicolas Gilles, de l’agence rennaise Désigne.
Un gameplay enrichi de nouveautés révolutionnaires La Marina introduit un gameplay repensé avec de nouvelles fonctionnalités dont la gestion de l’énergie. Introduite avant la Route du Rhum – Destination Guadeloupe, cette dernière évolue avec l’apparition de nouveaux consommables tels que des shots de café, des barres énergétiques, des boissons énergisantes ou des repas complets mis à disposition dans le jeu, ainsi que d’une gamme d’équipements plus étoffée. Cette dernière, qui comprenait jusqu’à présent des voiles, des foils et des winchs, va être enrichie avec un emmagasineur, un pouf et une veste de quart. Si ces derniers n’affecteront pas directement la performance pure du bateau, ils auront de l’influence sur l’état de fatigue du Skipper en lui permettant de dépenser moins d’énergie ou d’en récupérer plus rapidement. Ce mécanisme, qui ajoute une nouvelle dimension stratégique à la course, reflète de manière encore plus fidèle la réalité sur l’eau.
Un nouveau hub pour la communauté Au-delà des nouvelles fonctionnalités techniques, La Marina favorise les échanges entre eSkippers du monde entier. Ces derniers ont désormais la possibilité d’interagir avec leur communauté, de partager leur expérience et de suivre en direct l’évolution des compétitions en cours. Il sera également possible de signaler les éventuels comportements non appropriés de joueurs via la nouvelle interface. De nouvelles opportunités pour les acteurs du nautisme La Marina représente également une opportunité pour les acteurs du nautisme. En effet, cet espace virtuel offre une vitrine interactive aux entreprises qui peuvent sponsoriser des zones dédiées, afficher des contenus publicitaires et proposer des expériences pédagogiques à la communauté des joueurs de Virtual Regatta Offshore. Grâce à des stands en 3D et des outils de communication intégrés, ce nouvel espace virtuel met en relation les eSkippers avec les marques et les passionnés de voile en général, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives aux entreprises. « Le lancement de la Marina Virtual Regatta Offshore et la refonte complète de l’interface offrent une expérience de jeu plus immersive et encore plus proche de la réalité aux joueurs, ainsi que de nouvelles opportunités aux entreprises de l’écosystème de la voile. Avec le lancement de ces nouvelles fonctionnalités et options, le jeu évolue avec son temps et se rapproche des standards des jeux vidéo de compétition, tout en permettant aux joueurs de vivre les plus grandes courses comme jamais auparavant. La Marina est la première brique d’une l’évolution du jeu qui va tendre de plus en plus vers une dimension de gestion du skipper et des bateaux en plus de la stratégie de course. Cependant, le concept de Virtual Regatta Offshore reste le même et il est toujours possible de jouer gratuitement et de performer », commente Tom Gauthier, Directeur Général Adjoint de Virtual Regatta.
Jean-Paul Rouve et Pierre Richard sont à l’affiche de La Vallée des fous, le nouveau film de Xavier Beauvois. Sortie prévue le 13 novembre 2024. Le Vendée Globe a eu son film avec l’acteur François Cluzet dans En Solitaire en 2013. Le Vendée Globe virtuel a désormais le sien avec les acteurs Jean-Paul Rouve et Pierre Richard. Un beau casting, auquel s’ajoutent Jean Le Cam et Michel Desjoyeaux qui jouent leur propre rôle, et Charlie Dalin qui s’est invité avec son sponsor Macif. On saluera également la présence d’Edwige Richard, qui a participé aux « Voix du large », le podcast de Course Au Large, et qui rejoue ici le « Vendée Live ».
Le scénario raconte l’histoire d’un passionné de voile, Jean-Paul, qui traverse une passe difficile. Ployant sous les dettes accumulées, abusant de l’alcool et souffrant de son isolement vis-à-vis des siens, il prend la décision un peu folle de participer à la course virtuelle du Vendée Globe, Virtual Regatta. Pour cela, il va se mettre dans les conditions d’un vrai skipper en s’isolant pendant trois mois sur son bateau dans son jardin. Ce voyage improvisé lui permettra de renouer avec sa famille, mais surtout avec lui-même. Jean-Paul Rouve joue le rôle principal, accompagné de Pierre Richard (le père, déguisé en vieux loup de mer), Madeleine Beauvois (la fille) et Joseph Olivennes (le fils). Jean-Paul Rouve est connu du public français pour les personnages mémorables qu’il incarne, comme dans Les Tuche. Et on ne présente plus Pierre Richard…
Derrière la caméra, on trouve Xavier Beauvois, également auteur du film, en collaboration avec Gioacchino Campanella et Marie-Julie Maille. Xavier Beauvois a obtenu le Grand Prix du Festival de Cannes pour Des hommes et des dieux. Le tournage a commencé le 22 septembre 2023, à Concarneau (Finistère). Il s’est également déroulé à La Forêt-Fouesnant, à Vattetot-sur-Mer en octobre et à Fécamp. Il s’est achevé en novembre 2023. On découvre dans le film de très belles vues de Port-la-Forêt. On visite les bureaux de Mer Agitée et on voit la mise à l’eau du nouvel Imoca de Jean Le Cam, Tout Commence en Finistère. Le Roi Jean est égal à lui-même. Il joue bien. Une bonne note également pour Michel Desjoyeaux.
On ne vous dévoilera pas le film mais on l’a apprécié, et passé un bon moment. On vous encourage à aller le voir dès le 13 novembre, date de sa sortie en salle, soit trois jours après le départ du Vendée Globe. Un temps suffisant pour être déjà amariné virtuellement.
La MedMax est une course au large en double en Méditerranée imaginée par Kito de Pavant. 27 équipages ont répondu présents pout cette première édition. En Ocean Fifty, Sébastien Rogue et Jean-Baptiste Gellée se sont imposés à bord de Primonial. EN Class40, Achille Nebout et Gildas Mahé sur Amarris.
« La Med Max va devenir une belle course, qui doit s’inscrire dans la durée. Et je suis fier de couper en vainqueur la ligne de cette première édition ». À peine descendu de son Ocean Fifty Primonial, Sébastien Rogues, emporté par la joie d’une victoire arrachée « avec les tripes ». « Une course difficile. Avec la Méditerranée, ses mystères, ses endroits magiques, un parcours complexe. »
Son dauphin, Erwan Le Roux, accompagné de Pablo Santurde del Arco, arrivé deuxième sur Koesio en début de nuit, ajoutait également : « Eh bien, c’était ça qu’il fallait faire avant ! Il en rêvait, Kito l’a fait ! C’était un parcours incroyable, mais particulier. Tous les endroits qu’on a traversés étaient juste incroyables. » Baptiste Hulin, ravi d’un podium décroché avec Thomas Rouxel sur Viabilis Ocean, lançait : « Cinq jours de folie, avec un finish de dingue. Ça a été chaud jusqu’à la fin ». Fabrice Cahierc, heureux de partager cette aventure avec son complice Aymeric Chappellier sur Realites, résumait : « Le parcours était joli, mais le vent n’était pas simple. » Hier soir, la Med Max I Occitanie – Saïdia Resorts a donc couronné son premier vainqueur et révélé le podium Ocean Fifty après une bataille acharnée. Sébastien Rogues expliquait sa victoire : « On l’a gagnée en se remettant à l’endroit après un mauvais départ. » Erwan Le Roux, deuxième, expliquait la perte d’un leadership conservé jusqu’au dernier jour mais perdu à la nuit tombée : « On était bien placés, on a fait preuve de confiance. Primonial, eux, ont su rebondir après leur mauvaise passe et ont tout donné pour revenir et gagner. Rien à regretter, juste profiter de cet accueil digne d’une belle course au large. » Troisième, Baptiste Hulin, le plus jeune de la flotte Ocean Fifty, savourait encore un coup de poker gagnant le long de la Sardaigne et la bataille finale vers les îles Zaffarines : « On a fait une bonne partie de match-racing. »
Ce jeudi 4 octobre au matin, sous un lever de soleil radieux, Amarris d’Achille Nebout et Gildas Mahé franchissait la ligne d’arrivée de la Med Max I Saïdia Resorts après 4 jours 19 heures et 22 minutes de course. Le Montpelliérain et le Brestois inauguraient ainsi le podium Class40 de cette première édition. « Finalement, je n’avais jamais participé à une course au large en Méditerranée,” confie Achille Nebout, natif de Montpellier. J’ai été servi ! Trop content d’avoir gagné cette première, en partant de la maison. On attendait cela depuis longtemps. Donc rendez-vous dans quatre ans, avec encore plus de bateaux et de matchs ! » Le skipper d’Amarris revenait également sur sa course : « Après le Cap Creus, on a pris le bon train, on est partis à cinq sans jamais trop se quitter. Et au final, tout s’est joué la nuit dernière. » Les Italiens, Ambroggio Beccaria – Alla Grande Pirelli – et Andrea Fornaro – Influence II -, ont un temps fait partie des prétendants, avant d’être distancés. Les deuxièmes, Matteo Sericano et Lucas Rosetti sur Tyrolit, terminent en méritants dauphins. « On a pris beaucoup de plaisir sur cette magnifique course, s’enthousiasme Matteo Sericano. C’était intense jusqu’à l’arrivée. » Le troisième, Mikaël Mergui, épaulé par Corentin Douguet sur Centrakor, handicapé par une casse de drisse, confie : « Ça reste une superbe course, on l’a vu dès le départ avec tout ce monde à Port-Camargue et dans la baie. Avec Corentin, on s’est régalé, on avait fait les bons choix, on était toujours dans le match. C’était juste le pépin de trop. »
Classement Ocean Fifty
Primonial (Sébastien Rogue – Jean-Baptiste Gellée), arrivé le 3 octobre, à 18h15’39 (TU) en 4 jours 7 heures 15 minutes 39 secondes
Koesio (Erwan Le Roux – Pablo Santurde del Arco), à 1h23’08 du premier
Viabilis Ocean(Baptiste Hulin – Thomas Rouxel) à 4h06’54 du premier
Classement Class40
Amarris (Achille Nebout – Gildas Mahé), arrivé le 4 octobre à 6h22’07 (TU) en 4 jours 19 heures 22 mn 7 sec.
Tyrolit (Matteo Sericano – Lucas Rosetti) à 36’21 du premier.
Centrakor (Mikael Mergui – Corentin Douguet) à 47’54 du premier.
Le Groupe APICIL et Damien Seguin ont décidé d’annoncer la fin de leur collaboration avant le départ de ce deuxième Vendée Globe. La fin d’un cycle pour un duo qui aura, au fil des années, toujours progressé tant sur le plan sportif que dans leur approche commune : porter un message d’inclusion en n’oubliant pas l’ambition sportive.
C’était une annonce qui allait forcément être chargée en émotion. Après huit années de collaboration, la décision a été prise par le Groupe APICIL d’annoncer la fin de cette histoire commune. Tout a commencé en 2017 après la victoire de Damien sur le Tour de France à la Voile, il clame alors haut et fort son envie d’être au départ d’un premier Vendée Globe, quelques mois plus tard, il est à la tête d’un monocoque aux couleurs rouge et blanche, les couleurs du Groupe APICIL qu’il ne quittera plus. Le groupe Lyonnais casse les codes et s’engage alors avec un skipper handisport, bien conscient du lien qui les unissent dans leur combat en faveur de l’inclusion.
Des hauts tout de suite avec une 6ème place au Rhum, un magnifique premier Vendée Globe, mais aussi quelques coups du sort comme cet abandon sur la Route du Rhum en 2022. Au fil du temps, la relation entre le Groupe APICIL et Damien Seguin aura toujours été portée par les mêmes ambitions, ce qui est, forcément, toujours mieux pour s’entendre.
Le Groupe APICIL va poursuivre ses engagements dans l’handisport avec sa « Team APICIL » mais est aujourd’hui concentré sur le départ de ce deuxième Vendée Globe. L’achat d’un nouveau bateau en 2021 et l’objectif de faire mieux qu’en 2020, ont structuré le projet pour arriver prêt pour ce départ en novembre. Définitivement le Groupe APICIL et Damien Seguin gardent le même cap : la performance dans l’inclusion.
Philippe Hassel, directeur de la communication du Groupe APICIL
« Damien est aujourd’hui reconnu comme un skipper avec un handicap et plus comme un handicapé qui fait de la voile. Nous avons ouvert la voie et il n’est plus le seul handisportif à concourir en IMOCA. Ce projet arrive par ailleurs à la fin d’un plan stratégique Horizon 2024 et au début d’un nouveau… Le groupe a changé de taille, s’est diversifié, et aspire à de nouvelles ambitions. Ce partenariat est une pleine réussite tant au niveau sportif, de la notoriété du groupe que des messages portés sur l’inclusion. Il a aussi permis de fédérer les collaborateurs en interne, ce qui était très important pour nous. »
Damien Seguin, skipper de l’IMOCA Groupe APICIL
« C’est la fin d’un cycle mais cela va me donner l’opportunité de rebondir sur un nouveau projet. Depuis 2017, le Groupe APICIL nous a permis de nous professionnaliser encore plus, de monter une super équipe et d’avoir un bateau qui, aujourd’hui, est optimisé et très performant. Je les remercie encore pour tout ça, maintenant j’ai hâte de prendre le départ pour finir en beauté et montrer aussi que j’ai encore faim de course au large ! »
Les 250 bateaux présents aux Voile cette année ont eu des conditions météos idéales pour rendre cette édition exceptionnelle. Maxis, Modernes et Traditions se sont régalés tout au long de cette semaine offrant à nouveau un magnifique spectacle.
Modernes Le vent était encore bien retord lorsque le premier coup de canon retentit à 12 h 40 devant la tour du Portalet. La bagarre s’installait rapidement en IRC B (Trophée North Sails) entre les TP 52, Ker 46 et autres Club Swan. Et au terme d’un petit aller-retour de 15 milles bouclé en une heure et demi, c’est le TP 52 Vudu qui avait les honneurs de la ligne, signant l’une des plus belles progressions sur quatre courses. Insuffisant néanmoins pour battre un autre des TP 52, Nanoq, skippé par le roi Frederik du Danemark. Vainqueur déjà l’an passé en IRC C qui était la classe des racers, son Nanoq s’impose une nouvelle fois cette année, sans victoire de manche certes, mais avec une belle régularité en deuxième partie de semaine où il terminait deux fois deuxième. En IRC C pour le Trophée BMW, le classement général provisoire était très serré au départ ce matin avec au moins deux bateaux capables de l’emporter. C’est finalement Shotgunn, du britannique Wilson Michaël, troisième aujourd’hui, qui inscrit son nom aux Voiles de Saint-Tropez. Dans cette classe très disputée, le meilleur des quatre Cape 31 engagés, Give Me 5, ne peut pas faire mieux que l’an passé et échoue au pied du podium. Pas de surprise en IRC D (Trophée Suzuki Marine) où Expresso de Gael Claeys remporte encore la manche d’aujourd’hui. Ce JPK1010 déjà vainqueur en 2023 est le seul dans sa classe à avoir remporté toutes les manches courues, ce qui en dit long sur sa domination. « C’est la victoire d’une équipe confiait à l’arrivée le licencié de la Société Nautique de Saint-Tropez. Nous pouvons déjà dire que nous reviendrons l’an prochain, car le triplé n’a jamais été réalisé à ma connaissance dans les Voiles. C’est une perspective qui nous motive beaucoup ! » C’est en IRC E (Trophée Marines de Cogolin) que la situation fut la plus confuse aujourd’hui. Avec le vent tournant au dernier moment, une poignée de bateaux cherchait à s’intercaler au comité en bâbord amure. C’est ainsi que le leader d’hier Flower Power 2, contraint de faire le tour du comité pour réparer son départ volé après avoir cherché à éviter les collisions, signait une mauvaise manche et laissait le général à Pride, le légendaire Swan 44 de la famille Graves. C’est la première victoire, celle de la fidélité pour cet équipage américain qui, en défiant le 12 m JI Ikra en 1981, donnait sans le savoir naissance à la Nioulargue et faisait son grand retour aux Voiles de Saint-Tropez l’an passé.
Traditions : Le Trophée Rolex à Marga dans un final haletant Beau temps, belle mer et un vent parfaitement établi, les Traditions étaient à la fête pour ce dernier jour des Voiles de Saint-Tropez. Et le premier départ des Epoque Aurique, en lice pour le Trophée Rolex était de toute beauté. Dans cette catégorie, depuis la disqualification d’Oriole pour sa collision avec Lulu dans la course 2 mardi, le match pour la victoire finale opposait le 10 m JI Marga, barré par le brésilien Torben Graël et le P Class Olympian. Opposition sportive mais aussi de style entre ces bateaux centenaires mais construits pour des jauges différentes, Marga accusant près de deux tonnes de plus sur la balance que les P Class dessinés selon la jauge universelle d’Herreshoff et typés pour les régates en baie de New York. Restaurés chez John Anderson à Camden dans le Maine sous l’impulsion du français Bruno Troublé, les quatre P Class auront indiscutablement marqué de leur présence ces Voiles de Saint-Tropez 2024. Redoutables dans les petits airs avec leur génois à recouvrement, les P Class doivent néanmoins beaucoup de temps à Marga : « 5 minutes 10 par heure de course exactement ! » précisait Cécile Poujol, la tacticienne d’Olympian, avant le départ ce matin. «Autant dire qu’on sera sur la ligne d’arrivée pour chronométrer aujourd’hui, car la perspective de battre Torben Graël une fois dans sa vie est plutôt excitante ». Il faudra revenir car après deux heures de course, l’écart n’excédait pas cinq minutes entre les deux bateaux et d’un petit point, c’est bien le quintuple médaillé olympique Torben Graël qui donne la victoire à Marga ! Une victoire qui « signifie beaucoup » pour son propriétaire Matteo Tacconi : « Ce sont neuf années de vie, à naviguer sur ce bateau, pour d’abord le comprendre puis le faire progresser chaque année. Là, cette saison était la bonne. Après notre podium à Antibes, la victoire ce soir dans les Voiles de Saint-Tropez sonne comme un rêve » Pas de surprise en revanche chez les Grands Traditions où Belle Aventure gagne encore aujourd’hui et remporte sans difficulté ces Voiles de Saint-Tropez avec toutes les manches à son actif. Même punition en 12 m JI, avec un Crusader intraitable sur les trois manches courues et pourtant très disputées. C’était la quatrième régate de l’année pour l’équipage de Sir Richard Matthews, un habitué des Voiles qu’il a couru plusieurs fois sur son plan Fife Kismet. « J’adore venir aux Voiles. Crusader est d’ors et déjà en vente, mais si la Grande-Bretagne gagne la Cup, je m’engage à le conserver et revenir ! » disait-il avec enthousiasme ce matin à l’heure de larguer les aussières. Les britanniques ont su tenir dans leur tableau French Kiss sur lequel Albert Jacobsoone, l’un des équipiers de la campagne française de Perth de 1987 raconte: « Ces bateaux restent complexes et la coordination de l’équipage compte plus que la performance pure et de ce point de vue, Crusader était un cran au dessus. J’espère que la dynamique dans cette classe de 12 mètres JI va se poursuivre. Il y a en France Kookaburra III qui peut nous rejoindre, Kookaburra II est en Italie où il y a aussi Italia. Pourquoi pas 7 ou 8 bateaux de cette génération l’an prochain aux Voiles ?! » Pas de victoire écrasante chez les BIG mais la prime à la régularité va à Tuiga,. Deuxième aujourd’hui derrière Viveka, le 15 m JI du Yacht Club de Monaco remporte sa classe et le match de toute beauté qui l’a opposé lors des trois manches disputées à son homologue Mariska. Chez les Marconi, qu’ils soient d’Epoque (avant 1950) ou Classiques (après), le suspense était total ce matin au départ de la tour du Portalet, avec les deux premiers à égalité de points. La main des leaders n’a pourtant pas tremblé puisque Eugenia V l’emporte chez les Classiques, Stormy Weather faisant de même chez les Epoque B. En Epoque Marconi A, c’est un cas d’école : Blitzen se retrouve à égalité de points avec Carron II. Chacun a gagné une course, a fait troisième et septième une fois. Egalité totale donc, mais dans ce cas là, c’est le résultat de la dernière manche qui fait foi. Et aujourd’hui, c’est Blitzen qui était devant. A lui donc la coupe ! Pour être complet dans les résultats des Traditions, il faut encore noter qu’ en IOR, Il Moro di Venezia l’emporte. Idem pour Flica 2 en 12 m JI Vintage et pour Dainty chez lnvités
Maxis : Les favoris au rendez-vous En baie de Pampelonne comme dans le golfe de Saint-Tropez, le vent a mis un moment à se caler en direction aujourd’hui, mais chaque classe a pu réaliser son programme, soit un côtier pour les classes A et B et une banane pour les C et D. En Maxis A (Trophée Byblos) , c’est Jethou,qui l’emporte aujourd’hui sur un parcours dont on retiendra le départ tonitruant de Black Jack 100 et le chalutage de la bouée par My Song ! Le 77 pieds de Sir Peter Ogden laisse néanmoins la victoire finale à Jolt, deuxième aujourd’hui et qui a clairement dominé ces Voiles de Saint Tropez sur les plus rapides des Maxis. Lyra aura fait encore moins de détails chez les Maxis B (Trophée La Mer). Il l’emporte aujourd’hui et n’aura concédé qu’une fois la victoire en six manches, une grande satisfaction pour son propriétaire barreur Terry Hui, déjà vainqueur l’an passé « Ce résultat provient essentiellement de mon équipage qui s’est montré formidable. Tout parait simple et fluide avec des gens comme ça et notre tacticien Nicolai Sehestead a été encore une fois un plus pour la performance ». Indécis jusqu’à ce matin, le reste du podium dans cette classe voit finalement la deuxième place attribuée à Kallima, le Swan 82 belge, devantt Geist, l’impressionnant 111 pieds au look classique toujours dans le match depuis lundi. Chez Les Maxis C (Trophée Barons de Rothschild), Wallyño l’emporte sur la seule banane du jour mais laisse le général d’un petit point à Yoru. Skipper du Wally gris, Benoit de Froidmont qui est aussi président de l’International Maxis Association, est passé tout près du doublé et retenait surtout de cette édition des Voiles « la qualité exemplaire des hospitalités et de l’organisation. Tout le monde est heureux de naviguer dans ces conditions clémentes. Le niveau était élevé et l’ambiance excellente. C’est certain que nous reviendrons plus nombreux encore l’an prochain ». Le succès du Swan 65 britannique Six Jaguar en Maxi D (Trophée Brig), nouveau venu dans la classe cette année, fait d’ailleurs partie de ceux qui devraient attirer d’autres propriétaires pour venir s’aligner à bord de Maxis, quelle qu’en soient les caractéristiques ou l’ancienneté.
De bois et d’acier. Créateur d’enceintes qui sont de véritables sculptures connues sous la marque Octo, Arnaud Régalet a dessiné cette année les deux Trophées qui seront remis par la Ville de Saint-Tropez. Celui en bois (tilleul et fraké) récompensera le premier voilier Moderne au classement général toutes catégories confondues, alors que celui en acier, est destiné au vainqueur overall des Maxis. En attendant de les voir décernés ce soir (Maxis) et dimanche matin (Modernes), deux pièces du designer sont exposées au bar des Voiles et devant le podium, au pied de l’écran géant.
October 04, 2024. Louis Vuitton Cup Final, Race Day 7. INEOS BRITANNIA, winners of the Louis Vuitton Cup.
Les Anglais INEOS Britannia s’imposent avec brio face aux Italiens de Luna Rossa Prada Pirelli 7 à 4 sur cette finale de la Louis Vuitton Cup et affronteront Team New Zealand pour tenter de remporter l’America’s Cup.
Les conditions météos étaient finalement parfaites ce vendredi pour lancer la 11e course de la finale de la Louis Vuitton Cup. Après un départ réussi les Anglais ont pris la tête de la course et ne l’ont jamais perdu résistant à la pression constante des Italiens. Si Sir Ben Ainslie a été incroyable, il a pu compter sur Dylan Fletcher qui a été solide sur la stratégie. INEOS Britannia rentrent dans l’histoire. Cela fait plus de 60 ans qu’un bateau de Grande-Bretagne n’a pas concouru pour l’America’s Cup.
Le score final de 7-4 ne reflète pas à quel point ce duel de 11 courses entre les deux meilleurs Challengers a été serré. Au cours des huit premières courses, rien ne séparait les deux bateaux, mais lors des deux derniers jours de la série, INEOS Britannia a trouvé le positionnement et la vitesse du bateau pour obtenir le plus petit avantage de performance qui s’est avéré suffisant pour remporter trois courses consécutives.
La dernière course d’aujourd’hui a été le point culminant d’une semaine de lutte acharnée entre les équipages britanniques et italiens. Barcelone brillait sous le soleil du début de l’automne et malgré les prévisions pessimistes des météorologues annonçant des vents faibles, la brise de sud-ouest « Garbi » s’est installée une demi-heure seulement avant l’heure de départ prévue à 14h10, offrant 12 à 15 nœuds et une mer calme – les conditions de test de vitesse ultimes pour ces superbes monocoques à foils AC75.
Jean Arnault, directeur horloger de Louis Vuitton, est monté à bord du Britannia et a remis la Louis Vuitton Cup à Sir Ben Ainslie. Sir Jim Ratcliffe, propriétaire de l’équipe et président d’INEOS, est également monté à bord pour soulever le trophée, debout aux côtés d’Ainslie et de son équipage sur le pont avant de l’AC75 britannique avant que le bateau ne soit remorqué jusqu’à la base INEOS Britannia à Port Vell, où ils ont reçu un accueil chaleureux de la part de leurs fans enthousiastes et de l’équipe à terre alignée sur le quai, tandis que les superyachts à proximité klaxonnaient et que les hélicoptères de télévision planaient au-dessus.
Sir Ben Ainslie, capitaine et directeur de l’équipe, a salué ce moment, l’un des plus beaux de l’histoire du sport britannique, en déclarant : « C’est un moment énorme pour l’équipe et nous savions que nous serions toujours prêts à nous battre contre Luna Rossa. Alors chapeau bas à eux, ils ont été des compétiteurs incroyables. Pour arriver à ce point, il a fallu 10 ans de travail acharné, je suis donc incroyablement fier de l’équipe.Nous avons une relation de longue date avec Luna Rossa – avec M. Bertelli, Max (Sirena), Jimmy (Spithill), Checco (Bruni) et le reste de l’équipe – et nous nous respectons énormément. Ils ont été des compétiteurs incroyables et ils ont une longue histoire en Coupe. Je suis sûr que ce n’est qu’un chapitre d’une bataille en cours entre nos deux équipes. Pour l’instant, tout ce que je peux dire, c’est merci pour la compétition.“
Jimmy Spithill, barreur tribord de Luna Rossa, s’est montré magnanime dans la défaite en déclarant : « Je veux juste féliciter INEOS Britannia, Ben [Ainslie] et son équipe, ils ont fait un travail formidable. Ils ont commencé cette équipe il y a dix ans, je crois, et ils ont su rebondir et gagner après avoir été si près de la victoire la dernière fois, lorsque nous les avons éliminés. Aujourd’hui, ils étaient la meilleure équipe. Je pense que nous avions un super bateau et c’est difficile de vraiment exprimer cela avec des mots, mais tout ce que je peux faire, c’est remercier tous mes coéquipiers et féliciter clairement l’équipe pour avoir fait un travail aussi formidable.
Spithill a parlé de son équipe et du soutien qu’elle lui a apporté : « C’est vraiment difficile de les remercier autant que je le souhaiterais. Beaucoup de gens ne voient pas tous les efforts déployés pour ces campagnes. On voit la course et bien sûr les athlètes, mais dans les coulisses, l’équipe technique, l’équipe de conception, les équipes d’ingénierie, je ne me souviens pas d’un seul jour de repos depuis que nous sommes ici à Barcelone. « Chaque jour, peu importe comment la journée s’est déroulée, tout le monde est là, tout le monde est tellement positif, les premiers arrivés mais les derniers à partir. Il nous est arrivé à plusieurs reprises qu’ils aient tous dû travailler toute la nuit juste pour nous permettre d’aller sur le terrain et de concourir. Il faut être motivé pour participer à ce jeu, mais quand vous avez des coéquipiers comme ça, qui font ce qu’ils font pour donner une chance aux athlètes, c’est incroyable. Alors merci à tout le monde. »
Dylan Fletcher, le pilote bâbord d’INEOS Britannia, a débarqué soulagé : « Nous avons parcouru un long chemin pour arriver jusqu’ici et je suis très fier de l’équipe et de la dynamique que nous avons créée. Il est toujours difficile d’arriver à ce stade de l’America’s Cup et cela fait 60 ans que la Grande-Bretagne n’a pas été dans cette position de défier une finale de l’America’s Cup, donc oui, je suis vraiment fier de l’équipe et j’ai hâte de relever le défi qui l’attend. »
Rendant hommage aux Italiens, Fletcher a ajouté : « Luna Rossa Prada Pirelli était une équipe incroyable à affronter et comme nous l’avons vu, les écarts entre les deux équipes se sont réduits à la plus petite des marges, ce qui témoigne de la proximité de ces yachts. Ce sera maintenant intéressant d’affronter les Kiwis, les trois fois vainqueurs et Defenders, nous savons qu’ils sont très rapides et ce sera quelque chose de vraiment difficile à naviguer contre eux. »
Le Maxi Banque Populaire XI s’est imposé à Antibes mercredi sur cette deuxième édition de la Finistère Atlantique qui partait de Concarneau. Partis samedi 28 septembre de Concarneau, Armel Le Cléac’h et ses six équipiers (Sébastien Josse, Morgan Lagravière, Corentin Horeau, Pierre-Emmanuel Hérissé, Quentin Ponroy et Clément Duraffourg) auront mis 4 jours 7 heures 24 minutes et 8 secondes de mer pour rallier Antibes, à 16,24 nœuds de moyenne sur l’orthodromie (route directe, 1678 milles), 21,13 noeuds de moyenne réelle pour 2184 milles parcourus. Le Maxi Edmond de Rothschild et Sodebo Ultim 3 complètent le podium.
D’entrée de jeu, le trimaran bleu et blanc s’est positionné aux avant-postes, avec une descente du golfe de Gascogne express et un beau match avec SVR-Lazartigue, le Maxi Edmond de Rothschild et Sodebo Ultim 3. Grâce à une bonne option dans le premier front à l’ouest du cap Finisterre – l’équipage de SVR-Lazartigue a dans le même temps annoncé qu’il s’arrêterait à Cascais pour changer de grand-voile – le vainqueur de la Transat Jacques Vabre 2023 s’est emparé des commandes de la flotte qu’il n’a dès lors plus lâchées, malgré la menace constante qu’a fait peser derrière lui le Maxi Edmond de Rothschild.
Il a fallu pour cela que l’équipage ne ménage pas sa peine, entre réparation d’une fuite d’huile dans le système de foil tribord menée à bien par le directeur technique Pierre-Emmanuel Hérissé, multiples virements de bord pour passer le détroit de Gibraltar, quasiment autant d’empannages le long des côtes espagnoles, avant un finish entre Barcelone et Antibes qui s’est achevé de nuit devant le fort d’Antibes. “C’est notre dernière course de la saison puisqu’on ne s’élancera pas sur le Trophée Jules Verne cet hiver, on voudrait terminer l’année en beauté par une victoire, comme en 2023 avec la Jacques Vabre”, confiait Armel Le Cléac’h avant de s’élancer de Concarneau, c’est chose faite et bien faite !
C’était encore à nouveau une magnifique journée sur les Voiles de St-Tropez. Ce jeudi, journée traditionnellement dédiée aux Défis était également celle du Trophée des Centenaires qui opposait 19 classiques lancés dans une course poursuite avec des départs décalés en fonction du potentiel de vitesse de chacun. Sans oublier les Maxis partis en baie de Pampelonne, frais et dispos après leur day off d’hier. Une journée synonyme d’éclectisme, passée sous le soleil et dans une ambiance bon enfant.
Des Défis qui font sens Après la Club 55 Paul Watson Maxi Yachts Cup, le match disputé hier entre My Song et Balthasar, c’était aujourd’hui le tour de Belle Aventure et Il Moro di Venezia I de croiser amicalement le fer pour la Club 55 Paul Watson Cup. « Ces Défis au nom de Paul Watson, ce n’est pas un hommage, c’est pour aider le président de Sea Shepherd explique Patrice de Colmont, fondateur de la Nioulargue et patron du Club 55. Paul Watson, c’est l’étincelle qui fait surgir une question de société plus générale. Lorsqu’on commence à vouloir mettre en prison les gens qui défendent la nature, c’est que ça va très mal… » Dans le même esprit, une vente aux enchères publique d’objets de marine sera organisée au chantier CNB Villanova vendredi à partir de 19 heures au bénéfice de Watson. En attendant, c’est le match entre deux grands classiques, l’immaculé Il Moro di Venezia I, plan Frers de 20 mètres et Belle Aventure, le plan Fife de 25 mètres qui ouvrait le bal à 12 h15, devant la tour du Portalet. Un croisement de générations comme on les aime aux Voiles de Saint-Tropez entre le premier maxi de Raul Gardini qui date de 1976 et le ketch Marconi presque centenaire puisqu’il date de 1929 ! Et peu importe si le premier a fait valoir son potentiel de vitesse bien supérieur au second, c’était le plaisir d’être ensemble sur l’eau que l’on célébrait aujourd’hui à Saint-Tropez ! Une vingtaine d’autres équipages ne s’y étaient pas trompés puisqu’en marge de la Club 55 Paul Watson Cup, onze Défis avaient été déclarés par des concurrents comme l’encourage la tradition des Voiles. Ils mêlaient parfois Modernes et Classiques avec par exemple Notre Méditerrannée, le JP 54 de Jean-Pierre Dick opposé au côtre Bermudien Eugenia V de 1968 ou redonnaient vie à de vieilles rivalités comme celle de Serenade et Oiseau de feu, nés tous deux juste avant guerre et premiers sur la ligne ce midi.
Des centenaires en grande forme La treizième édition du Gstaad Centenary Trophy rassemblait 19 yachts de tradition construits avant 1925 sur un format de course poursuite où chaque bateau part en décalé en fonction de son rating, établi selon les règles du Comité International de Méditerranée. C’est l’invité Dainty, du haut de ses 8 mètres, qui ouvrait la voie et déclenchait le top un peu avant 13 heures. A chacun ensuite de régler son chronomètre pour être dans le bon timing de l’appel VHF du comité de course. Si certains n’étaient pas très attentifs au sablier, d’autres prenaient l’affaire très au sérieux, à l’image d’ Oriole que l’équipage espagnol avait paré d’une nouvelle grand-voile plus rigide ce matin, anticipant des vents faibles qui s’installaient tout de même à une douzaine de noeuds en début d’après-midi. Les quatre P Class reprenaient comme à la parade leur explication débutée mardi et à l’avantage jusqu’ici d’Olympian qui connait bien l’épreuve puisqu’il est le seul triple vainqueur du Centenary Trophy (2014, 2019 et 2021). Tacticienne à bord, Cécile Poujol avouait quand même « se méfier de Joyant, le plus long et puissant des P Class, qui devrait se montrer de plus en plus performant ». Restauré et relancé cette année, le dernier des P Class est d’ailleurs l’un des tout juste centenaires puisque construit en 1924, tout comme le britannique Arrow. Dans cette course poursuite, était-il préférable d’avoir un grand ou un petit rating ? «Tout dépend si le vent est stable. Si ça monte, c’est bon pour nous ! » répondait ce matin l’équipage du New York 40 Rowdy, affichant l’un des gros ratings de la flotte et s’élançant plus de 30 minutes après Dainty sur ce parcours de 9 milles. A l’arrivée, pas de savant calcul de temps compensé, le premier sur la ligne est bien le vainqueur ! Et c’est finalement Oriole qui s’impose, suivi du 10 m JI Marga et du P 14 Olympian, au coude à coude avec Rowdy.
Inversion des rôles chez les Maxis Après une journée de repos, les Maxis ont repris le chemin de la baie de Pampelonne ce matin. Inversion des rôles entre classes A et B d’un côté qui disputent désormais des parcours côtiers et les deux plus petites classes C et D lancés sur des bananes. Le parcours 3 de 25 milles avec plusieurs aller-retours au louvoyage et vent arrière n’était pas pour dépayser les grands Maxi, chauffés par deux jours de bananes…. En Maxi C, Lady First 3 termine la première banane trois secondes devant Wallyño qui l’emporte en compensé et en Maxi D, le Swan 65 Six Jaquar continue son parcours sans faute, ne concédant la première place qu’à la seconde banane à Blue Oyster. Il est des jours où même les monocoques les plus performants ne peuvent rien contre la météo. Bloqués près d’une heure sans vent à hauteur de Cavalaire pour leur parcours côtier, les grands Maxi des classes A et B peinaient encore à franchir la ligne à 18 heures ce jeudi soir.
Gilbert Pasqui : Le savoir-faire et la passion en héritage
En visite au Voiles de Saint-Tropez aujourd’hui, le charpentier de marine Gilbert Pasqui retrouvait avec émotion dans le vieux port quelques-uns des très nombreux bateaux sur lesquels il a oeuvré. Après avoir commencé à l’âge de 13 ans avec son père, charpentier lui même chez Silvestro à Nice, Gilbert s’est installé à son compte au port de la Darse à Villefranche-sur-mer en 1994 avec comme premier chantier la mature de Zaca A Te Moana. « C’était réplique du Zaca d’Erol Flynn, un énorme chantier et j’avais besoin de longueur pour faire les mâts, c’est pour ça que je me suis installé à la darse » raconte le charpentier. Gilbert a depuis restauré 89 bateaux parmi lesquels des noms prestigieux comme Mariska, Haloween, Tuiga, de nombreux 8 m JI et a également construit trois voiliers modernes sur plans Bouvet-Petit en bois moulé sur lisses jointives, les Simplex. Mais c’est aussi pour son expertise dans les gréements de yachts classiques que Gilbert Pasqui est connu dans le monde entier. Collaborant fréquemment avec Jacques Fauroux pour le dessin et les échantillonnages, il a vu défiler plus de 2000 mètres de mâture sous sa varlope, à l’abri des voutes en pierre du 18ème siècle de son chantier bardé de palissades. Attachant et bon conteur, Gilbert a des histoires de Nioulargue et de Voiles de Saint Tropez plein les poches, comme ce soir d’octobre où il vit arriver un Zodiac dans le port de Villefranche avec à bord le mât de flèche cassé d’Avel. « Au téléphone, le propriétaire m’a demandé quand il pourrait récupérer son mât. Je lui ai répondu qu’il régaterait le lendemain. On a bossé toute la nuit et le matin, on reposait le mât sur le zodiac direction Saint-Tropez ! » A 76 ans, toujours habité par sa passion pour les yachts classiques, Gilbert Pasqui forme plusieurs jeunes charpentiers de marine pour prendre sa succession. Un savoir-faire considérable à cultiver, assurément.
Les Anglais Maggie Adamson et Cal Finlayson se sont imposés au championnat du monde de course au large en double mixte à Lorient ! Après la victoire de l’Irlandais Tom Dolan sur la Solitaire, la course au large française a perdu de sa superbe cette année ! Les Français Elodie Bonafous et Basile Bourgnon se sont fait battre chez eux pour seulement 65 secondes après 151 milles de course. Charlotte Yven et Lois Berrehar (FRA) complètent le podium en prenant la place des Belges Jonas Gerckens et Djemila Tassin (BEL) qui ont manqué le trio de tête en raison d’une erreur technique.
Dix équipes ont pris le départ de la finale du championnat du monde sur un parcours long de 151 mn. Les conditions météo sur la course ont été musclées et variées avec 30 nœuds et deux mètres de houle et parfois du calme plat. Pendant la course, la direction du vent a dévié de 180 degrés et les îles au large et la côte bretonne ont produit des effets qui ont changé la donne sur le vent dominant. Tout s’est joué à quelques milles de l’arrivée avec quatre bateaux de tête au coude à coude sous spinnakers.
« Je n’arrive pas vraiment à croire que c’est arrivé », a commenté Maggie Adamson. « Nous nous sommes accrochés, nous n’abandonnons jamais. À la fin, on a vu un peu de brise vers le rivage et on y est allé. Nous avons tenu le Code Zero un peu plus longtemps, nous avions nos deux spinnakers prêts à partir mais nous avons senti que nous étions un peu plus rapides avec cette configuration. Ce ne sont que ces petites choses ; Garder la tête hors du bateau a fonctionné, nous sommes restés concentrés. « Je suis trop fatigué pour tout assimiler », a commenté Cal Finlayson. « C’était une bonne bagarre, nous étions tous en train de tourner autour de la dernière marque, à 24 milles de l’arrivée, et il s’agissait de faire bouger le bateau, ce qui est toujours un peu délicat. Les deux équipes françaises se sont mises en mouvement et se sont glissées devant nous et c’est allé jusqu’au bout à partir de là. Pour être honnête, battre de si grands marins est surréaliste, surtout à Lorient, berceau de la course au large française.
Les trois premiers bateaux ont reçu des médailles pour leurs exploits sous les applaudissements nourris du public. Les acclamations les plus bruyantes de la soirée ont été pour Maggie Adamson et Cal Finlayson, suivies de l’hymne national du Royaume-Uni. Après la cérémonie, Maggie Adamson, une joueuse de violon championne, a joué un pot-pourri de chansons des îles Shetland, la maison de Maggie dans la région la plus septentrionale du Royaume-Uni.
Basile Bourgnon : « Il y a un peu de fatigue car l’enchainement avec la Solitaire du Figaro n’a pas été facile. Mais j’ai été très content de partager cette expérience avec Elodie et d’emmener nos partenaires respectifs dans une aventure un peu différente. C’est un format de course très intéressant, avec une adversité venue de partout dans le monde. On essaiera de revenir l’année prochaine pour prendre notre revanche ! »
Elodie Bonafous : « Nous avons pris beaucoup de plaisir sur cette compétition. C’étaient nos premières navigations ensemble en double et ça s’est super bien passé. On a bien travaillé en amont pour appréhender le bateau, pour s’investir dans ce projet et avons donné le meilleur de nous-même sur ces deux étapes. On n’a pas de regrets au final même si nous passons à côté de la première place pour quelques secondes seulement. »
Charlotte Yven et Loïs Berrehar : « C’était un départ « Top Gun », dans des conditions bien musclées. Après on n’a jamais réussi à trouver les manettes du bateau et on pense qu’on a eu des soucis au niveau des safrans, en tout cas quelque chose qui nous a empêché de pousser le bateau à son potentiel maximum. Nous avons eu des sensations très différentes par rapport à tous les autres bateaux qu’on avait testé avant. On s’est dit que notre heure viendrait plus tard et qu’il fallait prendre notre mal en patience. Et on s’est bien bagarré pour revenir dans le match, bord à bord avec les meilleurs. Une belle remontée inattendue ! »
Le Royal Ocean Racing Club accueillera le Championnat du monde de double offshore à Cowes, au Royaume-Uni, en septembre 2025. On verra si les Français prendront leur revanche.