Nous vous l’avons annoncé dans le dernier numéro de Course Au Large. Préparée depuis de longs mois, la première édition française de cette compétition permettant d’accéder à la finale de la Sailing Champions League est un véritable succès en termes d’engouement auprès des clubs FFVoile. Après de nombreuses présentations et échanges, il était temps pour les clubs motivés par ce nouveau dispositif de s’inscrire. Et il n’a pas fallu longtemps pour que l’organisation fasse le plein. Ce sont donc bien 18 clubs qui participeront à la première édition de la Ligue Nationale de Voile, épreuve qui se tiendra à La Rochelle du 16 au 19 juin prochain.
La Rochelle accueillera la première édition de la Ligue Nationale de Voile, du 16 au 19 juin. Pendant les trois jours de compétition, les 18 clubs inscrits à l’événement vont se disputer la sélection pour aller défendre les couleurs françaises à la finale de la Sailing Champions League en Italie à Porto Cervo, du 23 au 25 septembre. Crée il y a deux ans sur le modèle de l’UEFA Champions League, la Sailing Champions League, qui compte déjà 14 pays européens, a pour ambition de devenir « LA » compétition européenne des Clubs.
Parmi les 18 clubs engagés, avec chacun entre cinq et huit équipiers, la Brestoise Camille Lecointre, Championne du Monde de 470, qui représentera la France aux Jeux Olympiques cet été, défendra les couleurs de son club de la SR Brest.
Camille Lecointre, SR Brest : « Je me suis laissée tenter à participer à ce nouveau type de régate ! Le format est très sympa puisque l’on représente notre club, cela me change des compétitions habituelles. C’est bien tombé dans mon planning, avec les entrainements pour Rio. Et puis, c’est un nouveau challenge, avec à la clé, une participation pour la Coupe d’Europe ! »
Coraline Jonet, membre de l’équipage de l’YCPR Marseille : « Nous n’avons pas encore eu l’occasion de nous entraîner car sur ces dates, la plupart de nos coureurs sont déjà en régate ou en entrainement pour les épreuves estivales nationales et internationales. Toutefois, nous souhaitions plus que tout aligner un équipage sur cette première Ligue Nationale de Voile et nous sommes fiers d’être l’un des deux clubs sudistes de cette compétition. Nous espérons que ce nouveau concept, existant dans d’autres pays, permettra de donner de la visibilité aux clubs qui œuvrent énormément pour leurs coureurs ! »
Pierre Loic Berthet, membre de l’équipage APCC Voile Pornichet : « C’est une première pour moi ce type de régate. Cette compétition va permettre de mixer les plus jeunes adhérents du club avec les anciens qui ont déjà côtoyé des compétitions nationales et internationales. Nous n’avons jamais navigué tous ensembles, quelques-uns se connaissent mais c’est l’un des buts de cette régate de naviguer avec des gens avec lesquels nous ne naviguons pas habituellement. »
Les clubs sélectionnés :
• Dunkerque Yacht Club
• SR du Havre
• CN Valériquais
• SNP du Havre
• CV St Aubin Lès Elbeuf
• YC Cherbourg
• YC Granville
• SR Brest
• APCC Voile Sportive
• SR Rochelaises
• CV Arcachon
• YC de la Grande Motte
• YC Ile de France
• CV St Quentin
• CV Paris
• CNV Aix les Bains
• SRV Annecy
• YCPR Marseille
La Genève – Rolle – Genève a été courue hier. C’est le premier raid de la saison pour les équipages de Flying Phantom qui étaient neuf à s’affronter. Avec une ligne de départ dédiée en avant de la flotte des 233 bateaux de la Genève – Rolle – Genève, les Flying Phantom se sont élancés au coup de canon dans une brise évanescente. La première difficulté était de traverser la rade de Genève pour trouver du vent côté suisse, puis de progresser au rythme des empannages vers Nyon, première marque de parcours. Les conditions légères profitent au jeune équipage de Black Flag qui réussit à s’extirper du lot en milieu de parcours et à allonger la foulée jusqu’à Nyon. Derrière cela tricote au gré des risées et des oscillations de vent.
Après 90 minutes de course, Black Flag contourne la bouée de Nyon. Alors qu’un orage s’abat sur Rolle, le Comité de Course décide sagement de renvoyer directement les catamarans de sport à Genève pour éviter à avoir à affronter les éléments. Avec 20 minutes d’avance sur le second, Team France, l’équipage du Black Flag pointe leurs étraves en direction de Genève. La course semble être gagnée…
Mais sur le Léman il ne faut jamais crier victoire trop vite. Alors qu’à Genève le vent est toujours aux abonnés absents, l’orage qui sévit sur Rolle installe un flux de Nord sur la partie haute du petit lac. Flux qui permet aux retardataires de voler et de se refaire une santé. La descente sur Genève est très technique, car, plus rapides que le vent, les Flying Phantom rattrapent les petits airs en avant du front orageux. Il faut donc conjuguer entre des vols à plus de 10 nœuds, et de lentes progressions à 3-4 nœuds. Les écarts se font et se défont à toute allure jusqu’à l’arrivée.
Arrivée d’anthologie, car les dix équipages sont groupés, non seulement entre eux, mais aussi avec les grands catamarans D35 et M2 réunis en quelques mètres seulement. Sur la dernière ligne droite, après quatre heures de course, ce sont les Américains de Lupe Tortilla qui réussissent à tirer leur épingle du jeu, coiffant sur le fil Team Tilt et Black Flag qui n’a donc pas réussi à contenir ses assaillants. En tout juste 5 minutes, tous les concurrents franchissent la ligne d’arrivée, synonyme d’une âpre lutte.
Ils ont dit
Jonathan Atwood, Lupe Tortilla, 1er
« C’est la première fois que nous naviguons sur un lac et les conditions sont très particulières. Chez nous au Texas USA nous avons l’habitude de naviguer avec des vagues. Ici l’eau est plate ce qui nous a permis de réaliser de très beaux vols stabilisés. Gagner aujourd’hui la Genève-Rolle-Genève n’était pas notre objectif, mais cela nous conforte par rapport à notre vitesse et à la découverte du plan d’eau pour les trois jours à venir.
Nous avons aussi apprécié de nous retrouver avec les grands catamarans du Léman. C’était impressionnant de terminer côte à côte face à des régatiers de renom.»
Martin Bozon, Black Flag, 3e
« Le projet Black Flag est une sélection de plusieurs jeunes régatiers de Rhônes Alpes. Nous faisons partie des sept régatiers retenus et c’est une belle première pour nous ici face à une concurrence internationale. Si nous avons particulièrement bien commencé cette Genève – Rolle – Genève avec un passage en tête à Nyon, le retour aura été plus difficile alors que nous manquions de vent devant. C’est une situation très délicate à gérer et nos concurrents avaient l’avantage de revenir avec le vent et de mieux se placer sur le plan d’eau. Nous coupons la ligne d’arrivée à la 3e place ce qui est tout de même un très bon résultat. »
Benjamin Lamotte – Défi Voile Solidaires en Peloton, 4e
« Le lac c’est assez compliqué, à l’inverse de chez nous où les vents sont plus établis. Dans la course on peut être devant et très content, puis deux secondes après on se retrouve derrière, puis à nouveau devant. Malheureusement cela n’a pas été favorable pour nous sur la dernière partie. Heureusement nous avons eu de très belles périodes de vol sur une eau toute lisse. Et cerise sur le gâteau nous n’avons pas besoin de dessaler le bateau en fin de journée. Nous sommes déjà dans les régates en flotte de ces trois prochains jours. Si nous connaissons certains de nos adversaires, nous allons découvrir demain le reste des concurrents, notamment les trois Anglais qui ont préféré s’entraîner aujourd’hui au lieu de participer à la Genève – Rolle – Genève. C’est toujours inquiétant, car ils ont certainement des choses à cacher… »
Cette transat aura été pleine de surprises et déjà riche d’enseignements pour les skippers. En tête depuis plus de 24h, il faut admettre que Jérémie Beyou crée la surprise avec son IMOCA60 nouvellement doté de foils et en tête devant Alex Thomson et Sébastien Josse.
On vous avait présenté en exclusivité dans Course Au Large n°68 les lourdes modifications apportées au bateau cet hiver. Fallait-il encore maîtriser l’engin et le fiabiliser à quelques mois de la course. Cette transat prouve que le pari à 500 000 € de Jérémie Beyou est un pari gagnant en permettant à Maître CoQ de rivaliser avec les IMOCA de dernière génération équipés de foils. Ceux qui doutaient que cela soit possible et réalisable dans les temps pourront peut-être avoir quelques regrets au départ du prochain Vendée Globe.
A un peu plus de 48 heures de l’arrivée, rien n’est encore joué. Maître CoQ et Edmond de Rothschild doivent infléchir leur route un peu plus nord cette après-midi et tenter de trouver le bon passage dans une bulle anticyclonique qui leur barre la route. Hugo Boss, plus au nord, devrait sans doute croiser leur trajectoire. Les trois bateaux naviguent tous à peu près à la même vitesse. Le sprint final est lancé en mode régate entre ces trois bateaux. Un mode qu’affectionne Jérémie Beyou, un habitué de la Solitaire du Figaro.
Derrière les trois bateaux de tête, Vincent Riou est déjà reparti des Açores. Son arrêt au stand n’a pas traîné. Arrivé hier soir aux Açores vers 22 heures (HF). Il a quitté l’archipel ce matin. PRB a profité des soins de l’équipe technique et est de nouveau à 100% de son potentiel. C’est le trou au niveau du cache ligne d’arbre d’hélice qui a nécessité le plus de temps. Il a fallu attendre 6h30 ce matin que le composite soit sec pour s’assurer que la réparation soit suffisante pour que Vincent puisse reprendre la course. Le solitaire a pu renvoyer sa grand voile vers 9h ce matin et quitter Horta où il était au mouillage. Un arrêt digne de la Formule 1. Vincent ce matin à 10h : ” Les réparations se sont déroulées dans le timing que nous nous étions fixés. PRB a retrouvé tout son potentiel et je suis très heureux de pouvoir enclencher à nouveau le mode course ! »
Enfin Paul Meilhat. On en parle peu mais il est maintenant 4ème. Une place qui fait du bien et qui montre quelque chose de positif, qui doit faire du bien au marin comme à l’équipe. Le Brestois de La Garenne- Colombes (Hauts-de-Seine) retrouve du plaisir à naviguer, la meilleure manière d’effacer les stigmates de son accident de mer lors de la Transat St Bart – Port la Forêt en décembre dernier au large des Açores. « Ça fait vraiment du bien ! Chaque jour passé en mer depuis qu’on a remis le bateau à l’eau, il y a environ un mois, me fait un bien fou. Je passe actuellement un peu au même endroit (que son accident), en course, plutôt bien placé et avec le Vendée Globe dans le viseur… Je savoure chaque moment sur le bateau, même si je ne suis pas en pleine forme physiquement. Je me rends compte que cette Transat est vraiment positive pour moi, j’apprends énormément sur la gestion du bateau. La course est encore vraiment longue et compliquée, mais on a fait les deux tiers de la route, et l’arrivée sera bonne. Mais il peut encore se passer des choses, je fais attention à ne rien casser dans cette mer pas très bien rangée ».
Positions à 11 HF :
1 – Jérémie Beyou (Maitre Coq) à 671,2 milles de l’arrivée
2 – Sébastien Josse (Edmond de Rothschild) à 21 milles
3 – Alex Thomson (Hugo Boss) à 63,1 milles
4 – Paul Meilhat (SMA) à 371,4 milles
5 – Tanguy de Lamotte (Initiatives Cœur) à 457,2 milles
6 – Kojiro Shiraishi (Spirit of Yukosh) à 497,8 milles
7 – Vincent Riou (PRB) à 587,7 milles
Le monocoque 60’ IMOCA Bastide Otio de Kito de Pavant a été mis à l’eau ce jeudi 2 juin à Port Camargue, sous un beau ciel bleu, après plus de 5 mois de chantier. Tout le team Made in Midi était sur le pont ces derniers temps pour finir à temps les modifications afin que Bastide Otio et Kito soient prêts pour participer à la Giraglia Rolex Cup du 11 au 18 juin, premier grand rendez-vous sportif de l’année pour le skipper méditerranéen avant le Vendée Globe.
Sorti du chantier ce lundi 30 mai, le monocoque IMOCA 60 Bastide Otio a pu retrouver son élément hier sous un beau soleil camarguais, avec une petite journée de retard sur le planning. Après avoir résolu le problème des pièces manquantes dont la livraison a été retardée par la pénurie d’essence, c’est finalement la météo qui a joué des tours à Kito et son équipe. Le vent s’était invité à la fête mercredi, ce qui aurait rendu les opérations de grutage de la coque et du mât périlleuses.
« Une bonne chose de faite ! »
« Je commençais à en avoir marre de voir ce chantier et de toute cette poussière ! On a réussi à mettre le bateau à l’eau, pas sans mal, je ne cache pas que nous étions à la bourre. Ces dernières semaines ça a été un peu rock’n’roll ! Entre les pièces qui n’arrivaient pas à cause des problèmes d’essence et celles qui ne fonctionnaient pas qu’il a fallu renvoyer… » disait Kito de Pavant hier soir, après avoir mis à l’eau et mâté le 60’ Bastide Otio.
5 mois de chantier
« On a commencé le chantier en janvier, et ce n’est pas complètement terminé, il nous reste du travail pour mettre au point les modifications qui ont été faites. On a changé beaucoup de choses sur Bastide Otio. A partir de la semaine prochaine on va entrer dans une phase d’ajustement et de validation pour que tout fonctionne comme prévu. Il y a encore beaucoup de boulot à faire sur l’hydraulique, l’informatique, tout ce qui est énergie, les voiles, le gréement, les bouts et l’ergonomie. Ça a été le gros œuvre pendant 5 mois et maintenant on va rentrer dans le détail. »
3 modifications majeures sur Bastide Otio
Le plus gros du chantier aura été le travail sur la répartition des volumes de ballast, sur le système de barre « et ça ça va changer radicalement le plaisir de barrer ce bateau » ajoute Kito, et sur l’ergonomie. « On a fait des modifications importantes sur le roof et nous sommes plutôt satisfaits du résultat. »
Dans le détail, tous les équipements ont été revus ou changés. Chaque pièce a été travaillée de manière à gagner les quelques kilos nécessaires à la performance de Bastide Otio. « Globalement on sait que le bateau va être beaucoup mieux que ce qu’il était l’an dernier. Aujourd’hui nous sommes plutôt rassurés et enthousiastes de retrouver la navigation. »
Semaine manutention et jauge
Pour participer au Vendée Globe il faut un certificat de jauge. Pour avoir un certificat de jauge, il faut mesurer le bateau de fond en comble. Coque, mât, bôme, tous les éléments qui composent Bastide Otio sont pesés, mesurés.
« C’est important d’être serein à ce niveau-là pour avoir notre certificat de jauge le plus rapidement possible. C’est ça la priorité pour être, enfin, définitivement inscrit au Vendée Globe. »
Aujourd’hui, Bastide Otio passe le test de stabilité à 90°. Le team a couché le bateau, mât parallèle à l’eau pour effectuer les dernières mesures…
Le choix d’un long chantier d’hiver plutôt que participer aux transats d’avant-saison
« Les bateaux neufs ont besoin de naviguer beaucoup pour valider plein de choses. Nous, nous n’avons pas un bateau neuf ! Il a déjà fait ses preuves sur trois tours du monde. Et de mon côté j’ai un peu d’expérience sur un bateau assez équivalent car Groupe Bel est assez proche en termes de sensations de Bastide Otio. Le bateau et le bonhomme ont donc l’expérience.
On savait qu’on aurait beaucoup de temps à passer sur l’optimisation de Bastide Otio. C’est important de prendre le temps de faire les choses correctement. Evidemment on aimerait bien avoir du temps pour tout, à la fois valider le bateau et aller se confronter aux autres mais on n’a pas ce temps-là. Le choix a été vite fait. Je crois que ce qui est important sur un Vendée Globe, c’est d’avoir un bateau qui est prêt, avec des équipements qui sont bien montés. C’est ce qu’on a fait cet hiver et je pense qu’on ne va pas le regretter !
Le Team Made in Midi au top !
« Je dois beaucoup à mon équipe. Ils ont beaucoup bossé et ont tous des cernes sous les yeux. Nous sommes tous contents de terminer le chantier même s’il reste du boulot. Ils ont beaucoup et super bien travaillé, toujours dans la bonne humeur, et ça je les reconnais bien, les gars sont top ! Certains vont s’arrêter un peu au mois de juin et les autres vont naviguer. On va profiter un peu de Bastide Otio, ça va faire du bien de prendre des embruns plutôt que de la poussière et de l’époxy ! »
Cap sur la Giraglia Rolex Cup, premier rendez-vous sportif cette année pour Kito de Pavant avant le Vendée Globe
Vendredi 10 juin en fin de journée, Kito et son équipage quitteront Port Camargue à bord de Bastide Otio, direction Saint-Tropez pour participer à la Giraglia Rolex Cup du 11 au 18 juin. L’occasion de tirer les premiers bords en course de Bastide Otio après le chantier et de se confronter à des concurrents d’un autre genre…
« La Giraglia est une course un peu à part dans le calendrier d’un 60 pieds IMOCA puisqu’on va retrouver entre 200 et 250 bateaux de toutes tailles, dont le plus gros Esimit qui fait 30 mètres, et puis tous les Maxi, les Mini Maxi, les Maxi 72, ou les 90 pieds, voir 100 pieds. Ce sont de très jolis bateaux qui sont plutôt conçus pour naviguer autour de trois bouées, donc assez étroits, qui vont plus vite que nous quand il y a peu de vent, ce qui est souvent le cas à Saint-Tropez. Donc nous ne serons pas très avantagés. En revanche sur la grande course, si on a des conditions de vent un peu fort, notamment au reaching ou au portant, on arrive à rivaliser avec tous ces bateaux-là et on est souvent dans le groupe de tête au passage de la Giraglia. »
Entrainement du monocoque Imoca Groupe Queguiner-Leucemie Espoir en vue de la Transat Jacques Vabre - Skipper : Yann Elies - Co-Skipper : Charlie Dalin - Le 31/08/2015
Reparti de Newport où il a effectué les réparations nécessaires sur sa machine à la suite de sa rencontre fortuite avec un OFNI (objet flottant non identifié), le 31 mai dernier, sur les coups de 22h30, Yann Eliès a connu des premiers milles mous autant que complexes dans les méandres du Gulf Stream. Depuis hier soir, il a retrouvé du vent et progresse entre 13 et 14 nœuds de moyenne, au près, tribord amure, malgré le handicape suscité par le manque de sa dérive sur ce bord. Et pour cause, malgré le contexte, comme à son habitude, le skipper de Quéguiner – Leucémie Espoir est à 100% pour faire avancer son bateau au mieux, ce qui lui permet, par ailleurs, de trouver petit à petit ce qu’il était venu chercher sur cette Transat New-York – Vendée : une complicité palpable avec sa monture ainsi qu’une certaine forme de routine dans son utilisation.
« C’était pas mal que ça redémarre tranquillement, cela étant, aujourd’hui, je suis content de retrouver des vitesses raisonnables », a expliqué Yann Eliès, ce matin, après 24 heures plutôt complexes, la faute au Gulf Stream, ce courant marin de surface, chaud qui longe la côte américaine depuis le Golfe du Mexique et se dirige vers le nord-est de l’Océan Atlantique et qui compte parmi les plus forts. « Actuellement, il nous embête toujours un peu car nous devrions avancer un peu plus vite sur le fond mais il y a de l’air et il fait chaud, alors on ne va pas se plaindre », a ajouté le navigateur qui a, dernièrement, dû choisir entre deux trajectoires radicalement différentes. « Au final, le choix a été plus simple que prévu car en y regardant de plus près, la route proposée par le nord faisait prendre le risque de rencontrer beaucoup de vent pour un gain plutôt maigre. De ce fait, j’ai opté pour la route sud, à mon sens plus réaliste », a indiqué le skipper qui va continuer de progresser dans 15-20 nœuds de vent en tribord amure, au reaching, pendant encore 24 heures, avant de se retrouver au portant dans une mer de plus en plus formée.
A cloche-pied
« On va avoir du vent, mais moins que les petits copains de devant. Ca va aller assez vite et on va continuer de bien se bagarrer avec St Michel – Virbac, mais aussi Safran qui nous a bien rattrapé ces dernières heures, ce qui m’a d’ailleurs un peu piqué au vif avant que je ne redémarre avec le vent, moi aussi. A présent, tous les trois, nous avons des vitesses similaires. De plus, nous sommes confrontés à une même problématique puisque nous marchons tous les trois à « cloche-pied », privés de dérive et de foil bâbord. Au final, nous sommes dans une configuration quasi identique et ce n’est pas inintéressant », a noté le Costarmoricain qui peut compter aussi sur la concurrence de Conrad Colman et Pieter Heerema, théoriquement un peu moins rapides mais remontés comme des coucous. « C’est assez stimulant », admet Yann qui doit toutefois adapter sa manière de naviguer avec cette histoire de dérive.
« Toute une symphonie »
« Je me retrouve avec un bateau un peu moins raide à la toile ce qui m’oblige à toiler un peu moins que la normale et aussi à ballaster un peu plus. Par ailleurs, comme les safrans prennent un peu plus d’effort, je dois faire attention à garder de bons repères dans l’utilisation du bateau », a avoué le marin, par ailleurs très satisfait de son tête à tête avec sa machine. « C’est vraiment sympa de trouver avec lui de la complicité et une certaine forme de routine dans la façon de l’utiliser en solo. C’est important de trouver ses limites et un rythme proche de celui d’un Vendée Globe. On l’oublie parfois, mais faire marcher un 60 pieds IMOCA, c’est toute une symphonie. Il faut naviguer, produire de l’eau, de l’énergie, faire attention à une multitude de petits bruits… C’est quelque chose de vraiment magique. »
A l’occasion de la conférence de presse de la Douarnenez – Horta Solo et de la Douarnenez – Horta Equipages, Bertrand Nardin, Président de Douarnenez Courses accompagne de Philippe Paul Sénateur – Maire de Douarnenez et de Yannick Livory, Président de la Classe Figaro Bénéteau a tenu à faire un point à près de trois mois du départ.
Au vu des premières intentions, la Douarnenez Horta Solo devrait attirer un fort contingent de coureurs parmi les habitués du circuit Figaro Bénéteau. La date qui permet de clôturer en beauté la saison de course, le format de course qui, grâce à la ville retour identique à celle de départ, soulage de bien des soucis logistiques, le parcours ouvert aux grandes options stratégiques et l’escale aux Açores sont autant d’arguments qui plaident en faveur d’un grand nombre d’inscriptions.
La Douarnenez – Horta Equipages pourrait ne pas être en reste. Plusieurs skippers ont manifesté leur intérêt pour l’épreuve : tenter l’aventure hauturière d’une part et pouvoir partager l’escale avec les solitaires du circuit Figaro sont autant d’arguments qui plaident en faveur de cette course d’un genre nouveau.
Mémento technique
Départ de Douarnenez, le 27 août, arrivée prévue aux alentours du 3 septembre.
2400 milles aller – retour entre Douarnenez et Horta.
Départ de Horta le 10 septembre, arrivée prévue aux alentours du 17 septembre.
Ils ont dit :
Bertrand Nardin, Président de Douarnenez Courses :
« L’idée de mêler sur un même parcours, solitaires et équipages de croisière nous paraissait séduisante. Nous avons signé une convention pour trois éditions avec la classe Figaro Bénéteau, ce qui nous garantit aussi une bonne lisibilité pour l’épreuve. On connaît la qualité de l’accueil à Horta. Nous n’avons aucune inquiétude à ce sujet. Douarnenez Courses a par ailleurs signé la charte de qualité des événements de pleine nature avec le CROS de Bretagne. »
Philippe Paul, sénateur-maire de Douarnenez :
« Il fallait continuer de promouvoir l’image maritime de la ville. Cette montée en gamme a pu se faire grâce à la Mini Transat dont nous avons eu deux belles éditions. Cette page tournée, il fallait aller vers autre chose. Cette course a une véritable résonnance nationale qui sera très positive pur notre notoriété. Je n’oublie pas non plus le rôle des bénévoles dans la bonne conduite de cette organisation. »
Yannick Livory, Président de la Classe Figaro Bénéteau :
« Notre championnat est articulé autour de trois épreuves, La Solo Normandie, la Solitaire Bompard Le Figaro et Douarnenez Horta Solo. J’ai trouvé à Douarnenez un accueil formidable et un réel engouement pour construire une épreuve pérenne dans le temps. J’espère qu’on aura au minimum 25 bateaux dans le port. »
Nicole Ziegler, Conseillère départementale du Finistère
« Je sais que vous serez très bien reçu à Horta. Le département a toujours vocation à œuvrer dans le domaine du nautisme. On a ici une manifestation réellement sportive où l’esprit de compétition est présent. C’est ce genre de course qui incite les jeunes à venir pratiquer des sports nautiques. »
Le trio Hugo Boss, Maître CoQ et Edmond de Rothschild est toujours en tête. Les trois bateaux formeront, sauf casse, le podium d’arrivée de cette transat prévue mardi en fin de journée. Et alors qu’il reste encore 1000 milles à parcourir, la course semble relancée ce matin avec Alex Thomson qui peine au coeur de la dépression tandis que Jérémie Beyou et Sébastien Josse ont mis le pied sur l’accélérateur et suivent tous les deux la même trajectoire. Rien n’est joué et ce d’autant que, devant eux, les conditions météos s’annoncent difficiles avec des ventes erratiques.
Si Alex Thomson menait la course hier, un problème de pilote l’a contraint à concéder beaucoup de terrain à ses adversaires directs : « Vers 8h du matin, hier, je dormais quand l’alarme du pilote s’est enclenchée : il avait décroché. J’allais à 28 nœuds environ, le bateau a immédiatement viré dans un gros vrac. Il y avait 40 nœuds de vent, j’étais sous GV 2 ris et J3, le bateau s’est couché, le mât était presque dans l’eau. Un peu dur comme réveil ! J’ai remis le bateau à l’endroit, repris ma course… et j’ai contacté l’équipe à terre pour tenter de comprendre d’où était venu le problème : ça nous a pris sept heures d’investigation pour arriver à la conclusion qu’un dysfonctionnement du GPS aurait entraîné une déconnexion du pilote. Après ça, j’étais complètement épuisé. Au final, ça m’a coûté 80 à 100 milles. J’ai marché à 12 nœuds la nuit dernière, j’aurais dû aller à 20 nœuds… Ce n’est pas idéal mais je suis toujours dans la course, je me remets, je suis en train de retrouver mon énergie et, heureusement, les conditions vont être beaucoup plus agréables et maniables : je vais très vite revenir à mon maximum ! »
Sébastien Josse donnait un aperçu de l’ambiance, rythmée par des vents de 30 à 38 noeuds : « On est secoué depuis 35 heures, c’est bientôt l’heure de l’empannage et, dans une vingtaine d’heures, ça ira mieux. Ça va aller vers le beau temps, on va évacuer la dépression par son est, mais ce ne seront pas des angles confortables : on sera plus serré (au vent), ça va bouger ». Pas question d’ailleurs de mollir en tête, cependant, sous peine de se faire « rouler dessus » par la dépression qui se déplace rapidement vers l’est.
Derrière les trois leaders, à la surprise générale, c’est le Japonais Kojiro Shiraishi sur Spirit of Yukoh qui avance à son rytme dans des latitudes similaires à celles de Tanguy de Lamotte (Initiatives Cœur), 5e, et Paul Meilhat (SMA), 4e. Les deux Franciliens de naissance, qui vont bientôt prendre de plein fouet la dépression qui glisse vers l’est (40 nœuds annoncés !), ne sont pas la source de motivation du Japonais, qui n’a tiré ses premiers bords sur Spirit of Yukoh qu’il y a un mois et demi : « Je descends dans le sud pour aller chercher des vents plus cléments, racontait Shiraishi ce matin. Je sens que, si je vais trop vite, je vais casser quelque chose. Mon but est de finir la course et de me qualifier pour le Vendée Globe, et cette course est ma dernière chance. »
Ce matin on apprenait que Tanguy avait cassé 3 lattes de sa GV : « Alors que je m’apprêtais à empanner, le pilote s’est fait surprendre par une grosse vague, il a perdu le contrôle du bateau, il tirait la barre mais les safrans avaient décroché donc n’avaient plus d’effet sur la direction du bateau. Dans la seconde partie de la vague, le bateau s’est remis sur la route mais le pilote a trop compensé le changement de direction brutal et est parti à la faute… Conséquence: le bateau a empanné tout seul sur la fin de la vague, puis en prenant la barre en urgence j’ai réussi à rétablir tout seul mais les lattes de la grand voile n’ont pas tenu le choc de ces deux manœuvres… 3 lattes cassées! Difficile de descendre la voile pour prendre le 3eme ris car une des latte bloquait mais je viens de réussir à la libérer. Ca limite le risque de déchirer plus la voile… pour l’instant, je suis sur la route des sables, la route se rallonge certainement un peu… J’ai une latte de rechange mais ça ne suffira pas, j’ai de quoi réparer les autres avec du carbon si les conditions me le permettent, pas pour le moment… »
« La Transat de la confirmation »
Fabrice Amedeo (Newrest Matmut) fait le tri parmi ces vents, justement. 8e, à 544 milles de Thomson et sur une route très sud, le journaliste s’interdit d’aller se frotter à des vents supérieurs à 35 nœuds. Il continue son apprentissage en vue du départ des Sables d’Olonne, le 6 novembre prochain, sans laisser s’emballer les rotatives. « Je travaille beaucoup de points en vue du Vendée Globe, c’est la transat de la confirmation. J’ai encore beaucoup à apprendre, au fil de l’eau… J’avoue être un peu frustré de cette nuit trop calme, ça ira mieux ce soir dès que le vent reviendra ».
Yann Eliès qui papote…
En queue de peloton, Yann Eliès rêve sans doute de vents forts. 11e, le skipper de Quéguiner – Leucémie Espoir a touché un peu de vent hier soir, mais ce n’est pas encore le laboratoire d’essais grandeur nature dans lequel il aurait vécu s’il n’avait été contraint de faire demi-tour, direction Newport et l’atelier bricolage, la première nuit. Le triple vainqueur de la Solitaire en profite pour parachever la prise en main de son IMOCA60 tout en papotant au fond de la classe : « J’ai croisé Jean-Pierre (Dick, StMichel–Virbac) hier, c’était sympa, et j’ai discuté avec Conrad Colman (100% Natural Energy) à la VHF… C’est mieux d’être groupé ! On prend les chemins de traverse pour les Sables d’Olonne. » Des vents de sud sud-ouest s’établissant sur la route du dernier groupe, avec le creusement d’une petite dépression secondaire, Quéguiner – Leucémie Espoir devrait reprendre de l’allant dans les heures à venir.
… et Vincent Riou qui baille
Sur la route la plus septentrionale de la flotte, Vincent Riou (PRB) a les Açores dans le viseur. Ça va moins vite qu’il l’espérait mais, même si l’ennui pointe de temps en temps le bout de son nez, le Breton prend son mal en patience en attendant de toucher terre samedi soir. « Je n’ai pas trop l’habitude de naviguer en convoyage, image le vainqueur du Vendée Globe 2004-2005. Je ne pensais pas rencontrer autant de molles, mais comme je régule ma vitesse pour laisser fonctionner convenablement mon hydrogénérateur de secours… » Riou devrait passer une douzaine d’heures en arrêt technique aux Açores, le temps de régler ses problèmes d’énergie, d’électronique mais aussi pour colmater la voie d’eau. « Ce que j’ai tapé a endommagé un safran, mais aussi le fond de la coque, à l’endroit le plus profond. Pas mal de composite est parti, j’ai réparé comme je le pouvais, je n’écope plus qu’un seau par heure ».
A l’exception de cette nuit où, par mesure d’économies, il avait coupé les systèmes gourmands en énergie, Vincent Riou garde un petit œil sur ce qu’il se passe en tête de la course : « Je suis étonné car ça allait vite, puis ça s’est calmé un peu – en tout cas si je considère les vitesses par rapport aux conditions. Alex (Thomson) a bien joué le coup et il navigue bien, sans excès, régulièrement. Le jour de mon incident, je me suis retrouvé coincé dans une zone de molles qui n’était pas annoncée dans les fichiers. Je pense que Jérémie et Jojo on subi le même piège. Difficile de s’en dépatouiller, ça a rallongé leur route. » La victoire serait-elle jouée, pour autant ? Seb Josse (Edmond de Rothschild) balaie la question : « Vu la météo annoncée sur les côtes françaises, il va y avoir plein de coups à jouer. Il va y avoir un regroupement général dans la pétole. Alors, avec un peu de réussite… »
Le point sur les ETA
Les premières ETA (Heures estimées d’arrivée), toutes provisoires, annoncent Hugo Boss mardi 7 juin en fin d’après-midi dans le chenal des Sables. Peu après, Edmond de Rothschild et Maître CoQ complèteraient le podium. SMA et Initiatives Cœur arriveraient mercredi 8 dans l’après-midi, Spirit of Yukoh le lendemain matin. Pour PRB, ça dépendra de son temps de réparation aux Açores. Dimanche 12 juin devrait être le jour de StMichel – Virbac, Quéguiner – Leucémie Espoir, puis No Way Back et Safran, puis 100% Natural Energy dans l’après-midi. Mais rien n’est moins sûr…
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120615 - LA SOLITAIRE DU FIGARO ERIC BOMPARD CACHEMIRE 2015 - ARRIVÉES ETAPE 2 - LA CORNOUAILLE
En fin de semaine prochaine, le rideau se lèvera sur la 47ème Solitaire Bompard Le Figaro. Une édition placée sous le signe de la nouveauté avec un changement de nom, une nouvelle identité visuelle et un parcours au format totalement inédit. Mais ce cru 2016 annonce une autre particularité, celle d’un plateau riche laissant augurer d’un jeu totalement ouvert de Deauville à La Rochelle. En l’absence de piliers tels que Jérémie Beyou et Yann Eliès, difficile en effet de sortir avec certitude une liste de favoris. Pourtant, les candidats au sacre ne manquent pas au sein des 39 concurrents en lice. Et c’est bien là ce qui pimente d’entrée le profil de cette Solitaire 2016.
C’est la dernière ligne droite avant le coup d’envoi de La Solitaire Bompard Le Figaro et déjà Deauville, ville du Grand Départ 2016, affiche avec ferveur et élégance son impatience de retrouver « ses » solitaires. Dans une dizaine de jours, les 39 figaristes mettront le cap sur le port calvadosien et entameront la semaine des ultimes préparatifs. En mer, le Prologue Bompard, disputé le 11 juin, sera l’occasion d’un dernier tour de chauffe avant le coup de canon du 19 juin et le départ de la première étape en direction de Cowes et l’île de Wight.
Au gré des premières confrontations de cette saison, les marins et les observateurs ont pu se faire une première idée assez nette de cette flotte 2016 et poser un constat, celui d’une incroyable ouverture du jeu. Ainsi, si les vainqueurs des épreuves d’avant Solitaire ont confirmé le statut de favoris d’un Charlie Dalin (Skipper Macif 2015) vainqueur de la Solo Concarneau – Trophée Guy Cotten et de la Le Havre All Mer Cup, d’Anthony Marchand (Ovimpex – Secours Populaire) lauréat de la Solo Maître CoQ ou encore de Thierry Chabagny (Gedimat) et Erwan Tabarly (Armor Lux) qui ont fait merveille en double sur la Transat AG2R LA MONDIALE, ils sont nombreux à afficher de légitimes prétentions. Honneur au plus expérimenté de tous, Gildas Morvan (Cercle Vert) qui du haut de sa 21ème participation a tous les atouts pour accrocher enfin son nom au palmarès de l’épreuve. Toujours extrêmement bien placé Yoann Richomme (Skipper Macif 2014) dispose lui aussi de solides arguments, tout comme le seul vainqueur de l’épreuve en lice, Nicolas Lunven (Generali), Sébastien Simon (Bretagne-CMB Performance), vainqueur d’une étape l’année passée, Alexis Loison (Groupe Fiva), vainqueur de la dernière Generali Solo, ou encore Xavier Macaire (Chemins d’Océans) qui malgré un budget serré a déjà largement démontré son potentiel. Mais au jeu des pronostics, des marins comme Alan Roberts (Alan Roberts Racing), étoile montante de la délégation britannique, ou Corentin Douguet (Sofinther – Un Maillot Pour la Vie) font également figure de sérieux challengers.
Belles promesses chez les bizuths
A ce stade, plus d’un tiers de la flotte peut se targuer de figurer dans le tableau des favoris, laissant augurer une bagarre incroyable et une régate haletante entre Deauville, Cowes, Paimpol et La Rochelle. Les victoires d’étapes et les places d’honneur vaudront de l’or au général, mais chez les bizuths également. Dans cette catégorie des bleus de La Solitaire Bompard Le Figaro la concurrence fait en effet rage et les nouveaux venus ont les dents longues. Justine Mettraux (TeamWork), Pierre Quiroga (Skipper Espoir CEM), Will Harris (Artemis 77), Aymeric Decroocq (Bretagne CMB Espoir), pour ne citer qu’eux, apprennent vite et bien. Il leur faudra tenir le rythme et endurer la difficulté de cette épreuve incomparable, mais une chose est sûre, chacun aura à cœur de tenir son rang et de soigner son entrée dans la classe des grands. Rendez-vous à Deauville le 19 juin pour le débuts des hostilités et des débats enflammés !
Les inscrits à La Solitaire Bompard Le Figaro 2016 :
1. GBR – Andrew BAKER (Artemis 64)
2. FRA – Vincent BIARNES (GUYOT Environnement)
3. GBR – Hugh BRAYSHAW (Artemis 23)
4. FRA – Thierry CHABAGNY (Gedimat)
5. GBR – Nick CHERRY (Redshift)
6. FRA – Damien CLOAREC (Saferail)
7. FRA – Charlie DALIN (Skipper Macif 2015)
8. FRA – Aymeric DECROOCQ (Bretagne CMB Espoir)
9. FRA – Corentin DOUGUET (Sofinther – Un Maillot pour la vie)
10. FRA – Benjamin DUTREUX (Team Vendée)
11. GBR – Robin ELSEY (Artemis 43)
12. FRA – Sophie FAGUET (Région Normandie)
13. FRA – Arnaud GODART PHILIPPE (Faun Environnement)
14. FRA – Damien GUILLOU (La Solidarité Mutualiste)
15. FRA – Will HARRIS (Artemis 77)
16. FRA – Benoit HOCHART (Presqu’île de Rhuys – Miramar)
17. FRA – Cécile LAGUETTE (ILONA)
18. FRA – Martin LE PAPE (Bellocq Paysages)
19. FRA – Arthur LE VAILLANT (Un bateau pour demain)
20. FRA – Alexis LOISON (Groupe Fiva)
21. FRA – Nicolas LUNVEN (Generali)
22. FRA – Xavier MACAIRE (Chemins d’Océans)
23. FRA – Anthony MARCHAND (Ovimpex – Secours Populaire)
24. GBR – Sam MATSON (Chatam)
25. FRA – Justine METTRAUX (Team Work)
26. FRA – Gildas MORVAN (Cercle Vert)
27. FRA – Théo MOUSSION (#théoenfigaro)
28. FRA – Marc NOESMOEN (Team Vendée Formation)
29. FRA/TUR – Tolga Ekrem PAMIR (Renoval – 1 jour 1 homme 1 arbre)
30. FRA – Arthur PRAT (Les Perles de St Barth)
31. FRA – Christopher PRATT (Un sourire pour la vie)
32. FRA – Claire PRUVOT (Port de Caen Ouistreham)
33. FRA – Pierre QUIROGA (Skipper Espoir CEM)
34. FRA – Yves RAVOT (Hors La Rue)
35. FRA – Yoann RICHOMME (Skipper Macif 2014)
36. GBR – Alan ROBERTS (Alan Roberts Racing)
37. GBR – Mary ROOK (Artemis 37)
38. FRA – Sébastien SIMON (Bretagne CMB Performance)
39. FRA – Erwan TABARLY (Armor Lux)
La séparation de trafic est arrivé hier. Alex Thomson est parti plein nord laissant Jérémie Beyou et Sébastien Josse orphelin au milieu de la dépression. « On s’est fait piéger dans les molles, hier, avec Seb (Josse). Du coup, nous n’avons pas pu grimper nord comme nous voulions le faire, et comme Alex Thomson l’a fait… tout seul. » Un brin amer, Jérémie Beyou commentait ce matin les manœuvres de la veille. Premier à mettre le clignotant à gauche, pour foncer vers le nord mercredi matin, le skipper de Maître CoQ n’a pas vu sa prise de décision parfaitement convertie. Au réglage de ses voiles en permanence, le Breton, trempé de la tête aux pieds, se retrouve dans une situation intermédiaire « qui n’est ni simple, ni idéale : le vent est plus fort que ce que nous attendions, et il vient de l’arrière. On (Sébastien Josse et lui) ne va pas très vite. C’est limite pour réussir à rester en avant du front… »
De Paul Meilhat (SMA), 4e, à Fabrice Amedeo (Newrest Matmut), le deuxième peloton a préféré la route sud, moins hasardeuse.
Les quatre skippers se feront rattraper par le centre de la dépression, qui se sera sans doute un peu essoufflée d’ici là. Situé le plus au sud, Vincent Riou (PRB) glisse vers les Açores, où il doit faire escale dans une pleine journée et un dodo, un dodo et demi.
Lagravière, pour chasser le doute
Plus loin, à plus de 1000 milles de la tête, le peloton des rescapés a englouti Conrad Colman (100% Natural Energy). Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac), Yann Eliès (Quéguiner – Leucémie Espoir), Pieter Heerema (No Way Back) et Morgan Lagravière (Safran) se remettent de leurs émotions des deux premiers jours en avançant groupés. Le quintette devait toucher des vents de sud-ouest ce jeudi, en avant d’une dépression qui se creuse dans leur Ouest. L’objectif pour eux est de plonger sud, sous ce front, pour trouver des vents portants qui devraient les accompagner ces prochains jours.
Encore sous le choc de son accident, Morgan Lagravière tenait absolument à remonter sur son IMOCA60 pour effacer ce qui lui paraît « similaire à ce que vivent les accidentés de la route. Il y a un moment où il faut reprendre le volant. Quand tu tapes quelque chose, à 20 nœuds, tu as l’impression que le bateau va se casser en deux. J’ai eu une tonne d’eau à bord en quinze secondes. C’était une situation critique ».
Crashes, des leçons à retenir
Les premières heures de course auront fait des dégâts, pas seulement mécaniques. Par chance, aucun skipper n’aura été blessé dans la cascade de collisions avec des OFNIs du premier jour, mais le traumatisme et les états d’âmes des skippers se font ressentir.
« Travailler main dans la main avec les spécialistes » Un sentiment partagé par l’ensemble des solitaires, même s’il était difficile encore, 48 heures après, de savoir exactement la cause de ces collisions. Alex Thomson décrivait avoir repéré de grands bancs de mola mola (des poissons-lunes), quand Vincent Riou (PRB) évoquait des requins et des débris. La Direction de Course a entamé une investigation complète auprès des teams, des experts environnementaux et des garde-côtes afin de comprendre ce qu’il s’est passé et permettre aux organisateurs de mener un plan d’action et de sensibilisation auprès des professionnels de la course au large.
Les incidents se sont produits très loin des positions qui avaient permis de définir une zone d’exclusion dans les instructions de course, en réponse aux informations données par les spécialistes des animaux marins. Le fait que la flotte soit passée bien au sud de cette zone d’exclusion n’aura peut-être pas été suffisant. « On va porter ce problème auprès de World Sailing (la Fédération internationale de voile) et travailler étroitement avec la classe IMOCA, assure Peter Bayer, le directeur d’Open Sports Management. Nous sommes très peinés que cela ait pu arriver alors que nous avons travaillé pour protéger la faune marine qui pouvait être sur notre route. La communauté nautique est très investie dans la protection de la nature, et plus encore de la mer, qui est son terrain de jeu.
Le sens de notre engagement nous pousse à aider les organisateurs de course à trouver les moyens de travailler main dans la main avec les scientifiques, autour du Concordat Océanique du World Sailing, pour protéger la sécurité de tous dans les courses en cours et celles à venir ».
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Classement de la Transat New York-Vendée (Les Sables d’Olonne) du 2 juin à 14h45 UTC
1/ Alex Thomson (Hugo Boss) à 1655.8 nm de l’arrivée
2/ Jérémie Beyou (Maître CoQ) à 87.8 nm du leader
3/ Sébastien Josse (Edmond de Rothschild) à 88.3 nm
4/ Paul Meilhat (SMA) à 247.4 nm
5/ Tanguy de Lamotte (Initiatives Cœur) à 283.4 nm
6/ Kojiro Shiraishi (Spirit of Yukoh) à 305.3 nm
7/ Vincent Riou (PRB) à 305.7 nm
8/ Fabrice Amedeo (Newrest-Matmut) à 467.0 nm
9/ Yann Eliès (Quéguiner-Leucémie Espoir) à 1175.5 nm
10/ Jean-Pierre Dick (StMichel-Virbac) à 1177.2 nm
11/ Conrad Colman (100% Natural Energy) à 1203.8 nm
12/ Pieter Heerema (No Way Back) à 1220.0 nm
13/ Morgan Lagravière (Safran) à 1234.4 nm
Ab Armel Le Cléac’h (Banque Populaire VIII)