Ce lundi 25 juillet commençait la fameuse épreuve de nuit du Tourduf. Entre excitation, doutes et appréhension les équipages se sont élancés sans retard de la baie de Concarneau aux alentours de 10 heures pour arriver le lendemain matin à Tréboul.
Départ quasi-parfait.
C’est dans 6 nœuds de vent qu’ont été donné successivement les départs des différentes séries, effectués avec dégagements et seulement trois petits rappels individuels. A noter également que Jean Sébastien PY et son équipage ne seront pas classés pour cette étape de nuit, affichant un coefficient de 1,5, ceux-ci étant arrivés en retard sur la ligne de départ.
Parcours réduit
Les séries Super U et Le Télégramme ont donc pris le large pour un parcours raccourci de 60 milles contre 70 pour les catégories NEF, Région Bretagne et Crédit Agricole Finistère. Le tracé de l’étape a en effet été réduit par peur d’absence de vent dès 22 heures ce qui aurait retardé les plus petites coques. Les équipages sont donc attendus demain dans la matinée.
Dès que le vent soufflera
Après un bon départ sous spi et 6 nœuds de vent, ce dernier est retombé à 4,5 nœuds au niveau de Bénodet aux alentours de 12 heures 45. Au pointage de 13 heures 40, les bateaux tiraient des bords dans un noroît atteignant 15 nœuds. Les premiers étaient alors au niveau du Guilvinec tandis que les derniers passaient Lesconil. Vers 15 heures, les équipages franchissaient la baie d’Audierne. Commençait alors 20 milles de louvoyage, toujours dans 10 nœuds de vent.
A 17 heures 30, c’est le cagnard numéro 109 de Thierry de L’Aulnoit et Didier Vincent (Esparlica 3) qui ouvrait la voie à une flotte étalée sur environ 15 milles. A partir de cette heure-ci, le vent commençait à mollir a contrario du courant, qui allait forcir jusqu’aux environs de 21h30.
Demain dès l’aube
Les bateaux sont attendus au port de Tréboul demain matin, vers 6 heures pour les plus rapides et les plus matinaux. Les résultats de l’étape seront proclamés à 19 heures. Suivront un pot d’accueil offert par la municipalité puis le dîner des équipages.
La soirée se terminera par les chansons traditionnelles celtes aux sonorités pop et rock des « The Churchfitters » à partir de 21 heures.
Un Tourduf comme on les aime !
Le parcours 2016
Port-La-Forêt > > Concarneau : dimanche 24 juillet
Concarneau > > Douarnenez : lundi 25 et mardi 26 juillet
Douarnenez > > Camaret-sur-Mer : mercredi 27 juillet
Camaret-sur-Mer > > Aber Ildut : jeudi 28 juillet
Aber Ildut > > Roscoff : vendredi 29 juillet
23/07/16 - Portsmouth (UK) - 35th America's Cup Bermuda 2017 - Louis Vuitton America's Cup World Series Portsmouth - Racing Day 1
Sir Ben Ainslie a tenu son rang ce week-end à Portsmouth en remportant à domicile l’ACWS et en prenant la tête du classement général. Les français malgré un bon samedi finissent 5è.
Les conditions étaient plus musclées cette après midi permettant des pointes à 22-25 nds. Dans ces conditions plus soutenues, les français étaient moins à l’aise et finissent 6e, 5e et 6e des trois manches de la journée qui comptaient doubles. Leur manque d’expérience pour voler de manière stable aussi bien que les autres équipes s’est à nouveau fait sentir. Des lacunes qui devraient commencer à se réduire en naviguant sur leur nouveau AC45 prototype. Question stratégie, l’équipe a montré qu’elle savait faire de bons choix, prendre des risques et tenir la pression. Ses résultats du samedi confirment les qualités tactiques de l’équipage que l’on a vu à Oman, New York et Chicago.
La star du week-end était sans aucun doute Sir Ben Ainslie. Attendu à domicile par le public et soutenu par la royauté, Sir Ben n’a pas tremblé et remporte l’ACWS de Portsmouth tout en prenant la tête au classement général des ACWS. Il aura passé la journée à la lutte avec James Spithill qui remporte devant lui 2 des 3 manches. Au final il compte 1 point d’avance sur le Defender et 10 sur les kiwis, les grands perdants du week-end handicapé par l’absence du duo Blair Turke et Peter Burling partis au JO.
Tour de France a la Voile 2016; etape de Marseille; le 24 juillet 2016. Credit photo : Jean-Marie LIOT / ASO
Team Lorina Limonade – Golfe du Morbihan écrase la concurrence et domine outrageusement ce Tour de France. L’équipe remporte le raid côtier de Marseille, sa huitième victoire sur le Tour 2016. Deuxième, Grandeur Nature Véranda prend la 2e place du classement général tandis que Team Lorina Mojito – Golfe du Morbihan, 3e, conforte sa place de leader du classement amateur.
Il n’y a pas tant de cadres plus prestigieux en France que la rade de Marseille pour courir un raid côtier. Quitter la plage du Petit Roucas pour rejoindre les calanques en naviguant autour des îles Maire et de Jarre, couper par le large pour faire une révérence au port autonome et revenir régater autour du Frioul, ça ne s’invente pas, ça se vit, et ça se déguste. Même chez Team Lorina Limonade – Golfe du Morbihan, où l’on se repaît de l’île aux Moines à longueur d’entraînement, les marins ont pris le temps de jeter par la fenêtre un coup d’oeil sur le paysage. Pourtant, à la vitesse à laquelle Quentin Delapierre, Quentin Ponroy et Kevin Péponnet ont englouti les 25 milles de ce raid, l’air devait un peu piquer les yeux.
Partis dans le premier bloc, les Limonadiers engloutissent vite fait be.Brussels, boosté par l’arrivée d’un nouvel équipage expert du F18 et du F16, et les filles de Helvetia Purple by Normandy Elite Team, reines de ce départ, respectivement 2e et 3e à la bouée de dégagement. Leader échappé, Natixis – YC Saint-Lunaire donnera bien plus de fil à retordre aux fusées du Morbihan, qui ne les grignoteront que mille après mille sur le bord de portant vers le port autonome, avant de s’échapper.
Entretemps, il s’est passé au moins autant de choses dans leur dos. La double pénalité pour Trésors de Tahiti qui a doublement touché (2 fois 360 égal 720), mais qui remonte pour prendre la 13e place du jour ; Crédit Mutuel de Bretagne collé sur la ligne de départ, puis sanctionné pour refus de priorité à la bouée du port autonome, et qui, 9e du jour, lâche sa 2e place au général ; Team Coved, avec Eric Péron à la barre et qui termine 6e, juste devant les Sudistes de Pays de l’Or – Hérault, qui se sont régalés de la Méditerranée…
Sur un parcours raccourci – c’était dimanche aussi pour la brise thermique, et le vent fut erratique -, Team Lorina Limonade finit par mettre une grosse gifle au reste de la flotte… avant de stopper net à 50 mètres de la ligne d’arrivée, située sous la corniche. Gennaker, foc ou rien du tout ? En bricolant les leaders de ce Tour finissent par franchir la ligne d’arrivée en vainqueurs. Cette bulle, qui colle les arrivants, n’aura pas servi les intérêts de Team Lorina Mojito – Golfe du Morbihan, qui a pris la décision d’attaquer la bouée par le haut. Elle sert en revanche Grandeur Nature Véranda, qui passe par en bas, grignote son retard, tombe dans le tampon, crie sa déception et repart au petit pas pour prendre la deuxième place du jour… 17 minutes après les vainqueurs. Les Mojitos troisièmes, ce sont les amateurs de Natixis – YCSL qui prennent la 4e place, suivis par Pays de l’Or – Hérault, Team Coved, Team France Jeune et Dynamique Homkia… sans que personne n’ait trop à se plaindre de la loterie organisée sur la ligne d’arrivée
Course en solitaire de la classe mini entre les Sables d'Olonne et l'île de Faïal aux Açores. Courses en 2 étapes. 2540 miles. @ C Breshi SAS
Démarrage en douceur pour les vingt-deux solitaires des Sables – Les Açores – Les Sables. Après un parcours en baie de quelques milles, tous ont pointé l’étrave vers le sud-ouest et les abords du cap Finisterre. Pour quinze d’entre eux, la simple traversée du golfe de Gascogne est déjà un bizutage. Les Sables – Les Açores – Les Sables, c’est aussi l’occasion de grandir, de changer de statut.
Certains rituels ont beau être ancrés dans les procédures de course de la Classe Mini, ils en prennent d’autant plus de valeur suivant le format de l’épreuve. On pouvait le sentir lors du dépôt des téléphones portables des coureurs auprès de l’organisation. En mer, les solitaires n’ont droit qu’à la VHF comme unique moyen de communication avec l’extérieur. Et si c’est une chose d’abandonner ses connections familières pour une course de deux jours, c’en est une autre dès lors qu’on accepte de couper les liens avec la terre pour une semaine, en sachant qu’à certains moments, les solitaires seront à plus de 300 milles du premier abri. Dans ces cas-là, l’océan apparaît vraiment dans toute son immensité. Ce matin, les sourires étaient un peu plus crispés que d’habitude, les adieux sur les pontons un peu plus chargés en émotion. On a beau s’y être préparé, c’est quand on vit l’événement qu’on mesure qu’on a changé d’échelle.
Une entrée en matière idyllique Mer belle, grand soleil, vent de nord-ouest d’une dizaine de nœuds à peine : les conditions étaient heureusement idéales pour permettre aux candidats à l’aventure de switcher, de passer totalement en mode course, de changer d’univers. A ce petit jeu, les habitués comme Ian Lipinski (Griffon.fr), Henri Patou (Défense Assurances) ou Jonas Gerkens (Volvo) entraient plus facilement dans la danse, même si certains bizuths ne laissaient pas leur part au chien comme l’épatant Ambrogio Beccaria (Alla Grande Ambeco) qui, à la barre de son Pogo 2, bouclait le parcours côtier en deuxième position juste derrière l’intouchable Ian Lipinski. Derrière, les mises en route étaient plus difficiles pour certains, à l’image de Frédéric Bazin (Manu Poki) ou Simon Bénaïchouche (La Boulangerie Marie) déjà attardés à la dernière marque du parcours côtier. Ce dernier, sûrement encore sous le coup de l’émotion du départ, en oubliait de contourner la bouée Nouch Sud, seule marque de parcours obligée avant les Açores. En file indienne, vent de travers, la flotte commençait sa lente procession dans le golfe de Gascogne. Naviguant encore à vue, tous et toutes vont trouver le moyen de s’acclimater à cette nouvelle vie entre parenthèse avant que ne tombe la première nuit. La lune sera quasiment pleine pour les accompagner. Des conditions rêvées pour un apprentissage grandeur nature. Vianney Desvignes (Cachaça) avouait avant le départ qu’un de ses plus grands plaisirs en mer était de pouvoir dévorer un saucisson, vent de travers par 10 nœuds de vent. On espère pour lui qu’il n’a pas oublié la charcuterie.
Classement à l’issue du parcours côtier :
1 Ian Lipinski (Griffon.fr), 1er proto 2 Ambrogio Beccaria (Alla Grande Ambeco), 1er série 3 Tanguy Bouroullec (Kerhis – CERFRance), 2e série 4 Frédéric Moreau (Petit Auguste et Cie), 3e série 5 Jonas Gerkens (Volvo), 4e série
Classement disponibles sur le site Internet de la course à : 8h – 11h – 14h – 17h – 20h (TU+2) Premier classement ce jour à 20h (TU+2)
Comanche s’est lancé à l’assaut de record de la traversée de l’Atlantique détenu par Marie-Cha IV. Parti de New York hier l’équipage est en avance, filant à 27 nds apr_s avoir déjà parcouru 550 miles.
Le frenchie Yann Riou est à bord. Mediaman sur Spindrift, il a embarqué pour ce record et a pu déjà envoyé quelques photos. La fenêtre météorologique semble assez bonne. Des conditions que l’on retrouve 2 ou 3 fois seulement dans l’année. ” Hier matin nous avions des orages et nous avons du faire quelques manoeuvres dans des vents légers qui nous ont fait perdre un temps précieux mais que nous avons rattrapés. L’idée est maintenant de naviguer aussi vite que nous pouvons vers le Nord-est et essayer d’éviter les obstacles ou “des mines terrestres” que nous avons devant nous, un d’entre eux étant l’Île de Zibeline.
L’équipage est toujours heureux. Nos conditions de navigation sont fantastiques à l’heure actuelle.
C’est ce dimanche qu’a été donné le coup d’envoi de la Brewin Dolphin Commodores’ Cup à Cowes. Huit équipes convoitent la coupe : 2 anglaises, 1 israélienne, 1 équipe de Flandre, 1 équipe celtique et trois teams tricolores au sein de la délégation Française. Les performances de la flotte française dans les courses du RORC, notamment le Fastnet 2015 ou la dernière Cowes Dinard, tout comme la qualité des bateaux et des équipages présents à Cowes, en disent long sur la motivation de nos représentants.
Après une première journée de courses, deux équipes françaises trustent le podium.
Team Name
Team Points
Team Place
France Blue
35
1
France White
46
2
Flanders North Sea
48
3
GBR Red
70
4
GBR Blue
74
5
Israel
74
5
France Red
82
7
Celtic
88
8
France Blue la favorite
Dans cette équipe notre retrouvons Teasing Machine, l’A13 d’Éric de Turckheim. Vainqueur en IRC 3 de la Sydney Hobart 2015, troisième de la Carribean 600, vainqueur de la course offshore lors de la Commodores’ 2014…Il est associé à Goa, le Ker 39 de Samuel Prietz, bateau ayant entre autres signé la meilleure performance individuelle lors de la dernière Commodores’. Enfin, Daniel Andrieu et son Sun Fast 3200 optimisé Cifraline IV, vainqueur du dernier Spi Ouest France, complètent ce trio de choc.
France White
L’équipe blanche est constituée de Lann Ael II, le nouveau JND 39 de Didier Gaudoux, associé à Pen Koent, le First 40.7 d’Emmanuel Le Men et Foggy Dew, le Jpk 10.10 de Noël Racine… Des équipages expérimentés au long palmarès, tant sur les épreuves du RORC que sur les plus sélectives de nos championnats hexagonaux.
Lann Ael II
France Red
Andrew Hurst et Joe Lacey mèneront Stamina 3, un autre JND 39, avec un équipage franco-anglais dont fera partie notre Président, Jean-Philippe Cau, aux côtés du Jpk 10.80 de Marc Alpérovitch Timeline, vainqueur de la dernière Cowes Dinard en Classe 3 et du A35 de Jean-Yves Le Goff et Alexandre Korniloff, Realax, actuel leader du Championnat Atlantique en Équipages en IRC2.
Riche de ses nouveaux bateaux au potentiel prometteur aux cotés d’unités et d’équipages expérimentés ayant déjà fait leurs preuves, la délégation Française est une sérieuse prétendante à la victoire finale qui lui échappe depuis 2006 et qu’Anglais et Irlandais s’échangent depuis 2008 …
Nous noterons aussi la présence de deux autres bateaux français dans le Solent, Dunkerque – Les Dunes de Flandre, le A35 de Philippe Bourgeois associé aux Belges de Moana et aux Hollandais de Elke au sein de l’Équipe de Flandre, et Space Oddity, le Jpk 10.10 mené par Marc Noël, aux cotés des Écossais d’Aurora et de Shaïtan dans l’Équipe Celtique.
A suivre sur le site de l’UNCL et sur http://commodorescup.rorc.org/ pour les résultats détaillés, le fleet tracking, les photos et les vidéos.
23/07/16 - Portsmouth (UK) - 35th America's Cup Bermuda 2017 - Louis Vuitton America's Cup World Series Portsmouth - Racing Day 1
Les français sont dans le coup à Portsmouth après la première journée où 3 manches ont pu être courues dont une gagnée par Franck Cammas. Groupama Team France est 2ème à égalité de points avec les Anglais de Land Rover Racing. SoftBank Team Japan est 3ème à 3 points.
Cette première journée s’est courue dans de faibles conditions de vent à 8 nœuds qui n’ont pas permises aux bateaux de voler mais de valider au moins 3 manches. Deux seulement avaient pu être validées sur le week-end l’année dernière. Demain, super Sunday où les points comptent doubles, 15 à 17 nds sont attendus et devraient offrir un très beau spectacle.
L’enjeu du week-end est important pour les équipes de tête et surtout pour Ben Ainslie. En dehors de briller à domicile devant ses partenaires et le pays, les Anglais peuvent reprendre des points aux Kiwis, leader actuel du classement général des ACWS. Les néo-zélandais ne comptent que 4 points d’avance sur Land Rover Bar et 7 sur le Defender Oracle. Après cette première journée, les anglais ont repris 6 points et sont donc leader au classement général des ACWS.
La pression sera donc sur les kiwis demain et surtout Genn Ashby qui a pris la barre pour remplacer Peter Burling et Blair Turke absent pour préparer les Jeux Olympiques en 49er.
Après avoir dominé les régates d’entraînements le vendredi, Ben Ainslie a récidivé ce samedi. « Nous voulions performer devant notre public. Nous nous sommes entrainés pour cela. Les courses étaient très serrées aujourd’hui dans de petits airs et des vents difficiles à gérer. La première course a été très frustrante pour nous mais nous nous sommes bien rattrapés dans les deux suivantes. » déclarait Ben Ainslie.
Sur la première course, ce sont surtout les français qui ont brillé. Après un bon départ, les français ont sur gérer leur avance et faire les bons choix tactique dès la deuxième boué pour l’emporter. Adam Minoprio était au réglage de l’aile en remplacement de Thierry Fouchier. Une configuration nouvelle pour l’équipe en ACWS qui apporte un plus tactique à Franck Cammas et Thomas Lebreton. Une configuration intéressante pour continuer d’apprendre en confrontation directe avec les autres défis, faire tourner l’équipe. A voir demain si l’équipe ne préférera pas Thierry Fouchier dans des conditions plus musclées.
Oracle team USA a terminé 2e et Emirates Team New Zealand troisième. Derrière il aura fallu une photo finish pour départager Softbank Team Japan et Land Rover BAR tandis qu’Artemis Racing fini sixième en l’absence de Nathan Outteridge également aux JO et remplacé par Francesco Bruni.
Cuplegend sera demain en direct Live Tweet sur twitter/cuplegend pour vous faire le supersunday
Thomas Le Breton, tacticien à bord de Groupama Team France : « Super journée ! Nous avons pris de bons départs et sur des parcours si courts de moins de 15 minutes, c’est crucial ! De telle entrée en matière, ça nous ouvre le jeu. A bord, on s’est assez bien coordonné. Adam a pris la main à bon escient sur les bords de portant alors que moi à ce moment-là, je suis à l’embraque du code zéro. Ca a été fluide entre Franck, Adam et moi. Ca fait vraiment du bien de voir qu’on est capable de naviguer devant ! A réitérer demain avec des conditions différentes ! »
Adam Minoprio, régleur d’aile : “Une superbe journée pour l’équipe de Groupama Team France. Le duo formé par Franck et Thomas fonctionne très bien grâce à tous les entrainements en GC32. Ils ont bien communiqué et nous avons du coup fait de supers départs, dans le bon timing. Nous n’avons presque pas fait d’erreur, en particulier sur la première manche du jour. Nous avons beaucoup appris sur le plan d’eau aujourd’hui, ce qui va nous être utile pour demain. Nous sommes plus à l’aise sur les régates dans le petit temps car notre peu d’expérience sur les foilers se fait moins sentir. Ma présence à bord impose à l’équipe de communiquer en anglais mais ce n’est pas un problème car ils parlent tous couramment anglais et cela n’est en rien un handicap. A terme, j’aimerais pouvoir naviguer en français avec l’équipe mais il me faut encore apprendre un peu la langue de Molière. »
Franck Cammas, skipper/barreur Groupama Team France : « Nous avons pris de très bons départs, nous étions trois fois en tête à la marque de reaching. On s’est bien battu avec Land Rover Bar. Sur lal deuxième manche, on était un peu moins bien Dans un vent arrière, on s’est retrouvé dans la meute et on a perdu quelques places. Pour l’instant, ça se passe bien mais historiquement, au près sous gennaker, nous avons toujours été assez performants. Demain est une autre journée avec plus de vent, un peu identique à Chicago. C’est une autre façon de naviguer. Il faut qu’on arrive à progresser dans ces conditions… »
Et de quatre ! Après Dunkerque, Dieppe et Baden, Lorina Limonade – Golfe du Morbihan a remporté ce jour le raid côtier de Gruissan. Son petit frère, Lorina Mojito – Golfe du Morbihan réalise également une très belle performance en se classant 3ème de la course et en prenant la 1ère place du classement amateur. Ce soir, les Lorina Boys sont en tête des deux classements du Tour de France à la Voile : général et amateur.
Si en début de Tour on pouvait s’attendre à une réponse des autres équipes, fore est de constater que les limonadier dominent leur sujet. On ne voit plus très bien ce qui pourrait désormais les freiner dans leur conquête du Tour. Si la voile reste un sport mécanique, laissant les équipes à la merci du moindre souci technique un peu long à réparer, Team Lorina Limonade – Golfe du Morbihan confirme chaque jour sa domination sur le reste du peloton.
Thermique ou Tramontane ?
Ce vendredi de raid côtier de 33 milles au pays de la Tramontane et du Défi Wind n’a pas fait que des cadeaux. La journée, qui a commencé par des orages et des grains, a fini par trouver son rythme de croisière avec un vent de nord-ouest d’une quinzaine nœuds, offrant aussi quelques claques et des dévents nés de la magie des effets de site, telle cette poche de molle à l’attaque de la plage de Valras Sud, où beaucoup se sont fait piéger.
Pour Quentin Delapierre, à la barre de Team Lorina Limonade – Golfe du Morbihan, le schéma était limpide : « Le raid était dessiné pour qu’on évite d’aller au large, où soufflait le plus gros du vent. Dans ces cas-là, c’est un aller-retour au portant qui se dessine et, dans ce schéma-là, il faut très vite se porter en tête de la course pour bénéficier du vent frais. » Vite fait bien fait : après un sage départ, les Bleus se porteront en tête dès la bouée de dégagement, et ne cesseront d’accentuer leur avance, cinq minutes quasiment à l’arrivée.
La bulle qui sourit
Lancés sur le même schéma de course, Team Lorina Mojito – Golfe du Morbihan (la famille) et Trésors de Tahiti, barré par Pierre Pennec. Coïncidence ? Je ne crois pas. Ici, l’an dernier, dans des conditions de navigation assez semblables, Quentin Delapierre et Pierre Pennec, respectivement à la barre de Vannes Agglo et Groupama, avaient pris un départ au cordeau, puis misé sur la montée du thermique… avant de se faire piéger dans la même zone de molle. Pas étonnant donc que les trois équipages aient favorisé la navigation à la côte, au plus près de la zone des 300 mètres. « Je m’étais juré de ne pas me faire avoir à nouveau et on a misé sur la Tramontane, se réjouit Quentin Delapierre. On a eu la chance de traverser cette molle en souplesse, ce qui n’est pas le cas de tout le monde, puisque Crédit Mutuel de Bretagne et Team France, dans une position intermédiaire ou plus au large, se sont fait coincer. Je suis très content qu’on ait réussi à effacer le mauvais souvenir de l’an dernier ». Il ne fait pas de doute que Pierre Pennec avait en tête, lui aussi, le fantôme de ce « maudit » raid côtier lors duquel Groupama avait perdu le Tour…
La montée en puissance de Tahiti
Pour Crédit Mutuel de Bretagne, le coup est dur. 16e du raid, les Morlaisiens ont encore cumulé du retard sur le leader. Et si, comme Nicolas Troussel l’explique, le team ne fait plus des Limonadiers son point de référence, c’est aujourd’hui sous la menace de Grandeur Nature Véranda, Team Coved et Trésors de Tahiti que le « banquier » devra vivre les derniers Actes de ce Tour.
Vainqueur hier du stade nautique de Roses, Trésors de Tahiti monte très clairement en puissance. Avec Pierre Pennec à la barre, Teva Plichart aux réglages et Dimitri Deruelle, pour la tactique et la pointe d’accent du sud, le trio évolue à un niveau remarquable depuis Baden. Les Tahitiens se sont imposés une fois et ont pris trois fois la deuxième place. De quoi effacer pratiquement la contrariété de cette 9e place concédée lors du raid côtier de Roses, qu’ils avaient pourtant mené… « C’est une belle deuxième place pour Trésors de Tahiti, apprécie Pierre Pennec. On se fait plaisir, on discute beaucoup. Je pense que, tandis que ça chauffait un peu à bord des autres bateaux avec toutes ces décisions tactiques à prendre, nous discutions au calme. On a même rigolé un peu. C’est vraiment sympa d’être devant quand la flotte fait l’élastique ».
Lorina Limonade – Golfe du Morbihan gagne sa 1ère course méditerranéenne
7 courses remportées sur 11 disputées, les Limonadiers dominent sans partage ou presque sur le Tour de France à la Voile. Le trio Quentin Delapierre, Bruno Mourniac, Kevin Peponnet a encore une fois fait parler la poudre à Gruissan en s’imposant avec une large avance sur ses poursuivants. Si les choix tactiques de l’équipage se sont avérés judicieux et payants, Kévin Peponnet, tacticien à bord avoue que l’expérience du Tour de France à la voile 2015 a servi. « Nous avions décidé de longer les côtes parce que c’est de là que vient la tramontane. Nous savions que si nous réussissions à toucher ce vent en premiers, nous pourrions gagner ce raid. Je pense que les concurrents qui ont participé à ce raid l’an passé ont été aidés. Pour preuve, les skippers du podium du jour se sont tous fait piéger en 2015. Nous avons vaincu nos démons. » poursuit-il.
Cette victoire permet au Team Lorina Limonade – Golfe du Morbihan d’accroître son leadership au classement général. Il possède désormais 48 points d’avance sur Crédit Mutuel de Bretagne et 52 points sur Grandeur Nature Véranda. Une opération qui n’est pas pour déplaire à Kévin : « Aujourd’hui nous faisons d’une pierre deux coups, nous gagnons le raid et nous mettons pas mal de points à nos adversaires principaux. C’est une bonne nouvelle. » conclut-il.
Lorina Mojito – Golfe du Morbihan en tête du classement amateurs
Déçus de leur résultat de la veille, les Mojitoboys prennent aujourd’hui une belle revanche en s’octroyant une superbe troisième place sur le raid côtier de Gruissan. Ils réalisent un très beau parcours en s’installant rapidement aux avant-postes. A bord, Solune Robert, Riwan Perron et Achille Nebout maîtrisent parfaitement leur machine et se livrent à une bataille acharnée pour la deuxième place avec les Tahitiens. « Aujourd’hui c’était très dur. Achille Nebout, notre numéro 1, a vraiment très bien tactiqué. Il vient de la région, de Montpellier, il connait donc bien la tramontane ce qui nous a permis de gagner des places tout au long de la régate. Nous aurions pu faire 2èmes si notre safran ne s’étaiit pas pris dans un casier à un mille de l’arrivée. » explique Riwan Perron, co-skipper du Team. Cette belle victoire permet au Team Lorina Mojito – Golfe du Morbihan de truster ce soir la première place du classement amateur devant Natixis Défi YC St-Lunaire, 6 points derrière. L’équipage naviguera donc dès demain avec le gennaker rose avec la ferme intention de creuser l’écart sur ses adversaires.
Demain, les Diam 24 disputeront des parcours en stade nautique dans des conditions de vent qui s’annoncent d’ores et déjà très fortes.
Ils ont dit
Kevin Peponnet – Lorina Limonade – Golfe du Morbihan
« C’était un raid stressant et éprouvant pour les nerfs. Nous savions que ce serait un raid en accordéon. Nous avons vaincu nos démons parce que l’an dernier nous avions pris une option qui n’avait pas été payante du tout. Nous étions aujourd’hui très concentrés. Nous étions prévenus que ça pouvait mal finir. Nous avons décidé de longer les côtes parce que c’est de là que vient la tramontane. Nous savions que si nous réussissions à toucher ce vent en premiers, nous pourrions gagner ce raid. Je pense que les concurrents qui ont participé à ce raid l’an passé ont été aidés. Pour preuve, les skippers du podium du jour se sont tous fait piéger en 2015. Nous avons vaincu nos démons. Nous avons eu la même direction du vent, avec une molle au niveau de Valras ce qui a rebattu toutes les cartes. Pierre Pennec sur Trésors de Tahiti fini deuxième, Achille sur Lorina Mojito – Golfe du Morbihan le savaient également. Nous abordons la Méditerranée, le but n’est donc plus de gagner des étapes mais de conserver une avance de points suffisante pour aller chercher la victoire à Nice. Aujourd’hui nous faisons d’une pierre deux coups, nous gagnons le raid et nous mettons pas mal de points à nos adversaires principaux. C’est une bonne surprise. »
Riwan Perron – Lorina Mojito – Golfe du Morbihan :
« C’est une grande satisfaction pour nous de terminer 3ème aujourd’hui au raid de Gruissan. Nous n’espérions pas forcément en faire autant quand nous sommes partis de Dunkerque et nous voyons que petit à petit nous nous améliorons. Aujourd’hui c’était très dur. Achille Nebout, notre numéro 1, a vraiment très bien tactiqué. Il vient de la région, de Montpellier, il connait donc bien la tramontane ce qui nous a permis de gagner des places tout au long de la régate. Nous aurions pu faire 2ème si notre safran ne s’était pas pris dans un casier à un mille de l’arrivée. Nous perdons donc une place et finissons juste derrière Trésors de Tahiti. C’est super positif, nous sommes très contents de notre performance. Nous avons fait ce que nous voulions, nous avions une bonne vitesse. Nous sommes encore loin de menacer les bateaux leaders comme Lorina Limonade – Golfe du Morbihan, mais nous pensons remonter au général. Hier nous étions 9èmes, aujourd’hui nous sommes 8èmes mais surtout nous gagnons le gennaker rose et devenons premiers amateurs ! »
LES RESULTATS
Lorina Limonade – Golfe du Morbihan :
Raid côtier : 1er
Deux nouveaux skippers ont bouclé leur qualification cette semaine pour le Vendée Globe 2016 : le Hongrois Nandor Fa en passe d’arriver aux Sables d’Olonne ce vendredi matin, a couvert largement plus que les 1500 milles nautiques qui lui étaient demandés. Puis Stéphane Le Diraison, en passe lui aussi de couper aujourd’hui au large de la Cité Corsaire, la ligne d’arrivée de la Transat Québec-Saint Malo. Joint par téléphone ce vendredi matin, Stéphane Le Diraison était confronté à des vents très faibles et localisé au niveau du cap Fréhel : « je vais arriver à Saint-Malo en fin de journée » a-t-il assuré.
A 107 jours du départ, vingt-huit des trente marins postulants au Vendée Globe 2016 ont désormais satisfait aux obligations nautiques et sont qualifiés pour l’Everest des mers. Avec les nouvelles qualifications du Hongrois Nandor Fa et du Français Stéphane Le Diraison, ils sont donc 28 à avoir obtenu le précieux sésame. Pour mémoire, rappelons qu’en ce qui concerne leur qualification nautique il est demandé aux skippers de pouvoir justifier d’un tour du monde ou d’une course transatlantique en solitaire ou en double à bord d’un IMOCA. Et que si ce premier volet de leur qualification était acquis via une course en double (comme la Barcelona World Race ou la Transat Jacques Vabre par exemple), les skippers devaient s’acquitter en plus d’une navigation de 1500 milles en solitaire, à bord du bateau avec lequel ils veulent prendre le départ du Vendée Globe 2016.
Aujourd’hui, à l’occasion de leurs participations à de nombreuses courses transatlantiques organisées ces derniers mois (Transat Jacques Vabre, Calero Solo, Transat Anglaise, Transat New York Vendée, Transat Québec-Saint Malo), cette qualification nautique est donc acquise pour les vingt-huit marins suivants : Jérémie Beyou, Tanguy de Lamotte, Vincent Riou, Armel Le Cléac’h, Jean-Pierre Dick, Fabrice Amedeo, Sébastien Josse, Thomas Ruyant, Kito de Pavant, Bertrand de Broc, Louis Burton, Rich Wilson, Romain Attanasio, Morgan Lagravière, Alex Thomson, Sébastien Destremau, Alan Roura, Pieter Heerema, Arnaud Boissières, Paul Meilhat, Eric Bellion, Yann Eliès, Didac Costa, Conrad Colman, Kojiro Shiraishi, Enda O’Coineen et donc Nandor Fa et Stéphane Le Diraison.
Le scénario de la course en Class40 a été fantastique et cette classe mérite qu’on s’y intéresse davantage. Les marins eux-mêmes n’en reviennent pas. Après une traversée supersonique de l’Atlantique avec des records de vitesse, ils retrouvent à quelques milles de l’arrivée, les mêmes protagonistes, et les mêmes conditions de vent faibles et erratiques du golfe du Saint-Laurent avec une arrivée incroyable où tout s’est joué à seulement 15 miles de l’arrivée.
Le dernier acte du formidable spectacle livré par les 19 Class40 s’est montré toute la journée, en suspens et en rebondissement, à la hauteur du féroce combat livré en Atlantique. Après quelques frayeurs, le formidable Espagnol Gonzalo Botin et ses hommes du Real Club Maritimo de Santander ont franchit la ligne d’arrivée à 18h. Son temps de course sur les 2 897 milles du parcours est de 11 jours, 22 heures, 42 minutes et 56 secondes, à la moyenne de 10,64 nœuds. Il a parcouru sur le fond la distance de 3 000,05 milles nautiques, à la moyenne de 10,81 nœuds.
Dans son sillage, ce sont deux femmes Isabelle Joschke et Catherine Pourre qui prennent la deuxième et troisième place sur Generali et Earendil. Un podium qui fait écho à l’article que nous avions écrit dans le dernier Course au Large sur la Course au Large au féminin.
Isabelle Joschke, grande animatrice en mai dernier de The Transat grimpe pour la première fois sur le podium à bord de son Generali Horizon Mixité, un Akilaria RC3 de 2013 en passant à 10 miles de l’arrivée les deux redoutables Mach 40 Solidaires en Peloton – ARSEP (Thibaut Vauchel-Camus) malheureux sur cette fin de course, et Eärendil (Catherine Pourre). L’autre belle surprise est aussi de voir aux avant postes, les jeunes malouins de Jules Bonnier à bord de Cora Moustache Solidaire, un Tyker 40 de 2010 qui prend la 4è place.
Ils ont dit
Jules Bonnier – Cora – Moustache solidaire
« C’est la grande bagarre! Nous sommes à 10 longueurs d’Eärendil, et 30 derrières Generali-Horizon Mixité. On est bien revenu cette nuit. On a eu de bonnes phases. On est resté sur un cap plein est, avant de tomber ce matin dans la pétole. Je pense qu’on a eu de la pression un peu plus longtemps. Quel bonheur quand on les a vus juste devant au petit matin. C’est fou! cette course se termine comme elle a commencé. Il y a deux bateaux plus au nord, Phil Sharp et Armel Tripon. On avance à petite vitesse. On fait un drôle de près, sous code O! On suit la progression de nos adversaires à l’AIS. On surveille leur cap et leur vitesse. On avait 70 milles de retard en sortant du Saint-Laurent. On est super content. »
Benoit Charron – Région Normandie
« Atelier couture à bord. On essaie de réparer ce qu’il reste de notre spi. On progresse sous gennaker, dans un petit souffle venu du sud-ouest. On a eu du vent cette nuit, et ce matin, tout est tombé. Il y a un très fort courant à la terre, à cause du gros coefficient de marée. De toute façon, on n’a plus de spi après en avoir perdu un dès Saint-Pierre. On s’était bien habitué à la grande cavalcade dans l’Atlantique. Et tout à coup, on n’avance plus qu’à 5 nœuds! Ça fait drôle ! Mais c’est la régate. On passe vite à autre chose. L’espagnol (Gonzalo Botin ndlr) est formidable. Il nous donne une belle leçon. Chapeau aussi à Isabelle, et aux jeunes malouins de Cora Moustache solidaire. »
Antoine Carpentier – Eärendil
« On est au contact! C’est lent, mais c’est chaud quand même. Les places de 2ème à 7ème se jouent en deux milles! On essaie d’enlever les paquets d’algues qu’on traine, afin de préserver le peu de vent que l’on crée. On est à côté des Malouins de Jules Bonnier! Ils sont super à l’aise dans le petit temps. C’est assez désarmant de se retrouver au contact dans la molle avec des bateaux beaucoup plus anciens. On a arrêté de regarder l’espagnol (Gonzalo Botin). Il va vraiment vite. On doit encore négocier le courant. Il faut se faire mal pour avancer. On est fatigué, mais la fin est proche… » Phil Sharp – Imerys
« On a un peu perdu le contact avec le groupe leader. Cette course est « amazing »! On a peur de reculer tant le vent est faible, et le courant fort. Je préférerai être plus à terre, mais c’est ainsi que nous sommes arrivés, avec un bon angle, de l’Atlantique. On reste concentré jusqu’au bout. L’équipage est très fort moralement. On est surpris de voir revenir tant de bateaux. On sera là ce soir pour l’apéro… »