Cette fenêtre météo s’annonce très prometteuse. Les deux bateaux, partis avec quelques heures de décalage, sont désormais bien positionnés et progressent à des vitesses impressionnantes. Ils sont tous les deux en avance sur le record établi, laissant présager une performance historique. Pour suivre leur progression en temps réel, consultez la cartographie en direct sur Course au Large. Les ocnditions sont idéales et l’occasion de sortir le drone pour Sodebo.
Yoann Richome et Charlie Dalin devraient passer le cap Horn le 23 décembre dans un temps record. Sébastien Simon a perdu du terrain avec son foil cassé. Derrière, les poursuivants s’accrochent mais n’ont pas les meilleurs conditions pour revenir. L’écart avec le dernier, le belge Denis Van Weynbergh est monumental avec 6300 mn.
Yoann Richomme et Charlie Dalin devraient franchir le cap Horn le 23 décembre, dans un temps record. Reste à savoir lequel des deux marins prendra la tête de cette bataille symbolique. Les deux skippers, anciens coéquipiers chez Skipper Macif, se connaissent parfaitement. En 2016, Charlie Dalin avait dominé la saison en Figaro, mais Yoann Richomme l’avait devancé in extremis sur la Solitaire. Une rivalité amicale qui trouve ici une nouvelle expression. Avec une avance de 858 milles nautiques sur le record d’Armel Le Cléac’h, les deux leaders devraient exploser ce chrono.
Un duel au sommet
Yoann Richomme dispose d’un bateau conçu pour le VMG portant, dessiné par Antoine Koch et Finot-Conq, tandis que Charlie Dalin bénéficie du seul nouveau plan Verdier de cette édition, redoutable entre 10 et 15 nœuds au reaching. À 1400 milles du cap Horn, Dalin semble avoir l’avantage technique, mais la météo et les choix stratégiques pourraient encore bouleverser la donne.
Sébastien Simon ralentit, mais reste solide
Derrière, Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) conserve la 3e place malgré un foil endommagé, le contraignant à adapter sa trajectoire. Il se trouve à moins de 200 milles des leaders, toujours dans le match malgré cet handicap.
La lutte chez les poursuivants
À moins de 1000 milles, Thomas Ruyant (Vulnérable), Jérémie Beyou (Charal), et Nicolas Lunven (Holcim-PRB) peinent à combler l’écart depuis leur entrée dans l’océan Indien, il y a 21 jours. Leur frustration est palpable, d’autant qu’ils risquent d’être rattrapés par un groupe mené par Yannick Bestaven (Maître CoQ), Boris Herrmann (Malizia), et Justine Mettraux. Boris, désormais 8e, retrouve une place plus conforme aux performances de son bateau.
Les conditions s’améliorent pour les retardataires
Justine Mettraux a réussi à s’échapper du groupe comprenant Sam Davies et Clarisse Crémer, piégées par un anticyclone et reléguées à 1000 milles des leaders. Après 48 heures de navigation au près, elles profitent désormais de conditions plus maniables et pourraient être rejointes par Benjamin Dutreux (Guyot Environnement), qui maintient un bon rythme.
Jean Le Cam et les bateaux à dérives
Jean Le Cam, avec son groupe de 5 à 6 bateaux à dérives, est bloqué dans une dorsale. Une pause forcée qui lui permet de souffler avant d’entamer le Pacifique, où de nouveaux défis l’attendent.
4o
Damien Seguin (Groupe APICIL, 16e en progression réduite dans le Sud de la Nouvelle-Zélande, le skipper en profite pour nous donner d’abord quelques nouvelles de sa santé, après ses tracas dans la tempête australe qui l’avait sérieusement secoué : “Le genou est quand même assez douloureux, toujours bien gonflé. Je fais bien attention même si je ne peux pas l’immobiliser complètement vous imaginez bien, il faut que je continue à pouvoir me déplacer sur le bateau, des fois à quatre pattes, debout, en équilibre… Je fais attention, j’essaie de pas me faire mal par-dessus surtout ! Les cervicales ça va mieux pareil, je suis très précautionneux, je porte la minerve le plus souvent possible. Le bateau est étanche, ça a été un peu rock’n’roll de tout réparer dans ces conditions, mais ça s’est fait ! Après il y a d’autres petits soucis avec le bateau, mais c’est lié à de l’usure, c’est le quotidien du Vendée Globe ! », nous raconte-t-il avec son éternel allant. Il n’empêche que son casse-tête est loin d’être terminé, pour lui qui évolue actuellement au près, dans 10-12 nœuds de vent, avec 2,50-3 mètres de houle, « donc ça tape un peu, et surtout ça va durer quelques jours ! »
Ce début de Pacifique, ça tranche radicalement avec ce qu’on a connu dans l’Indien ! Que ce soit en situation météo, force de vent, état de la mer, etc…. C’est pas pour ça que c’est beaucoup plus sympa ! On a une situation météo qui n’est pas souvent rencontrée à ce moment-là de la course, mais qui peut arriver dans le Sud quand même… Je sais que je reviendrai pas sur la majorité de mes petits copains devant qui ont pris la poudre d’escampette, donc il faut aussi que je fasse le deuil de ces choses-là, et puis voir comment la suite se passe à moyen terme, on va pas avancer très vite et pas sur la route directe, donc ça ne va pas nous aider à faire un bon temps jusqu’au Cap Horn pour le groupe qui me concerne !
Encore à en découdre dans l’Océan Indien, le skipper Jingkun Xu (Singchain Team Haikou) en a d’autres en tête, lui qui s’apprête bientôt à dépasser les 110 degrés de longitude Est, « la même longitude que mon sponsor, la ville de Haikou, et c’est très proche de ma ville natale ! ». Toujours gêné par ses douleurs à l’épaule, le marin chinois poursuit sa progression, tout en découvrant les caprices du vent local :
L’océan Indien est difficile, compliqué. Il y a beaucoup de vent et de vagues, c’est difficile de bouger à bord. Il y a de l’eau partout, des fois la météo dit qu’il y a 30 nœuds de vent, et en fait ce sont des rafales de 45 à 50 nœuds et le pire c’est plutôt ça. Avant-hier j’ai eu pendant longtemps du vent de Nord-Est, j’ai même cru que j’avais téléchargé de fausses météo tellement ce n’était pas ce qu’annonçaient les fichiers ! A quelle sauce sera-t-il croqué demain, alors que les bulletins prévoient « un gros challenge avec du mauvais temps » ? « Actuellement j’ai 40 nœuds de vent », nous dit-il simplement, comme si ce n’était qu’une petite brise familière… C’est qu’il est toujours aussi heureux d’être là, lui qui ne voit décidément pas les bientôt six semaines défiler :
Le temps passe très vite en mer, il y a plein de choses à faire : je fais deux contrôles de sécurité par jour, il faut étudier la météo, il y a plein de petites réparations et des fois je prends du temps pour discuter avec les oiseaux de mer ! Donc une journée est vite passée ! Je suis content que la nuit devienne très courte, des fois sans même s’en rendre compte, une journée est terminée.
Sodebo Ultim 3 Skipper Thomas Coville
Départ ponton pour la tentative de record sur le Trophée Jules Verne. Lorient 20 décembre 2024
crédit Vincent Curutchet / Team Sodebo
Sodebo Ultim 3 a franchi ce vendredi 20 décembre, à 21h 34min 55s (heure française), la ligne de départ du Trophée Jules Verne, située entre le phare de Créac’h (Ouessant) et le Cap Lizard (sud-ouest de l’Angleterre). Quelques heures avant le passage à l’hiver, le trimaran géant et les sept marins ont coupé la ligne de départ d’un tour du monde contre la montre.
Après une première tentative déclenchée le 29 novembre dernier, malheureusement écourtée après une avarie technique, Thomas Coville, Frédéric Denis, Pierre Leboucher, Léonard Legrand, Guillaume Pirouelle, Benjamin Schwartz et Nicolas Troussel, sont repartis à l’assaut d’un chrono très convoité. Ils ont choisi de s’élancer sur une fenêtre météo qui peut les emmener en environ 5 jours à l’équateur et dans les temps du record au cap de Bonne-Espérance, soit une douzaine de jours.
Pour s’emparer du Trophée Jules Verne, détenu depuis le 26 janvier 2017 par Idec Sport en 40 jours 23 heures 30 minutes et 30 secondes, Sodebo Ultim 3 devra couper la ligne d’arrivée à Ouessant avant le 30 janvier 2025 à 21h 05min 25s.
Trois semaines après un premier départ, l’équipage de Sodebo Ultim 3 est de nouveau en route pour s’attaquer à un des sommets de la course au large, le Trophée Jules Verne. Idec Sport (Francis Joyon) ayant mis la barre très haut il y a huit ans, Thomas Coville, Benjamin Schwartz et Nicolas Troussel, en charge de la navigation à bord, et la cellule météo à terre, constituée autour de Philippe Legros et Simon Fisher, ont pris le temps d’étudier attentivement la fenêtre qu’ils guettaient depuis le week-end dernier, pour finalement prendre la décision d’un départ dans la soirée de ce vendredi 20 décembre.
Réactions au départ de Lorient ce matin : Thomas Coville : “C’est une belle fenêtre, qu’on a laissé mûrir pour optimiser l’Atlantique Nord qui est facile à réaliser. Et puis, on a essayé de voir plus globalement ce qu’on pouvait décider et comment cela se dessinait jusqu’en Atlantique Sud. Effectivement, il s’avère plus propice si on attendait la fin de cette fenêtre donc c’est notre choix stratégique. Le Trophée Jules Verne avec Sodebo, c’est un des projets qu’on avait envie de réaliser ensemble dans cette aventure qui dure depuis 25 ans. C’est très émouvant de s’attaquer à ce record aujourd’hui et de pouvoir faire partie des rares teams ou des rares gens à pouvoir le tenter. ”
Benjamin Schwartz : “On part sur une fenêtre qui est très bonne dans l’Atlantique Nord, un peu plus incertaine dans le sud, et dans des conditions qui sont très maniables et très agréables. On va être au portant dès le Cap Finisterre, glisser sous l’anticyclone des Açores et descendre vers l’équateur. On a pris le temps d’étudier cette fenêtre, elle était ouverte depuis le moment où SVR Lazartigue est parti, jusqu’à demain mi-journée à peu près. On a fait le choix de partir sur la fin de la fenêtre pour espérer quelque chose d’un peu mieux en termes de connexion dans l’Atlantique sud. Après, c’est tellement loin, on ne sait pas ce que ça va donner. Peut-être que c’est SVR Lazartigue qui a raison d’être parti hier, peut-être que ce sera nous, on verra dans quelques jours…”
Léonard Legrand : “Je suis très content de repartir sur la tentative. L’envie pour nous sept d’y aller reste forte. En plus, on a la chance d’avoir un autre Ultim qui est parti juste avant nous, qui fait un super lièvre. On ne va pas se matcher mais ça va quand même nous donner un peu le mort aux dents. Quand on prend du recul, et que tu regardes la carte, ça donne un peu le vertige de se dire qu’on part pour faire le tour du monde. Il faut être conscient de ce que cela représente mais c’est fantastique comme défi. On va espérer être autour du 30 janvier à Brest.”
Frédéric Denis : “La fenêtre est vraiment bien, ça fait un départ quand même plus facile à réaliser que le précédent. Ça va être rapide. Je pars toujours sur mon premier tour du monde, on s’est arrêté au Cap Vert, donc oui forcément c’est le premier, c’est le bon. On va partir dans la nuit, entre 22h et 6h. Nous y serons ce soir ce qui nous permettra d’ajuster et de prendre le meilleur créneau. Le premier galop d’essai nous a permis d’avoir une meilleure cohésion d’équipe, de régler 2-3 petits détails qui vont nous faciliter la vie sur le bateau, gagner un peu en performance. On est encore plus fort que la dernière fois et ça c’est chouette.”
Ils en terminent avec l’océan Indien et ses dépressions brutales. Violette Dorange, à bord de Devenir, a endommagé l’amure de l’une de ses voiles dans un grain violent soufflant à 50 nœuds. De son côté, Louis Duc a rencontré un problème de barre de liaison, l’obligeant à entreprendre un chantier important en pleine mer pour effectuer les réparations nécessaires.Tanguy Le Turquais à quant à lui du réparer une cloison.
Le trio de tête poursuit sa progression à vive allure, affichant des moyennes de vitesse élevées, et devrait franchir le point Nemo dans la journée. Charlie Dalin, fidèle à son rythme effréné, a repris la tête de la flotte, confirmant sa domination. Derrière lui, de Thomas Ruyant à Justine Mettraux, le premier groupe s’efforce de maintenir la cadence, dans l’espoir de saisir une opportunité de combler l’écart avant le mythique passage du cap Horn.
Sous l’Australie et la Nouvelle-Zélande, les conditions se montrent légèrement plus clémentes, offrant un bref répit à la flotte. Ce répit pourrait permettre aux skippers de recharger les batteries et d’effectuer d’éventuelles réparations avant d’affronter les défis du vaste océan Pacifique.
On notera la belle remontée de Boris Herrmann, qui retrouve enfin une position en adéquation avec les performances de son bateau, marquant un tournant positif dans sa course. En revanche, Sam Davies et Clarisse Crémer ont beaucoup perdu au cours des dernières 48 heures, prises au piège par un anticyclone. Ces conditions pourraient permettre à Benjamin Dutreux de les rattraper dans les prochaines heures.
Jean Le Cam, toujours impressionnant, parvient à rester dans le match face aux foilers d’Isabelle Joschke, Alan Roura, et Giancarlo Pedote. Derrière eux, Benjamin Ferré continue de mener avec brio son bateau à dérives, confirmant une belle régularité.
La situation s’annonce assez favorable pour partir à nouveau. C’est le choix de François Gabart et son équipage parti cette nuit ce 19 décembre en coupant la ligne à 1h18 et 38 secondes. Il faudra être opportuniste, dixit François.
La ligne de départ du Trophée Jules Verne, record du tour du monde en équipage et sans escale, tracée entre le phare de Créac’h sur l’île d’Ouessant et le Phare du cap Lizard, a été franchie ce jeudi 19 décembre, à 1h18’38’’ (heure française) par le Trimaran SVR-Lazartigue. Objectif : revenir avant le mercredi 29 janvier à 0h49’08’’ (soit dans la nuit du mardi 28 au mercredi 29 janvier) et ainsi battre l’actuel record de 40 jours, 23 heures, 30 minutes et 30 secondes, établi en 2017 par Francis Joyon et son équipage, sur IDEC Sport. Pour beaucoup de passionnés de voile, les fêtes de fin d’année sont rythmées par des petits coups d’œil sur la cartographie et l’évolution des systèmes météo tout autour de la planète. Depuis la nuit dernière, ils ont également à suivre le Trimaran SVR-Lazartigue engagé dans sa seconde tentative du Trophée Jules Verne, record du tour du monde en équipage et sans escale.
Avec à son bord cinq hommes et une femme (François Gabart, Tom Laperche, Pascal Bidégorry, Émilien Lavigne, Antoine Gautier et Amélie Grassi), le Trimaran SVR-Lazartigue avait largué les amarres mercredi à 14 heures, à Concarneau, son port d’attache. « La situation est assez favorable dans les jours qui viennent, estime le skipper François Gabart. Notre premier choix était cette fenêtre. Ce n’est pas simple car il y avait plein de possibilités. Choisir c’est renoncer. On peut évidemment toujours se poser la question de savoir si les prochaines fenêtres auraient été meilleures. Mais mieux avoir du choix. »
Contraint de faire demi-tour lors de la première tentative après quatre jours de navigation, à la suite d’avaries sur le foil tribord et le safran tribord (collision avec un objet ou un animal non identifié à 500 milles de l’Archipel des Açores et 600 milles du Cap Vert), le Trimaran SVR-Lazartigue était rentré à Concarneau le 6 décembre. « Le bateau est désormais à 100% de son potentiel, souligne le skipper. L’équipage est reposé et à fond. Nous allons essayer d’être opportunistes dans les heures et les jours qui viennent. Même si le vent a un peu molli ce matin et malgré l’instabilité du vent, nous sommes assez rapides en naviguant à plus de 30 nœuds. Ce fut un convoyage vers la ligne de départ assez tonique. Il fallait arriver sur zone avant un front froid avec du vent de sud-ouest très fort. On a quand même eu des pointes jusqu’à 48 nœuds. Ce n’est pas rien même si ça n’a pas duré longtemps. Cette fenêtre est plutôt prometteuse pour la suite avec un très bon temps à l’équateur et un bon temps au cap de Bonne Espérance, même si c’est plus éloigné. Pas mal de modèles convergent sur des situations favorables sur du long terme. On a regardé toute la nuit et ce matin s’il n’y avait pas mieux dans les jours qui viennent. On regardera aussi ce soir mais pour le moment nous sommes contents d’être partis et nous ne devrions pas faire machine arrière. On avisera évidemment si ça évolue. Nous surveillons aussi les jonctions de l’Atlantique Sud. Lors de son record, Francis a été incroyable dans l’océan Indien. C’est difficile d’oser espérer améliorer le record si nous ne sommes pas dans une situation aussi exceptionnelle que lui dans l’Indien ou sans un peu d’avance. Nous allons partir au portant le long des côtes portugaises avec un tribord qui va nous amener ce soir à faire une aile de mouette dans l’anticyclone pour prendre la rotation du vent à droite pour faire un long bâbord qui devrait nous amener jusqu’à l’équateur. Nous avons plutôt beaucoup d’espoirs avec des signaux au vert. »
La grande famille du Yacht Club de Monaco s’est réunie sous la présidence de S.A.S. le Prince Albert II de Monaco à l’occasion des YCM Awards. Cet événement permet chaque année de rendre hommage aux performances sportives, tout en accueillant les nouveaux membres au sein du Y.C.M. Dans son discours, le Souverain a rappelé la double mission du Y.C.M., qui est à la fois un club privé et exclusif dédié à ses 2 500 membres (81 nationalités) et qui contribue à : « faire de Monaco LA destination de référence dans le yachting, alliant innovation et durabilité. » Ces valeurs se retrouvent dans la démarche « Monaco, Capital of Advanced Yachting », qui positionne le Club comme un acteur clé dans la préservation des océans et l’innovation maritime.
Un acteur majeur de la Principauté engagé pour l’innovation et la durabilité Le Yacht Club multiplie les initiatives pour un yachting durable. Parmi elles, le 12e Monaco Energy Boat Challenge (1er au 5 juillet 2025), qui s’axera sur l’intelligence artificielle, et le SEA Index®, un standard environnemental de référence pour les armateurs de navires de plaisance. Appliqué dans 15 ports de Méditerranée et aux Seychelles, cet outil, qui évalue les émissions de CO2 des yachts de plus de 24 mètres, intègre à présent dans sa méthodologie les technologies de piles combustibles et sensibilise à la pollution sonore.
Une année de performances exceptionnelles Pour la première fois, deux membres du Y.C.M. ont accédé aux finales de l’America’s Cup. Ineos Britannia, dirigé par Sir Jim Ratcliffe, a remporté la Louis Vuitton Cup, tandis que le Defender, Emirates Team New Zealand, avec à sa tête Matteo de Nora, a triomphé en finale pour la troisième édition consécutive. « Un véritable exploit » a commenté le Souverain. Les performances sportives sont également synonymes d’aventures pour le Y.C.M. qui soutient Boris Herrmann, engagé dans son deuxième Vendée Globe à bord de Malizia – Seaexplorer. Actuellement en course, le navigateur a enregistré un message quelques heures plus tôt. « Je suis à 57° Sud. Il y a des albatros, des énormes dépressions. Le vent souffle à 29 nœuds et je navigue entre 20 et 30 nœuds, les conditions sont intenses » avant de conclure par un « Daghe Munegu » largement repris par l’assemblée. La passion de la mer se conjugue également avec le motonautisme comme en témoigne le titre de Champion du Monde Offshore de Tomaso Polli, membre du Y.C.M.
Un équilibre entre tradition et modernité : Cap sur 2025 Alors que le cotre aurique Tuiga célébrera ses 30 ans sous pavillon monégasque en 2025, il a été dévoilé en avant-première la participation du Y.C.M. à l’Admiral’s cup, un événement qui renaît après 22 ans d’absence. Porté par Pierre Casiraghi, vice-président du Y.C.M. et fondateur de la Team Malizia, aux côtés de Peter Harrison, ce projet a été salué par le Souverain : « Ces défis sportifs nous inspirent. Ils éveillent des vocations et des ambitions nouvelles ».
Graeme Peterson : YCM Sailor de l’année Après avoir récompensé S.A.R. le Prince Charles de Bourbon des Deux Siciles pour sa 9e victoire au Smeralda 888 International Championship 2024, et Giangiacomo Serena di Lapigio, vainqueur du championnat monégasque de J/70, la cérémonie s’est achevée avec la remise des YCM Awards – Trophée UBS. Joost Schuijff, 1er du Rolex IMA Maxi 1 World Championship, Vladimir Prosikhin, champion du monde de RC44, Kostia Belkin, vainqueur notamment des Vele d’Epoca, Benoît de Froidmont, vice-champion d’Europe IMA Maxi, Graeme Peterson, vice-champion du monde en ClubSwan50 et Massimiliano Ferruzzi, vainqueur des Grandie Regate Internazionali, comptaient parmi les nommés. Le Britannique Graeme Peterson remporte la prestigieuse distinction. Touché, il a déclaré : « C’est un réel honneur et une grande fierté pour ma famille et mon équipe ». Chez les plus jeunes, Océane Schroeder a été sacrée pour sa victoire féminine à la Coupe Internationale de Printemps à La Rochelle. Profondément émue, elle a exprimé sa gratitude et sa volonté de continuer à progresser : « Mon objectif est de remporter des régates au classement général, et pas seulement chez les filles ». Porté par la passion et l’excellence de ses membres, le Yacht Club de Monaco s’impose comme une institution phare, à la croisée de l’innovation, du patrimoine et de la durabilité.
C’est peut-être l’un des moments clés de ce Vendée Globe. Tandis que le trio de tête progresse de concert, la lutte pour les places suivantes s’annonce acharnée à l’avant d’un front météo. Dans ces conditions, chaque décision compte et ralentir n’est plus une option. L’exercice est périlleux, demandant finesse et engagement pour rester dans le rythme avec la menace de se prendre 50 nds en étant surtoilé.
Yoann Richomme (PAPREC ARKÉA) a pris les commandes mais sa 1ère place ne tient qu’à un fil : à 15 heures, il compte seulement 1,4 mille d’avance sur Charlie Dalin (MACIF Santé Prévoyance). Situé plus au Nord, Sébastien Simon (Groupe Dubreuil, 3e), pointe quant à lui à 3,1 milles ! Les trois leaders vont ainsi rester groupés et creuser l’écart avec le reste de la flotte. Derrière, le resserrement se poursuit de Nicolas Lunven (Holcim-PRB, 4e) à Sam Goodchild (VULNERABLE, 10e). En revanche, Clarisse Cremer (L’Occitane en Provence, 12e), en proie à des soucis techniques, et Samantha Davies (Initiatives Cœur, 13e), ont quant à elles été distancées par leurs concurrents directs.
Yoann apprécie « un scénario de course qui le rend heureux », Charlie démontre qu’il ne lâche rien et Sébastien Simon peut enfin allonger l’allure tribord amure, lui qui navigue avec un seul foil. Les écarts en témoignent de façon spectaculaire : après 37 jours de course, Yoann ne devance ses deux rivaux que de 1,4 milles et 3,1 milles au pointage de 15 heures ! « Ils vont pouvoir continuer à longer la Zone d’exclusion Antarctique (ZEA) et la tendance à court terme est plutôt à un regroupement entre les trois », analyse Basile Rochut, le consultant météo du Vendée Globe. « Ce qui est intéressant, c’est qu’on pourrait maintenir le groupe de poursuivants assez loin, confiait Yoann Richomme. D’après les fichiers météos, l’écart pourrait d’ailleurs être identique jusqu’au cap Horn ! »
Derrière, nouvelle cassure en vue Car pour les poursuivants, les jours passent et le constat ne change pas : il faut prendre son mal en patience. La grande dorsale anticyclonique continue de leur barrer la route. Conséquence ? Nicolas Lunven (Holcim-PRB, 4e), Thomas Ruyant (VULNERABLE, 5e) et Jérémie Beyou (Charal, 6e) sont au coude-à-coude. « Ce n’est pas facile, le vent est super instable, il passe de 17 à 25 nœuds, il faut être toujours sur les réglages », assure Nicolas Lunven (Holcim-PRB), invité au Vendée Live. Ce trio compte moins de 120 milles d’avance sur Yannick Bestaven (Maître CoQ V, 7e), Paul Meilhat (Biotherm, 8e), Boris Herrmann (Malizia-Seaexplorer, 9e) et Sam Goodchild (VULNERABLE, 10e) qui s’emploient à rester devant un front. Joint aux vacations ce matin, Paul Meilhat résume la situation : “On se fait bien secouer en étant dans le wagon devant le front. L’avantage c’est que même si la mer est courte, il y a peu de manœuvres à faire. On va se rapprocher un peu plus du groupe Nicolas Lunven – Thomas Ruyant – Jérémie Beyou. Si on arrive à s’accrocher à ce front, il va nous propulser au tiers du Pacifique dans des conditions favorables. Et ça nous permet d’avoir des routages assez rapides jusqu’au Cap Horn.”
Si Paul est aussi déterminé à rester à l’avant du front, c’est que le laisser s’échapper équivaut à rester bloqué dans une zone de vent perturbée, beaucoup moins propice à progresser sereinement dans le Pacifique. Clarisse Crémer (L’Occitane en Provence, 12e) et Samantha Davies (Initiatives Cœur, 13e) en ont fait l’amère expérience. « Elles se sont fait dépasser par le front et ont donc changé de système météo par rapport aux autres », assure Basile Rochut. L’écart va donc irrémédiablement se creuser entre les deux navigatrices et ceux de devant. Difficile à encaisser pour Clarisse Cremer qui a, en plus, dû composer avec une succession d’avaries :
« Je suis tellement dégoutée ! Je me suis battue pendant des heures pour être à l’avant du front. Et là, j’ai un mini bout qui pète, une bastaque qui coince, une voile qui se bloque, un hook de grand-voile qui ne se déhooke plus… J’ai mis trois heures à le changer, dans cinq mètres de creux. Mon hook de grand-voile, une poulie de J2 et une latte ont cassé… Et j’ai raté le front… Je me suis tellement donnée, je suis tellement frustrée. Ça me rend dingue ! »
Bagarre à tous les étages Ne croyez pas que le rythme est moins soutenu à l’arrière de la flotte. Bien au contraire ! La cavalerie menée par Isabelle Joschke (MACSF, 17e), Jean Le Cam (Tout commence en Finistère – Armor-lux, 18e), Alan Roura (Hublot, 19e) et Giancarlo Pedote (Prysmian, 21e) redoublent d’intensité. Arnaud Boissières (La Mie Câline, 28e) fait partie de ce groupe aussi. Alors qu’il assure avoir légèrement moins mal au genou (« c’est moins pire »), il atteste que « le niveau est très soutenu ». « On est toujours au contact les uns des autres, raconte-t-il alors qu’il fait face à des vents d’une trentaine de nœuds. À l’entrée de l’Indien, j’étais un peu devant, là je suis un peu derrière… Mais c’est chouette, on se tire vraiment la bourre tous ensemble ». Ce n’est pas de tout repos pour autant comme l’explique Alan Roura :
J’ai un passage de front très copieux qui m’attend. Là, je suis juste devant, ce qui permet d’avancer mieux. La mer n’est pas très calée, ce n’est pas très rapide mais on avance ! Après, nous allons avoir un très long bord de 1300 milles avant d’entrer dans une zone de transition. Mais on ne sait pas encore à quelle sauce on va être mangé.
Alan Roura HUBLOT En attendant, il faudra résister à l’accumulation des efforts et aux ennuis techniques. Sébastien Marsset (FOUSSIER, 23e) a ainsi évoqué un nouveau problème d’hydrogénérateur, seulement trois jours après son avarie de vérin hydraulique de quille. Guirec Soudée (Freelance.com) continue lui aussi de batailler dans du vent fort au sein d’un système dépressionnaire. « J’ai passé plus de 20 heures enfermé dans le cockpit », explique l’aventurier. Ces conditions concernent aussi Kojiro Shiraishi (DMG Mori Global One, 30e) et Oliver Heer (Tut gut., 31e). Pour ces skippers encore en prise avec l’océan Indien, les jours se suivent et se ressemblent et tous n’ont qu’un rêve : allonger la foulée, entrer dans le Pacifique et bénéficier enfin de conditions plus clémentes.
Deux semaines après avoir interrompu sa première tentative sur le Trophée Jules Verne au niveau du Cap Vert, Sodebo Ultim 3 pourrait repartir ce jeudi 19 décembre. L’équipage, constitué de Thomas Coville, Frédéric Denis, Pierre Leboucher, Léonard Legrand, Guillaume Pirouelle, Benjamin Schwartz et Nicolas Troussel, se tient prêt à appareiller mercredi matin pour rejoindre la pointe de la Bretagne et repartir à l’assaut du record, détenu depuis janvier 2017 par Idec Sport (Francis Joyon) en 40 jours 23 heures 30 minutes et 30 secondes.
Le Trophée Jules Verne se mérite ! Ceux qui, depuis plus de quarante ans, se sont attaqués au record du tour du monde en équipage ont souvent dû s’y reprendre à plusieurs fois au moment de s’élancer. L’équipage de Sodebo Ultim 3 n’échappe pas à la règle en ce mois de décembre. Parti une première fois le 30 novembre sur une fenêtre jugée « atypique mais intéressante » par Thomas Coville, le trimaran avait dû rebrousser chemin le 3 décembre, après un peu plus de quatre jours, alors qu’il était en train d’accélérer vers l’Equateur, pour cause de casse du safran central.
Rentrés le 10 décembre à Lorient – leur port d’attache, les sept marins avaient passé le témoin à l’équipe technique. Après avoir changé de safran et radiographié le bateau pour s’assurer qu’il n’y avait pas de dommages collatéraux, ils sont prêts pour un nouveau départ. Restait à attendre une nouvelle fenêtre, guettée par Thomas Coville, Benjamin Schwartz et Nicolas Troussel – en charge de la navigation au sein de l’équipage, et la cellule météo constituée autour de Philippe Legros et Simon Fisher.
Une fenêtre qui pourrait s’ouvrir jeudi 19 décembre, d’où la décision collective de déclencher ce mardi le code orange, synonyme de mobilisation de l’équipage. « C’est une opportunité que nous regardons depuis 2-3 jours, explique Philippe Legros. Les prévisions de routage sont pour l’instant conformes à ce que nous recherchons, à savoir un passage à l’Equateur en 5 jours environ, et au cap de Bonne-Espérance en dessous de 12 jours. »
Si cette fenêtre comporte encore son lot d’incertitudes, l’équipage a prévu d’appareiller mercredi en fin de matinée avant le passage d’un front – la sortie du port de Lorient, sans moteur, n’est pas possible au-delà de 20 nœuds. Sodebo Ultim 3 prendra alors la direction de la zone de départ, au niveau de Ouessant à la pointe de la Bretagne.
Les membres du team Sodebo se sont mobilisés et ont travaillé d’arrache-pied pendant une semaine pour remettre le bateau en état de marche.
Yoann Richomme a pris la tête de la course cette nuit, profitant de conditions météorologiques qui ont favorisé son retour aux avant-postes. Le Pacifique devrait se jouer à trois en tête, tandis que les poursuivants se regroupent, évoluant dans un autre système météo. La situation devrait rester stable jusqu’au passage du Cap Horn.
Ils ne sont désormais plus que 36 bateaux en course après les abandons de Pip Hare et Szabolcs Weöres hier. Le reste de la flotte en termine presque avec l’océan Indien, où une grande partie franchit aujourd’hui le cap Leeuwin, avec Jean Le Cam en tête de ce groupe.
Antoine Cornic (Human Immobilier, 33e) a craint de voir lui aussi son rêve s’arrêter un peu trop tôt, avec ses tourments de rail de grand-voile arraché, l’obligeant à une mission de réparation quasi impossible. Mais il l’a fait, traversant même l’Océan Indien du Sud vers le Nord pour rallier l’Île de Saint-Paul, à l’abri duquel il a rondement mené son incroyable chantier. A quelques centaines de mètres des falaises de basalte coiffées de lichen, il a mené son ascension au mât pour fixer un nouveau rail découpé et fixé avec les moyens du bord…
Reparti en course, il nous racontait dans la nuit, la voix marquée par son épreuve : ” C’était très chaud là-haut, j’ai le corps mâché, j’ai mal partout, mais voilà on est repartis. On a passé la nuit sous trois ris et J3, il y avait 40 nœuds donc bon, c’était pas très très grave… et là ce matin j’ai remis deux ris et J2. Il y a 33, 34 nœuds, et la réparation tient, donc c’est une très bonne nouvelle pour le moment, je suis plutôt heureux. Fatigué mais heureux, j’embrasse la mer pour vous !”
« C’est que du bonheur d’être ici ! » Qu’elles font du bien à recevoir ces petites victoires et ces grandes joies, qui sont tout aussi impressionnantes que les performances de la tête de flotte, parce qu’elles sont toutes le fait d’armes de quelqu’un ! Et c’est d’ailleurs la même joie qu’on ressent en voyant la jeune Violette Dorange (Devenir, 26e) qui, à 23 ans, poursuit d’un pas assuré sa folle aventure iodée. Pour la benjamine de la course, obligée de démonter durant sept heures sa colonne de winch pour trouver la source de ses problèmes, certains jours dans l’Océan Indien ont été plus durs que d’autres, mais elle garde son inaltérable joie d’être là où elle est : ” Physiquement, il y a des moments où j’ai mal aux bras de partout, je suis très courbaturée, mais c’est pas grave, tout va bien. Ce qui m’aide à ne rien lâcher, c’est de me dire que j’ai une chance incroyable d’être ici ! Il y a des petits moments difficiles, mais c’est rien comparé au fait que je me sens trop bien sur mon bateau. Je me sens libre, je me sens en accord avec mon bateau parce que je commence à l’appréhender de mieux en mieux, et c’est que du bonheur d’être ici !”
Bien sûr qu’ils serrent les dents souvent, qu’ils nous envoient des selfies flous parfois, parce qu’eux-mêmes ne savent plus franchement y voir clair dans l’océan de leurs petites frustrations quotidiennes. Mais ils gardent l’énergie d’avancer, on ne sait trop comment. Et quand bientôt, mais pas trop tôt, ils seront de retour parmi nous pour nous raconter « en vrai » leurs aventure, on sait bien déjà qu’ils n’en garderont que le positif, et n’auront bientôt qu’une hâte : repartir au bout du monde, et surtout au bout d’eux-mêmes.