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Une remontée favorable pour Idec +1850mn

Training for the maxi tri IDEC Sport, skipper Francis Joyon, and his crew, prior to their circumnavigation crew record attempt for Trophy Jules Verne, off Belle Ile, on october 12, 2016 - Photo Jean-Marie Liot / DPPI / IDEC

Pour battre ce record, il faut de la chance et de la chance à chaque océan. C’est en ces termes que Francis Joyon évoquait sa nouvelle tentative de battre le record du Trophée Jules Verne 3 jours avant de partir de Brest. IDEC vient de passer le cap Horn dans un temps canon avec 4 jours d’avance et plus de 1800 mn. Une marge de sécurité bienvenue quand on se souvient de l’année dernière où le trimaran rouge avait tout perdu juste avant de le passer.
Il se trouve actuellement au large des Malouines et après un court moment de répit va repartir porté par une belle dépression. Si dans 24-48h, il devrait être légèrement ralenti au large de l’Uruguay, cette remontée de l’Atlantique Sud s’annonce plutôt bien.
Il est sans doute trop tôt pour deviser sur le pot au noir mais celui-ci semble un peu actif et devrait sans doute forcer l’équipage à concéder quelques heures ou quelques miles en passant l’Equateur dans une semaine. Idec doit arriver avant le 30 janvier à 23 heures et 53 secondes pour battre le record.

« Il y a eu un moment d’euphorie particulièrement sympa ! » Francis Joyon, monument des navigations en solitaire, n’a pas boudé son plaisir de partager la nuit dernière un moment de bonheur propre aux sports collectifs. Les 26 jours, 15 heures et 45 minutes qu’il vient, en compagnie de son extraordinaire commando, de graver dans le grand livre des temps de références à la voile, traduisent derrière la froideur des chiffres, un impressionnant effort de la part de chaque homme de ce mini équipage, capable à la date d’aujourd’hui de parcourir sur le fond plus de 18 500 milles à 28,50 nœuds de moyenne! « Nous avons tenu des heures durant des vitesses de 40 nœuds et plus au cœur des mers du sud » s’émerveille Sébastien Audigane, cap hornier pour la 6ème fois de sa carrière, à bord des plus grands multicoques de course, Orange II, Groupama III et Banque Populaire V. » Le bateau est léger, parfaitement équilibré. Un régal à la barre ! Il fait merveille dans la mer et dans le vent fort. »

Du vent fort, un ingrédient qui risque de se faire rare en Atlantique sud, où sévissent des centres dépressionnaires émanant de la proche Argentine, et l’infâme anticyclone de Sainte-Hélène. « Nous comptons sur la légèreté du bateau pour ne pas trop ralentir lors de la traversée des zones de transition peu ventées qui nous attendent » souffle Joyon. La remontée « vers la maison » comme disent les marins d’IDEC SPORT, débute plutôt favorablement. Les îles Malouines seront en fin d’après-midi débordées sur tribord, au plus près des nombreux cailloux et îlots qui constituent ces territoires du bout du monde. « Nous aurons ensuite un jour et demi de belle navigation avant de devoir « tricoter » pour traverser des zones peu ventées. » précise Francis. L’avance conséquence sur le record est déjà refoulée aux confins des pensées des hommes d’IDEC SPORT, tous animés d’une même inébranlable volonté, de tirer mille après mille le meilleur parti des conditions proposées. « Remonter ainsi cap au nord est un bonheur » précise Sébastien Audigane, « car nous tournons le dos aux dangers des mers du sud, et nous nous réjouissons à l’idée de voir le thermomètre grimper régulièrement. Un peu de soleil nous fera le plus grand bien… »

Records Intermédiaires d’IDEC Sport depuis son départ, le 16 décembre 2016 :
> Cap des Aiguilles-cap Leeuwin : 4 jours, 09 heures et 37 minutes
> Ouessant- cap Leeuwin : 17 jours, 06 heures et 59 minutes
> Ouessant –Tasmanie : 18 jours, 18 heures, 31 minutes

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Nouveau record au cap Horn pour IDEC

C’est bien parti pour IDEC qui passe le Cap Horn avec plus de 4 jours d’avance à 28 nds de moyenne. Le maxi-trimaran IDEC SPORT, skippé par Francis Joyon, a franchi la longitude du Cap Horn, dernier des trois grands caps du Trophée Jules Verne, cette nuit à 01 heure et 04 minutes (heure française). Partis d’Ouessant le 16 décembre dernier, Joyon et ses cinq hommes d’équipage, Clément Surtel, Sébastien Audigane, Bernard Stamm, Gwénolé Gahinet et Alex Pella signent le meilleur temps intermédiaire jamais réalisé sur la distance Ouessant – Cap Horn, en 26 jours, 15 heures, 45 minutes avec 4 jours 06 heures et 35 minutes d’avance sur le temps de référence de Banque Populaire V en 2012 (30 jours, 22 heures et 19 minutes) . Ils empochent à cette occasion un quatrième record intermédiaire avec celui de l’océan Pacifique entre la pointe sud-est de la Tasmanie et le Cap Horn en 07 jours 21 heures et 14 minutes (record détenu par Bruno Peyron en 2005 en 8 jours, 18 heures et 8 minutes)
IDEC SPORT a parcouru les 18332 milles de distance sur le fond (distance réelle parcourue depuis le départ) entre Ouessant et le Cap Horn à 28,7 nœuds de moyenne.
Trophée Jules Verne – Temps de référence / Banque Populaire V (2012) : 45 jours, 13 heures, 42 minutes et 53 secondes

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Jérémie Beyou serein mais trop

@ Eloi Stichelbaut / Maître CoQ

Jérémie Beyou est 3è et pour l’instant solidement placé sur le podium. Une belle place méritée compte tenu des difficultés techniques qu’il aura rencontré dans son aventure. Il a franchi l’Equateur hier mardi après 65 jours, 1 heure et 27 minutes de course, le skipper de Maître CoQ négocie sa sortie d’un Pot au noir qui aura été, pour lui, gluant mais pas collant. Toujours 3ème, à quelques 500 milles du 2ème, Alex Thomson, et avec la même marge sur son plus proche poursuivant, Jean-Pierre Dick, Jérémie Beyou peut envisager les dix derniers jours de course avec sérénité… et la plus grande vigilance.

65 jours, 1 heure et 27 minutes après avoir coupé la ligne de départ des Sables d’Olonne, Jérémie Beyou a signé son retour dans l’hémisphère nord. Toujours aussi solidement ancré à la troisième place, le Landivisien a signé un temps canon entre le Cap Horn et l’Equateur, un tronçon qu’il a englouti en 13 j 23 h 45 min. C’est un tout petit peu moins bien qu’Alex Thomson (Hugo Boss), qui a mis 18 h 15 min de moins, mais c’est mieux qu’Armel Le Cléac’h qui a mis 14 j 11h 49 m. C’est également mieux que le temps établi par le Saint-Politain en 2012 sur le même bateau, qui portait alors les couleurs de Banque Populaire (14 j 9 h 15 min).

En ce mercredi 11 janvier, il ne reste pour Jérémie Beyou que 3000 milles à parcourir. Une broutille pourrait-on dire à l’échelle des 24 410 milles théoriques que compile le tour du monde par les trois caps. Les eaux que fend désormais Maître CoQ, Jérémie Beyou les a sillonnées bon nombre de fois et, dans l’esprit du skipper, chaque heure de mer annonce l’imminence du retour à la maison. Sauf que rien n’est joué.

Petits alizés et grandes questions
D’abord, même si le Pot au noir aura été sans doute moins contrariant pour l’actuel 3ème du Vendée Globe que pour le leader, Armel Le Cléac’h, il n’aura pas été si coulant que prévu. Cette nuit encore, Jérémie Beyou a dû composer avec les humeurs versatiles d’alizés perturbés par le passage d’une dépression, et il devra encore faire avec ces soubresauts pendant 24 à 36 heures avant de retrouver… des conditions incertaines. A terre, l’équipe de Maître CoQ se creuse la tête et se demande qui, des modèles américain et européen, aura vu juste. « La situation est très hésitante pour la période des 15, 16 janvier, souligne Philippe Legros, le responsable Performance de l’équipe voile Maître CoQ. Les modèles ne sont pas d’accord du tout entre eux. Et ce n’est que lorsque les deux modèles convergent qu’on peut avoir des certitudes ».

D’où quelques questions, que les heures à venir effaceront. Est-ce que Jean-Pierre Dick, qui devrait parvenir à grignoter quelques poignées de milles à Jérémie au cours des prochaines heures, se muera en réelle menace ? Jérémie pourra-t-il encore gommer un peu de son retard sur Alex Thomson et Armel Le Cléac’h, et maintenir ainsi cette position d’attente qui lui permettrait de tirer bénéfice de la moindre opportunité ? Les positions des quatre premiers du Vendée Globe resteront-elles en l’état ?

Vent de près, mer de face… les bateaux ont souffert
« Quand on fait tourner les routages et qu’on évalue les options potentielles, explique Philippe Legros, c’est en prenant en compte l’idée qu’un pépin mécanique ralentisse un des protagonistes. Est-ce que les marges seront suffisantes pour que chacun maintienne sa position ou est-ce qu’il y aura une brèche dans laquelle s’engouffrer ? C’est ça, le raisonnement. Tous les bateaux ont souffert, notamment dans cette remontée de l’Atlantique au près avec la mer de face ». S’il ne peut bénéficier des retours d’expérience de son équipe à terre, l’assistance étant interdite, Jérémie Beyou doit certainement parvenir aux mêmes conclusions en mer. Au classement de 15h, Armel le Cléac’h était à 726 milles et Alex Thomson pointait son étrave à 500 milles plus au nord.

Espoir et prudence
L’IMOCA 60’ Maître CoQ, quant à lui, se porte bien. Jérémie Beyou est même parvenu à cocher toutes les tâches d’entretien et de maintenance qui lui étaient dévolues, dont le changement de lashing de J2 qui tient le mât. Une opération pas évidente à réaliser tout seul, mais parfaitement réussie. De quoi se soulager d’une inquiétude potentielle. Une petite frustration demeure, cependant : tandis que les deux leaders peuvent faire tourner leurs logiciels de routage pour se faire une idée précise du temps qu’il leur reste à passer en mer, Jérémie Beyou, lui, continue à avancer la vue un peu brouillée, faute de recevoir tous les fichiers météo. Difficile donc pour le guerrier de se projeter totalement sur l’idée que le chenal des Sables n’a jamais été aussi proche. Et, avec lui, le podium ?! Réponse en fin de semaine prochaine…

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Passage du Cap Horn avec 4 jours d’avance

First aerial images of IDEC SPORT maxi trimaran, skipper Francis Joyon and his crew, training off Belle-Ile, Brittany, on october 19, 2015 - Photo Jean Marie Liot / DPPI / IDEC

Le trimaran IDEC Sport n’est plus qu’à 300 mn du Cap Horn qu’il devrait passer avec 4 jours d’avance, soit 1934 mn d’avance sur Banque Populaire V. L’équipage de Francis Joyon va se délivrer des mers du sud qui auront été pourtant très favorables. On se souvient de la tentative l’année passée où celles-ci lui avaient joué certains tours.
Le maxi-trimaran progresse plein vent arrière et doit enchaîner les empannages pour s’offrir le meilleur angle de descente dans un vent soutenu qui lui permet de conserver des vitesses élevées. Il débordera le Horn depuis une route nord volontairement empruntée afin d’éviter les calmes qui s’établissent pernicieusement dans le canal de Drake. Une navigation millimétrée, ultime difficulté avant le grand soulagement du retour en des eaux espérées moins inhospitalières dans l’est argentin.
La remontée de l’Atlantique Sud semble assez bien orientée mais avec un passage délicat dans 4-5 jours. L’exploit est en marche.

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A 2 jours du Cap Horn et 1500 mn d’avance

First aerial images of IDEC SPORT maxi trimaran, skipper Francis Joyon and his crew, training off Belle-Ile, Brittany, on october 19, 2015 - Photo Jean Marie Liot / DPPI / IDEC

Le Pacifique Sud sourit à l’équipage de Francis Joyon qui a encore augmenté son avance de 200 milles sur les dernières 24 heures (1 400 milles au dernier pointage). Aux abords des 60° sud, une nouvelle course de vitesse à haute teneur stratégique est engagée pour rallier au plus vite le cap Horn. Pour Francis Joyon, Alex Pella, Gwénolé Gahinet, Sébastien Audigane, Clément Surtel, et Bernard Stamm, il s’agit de garder ce tempo soutenu le plus longtemps possible sur les 1 300 milles jalonnés d’écueils qui restent à parcourir jusqu’au célèbre rocher noir.

C’est reparti pour un tour et pour une chevauchée infernale à des vitesses de l’ordre de 30 nœuds dans des conditions qu’IDEC SPORT affectionne tant. « Là, il y’a un peu de visibilité, ce qui est hyper appréciable quand on navigue dans ces endroits là. Le jour se lève, le bateau file à 30 nœuds sur un bord de portant. On ne va pas tarder à empanner », raconte Francis Joyon, joint en début d’après-midi, tandis qu’IDEC SPORT entame les dernières longueurs de sa traversée des mers australes comme s’il bataillait entre trois bouées. « On est sur un bord de glisse, avec le gennaker, la grand voile haute. On met même un petit bout de trinquette pour appuyer de temps en temps. On est réglé comme si on était en régate en baie de Quiberon, c’est pareil » confirme, non sans sourire, le skipper de cette équipée sauvage qui n’en finit pas d’affoler les compteurs.

Tricotage extrême
Au 25ème jour de course, place désormais à une belle série de bords à tirer sur une route que le grand trimaran rouge et gris va tricoter au rythme des empannages qui vont se succéder entre les 60è et 58è parallèles, là où se situe un petit couloir de vent plus soutenu. Sur une trajectoire optimale pour déjouer les écueils qui jalonnent la route, notamment une zone de glace en eau plus chaude propice aux growlers qu’il faut à tout prix éviter, l’équipage à effectif réduit ne lâche rien et continue sa progression au rythme des quarts étudiés pour abattre des longues distances sur des longues durées.

À bord, l’engagement des six hommes du bord reste total pour tirer le meilleur d’un bateau au potentiel intact, mais qui n’en reste pas moins exigeant, surtout quand la perspective de devoir multiplier les empannages se confirme en approche du cap Horn. « C’est une manœuvre qui dure un bon quart d’heure. C’est un grand bateau, on n’est pas nombreux, les efforts sont donc importants », explique Alex Pella. « Cela nécessite un peu de synchronisation entre nous. On essaye le plus possible de « gyber » en nous calant avec le rythme des changements de quart pour être jusqu’à cinq sur le pont », ajoute le Catalan qui ne cache pas son impatience de rejoindre la sortie du Grand Sud, « de mettre le clignotant à gauche », vers des latitudes plus chaudes.

Pour autant, si les deux prochains jours s’annoncent rapides, tous savent qu’ils ne devront pas ménager leur peine et surtout prendre leur mal en patience avant de laisser ces contrées lointaines dans leur sillage. La faute à des calmes qui menacent de freiner IDEC SPORT en approche du cap Horn. « On va faire notre possible pour contourner cette zone de vents faibles par le nord. On sait que cela ne va pas être simple jusqu’au détroit de Lemaire et qu’il y aura forcément un moment difficile avec des calmes et peut-être même un peu de vent debout. On va se confronter des petits phénomènes qui ne sont pas prévisibles. On espère encore creuser de l’avance. L’Atlantique reste un océan avec beaucoup d’incertitudes, il faut accumuler des milles d’avance pour augmenter nos chances pour la ligne d’arrivée », détaille Francis Joyon, déjà paré à empanner pour poursuivre sur sa trajectoire efficace. Tout ce qui est pris ne sera plus à prendre sur la route pavée de pièges du Trophée Jules Verne…

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Jean Pierre Dick s’échappe

Photo sent from the boat St Michel - Virbac, on January 6th, 2017 - Photo Jean-Pierre Dick Photo envoyée depuis le bateau St Michel - Virbac le 6 Janvier 2017 - Photo Jean-Pierre Dick JP Perplexe

Jean-Pierre Dick a réussi à franchir le piège de la dorsale anticyclonique hier soir en restant devant Yann Eliès et Jean Le Cam. Il se prépare à 4 jours de glisse dans les alizés, cap vers l’équateur. 4e de ce Vendée Globe, Jean-Pierre Dick est encore à 800 mn de Jéréemie Beyou qui rentre dans les prémices du pot au noir, de quoi lui grapiller encore quelques milles.
Un tour du monde sans plongeon ne serait pas un tour du monde pour JP. Le skipper azuréen a profité de la pétole hier pour inspecter et nettoyer la carène de StMichel-Virbac.
« Hier soir, j’ai touché le vent en premier, ce qui m’a permis de sortir de la dorsale anticyclonique avant Jean et Yann. Maintenant, la vitesse du bateau va s’accentuer avec mon foil et je vais tirer un long bord dans les alizés jusqu’au Pot au Noir que j’atteindrai dans 4 jours. J’ai profité de la pétole pour plonger et inspecter la coque. Il n‘y a rien à signaler. J’ai également passé un petit coup d’éponge sur la carène pour améliorer la glisse. L’eau était très agréable, la mer était à 26°C ! »

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Yann Eliès à la bagarre avec Le Cam jusqu’au bout

Photo sent from the boat Queguiner - Leucemie Espoir, on January 5th, 2017 - Photo Yann Elies Photo envoyée depuis le bateau Queguiner - Leucemie Espoir le 5 Janvier 2017 - Photo Yann Elies Bientot les Alizés

Si le match entre Armel Le Cleac’h (Banque Populaire) et Alex Thomson (Hugo Boss) a repris des couleurs et promet un finish passionnant, celui entre Yann Eliès et Jean Le Cam n’en est pas moins aussi passionnant avec Jean-Pierre Dick comme lièvre. Jean Le Cam est impressionnant. C’est toute son expérience qui parle mais Yann Eliès a lui aussi des atouts importants.

Ce lundi, Yann Eliès poursuit sa route au large du Brésil, poussé par un alizé plutôt mou et toujours à la lutte avec Jean Le Cam. De fait, depuis plusieurs jours déjà les deux hommes ne se « dé-scotchent » pas et le jeu du marquage bat son plein. Le skipper de Quéguiner – Leucémie Espoir, joint en fin de matinée par téléphone, fait le point sur la situation.
Comment ça se passe aujourd’hui à bord de Quéguiner – Leucémie Espoir ?
« Ca va, même si j’évolue dans des conditions qui ne sont pas idéales. J’aimerais bien avoir un alizé un peu plus stable et avancer un peu plus tranquillement. Je ne vais toutefois pas me plaindre : il fait bon et la nuit il a encore des périodes de relative fraicheur, ce qui permet de bien récupérer. Par ailleurs, je suis toujours à la bagarre avec Jean (Le Cam). Hier, je pense que je n’avais pas la bonne voile mais j’ai changé dans la soirée et je pense que ça va un peu mieux. On se bat tous les deux à quelques milles près. De temps en temps, je le vois à l’AIS. Quoi qu’il en soit, le point positif c’est que cela nous fait faire des milles pas trop durs vers l’arrivée. »

Depuis trois jours, c’est très mou. Vous attendiez-vous à ça ?

« Je savais que ça allait être comme ça, avec un alizé un peu poussif. Je regrette un peu de m’être fait embarqué légèrement trop dans l’Est par Jean. Je pense que si j’avais été tout seul, j’aurais eu une trajectoire un peu plus à l’ouest et peut-être alors que j’aurais bénéficié d’un alizé un peu plus soutenu car Jean-Pierre (Dick) a l’air d’avoir un peu plus de pression que nous. Le truc c’est que je ne suis pas tout seul sur le plan d’eau et que j’ai vraiment envie de finir devant Jean. »

Le jeu du marquage est grand ouvert…
« Oui, surtout que lui et moi avons des bateaux assez proches en termes de performances. C’est sûr qu’il faut s’attendre à ce que ce soit comme ça jusqu’au bout. »

Le Pot-au-Noir se confirme-t-il relativement facile pour vous ?
« J’avoue que je n’ai encore trop regardé en détails car c’est encore dans cinq jours. Néanmoins, ça a effectivement l’air de s’annoncer plus simple que pour les premiers. Après, est-ce qu’on va vraiment passer dedans comme une lettre à la poste, c’est difficile à dire, même si on rêve toujours de ça. Jusqu’à présent, de toutes les traversées que j’ai faites dans cette zone, ça ne m’est arrivé qu’une fois de passer sans écueils. On verra. »

D’ici là, que va-t-il se passer ?
« J’espère que d’ici à 24 heures, on va rentrer dans un alizé un peu plus stable. Pour l’heure, il faut se rendre compte qu’on est à peine un peu plus nord que Rio de Janeiro et que les vrais alizés sont plus nord que ça. C’est donc normal qu’on galère un peu en ce moment. Normalement, plus on va monter au nord et plus ça va devenir stable. J’espère que ça va arriver rapidement, comme ça on pourra pleinement se concentrer sur la porte d’entrée dans le Pot. »

Avec Jean Le Cam à coté, est-ce difficile de trouver son propre rythme ?
« C’est vrai que pas évident et qu’il faut penser à dormir sans trop perdre de terrain. L’objectif, c’est de finir devant lui, mais c’est aussi de finir la course quoi qu’il arrive car l’important reste quand même se prendre soin de soi et du bateau. J’ai évidemment du mal à me détacher de mon duel avec Jean mais j’essaie de ne pas trop déculpabiliser quand je vais dormir. Finir dans le Top 5, c’est une barrière importante. C’est tout con, mais sur la page d’accueil du Vendée Globe, il n’y a que les cinq premiers qui apparaissent. De plus, terminer premier bateau sans foils, ce serait bien aussi. »

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IDEC à fond vers le Cap Horn +990mn

First aerial images of IDEC SPORT maxi trimaran, skipper Francis Joyon and his crew, training off Belle-Ile, Brittany, on october 19, 2015 - Photo Jean Marie Liot / DPPI / IDEC

28,4 nds de moyenne sur les dernières 24h. C’est bien reparti pour Idec qui accentue à nouveau son avance, passant de 800 à 990 mn. Un empannage et ça repart à pleine vitesse ! Après une journée de net ralentissement, IDEC SPORT a réussi à attraper en bordure nord d’une dépression australe des vents plus favorables pour allonger la foulée en direction du cap Horn. La barre des 10 000 milles restant à parcourir jusqu’à l’arrivée a été franchie dans la nuit, Francis Joyon et son équipée sauvage ont renoué avec les hautes vitesses et augmentent la cadence sur les eaux du Pacifique Sud qui tiennent leurs promesses.

Du vent de nord-ouest soufflant jusqu’à 40 nœuds dans les rafales sur des vagues moins scélérates, touts les ingrédients sont réunis pour de nouveau faire le bonheur du grand trimaran rouge et gris qui a retrouvé, bâbord amures, l’angle de progression qui lui sied si bien. « On vient d’empanner. La mer est encore un petit peu confuse, mais ça marche bien. Le bateau avance à 30-35 nœuds sans trop forcer. La mer va s’améliorer au fil du temps », raconte Francis Joyon à l’aube de ce week-end qui démarre fort, à 2 700 milles environ du cap Horn.

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“La navigation la plus dingue que j’ai vécue” Gwénolé Gahinet

First aerial images of IDEC SPORT maxi trimaran, skipper Francis Joyon and his crew, training off Belle-Ile, Brittany, on october 19, 2015 - Photo Jean Marie Liot / DPPI / IDEC

Après une traversée express de l’océan Indien – « le run le plus violent et le plus magnifique de ma vie de marin », selon Sébastien Audigane ; « de loin la navigation la plus dingue que j’ai vécue, à la limite des icebergs, à la limite du bateau, à la limite de l’équipage » dixit Gwénolé Gahinet – l’aventure du Trophée Jules Verne continue de plus belle pour l’équipage d’IDEC SPORT. Sur les eaux lointaines et désertiques du grand Pacifique Sud, une bataille beaucoup plus stratégique commence pour Francis Joyon et ses hommes, au rythme des systèmes météo qui doivent se succéder sur leur route. De quoi augurer une semaine de course contre chronomètre qui redouble d’intensité en direction du cap Horn, alors que les compteurs affichent toujours une avance sur le record de plus de 820 milles.

D’une dépression à une autre, les jours se suivent et ne se ressemblent pas à bord d’IDEC SPORT qui a négocié ces 24 heures une petite zone de transition, offrant des conditions plus clémentes bienvenues pour sécher les cirés et revigorer un peu les esprits. S’ils ont cédé quelques milles dans leur remontée au nord et n’ont pas dû ménager leur peine pour parvenir à toucher des nouveaux vents frais, cette journée de répit temporaire reste un moment que les six navigateurs du bord ont apprécié à sa juste valeur. Une pause bienvenue leur permettant de réparer quelques bricoles à bord et de reprendre des forces en prévision d’une trajectoire qui redescend déjà dans la rugosité des latitudes plus extrêmes du Grand Sud.

La diagonale du Sud
« C’est agréable d’avoir le bateau un peu plus au sec, sans des centaines de litres d’eau qui nous tombent dessus chaque seconde ; de retrouver un peu de soleil, des albatros, une belle lumière »,reconnaît volontiers Francis Joyon, qui se félicite ce matin d’être parvenu – au prix d’une dizaine d’empannages – à attraper « les cheveux de la dépression », qui les précédaient encore la nuit dernière.

Et le skipper d’IDEC SPORT, confiant pour la suite des évènements sur les eaux froides baignant l’Antarctique, d’ajouter : « la situation est moins simple que dans l’océan Indien qui a été assez sauvage avec des distances parcourues sidérantes. On a à présent devant nous un Pacifique assez dynamique. C’est plutôt favorable. Espérons qu’il soit à la hauteur de son nom et qu’il nous apporte du bon vent. Là, on pique en diagonale vers le Sud. On va se retrouver rapidement vers 57° Sud… »

« À fond jusqu’au Horn !»
Une dépression qu’il faut traverser, un anticyclone qui barre la route en dessous duquel il faudra se faufiler en limite des glaces, la quatrième semaine de course, qui débute aujourd’hui depuis le départ de Brest pour Francis Joyon, Alex Pella, Bernard Stamm, Sébastien Audigane, Gwénolé Gahinet et Clément Surtel, promet son lot de surprises et de rebondissements dans un environnement hostile.

Mais tous sont prêts et déjà parés à attaquer pour garder le tempo de cette navigation extrême menée à un train d’enfer, comme l’explique ce dernier : « On est parti pour se faire un joli Pacifique. On se prépare psychologiquement de nouveau à avoir froid, à enfiler les gants, les doubles bonnets, et tout le reste. On a de l’avance. À nous de jouer maintenant pour attraper les systèmes au bon moment, tirer sur le bateau quand il le faut et le préserver dès qu’on en a la possibilité. Quoi qu’il en soit, on restera à fond jusqu’au Horn ! » Des propos que ne contredit évidemment pas Bernard Stamm, qui reste encore étonné par la capacité d’IDEC SPORT à allonger la foulée et à « rétrécir la planète »…

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48 heures décisives pour Armel Le Cleac’h

@ Yvan Zedda / Banque Populaire

Armel Le Cleac’h est entré dans le Pot au Noir qui semble très actif et Alex Thomson a ralenti aussi fortement. Cette Zone de Convergence Inter Tropicale (ZCIT) va accompagner les leaders vers le Nord retardant la remontée de l’Atlantique. Un week-end à haut risque déterminant pour la suite.

Les systèmes météo classiques sont complètement bouleversés ne facilitant pas la tâche au skipper de Banque Populaire qui, depuis le passage du rocher, doit se creuser les méninges. Joint par son équipe à terre, Armel préfère prendre les choses avec philosophie et progresser étape par étape pour arriver à bon port aux Sables d’Olonne. Entretien dans l’après-midi, entre deux grains.

Quelles sont tes conditions actuelles ?
Ca va mieux, le soleil revient un peu devant après une nuit orageuse. C’est le début du Pot au Noir, un premier jet un peu « bordélique ». J’espère qu’il y aura plus de vent que sur les fichiers pour le franchir. La matinée a été très agitée, du vent dans tous les sens, des orages, une grosse pluie non stop, là c’est un peu plus stable devant, je vais pouvoir me reposer un petit peu et faire sécher les cirés. Je suis à peu près à 100 milles de l’Equateur, je vais y être dans la soirée si tout va bien. La bouteille de champagne est prête pour Neptune.

Comment va le marin ?
Je suis un peu fatigué, il a fallu beaucoup manœuvrer et régler les voiles. Le Pot au Noir est anormalement actif pour cette période de l’année mais bon il faut faire avec. Il remonte avec moi vers le Nord. Derrière, cela devrait être plus facile pour mes poursuivants. Au niveau des conditions, ça remue encore sur le bateau mais la mer commence à se ranger. Il fait moins chaud, le ciel est couvert mais c’est plus agréable pour vivre sur le bateau. Je vais faire une sieste, ranger mes affaires et reprendre des forces pour être en forme pour la suite.

Avec le stress permanent de la course, arrives-tu à te détendre un peu ?
Le soir, j’essaye de me détendre un peu, surtout dans les alizés. En ce moment, je regarde une nouvelle série, Band of Brothers, c’est sur la seconde guerre mondiale, c’est vraiment super et j’ai déjà terminé mes trois bouquins. Sinon, je continue à écouter mes podcasts à bord.

En ce moment tu es plutôt concentré sur ce qui se passe devant l’étrave ou derrière ?
Les deux…devant, il y une zone à traverser qui va être déterminante pour la suite de la course. Les prochaines 48 heures vont être décisives. Je sais que l’écart va se réduire, il va falloir être bon pour rester devant. J’ai un matelas d’avance mais on fera les comptes à la sortie. J’espère qu’on aura un peu de réussite, car on ne peut pas dire que j’ai été gâté depuis plusieurs jours.

Malgré les difficultés, on entend à ta voix que tu gardes toujours le sourire…
Ce n’est pas toujours facile, je ne change pas là-dessus, j’avance étape par étape en essayant de ne penser qu’au positif. Parfois, les conditions ne sont pas simples, il y a eu des moments vraiment compliqués mais je garde le sourire, je me raccroche à des petits détails. Tu vois rien que tout à l’heure, j’ai regardé des photos par satellite de la zone, je voyais des gros grains et quand je suis sorti de cette situation et que j’ai commencé à entrevoir le soleil, c’était ma petite victoire. Même si j’ai perdu du terrain et que la suite ne sera pas facile, ce sont des petites choses comme ça qui me permettent avancer.

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