(Photo Credit Must Read: PAUL TODD/Volvo Ocean Race)
La Volvo Ocean Race fêtera ses 45 ans d’histoire avec la Course des Légendes sur la dernière étape de l’édition 2017-2018 entre Göteborg et La Haye.
Tous les bateaux qui ont participé à la Whitbread Round the World Race ou à la Volvo Ocean Race depuis 1973-74 pourront rejoindre la Course des Légendes. Cette épreuve se tiendra sur le même parcours et en même temps que la dernière étape de la Volvo Ocean Race 2017-18 qui partira de Göteborg en Suède le 21 juin.
Bring on the Legends Race! | Volvo Ocean Race
Cette annonce a été faite au salon nautique Meetingspot de Göteborg. Elle fait suite au succès de la Régate des Légendes, organisée avant le départ de l’édition 2011-12 à Alicante, et des expositions du Musée de la Volvo Ocean Race à Alicante et à Göteborg pendant la dernière édition édition 2014-15.
Tracy Edwards, qui skippait l’équipe féminine de Maiden en 1989-90 et avait remporté deux étapes de la course, était présente au salon nautique de Göteborg. Elle prévoit de réunir son équipage et le bateau pour l’édition 2018.
“Maiden a été trouvé dans un piteux état il y a quelques années aux Seychelles et depuis, j’ai beaucoup travaillé pour le rénover et lui rendre toute sa splendeur”, a expliqué la navigatrice britannique.
Volvo Ocean Race
“Il sera bientôt convoyé vers le Royaume-Uni pour terminer le programme de rénovation et notre objectif est de rassembler l’équipe 100% féminin de l’édition 1989-90 pour participer à la nouvelle Course des Légendes 2018”.
La Course des Légendes devrait inclure une classe Maxi, une classe Volvo Ocean 60 et une classe Open. La Suède et les Pays-Bas ont tous deux une place importante dans l’histoire de la Volvo Ocean Race, avec de très nombreux fans qui ont suivi les différentes éditions au fil des années.
“La Course des Légendes sera un atout supplémentaire sur l’étape de Göteborg parce que de nombreuses personnes en Suède ont suivi avec passion l’histoire de la Volvo Ocean Race”, confie Camilla Nyman, Présidente de Göteborg & Co, qui organise l’étape de Göteborg. “Nous accueillerons les célèbres bateaux et leurs équipages au coeur de la ville de Göteborg et les fans pourront revoir des bateaux de légende et quelques visages familiers”.
Frank van der Peet, qui dirige l’équipe organisatrice de l’arrivée de la course à La Haye, a ajouté : “les Pays-Bas ont une longue histoire dans la Whitbread et la Volvo Ocean Race donc nous sommes très heureux d’accueillir ces magnifiques bateaux de course à La Haye”.
Formateur en stratégie météo au Pôle Finistère Course au Large, Jean-Yves Bernot est depuis une vingtaine d’année la véritable référence en la matière. Entre regard précurseur, travail acharné et transmission de savoir, il nous explique sa méthode et les raison de son succès.
Météorologue, routeur, navigateur, formateur… Les qualifications ne manquent pas lorsque l’on parle de Jean-Yves Bernot. Connu de tous dans le microcosme de la course au large, le « Sorcier », comme on aime à l’appeler, n’a plus de réputation à se faire lorsqu’il est question de stratégies de course. Grand gourou des fronts, dépressions, anticyclones en tous genres et autres zones de convergence susceptibles de se faire arracher les cheveux au plus expérimenté des marins, le Professeur Bernot peut d’ailleurs se targuer d’avoir travaillé avec quatre des figurants au Top 5 du dernier Vendée Globe : Armel Le Cléac’h, Jérémie Beyou, Jean-Pierre Dick et Yann Eliès. Rien que ça ! « C’est une fierté bien sûr, cela veut dire que mon travail avec eux n’a pas servi à rien, s’est-il félicité. J’étais assez amusé quand, dans leurs messages du bord, certains parlaient du Road Book que je leur avais mis à disposition avant le départ, cela montre qu’il leur était utile, qu’il les rassurait. » Expert de l’analyse des systèmes météorologiques, Jean-Yves Bernot l’est également dans les choix stratégiques, les deux domaines étant toujours intimement liés : « Je donne des formations météo ET stratégie, car on ne sépare jamais les deux. Le but est de trouver comment traverser des éléments qui sont mouvants, comment affronter tous les types de transitons météo tout en prenant la meilleure décision possible, malgré la fatigue, dans des conditions loin d’être optimales, sans casser le bateau. Je leur fournis beaucoup de documents, d’animations, on étudie grand nombre de cas applicables pendant de nombreuses séances… Cela demande des réflexes et, comme dans toute discipline, les réflexes viennent en s’entraînant. »
À force d’apprentissage…
Si les Le Cléac’h, Beyou, Dick et compagnie sont aujourd’hui en mesure de choisir par eux-mêmes les meilleures options stratégiques après plus de 70 jours de course, de stress et de soucis techniques, c’est en effet à fore d’un apprentissage intense et sur le long terme. « Au Pôle Finistère Course au Large, ce qui est intéressant, c’est qu’on voit arriver les jeunes, souvent en Figaro, qui quelques années plus tard sont en mesure de gagner un Vendée Globe, explique Bernot. L’idée est de leur faire gravir les échelons, de les rendre autonomes et il m’arrive souvent aujourd’hui, à terre, de ne pas toujours être d’accord avec l’option choisi par l’un des mes poulains. Alors je grogne, mais c’est finalement parfois une bonne idée, ce qui compte est qu’ils s’approprient les outils que je leur ai mis à disposition. » Lui même ancien navigateur, ayant depuis affalé les voiles pour se consacrer à son ordinateur, « comme tout sportif de haut niveau qui vieillit et à qui il reste de transmettre ce qu’il sait », le Sorcier estime en effet avoir accompli sa mission lorsque l’élève parvient à s’émanciper et à devenir meilleur routeur en mer que n’importe quel routeur à terre. Ce, grâce à une méthode de travail bien particulière, basée sur la conscience qu’il y aura toujours des bonnes et moins bonnes options. « À mon époque, j’étais assez en avance sur les méthodes de navigation et personne ne comprenait d’où je sortais mes trajectoires venues de nulle part… d’où mon surnom, a-t-il ri. Mais c’est que j’ai une approche particulière de la prise de décision stratégique, où je me focalise davantage sur le déséquilibre entre les conséquences d’une mauvaise ou d’une bonne décision : les erreurs ne doivent pas être catastrophiques, elles ne doivent pas se propager, tandis que les gains doivent être importants et définitifs. C’est ma marque de fabrique, le travail de fond sur la prise de décision. Les mauvais décisionnaires oublient qu’il n’y a pas de risque zéro, si on ne prend pas de risque, on ne fera jamais rien. » Une « méthode Bernot » que son inventeur tente aujourd’hui d’inculquer le plus tôt possible, auprès de tous les profils de navigateurs : « Maintenant que je ne navigue plus, je regarde vraiment les marins avec plaisir, je suis admiratifs et apprends d’eux aussi. Cette année, je vais travailler avec les futurs participants à la Transat Jacques Vabre, avec François Gabart pour son tour du monde en solitaire, mais aussi avec les coureurs de la Transquadra, ou de la Classe Mini. Travailler avec les stars de la voile ne signifie pas qu’il faut oublier le reste du paysage, avec des jeunes qui feront la génération suivante. On ne veut pas transformer le Pôle en ENA de la voile, il nous faut rester au contact des tous les navigateurs, c’est ce qui m’intéresse. » Afin que son savoir se transmette, de génération en génération.
A moins de 4 mois du coup d’envoi de la 48ème édition de La Solitaire URGO Le Figaro, 35 skippers ont déjà manifesté leur intérêt pour ce monument de la course au large en solitaire. Un plateau 2017 qui devrait encore rassembler une quarantaine de bateaux au départ de Bordeaux le 4 juin prochain. La liste des premiers noms s’annonce comme un échantillon très représentatif de la diversité des profils avec de bonnes surprises.
2 triplés, 3 anciens vainqueurs, des ténors bien décidés, des jeunes pousses, des femmes talentueuses, des bizuths, des amateurs et des étrangers… Les 35 premiers noms dévoilés en ce début du mois de février préfigurent un grand cru 2017 !
Les bizuths au rendez-vous La Solitaire URGO Le Figaro ne serait pas ce qu’elle est sans ses « bleus », ces nouveaux venus qui font la richesse du plateau et assurent la relève. Ils sont déjà 10 à avoir envie de bien faire tout en se frottant à de grands professionnels. Le Calvadosien Eric Delamare (Région Normandie), a remporté à l’unanimité le « Jeune Talent Normand ». Du haut de ses 18 ans seulement, il affiche déjà de fortes ambitions. Pierre Rhimbault (Bretagne CMB Espoir), quant à lui, a décroché sa saison en gagnant 8 manches sur 9, un coup de maitre pour ce Rochelais bien prêt à faire le grand saut. Nouveau venu prometteur également, Julien Pulvé (Team Vendée Formation) se prépare depuis longtemps à ce premier rendez-vous.
Les femmes
Sans elles, la course ne serait pas aussi belle ! Justine Mettraux (Teamwork), Cécile Laguette (ECLISSE), respectivement 3ème et 10ème au classement Bizuth 2016, Mary Rook, Nathalie Criou, seule franco-américaine de la course ou encore Alexia Barrier (PIQD.it) feront valoir leur expérience entre Bordeaux et Dieppe avec l’envie certaine de défiler sur les podiums.
Candidats désignés Il y a aussi ceux auxquels La Solitaire s’est toujours refusée et qui ne resteront pas sur une déception. C’est évidemment le cas de Thierry Chabagny (Gedimat), Adrien Hardy (Agir Recouvrement), Sébastien Simon (Bretagne CMB Performance), Erwan Tabarly (Armor Lux) ou encore Charlie Dalin (Skipper Macif 2015), Champion de France Elite de course au large en Solitaire 2016, qui du haut de leurs victoire d’étapes et excellentes places au général ces dernières éditions feront figures de candidats légitimes à la victoire.
Après un Vendée Globe en 5ème position, Yann Eliès (Quéguiner-Leucémie Espoir), vainqueur en 2012, 2013 et 2015, revient cette année pour marquer l’histoire de l’épreuve en étant le premier à inscrire quatre fois son nom au palmarès, un exploit à sa portée. Mais, il lui faudra compter sur un autre vendée globiste arrivé troisième, Jérémie Beyou (Maître CoQ), vainqueur en 2005, 2011 et 2014, qui s’alignera à ses côtés avec la ferme et même intention d’accrocher un quadruplé. Le match sera puissant mais d’autres ont bien l’intention de freiner leur ardeur. Avec déjà une victoire au compteur, Nicolas Lunven (Generali) a bien l’intention de venir jouer avec eux.
Avis aux amateurs, ces 35 solitaires sont déjà dans les starting-blocks et attendent une concurrence solide !
Liste des pré inscrits / inscrits à La Solitaire URGO Le Figaro au 9 février 2017
(B) = Bizuth
1 AUGEREAU (B) Benjamin N/C
2 BARRIER (B) Alexia Piqd.it
3 BEYOU Jérémie Maître CoQ
4 BIARNES Vincent Guyot Environnement
5 BRAYSHAW Hugh N/C
6 CHABAGNY Thierry Gedimat
7 CRIOU (B) Nathalie N/C
8 DE BLAY (B) Axel N/C
9 DALIN Charlie Skipper Macif 2015
10 DELAMARE (B) Eric Région Normandie
11 DUTREUX Benjamin N/C
12 ELIES Yann Queguiner – Leucemie espoir
13 GODART – PHILIPPE Arnaud Faun Environnement
14 HARDY Adrien Agir Recouvrement
15 LAGUETTE Cécile ECLISSE
16 LE PAPE Martin Skipper Macif 2017
17 LE TURQUAIS (B) Tanguy Nibelis
18 LE VAILLANT Arthur N/C
19 LEBOUCHER (B) Pierre N/C
20 LIVORY Yannig Lorientreprendre
21 LUNVEN Nicolas Generali
22 MAHE Gildas N/C
23 MARCHAND Anthony Ovimpex – Secours Populaire
24 METTRAUX Justine Teamwork
25 PAMIR Tolga Ekrem Freedom service à domicile /1 jour 1 homme 1 arbre
26 PAUCHET (B) Loïc N/C
27 POUYDEBAT Marc N/C
28 PULVE (B) Julien Team Vendée Formation
29 QUIROGA Pierre Skipper espoir CEM
30 RAVOT Yves N/C
31 RHIMBAULT (B) Pierre Bretagne CMB espoir
32 ROBERTS Alan N/C
33 ROOK Mary N/C
34 SIMON Sébastien Bretagne CMB performance
35 TABARLY Erwan Armor Lux
Bertrand Castelnérac nous a confié la première vidéo du mini 747 de SEAir en train de voler. C’était la 4ème sortie où l’équipe commence à peine les réglages du bateau. Des débuts prometteurs. A lire dans le prochain Course au Large
Ci-dessous le billet de Bertrand publié sur https://seair.fr/ Cela s’est fait non pas parce qu’il était en sur vitesse ou sur le tremplin d’une vague, mais parce qu’il est entré dans un nouveau mode de navigation, très étroit et subtil, et très recherché… le vol stabilisé.
Dans les villages gaulois de Bretagne, on s’agite beaucoup autour du vol parce que c’est le futur du nautisme. Parce que c’est spectaculaire et que lorsque c’est maniable ça permet d’aller bien plus vite que le vent. Pour cela, on recherche avant tout l’appui vertical sur nos appendices et la coque, sans couper le contact avec l’élément liquide.
Alors, l’événement était trop beau pour en rester là, le jour même du premier vol ! SEAir a extrait une photo d’une vidéo technique et l’a diffusée. Une prise de parole qui a fait grand bruit sur les réseaux sociaux, qui alimente les discussions dans le milieu, et qui a déjà été relayée en Europe et outre-Atlantique. Mais tout le monde l’attend… LA vidéo… Patience ! Pour nous, la R&D prime ; le prochain film #LesAventuresDuMini, ce sera pour plus tard. Mais l’impatience semblant de mise, nous diffuserons sous peu quelques vidéos, toujours techniques ; désolé pour la qualité ! C’est la R&D avant tout.
Retour sur nos trois navigations… La première n’a été que validation de divers points techniques. La deuxième s’est faite dans des conditions permettant tout juste le vol, sans réellement aller le rechercher. Mais à ce jeu oscillatoire et au gré d’une risée, le bateau a parfaitement répondu à son objectif principal qui était de pouvoir lever tôt pour engager rapidement « l’overdrive » de l’affranchissement du contact de la coque avec l’eau. À ce stade, il ne s’agissait pourtant pas encore d’affiner les réglages, mais juste préparer les premières campagnes de mesures. Et puis la troisième sortie nous a permis des pointes répétées au-delà de 20 nœuds…
Ce sont néanmoins des choses qu’il restera à mesurer et pondérer, mais les valeurs de vitesse bateau, par rapport au vent dans certaines conditions, sembleraient pouvoir aller du simple au double selon si l’on est dans un mode dit « skimming » (où le fond de la coque est au niveau de la surface de l’eau), ou en mode vol (quand il n’y a plus que les foils à la bonne hauteur dans l’eau). Ce qui est comparable aux autres foileurs qui volent complètement. Mais bien qu’à jouer avec les chiffres, il n’est pas encore prévu de réaliser des chronos du maximum de temps passé en vol, même si l’exercice en lui-même donnerait lieu à de joyeuses distractions… Ce qui nous intéresse ici, c’est de concevoir les systèmes les plus au point possible, afin de pouvoir le transposer sur d’autres plateformes aussi diverses que variées. À suivre !
Le trimaran MACIF est actuellement en chantier entre Lorient et Port-La-Forêt. Fred Bérat le boat captain, fait le point sur la situation en cours.
« L’objectif est d’améliorer le confort de François Gabart lorsqu’il sera en mode solo sur le tour du monde. » D’entrée Fred Bérat donne le ton. Le chantier d’hiver entamé à Lorient depuis près de trois mois doit permettre de faire évoluer l’ergonomie à bord du trimaran MACIF avec en ligne de mire la tentative de record autour du monde prévue à l’automne prochain. Il n’y aura donc aucune transformation majeure sur le bateau mais plutôt un travail d’optimisation générale. « Nous nous sommes principalement concentrés sur la fiabilisation du multicoque. Nous avons changé toutes les pièces abîmées ou usées par les 36 000 milles parcourus depuis la mise à l’eau. Les parties mécaniques et hydrauliques ont été entièrement démontées et radiographiées par un expert. En termes purement logistique, nous avons anticipé tout le stockage nécessaire pour un tour du monde. Cela passe par la conception de nouveaux sacs à nourriture ou bien la création d’étagères à bord. » Une petite configuration équipage assez succincte est également au programme afin de préparer le trimaran MACIF pour The Bridge, dont le départ sera donné le 25 juin prochain. L’équipe doit désormais apporter la touche finale à un chantier qui l’aura mobilisée pendant quatre mois. La phase de remontage devrait débuter d’ici une quinzaine de jours.
Le trimaran MACIF en chantier, l’équipe n’en reste pas moins connectée à l’actualité de la course au large, riche en succès ces dernières semaines, comme le souligne Fred. « Nous avons suivi avec attention les courses et records de l’hiver. Le facteur météo a joué en effet un rôle important sur la performance sportive, mais il ne faut surtout pas négliger l’aspect technique des bateaux. La pression, elle est pour tout le monde mais elle est positive. Ces records nous poussent vers l’avant ! »
En attendant la remise à l’eau du bateau, prévue le 8 mars, François Gabart poursuit de son côté sa préparation sportive, à terre ou en mer. Course à pied, sortie en kayak ou en surf, c’est un programme axé sur la condition physique qui occupe ses journées. Le skipper en profite également pour naviguer à bord du « M24* » un support qui lui sert de plateforme d’essais pour le trimaran MACIF. Et selon les mots de Fred, « François a hâte de remettre à l’eau le trimaran et recommencer les navigations ! » Il devra encore attendre quelques semaines avant de remonter sur MACIF et débuter officiellement une saison 2017 qui s’annonce chargée en défis.
*Le M24 est un trimaran « laboratoire » de 24 pieds, issu de la plateforme des Diam24, trimaran monotype, sur lesquels courent les équipages du Tour de France à la Voile.
Celebration at Finish arrival of Louis Burton (FRA), skipper Bureau Vallee, 7th of the sailing circumnavigation solo race Vendee Globe, in Les Sables d'Olonne, France, on February 2nd, 2017 - Photo Olivier Blanchet / DPPI / Vendee Globe
Arrivée de Louis Burton (FRA), skipper Bureau Vallee, 7ème du Vendee Globe, aux Sables d'Olonne, France, le 2 Février 2017 - Photo Olivier Blanchet / DPPI / Vendee Globe
Louis Burton ( Bureau Vallée) est arrivé aux Sables. Il termine 7e de ce Vendée Globe après 87 jours 19 heures 45 minutes et 49 secondes de mer, auquel s’ajoute une pénalité de 2 h pour une rupture involontaire du plomb d’arbre d’hélice, survenue deux jours avant l’arrivée. Il a parcouru 27 477 milles sur l’eau, à la vitesse moyenne de 13,00 nœuds.
Louis Burton aura fait une très belle course sur cette édition avec son Imoca de 2006. Il termine pour la 1ere fois ce Vendée à une très belle place où en théorie, ses rivaux les plus directs se nommaient Tanguy de Lamotte, Bertrand de Broc, Stéphane le Diraison, Thomas Ruyant, Arnaud Boissières, Fabrice Amédéo ou encore Kito de Pavant qui, comme lui, naviguaient sur des monocoques construits pour le Vendée Globe 2008.
Dès les premiers jours de course, Louis Burton s’installe parmi les leaders de cette flotille de bateaux de deuxième génération. Après une descente rapide vers l’équateur, le voilier jaune et vert en treizième position, se tient toujours dans la première moitié du classement. Dès l’arrivée dans les mers du sud, il devient le leader du peloton, ne quittant plus le top 10 dès l’entrée dans l’océan Indien. Au fil des abandons successifs, Louis Burton navigue seul en septième position et maintient une belle vitesse, accentuant même son avance dans l’océan Pacifique sur ses poursuivants Nandor Fa et Conrad Colman. Lorsqu’il est contrarié par de nombreux soucis techniques et de longues sessions de bricolage à bord, Louis envoie un message rempli d’humour « J’ai attaqué Germinal sur ma liseuse, histoire de me dire que je n’ai aucune raison de me plaindre ! »
Louis Burton Cap-Hornier !
Au cap Horn qu’il découvre pour la première fois, au 58ème jour de course, le skipper de Bureau Vallée confortablement installé dans sa 7ème place, savoure son bonheur d’en finir avec les mers du Sud et d’entamer la remontée vers les Sables-d’Olonne. A l’abord du Pot au Noir, son plus proche poursuivant Spirit of Hungary est environ 1500 milles derrière lui : « Je suis un peu isolé entre Nandor Fa derrière et le duo Jean Le Cam – Yann Éliès devant, ça enlève un peu de piquant mais cela a l’avantage de ne pas mettre de pression, de pouvoir faire avancer le bateau en sécurité et de rester vigilant». Propulsé au cœur de l’archipel des Açores, dans un flux musclé de Sud-Ouest jusqu’à l’entrée du golfe de Gascogne, Louis Burton navigue en avant d’une belle dépression et couvre même la distance de 349 milles en 24 heures. Louis Burton termine son Vendée Globe derrière Yann Eliès 5e et Jean le Cam 6e, deux prédécesseurs parmi les plus expérimentés du circuit, eux aussi sur des bateaux classiques à dérives droites.
Et demain…
Inutile de poser la question au skipper sur ses projets d’avenir, ils sont déjà écrits, Bureau Vallée et Louis Burton ayant annoncé au mois de novembre, l’achat du Banque Populaire VIII, l’IMOCA à foils mené à la victoire par Armel le Cléac’h. Arrachant ce commentaire à Arnaud Boissières (La Mie Câline) toujours en course « Louis a fait une super course, dans le sud il a fait une belle trajectoire tout droit à 18 nœuds pendant longtemps ! On a à peu près le même potentiel de bateau et il me met loin derrière, mais je suis content pour lui parce qu’avant de partir, avec son partenaire ils ont acheté le bon bateau ! »
C’est un excellent présage sur l’avenir que s’offre à 31 ans le skipper de Bureau Vallée. Louis Burton et Servane Escoffier, parents de deux adorables bambins, Edith et Lino, vont désormais se consacrer à la course au large en IMOCA avec un nouveau bébé, qui plus est doté de foils sur les flancs pour mieux voler. On se réjouit déjà de retrouver le couple de navigateurs sur la prochaine Transat Jacques Vabre.
Morgan Lagraviere (Fra) onboard IMOCA Safran training before Vendee Globe, start 6 november 2016 in Les Sables d'Olonne, off Groix, south brittany, on april 15th, 2016 - Photo Jean Marie Liot / DPPI/ Vendee Globe
Mauvaise nouvelle pour la voile. Après douze années d’engagement sur le circuit IMOCA Ocean Masters, trois Vendée Globe et de nombreux podiums, la construction de deux bateaux aux côtés de Marc Guillemot puis de Morgan Lagravière, Safran prend la décision de se retirer du sponsoring nautique en juin 2017.
Safran s’était engagé en 2005 dans un programme de course au large pour accompagner la fusion de Snecma/Sagem et rassembler les salariés du Groupe autour d’un projet fédérateur, mobilisateur et valorisant. Douze ans plus tard, Safran a atteint ses objectifs de communication interne, en renforçant l’adhésion de ses collaborateurs autour de la marque et en consolidant les valeurs du Groupe que sont l’engagement, l’innovation et le travail d’équipe. Aujourd’hui, la marque Safran a gagné en maturité et la fierté d’appartenance des collaborateurs est en constante progression.
« Le sponsoring nautique a accompagné la construction du Groupe et a été un élément fédérateur déterminant pour ses équipes depuis plus de 10 ans, » a déclaré Philippe Petitcolin, Directeur Général de Safran. « Nous sommes fiers et heureux d’avoir accompagné Morgan, un skipper compétiteur et talentueux. Nous lui souhaitons beaucoup de succès dans ses futurs projets et sommes persuadés qu’il faudra compter sur lui dans la course au large. Nous remercions également la société Kaïros dirigée par Roland Jourdain à Concarneau qui a été exemplaire dans la gestion technique et logistique du bateau, » a-t-il ajouté.
« Depuis l’origine, je savais que mon contrat prenait fin en juin 2017 et que le renouvellement du partenariat n’était pas acquis. Je comprends la décision de Safran même si j’aurais aimé continuer ma route à leurs côtés. Au cours des dernières années, j’ai acquis beaucoup d’expérience sur le circuit IMOCA que je compte exploiter dans de nouvelles aventures, » a ajouté Morgan Lagravière.
C’est à l’occasion d’une très belle soirée à Paris, que Patricia Brochard et Thomas Coville nous ont annoncé la construction prochaine d’un nouveau trimaran, le S5, comme 5è Sodebo. Un trimaran qui sera dans les limites maximales du cadre de la catégorie Ultim, soit 32m de long et 23m de large. Une taille similaire au futur Banque Populaire IX. Il sera le fruit d’une réflexion commune avec plusieurs architectes dont Vincent Lauriost-Prévot, Renaud Banuls, Martin Fischer. L’autre nouvelle est que Sodebo devrait venir installer sa base à Lorient l’année prochaine, à côté de Gitana.
Après son magnifique record, la question de l’après revenait souvent. L’entreprise vendéenne, leader sur son marché, et le skipper désormais recordman du tour du monde, se lancent ensemble dans une nouvelle aventure. Qui dit nouveau défi, dit nouveau projet. Ce partenariat entre un homme et une entreprise a commencé il y a 18 ans et elle se poursuit aujourd’hui avec la construction d’un nouveau bateau qui sera conçu pour la course autour du monde en multicoque et en solitaire dont le départ sera donné de Brest à l’automne 2019.
Patricia Brochard, coprésidente de SODEBO revient sur la genèse de cette décision et partage les ambitions de ce nouveau défi tandis que Thomas Coville nous explique sa démarche.
PATRICIA BROCHARD
« Avec ce nouveau bateau, notre ambition est bien de figurer au premier plan face aux acteurs en présence. Avec le collectif Ultim, nous sommes en train de constituer une flotte capable d’apporter de l’émotion et de susciter de l’intérêt. Parmi nos objectifs, outre la sécurité, nous voulons offrir des courses avec du suspense, de l’émulation entre les marins et pour chaque événement, une histoire à écrire qui pourra passionner le public
Depuis un an, nous échangeons avec Thomas et son équipe avec, au centre de nos débats, le timing, le bon moment pour se lancer dans un nouveau bateau. Dans toute phase d’innovation, il faut arriver au bon moment. Nous le savons aussi chez Sodebo pour nos lancements de produits. Il nous arrive de renoncer quand nous estimons que nous ne sommes pas dans le bon timing.
Nous avons envisagé d’améliorer Sodebo Ultim’. Avec cette plate forme, nous partions de nouveau d’une contrainte que nous pouvions améliorer mais pas révolutionner. La décision finale a été prise, pendant le tour du monde, avec l’envie d’innover. Les enseignements de ce tour du monde en mode record ont permis d’enrichir la réflexion et donc la prise de décision. A chaque fois qu’on innove, on prend un risque. Heureusement, l’expérience permet de le limiter. Et un risque, c’est aussi une opportunité. Chez Sodebo, l’innovation fait partie de notre histoire, de notre ADN.
Thomas naviguera sur Sodebo Ultim’ pendant encore deux saisons et sur le nouveau bateau en 2019. Le trimaran sera ensuite à vendre permettant ainsi à un nouveau projet de participer à cette course majeure que sera le tour du monde en Ultim en solitaire en 2019. Nous avons toujours revendu nos bateaux pour alimenter les compétitions existantes. Ce nouveau projet a pour ambition de continuer à révéler l’entreprise au travers de ce sponsoring et de faire vibrer toujours plus de personnes grâce à ce sport et ces marins qui racontent de belles histoires. »
THOMAS COVILLE
« Ce nouveau bateau est pour nous la concrétisation de cette idée qui a germé en 2007 en ouvrant le terrain de jeu au tour du monde en multicoque en solitaire. Malgré le devis de poids très présent avec les bras qui datent des années 2000, Sodebo Ultim’ reste un bateau intéressant et performant qui a de très grandes qualités parmi lesquelles sa polyvalence, sa simplicité et sa robustesse.
Tout ce qu’on a appris et conçu avec Sodebo Ultim’ nous sert aujourd’hui. Nous avons la chance d’avoir un Ultim comme laboratoire pour tenter, chercher, explorer, tester grandeur nature et concevoir un nouveau bateau. Nos trois tours du monde en multicoque en solitaire constituent une base de données unique. En 2007/2008, nous avons avions une vision, celle de pouvoir faire le tour du monde en solitaire sur un multicoque.
Pour continuer après la Route du Rhum 2014, il fallait que je m’entoure de spécialistes qui m’alimentent, qui me nourrissent. Tous les vendredis, nous avons mis en place une veille technologique pendant laquelle nous débâtions sur ce que font nos concurrents directs ou pas. Nous avons dialogué avec des architectes qui nous ont immergé dans cette évolution technologique des bateaux qui volent. Nous avons aussi observé tout ce qui se fait de mieux dans la voile actuelle, sur la Coupe de l’America et même dans l’aéronautique et l’automobile en se posant la question : si je devais concevoir un nouveau bateau, qu’est ce qui nous aiderait ?
Nous sommes sur un projet qui n’est pas encore définitif avec des avant-projets pionniers et une organisation très innovante que nous dévoilerons au printemps.
Nos bateaux sont aujourd’hui capables de participer à un programme complet avec les courses historiques et de nouvelles épreuves dont de l’équipage qui nous permet de former des marins pour transmettre et donner la place aux jeunes talents. Cette idée de nouveau bateau m’a accompagné pendant le record. Quand c’était vraiment dur, cette dynamique m’a permis de trouver de la ressource et de l’énergie. Pour me motiver, j’imaginais que j’étais en course et qu’il y avait un bateau à côté de moi …
L’émulation, la compétition est au cœur de notre système et de notre évolution. Aujourd’hui, notre plateau se constitue et nous construisons avec le collectif en vue ce tour du monde en solitaire au départ de Brest en 2019. »
Agenda
2017
The Bridge (équipage)
Transat Jacques Vabre (double)
2018
Route du Rhum (solitaire)
Mise à l’eau du nouveau bateau fin 2018
C’est au large de Lorient que SEAIR a fait volé son bien-nommé Mini 747 dès sa seconde sortie en mer. Une belle performance et une première mondiale pour un monocoque de course au large qui a réussi à voler de façon stable et équilibré grâce à ses foils. Cela ouvre ainsi de nouvelles perspectives non seulement quant à la connaissance de la mécanique du vol, mais aussi la démocratisation des foils.
Cette étape franchie par la start-up lorientaise SEAir est capitale dans l’innovation nautique. Alors que le foil n’est utilisé le plus souvent que pour soulager la carène des voiliers – comme on l’a vu lors du Vendée Globe 2016 –, cet appendice multidirectionnel installé par SEAir sur son Mini 747 lui a permis de voler au-dessus des vagues, à une vitesse de 15 nœuds pour un vent réel de 8 nœuds.
Le Mini 747, un prototype précurseur conçu et construit par l’architecte David Raison, a été transformé en démonstrateur grandeur nature pour le vol par SEAir, aidé par ce dernier et modifié dans le chantier AMCO Concept par Thierry Fagnent. L’ancien propriétaire Giancarlo Pedote a également été sollicité pour sa parfaite connaissance du bateau. En tant que représentant en France, SEAir a également été accompagné par Hugh Welbourn de Dynamic Stability Systems.
Le foil bâbord du Mini 747 est instrumenté, doté de huit capteurs de déformation. Les données collectées seront dépouillées en vue de trouver les meilleures solutions techniques pour optimiser la fabrication et l’utilisation des futurs foils. Un boîtier de commande, breveté par SEAir, permet de régler le foil dans quatre axes, selon plusieurs degrés de liberté. Le foil tribord, en cours d’élaboration, sera encore plus évolué que le foil bâbord actuel.
Durant le premier trimestre 2017, les essais prévus par SEAir avec le Mini 747 vont permettre de tester différentes configurations de décollage et de stabilisation du vol au large. Viendront ensuite de probables tentatives de records afin de s’assurer que le foil et son système sont utilisables dans des conditions éprouvantes et durables.
A force de voir les autres partir et s’amuser sans eux, on peut comprendre le retour en mode skipper de Jacques Caraës et de Guillaume Evrard.
Après avoir veillé sur la sécurité des 29 skippers du Vendée Globe – la course au large la plus extrême qui soit – Jacques Caraës directeur de course et Guillaume Evrard, l’un de ses adjoints, se lanceront à l’assaut d’une autre épreuve, en tant que skippers cette fois-ci : La Transat AG2R La Mondiale 2018. Tout au long de leur préparation, Jacques et Guillaume proposeront aux futures entreprises partenaires un nouveau concept fédérateur et original : MOVE 2GETHER. Des défis et challenges impliquant les collaborateurs et un partage d’expérience unique.
Cette course mythique en double sur Figaro Bénéteau qui relie la Bretagne à Saint-Barth dans les Caraïbes n’est pas une première pour Jacques Caraës. Il avait remporté la première édition en 1992 avec son co-skipper Michel Desjoyeaux sur Sill Plein Fruit/ FR3.
Le navigateur au palmarès étoffé (4 tours du Monde à son actif) et son complice, sportif chevronné, se sont connus lors de la Transat BtoB à Saint Barth en 2011. Guillaume : «L’idée de faire la Transat AG2R La Mondiale ensemble est née quand on travaillait tous les deux sur la Transat Saint Barth-Port La Forêt en 2015. Sur les quais j’ai dit à Jacques : « On ne viendrait pas en bateau la prochaine fois ? » Jacques : « A force d’être au bureau à surveiller les courses, voir les bateaux, faire les routages, surveiller la météo… on s’est dit que c’était notre tour ! Ce que nous souhaitons avant tout c’est partager un super moment ! »
Un duo qui fonctionne bien
Ils ont depuis travaillé ensemble sur de nombreuses courses au large, la Barcelona World Race et le Vendée Globe notamment. Et Le duo fonctionne bien ! « Jacques a l’expérience, une capacité d’écoute et d’échange ainsi qu’une convivialité hors normes. On va essayer d’être les plus complémentaires possibles et apprendre l’un de l’autre ». Jacques, quant à lui, reconnait volontiers à son futur co-équipier « un côté cartésien, une rigueur et une clairvoyance indispensables à notre duo. Guillaume et moi on se complète bien, moi l’artiste qui connait bien la course au large et lui le cartésien à l’esprit vif. Nous travaillons ensemble depuis longtemps et nous avons beaucoup de respect l’un pour l’autre. Et mê ;me s’il y a une différence d’âge nous avons la volonté de construire ce projet commun ! »
Un projet fédérateur
Complémentaires et complices, les deux skippers veulent placer le sport au cœur de leur projet MOVE 2GETHER. A la recherche de plusieurs partenaires, Jacques et Guillaume souhaitent inciter les entreprises et leurs collaborateurs qui s’engageront à leurs côtés, à s’identifier à un programme professionnel accessible sportivement et fédérateur. En amont de leur transat, les deux marins relèveront les challenges sportifs lancés par les collaborateurs des entreprises partenaires et lanceront des défis à leur tour. Ils partageront aussi leur expérience via leur site internet et les réseaux sociaux.
Guillaume : « Move 2gether c’est se faire plaisir et rassembler un maximum de personnes autour de nous et autour de valeurs fortes. Notre objectif est de partager avec les entreprises qui nous soutiendront notre façon de travailler, notre façon d’être. Jacques est très fort en cohésion d’équipe, il sait souder les groupes. De mon côté, quand il s’agit de sport, je sais motiver les gens et les faire se dépasser. Notre objectif : lancer et relever des défis avec les collaborateurs des entreprises.»
Pour cette 14e édition de la Transat AG2R La Mondiale, Jacques et Guillaume vont animer la course et la faire partager à tous ceux qui les auront défiés et qu’ils auront défiés.
Programme 2017
2-3 juin 2017, Transmanche de l’Aber Wrac’h
9 au 14 juillet 2017, Tour des ports de la Manche
26 août au 2 septembre 2017, Tour de Bretagne de Saint-Malo à Piriac-sur-Mer