La France ne sera pas sur la ligne de départ lors des régates d’Auckland ce week-end en raison d’un problème sur l’aile rigide de son nouveau bateau a annoncé SailGP.
L’équipe, qui devait rejoindre la flotte ce week-end après avoir manqué le premier Grand Prix à Dubaï, n’est pas en mesure de courir en raison de la découverte d’un problème de connecteur sur l’aile de son F50. Le problème a été identifié dans les connecteurs en titane du nouveau F50 de l’équipe et ne peut être résolu à temps pour permettre à la France de participer à l’épreuve de ce week-end. En conséquence, la France se verra attribuer cinq points pour l’ITM New Zealand Sail Grand Prix | Auckland. Rappelons que ce sont les organisateurs qui ont la charge de construire et de préparer les bateaux, tous monotypes.
Des travaux sont déjà en cours pour corriger le problème et une mise à jour sur les délais de construction suivra. La France n’a pas participé au départ de la saison 2025 de Dubaï en novembre, préférant attendre de disposer du nouveau F50. L’équipe a reçu 4 points de compensation pour cet événement et occupe actuellement la 7e place du classement général de la saison.
Ce matin, jeudi 16 janvier 2025, le skipper de Team Malizia, Boris Herrmann, a informé son équipe et la direction de course d’une grave avarie sur le foil bâbord de son voilier de course Malizia – Seaexplorer suite à une collision avec un OFNI. L’incident s’est produit à 02h31 UTC dans la nuit alors que Boris Herrmann participait à la course du Vendée Globe dans l’Atlantique Nord par 10°N et 37°W, à environ 900 milles nautiques de la côte nord-est du Brésil, et à une vitesse de 13,7 nœuds. Boris Herrmann est sain et sauf. Après une première inspection du bateau, le skipper allemand a signalé des dégâts importants sur le foil bâbord. Le reste du bateau ne présente pas de dommages apparents et il peut continuer à naviguer.
Après inspection, il est clair que les dommages ne sont pas réparables et que le foil est inutilisable. En discutant de la situation avec son équipe, ils ont convenu que si le foil était laissé en place, il pourrait compromettre l’intégrité de la coque et la sécurité du bateau. L’équipe évalue actuellement si, compte tenu de l’étendue des dégâts et de son emplacement, il est possible de déplacer le foil, de le rétracter autant que possible et de le maintenir en place jusqu’à l’arrivée. Si cela n’est pas possible ou sûr, Boris Herrmann n’aura d’autre choix que d’essayer de couper le foil du bateau. L’équipe étudie toutes les possibilités de conserver le foil et ne déciderait de le couper qu’en dernier recours.
Quelle que soit l’évolution de la situation, Boris Herrmann espère terminer la course, comme l’a fait Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) qui a perdu un foil au début du Vendée Globe et a réussi à continuer. Perdre l’usage d’un foil est un handicap en termes de performance mais heureusement, avec de nombreux bords bâbord jusqu’à l’arrivée, c’est le foil tribord qui sera utilisé pour une bonne partie du reste de la course. C’est un nouveau revers pour le navigateur allemand, mais l’objectif principal du skipper est de sécuriser le bateau et de continuer à terminer la course. « C’est encore une journée difficile aujourd’hui », a-t-il déclaré à son équipe. « Mais cela peut toujours être pire, le bateau est en sécurité, je suis indemne et nous continuons à avancer. Nous continuons à faire de notre mieux, comme toujours ».
14e il y a quelques jours, Jean Le Cam pointe à la 22e place. Depuis mardi 14 au soir, le skipper de Tout Commence en Finistère – Armor-lux a fait face à des dommages, maintenant maitrisés. Après 24 heures de réparations, Jean Le Cam a repris la course avec un bateau sécurisé.
“C’est une situation vraiment surprenante” commentait Jean la nuit dernière. 24 heures plus tôt, l’étai de J2 (câble principal qui sécurise le mât) s’est littéralement brisé. Il débute alors une réparation fastidieuse. La voile qui y est associée, le J2 (voile principale qui permet de remonter le vent, installée sur l’étai principal ) a permis de tenir le mât lors de la rupture de l’étai, contre toute attente, grâce aux lashings en haut et en bas du mât. Le câble ne tenant plus le J2, le challenge est de le rouler parfaitement pour rester en place et éviter des tensions inutiles.
Jean décide de mettre en place deux autres voiles, le J3 (voile de brise) et le FRO (petite voile d’avant) qui permettent de sécuriser le mât en lui évitant de se “cintrer”.
Tandis que le vent passe de 15 à 40 noeuds en une minute, le FRO se déchire sur 2 mètres… Dans les mers du sud, il s’était déjà déchiré sur 5 mètres. La mer est mauvaise, le vent est instable. Jean se met à la cape. Après 24 heures d’efforts sans relâche, Jean reste en course. Mais son plan de voilure est désormais très dégradé pour pouvoir garder toute la puissance de son bateau. Son objectif est de privilégier une trajectoire dans les meilleures conditions possibles, afin de sécuriser le bateau et de remonter aux Sables d’Olonne.
Il navigue actuellement dans moins de 10 noeuds de vent de nord et une mer assagie, en 22è position dans l’Atlantique sud, à 4542 milles de la ligne d’arrivée.
Les Sables-d’Olonne ont dignement célébré les arrivées de Charlie Dalin et Yoann Richomme et se préparent désormais à accueillir l’enfant du pays, Sébastien Simon, à bord de Groupe Dubreuil. Après une course exceptionnelle, il devrait décrocher une magnifique 3ᵉ place sur le podium.
Pendant ce temps, la course continue, avec un duel intense pour la 4ᵉ place. Jérémie Beyou, à bord de Charal, semble avoir pris un léger avantage sur Sam Goodchild, qui reste un adversaire coriace et ne lâche rien. Paul Meilhat (Biotherm), de son côté, a été contraint de ralentir en raison d’une avarie sur le hook de son J2. Derrière eux, Nicolas Lunven (Holcim-PRB) tente de combler l’écart, mais il accuse un retard de 200 milles sur Charal. Un autre duel captivant se joue pour la 11ᵉ place entre Clarisse Crémer et Benjamin Dutreux. Clarisse espère améliorer sa précédente performance (12ᵉ place), tandis que Benjamin, redoutable compétiteur, ne compte rien céder.
Une grosse dépression barre la route de ce groupe et il va lui falloir la contourner ou temporiser. Ce qui devrait rebattre les cartes.
Romain Attanasio, quant à lui, a réalisé une belle opération ces derniers jours grâce à une judicieuse option à l’ouest, lui permettant de grimper à la 14ᵉ place. Le grand perdant de cette phase est Jean Le Cam, dont l’option à l’est n’a pas porté ses fruits lors du passage du front froid à Cabo Frio mais c’est surtout une avarie Dans la soirée de mardi dernier, il a fait face à la casse de son étai de J2 (câble qui sécurise le mât). Après 24 heures de réparations, le navigateur a désormais repris sa course avec un bateau sécurisé bien qu’il déplore une importante déchirure sur son FR0 (petit gennaker).
Enfin, une bonne nouvelle pour Violette : elle a réussi à réparer le problème en haut de son mât. Avec courage, elle est montée et a effectué les réparations nécessaires.
LUCKY, Sail No: USA2872, Class: IRC Super Zero, LOA: 27, Design: 27m Canting Keel, Skipper: Bryon Ehrhart, Person in charge: Stuart Wilson, Country: USA
Les inscriptions à la Rolex Fastnet Race ont débuté mercredi matin à 10 heures et il a suffi de quelques minutes seulement pour terminer les inscriptions à la course. L’événement phare du Royal Ocean Racing Club, qui célèbre cette année son centenaire, a prouvé qu’il était de loin la plus grande course au large au monde.
Dès l’ouverture des vannes, le portail d’inscription du RORC, SailRaceHQ, était déjà en pleine effervescence. Après avoir supprimé les doublons à 11 heures, 435 inscriptions ont été reçues. Comme l’a fait remarquer le directeur de course Steve Cole : « 217 voiliers se sont inscrits dans la première minute, contre 178 la dernière fois. 420 voiliers se sont inscrits dans les cinq premières minutes, alors qu’il avait fallu deux heures la dernière fois ».
Le premier voilier à s’inscrire a été le Pogo 12.50 Cléobulle du Français Oscar Lenoel, dans les cinq secondes qui ont suivi l’ouverture des inscriptions. Le plus long bateau inscrit à ce jour est le Maxi Banque Populaire XI, trimaran Ultim de 32 m skippé par Armel le Cleac’h, récent vainqueur du Finistère Atlantique entre Concarneau et Antibes. Les plus petits, qui atteignent la limite de taille minimale de la course, sont les 30 pieds tels que le First 30 Le Pti.Pere, le Sun Fast 30s Gaia de Sverre Reinke et Tok Sailing du Turc Onur Tok.
La flotte de l’Admiral’s Cup étant assurée de participer à la Rolex Fastnet Race, ces bateaux doivent encore être ajoutés à la liste, ce qui augmente encore la taille de la flotte. Elle devrait inclure le champion en titre de la Rolex Fastnet Race, le Botin 52 Caro de Max Klink, qui fait partie de l’équipe représentant le Royal New Zealand Yacht Squadron. La flotte de l’Admiral’s Cup comprendra également Niklas Zennström, vainqueur du classement général en 2009 et 2011, qui tentera de réaliser un triplé avec son CF520 Rán 8. Alexis Loison, vainqueur en 2013, champion en titre et détenteur du record de victoires en IRC Two-Handed, est déjà inscrit à bord de Léon, un tout nouveau JPK 1050 du chantier lorientais de Jean-Pierre Kelbert. Géry Trentesaux, vainqueur en 2015 avec son Sydney GTS43 Long Courrier, et Didier Gaudoux, vainqueur en 2017, sur son MN 35 2.30 Lann Ael 3, sont également engagés.
Si les conditions de la course sont bonnes, le vainqueur de la Fastnet Challenge Cup, qui récompense le meilleur voilier en IRC, pourrait être l’un des plus optimisés de la flotte de l’Admiral’s Cup. Le bureau des courses du RORC prévoit la participation de 16 équipes de deux bateaux. Lire le dernier numéro de Course au Large pour la liste des inscrits.
Dans le monde de la course au large, tous les regards sont actuellement tournés vers l’arrivée du Vendée Globe aux Sables d’Olonne, où Charlie Dalin et son IMOCA MACIF volant ont non seulement remporté, mais démoli le record de la course autour du monde en solitaire et sans escale. Dalin a été suivi par Yoann Richomme sur Paprec Arkéa – le même résultat que lors de la Rolex Fastnet Race 2023, lorsqu’ils avaient terminé à seulement quatre minutes d’écart. MACIF a été le monocoque le plus rapide de la flotte, terminant même avec 15 minutes d’avance sur le monocoque IRC le plus rapide, Lucky (88 pieds) de Bryon Ehrhart. Comme les IMOCA et les autres classes non IRC subissent moins de pression pour s’engager tôt, Dalin a confirmé son intention d’être sur la ligne de départ de la Rolex Fastnet Race 2025. Plusieurs autres skippers du Vendée Globe sont déjà engagés, dont Jérémie Beyou avec Charal et Justine Mettraux sur TeamWork-Team SNEF.
A l’heure actuelle, la bataille pour la ligne d’honneur des monocoques semble être une lutte à trois entre les 100 pieds, Black Jack 100, SHK Scallywag et Leopard 3. Aux mains du propriétaire original Mike Slade, ICAP Leopard 3 a été premier en 2007 et 2009, tandis que SHK Scallywag a concouru en 2019 mais a été battu par Rambler 88 de George David. Black Jack 100 et Esimit Europa II d’Igor Simcic ont remporté les honneurs de la ligne en 2013.
Pour le nouveau propriétaire néerlandais de Black Jack 100, Ramon Vos, et son skipper français Tristan le Brun, il s’agira de leur première Rolex Fastnet Race, même si le reste de l’équipage y est très habitué. « Le Fastnet est l’un des rêves du propriétaire et de moi-même », déclare Tristan le Brun. « Nous sommes impatients d’y participer et de faire notre première tentative lors de l’édition du centenaire. Nous aurons une grande concurrence car Scallywag arrive et il peut être compétitif avec nous dans certaines conditions. Nous devrons nous surpasser comme nous l’avons fait lors de la Rolex Middle Sea Race, même si Scallywag a gagné à l’époque.
Les premiers inscrits proviennent de 19 pays, le plus éloigné étant l’Australie, tandis que le J/112 GP Jenis de Peter Lezhnin vient du Kazakhstan.
La flotte de l’IRC sera divisée en classes, puis en sous-catégories. Mais il y a aussi une compétition informelle entre bateaux du même type : 13 First 40, 14 Sun Fast 3600, 12 J/109, 15 JPK 10.30, 14 JPK 10.10, 13 Sun Fast 3300, 9 J/99 sont déjà inscrits, tandis que les plus grands sont actuellement les 18 Sun Fast 3200 en compétition.
« Après le succès de la 50e édition de la Rolex Fastnet Race en 2023, je suis ravi que nous soyons en bonne voie pour établir un nouveau record pour la course de cette année. Sept bateaux ont pris le départ de la première course en 1925. Il est incroyable que 100 ans plus tard, la même course attire des trimarans volants de 100 pieds, des monocoques ultramodernes de notre flotte IRC, des croiseurs passionnés et des parents à bord de leurs bateaux de croisière familiaux », a commenté Steve Cole, directeur de la course.
Le départ sera donné le samedi 26 juillet 2025 depuis Cowes, en Angleterre. Plus de 400 bateaux, rassemblant environ 4 000 équipiers amateurs et professionnels, prendront la mer pour un parcours de 695 milles passant par le célèbre Fastnet Rock au sud de l’Irlande, pour venir franchir la ligne d’arrivée dans le port Normand de Cherbourg-en-Cotentin. Avant le coup de canon, les concurrents sont invités à rejoindre le port de Cherbourg-en-Cotentin (France) pour finaliser leur inscription et rencontrer le public normand. Une présentation des équipages et un spectacle auront lieu au village de la course de Cherbourg-en-Cotentin, le 24 juillet 2025. La flotte va ensuite quitter Port Chantereyne pour rejoindre Cowes juste avant le grand départ.
Cette édition anniversaire sera marquée par une programmation festive à Cherbourg-en-Cotentin, avec de nombreuses animations et des concerts gratuits pour le grand public. Le village de la course, ouvert du 24 juillet au 1 août.
Le programme 15 janvier : Ouverture des inscriptions 22 juillet : Ouverture du bureau de course à Cherbourg : Accueil des concurrents pour le pré-départ 24 juillet : Ouverture du village 25 juillet : Parade de sortie 26 juillet à 12h00 (HF) : Départ de la Rolex Fastnet Race 27 juillet : Première arrivées 28 juillet : Remises de prix ULTIM 29 juillet : Remises de prix IMOCA & OCEAN FIFTY 1er août : Remises des prix des Class40 & IRC – Soirée de clôture
Yoann Richomme (Paprec Arkéa) s’est livré sur sa course au cours de la conférence de presse qui a suivi son arrivée.
“Je suis hyper heureux de la copie rendue. Charlie était quasiment imbattable. Ça fait quinze ans qu’on se bat, en ce moment, il a été super fort. Ce qui me motive, c’est la passion de la régate, des bateaux et tout ce qui tourne autour avec la construction du bateau. Je voulais rendre une belle copie. Terminer deuxième est au-delà de mes objectifs. J’aurai été heureux même troisième. J’ai à peine bricoler sur le bateau. C’était un bateau génial. Cela a été un rythme de dingue.
Je me suis senti en maîtrise de A à Z sur ce Vendée Globe. Je n’ai pas eu l’impression de révolutionner ce que je connaissais sur moi, ce qui m’a le plus étonner c’est presque d’apprécier la longueur. J’ai quand même pris du plaisir à bord même en solitaire ce qui n’est pas trop mon truc. C’est quand même une course intéressante parce que c’est assez rythmé, il y a des différents passages qui changent d’océan, ça donne un rythme assez agréable. Ce qui m’a surpris c’est le nombre de changement au classement qu’on a fait. J’étais tellement prêt pour ce Vendée Globe que j’avais étudié à fond, que je n’ai pas l’impression d’avoir découvert trop de choses. J’ai le sentiment d’avoir été à l’entraînement tous les jours avec la même intensité. Une intensité de dingue. Dans notre groupe de devant on a eu des conditions météos incroyable avec une seule tempête et maximum 40 nds. On a été chanceux par rapport au groupe de poursuivant.
J’ai appelé Charlie hier juste avant qu’il n’arrive. Je lui ai dit qu’il méritait amplement sa victoire. C’est une revanche sur le passé, même si le passé a des règles et que c’était justifié. Il avait quand même remporté sur l’eau le dernier Vendée. Je savais qu’en étant premier au cap Horn, je n’avais que 10 % de chance de l’emporter. Ça ne s’est peut-être pas joué à grand-chose mais je suis content pour lui.
Si beaucoup nous voyais bord à bord, en réalité, j’étais loin. Je ne voyais pas comment je pouvais le battre. La route était toute droite et Charlie allait à Mach 12. Le duel a plutôt eu lieu dans la remontée de l’Atlantique sud et il s’est joué sur des détails. C’était un duel que je redoutais car je savais qu’il avait la machine pour remonter l’Atlantique et davantage que moi. Je n’étais même pas déçu quand il m’a passé. J’étais fataliste. Je m’y attendais.
Si on avait eu un sud plus dur, j’avais un bateau pour aller plus vite que Charlie et Seb. Il me double quand on attaque le front froid au large du Brésil. Je suis un peu cramé à ce moment-là et il a le meilleur bateau dans ces conditions. Il faut résumer le Vendée Globe à la descente de l’Atlantique, parce qu’en fait, on est déjà loin devant Seb, Charlie, moi, et Thomas, qui normalement est dans ce groupe-là, et qui décroche à un moment. Dans mon analyse, en tout cas. C’est plus l’enchaînement rapide de l’Atlantique sud qui casse le groupe. Quand tu descends, tu as 50, 60 milles d’écart et au fur et à mesure que le front avance, les autres décrochent un par un. Face à Charlie, j’ai navigué sans pression. Le fait d’être proche de Charlie Dalin, j’arrive à savoir ce qu’il va faire. On se connait. Je sais quelle trajectoire il va prendre. Et je pense qu’il est un peu pareil, en fait. Il ne fallait pas se faire influencer par la route de l’autre.
Cette course a été aussi un voyage personnel proche d’îles que je ne connaissais pas, l’île d’Auckland, le cap Horn a été magnifique. Les envies désormais c’est de prendre le temps de réfléchir. Aujourd’hui je ne connais pas la suite exactement. On n’a juste mis des jalons avec l’équipe s’il fallait se lancer dans un autre projet. En mai, on retourne à l’eau pour enchainer sur d’autre courses.”
Yoann Richomme a bouclé son premier Vendée Globe à une belle 2e place dans un temps record avec un plan signé Antoine Koch/Finot Conq revenu quasiment dans le même état. Profitant avec Charlie Dalin d’une météo parfaite, il bat largement le record d’Armel le Cleac’h de plus de 9 jours. Une course superbement réussie qui le rend fier pour lui et son équipe montée il y a tout juste 3 ans.
Le plus attendu des bizuths a été à la hauteur. Lui qui a débarqué en IMOCA il y a deux ans et qui n’avait jamais navigué dans les mers du Sud s’est affirmé comme un acteur majeur de la course, revenant sur Charlie Dalin dans les mers du Sud et parvenant à bousculer le leader jusqu’à la fin. En tête au cap Horn, à la lutte avec le vainqueur jusqu’au bout, il réalise la 2e meilleure performance de l’histoire du Vendée Globe. Retour sur une course qui a confirmé tout son talent et qui lui donnera sûrement envie de revenir dans quatre ans.
Même s’il était programmé pour performer, même s’il avait tout anticipé, tout prévu, tout planifié, il a fallu un temps d’adaptation. Parce que même si on a remporté deux Solitaire du Figaro, deux Route du Rhum par le passé et deux transatlantiques en moins d’un an (Retour à la Base, The Transat CIC), il est impossible de rester insensible à ce que procure un départ de Vendée Globe. Yoann l’a vécu à fond, emporté comme tous par la vague d’émotions. « Quand tu vois le public tout au long du chenal, tu réalises le caractère exceptionnel de ce qu’on est en train de réaliser », confiait-il alors.
Le record et la découverte des mers du Sud Ensuite, il a fallu se plonger dans la course et vite enlever ces maudites algues prises dans sa quille qui lui ont causé une petite frayeur après le départ. Yoann intègre le ‘top 10’ dès la 2e nuit puis prend les commandes de la course le 13 novembre durant une journée, à la latitude du Maroc. C’est déjà l’heure d’allonger la foulée et dans cette bataille de pur-sang, le skipper de PAPREC ARKÉA ne manque pas d’arguments. Le 20 novembre, il signe le record de vitesse des 24 heures (551,84 milles) en course et en solitaire, battant celui réalisé par Nicolas Lunven (Holcim-PRB) quelques jours auparavant et en sera le détenteur une semaine (avant que Sébastien Simon ne l’empoche).
Tout au long de la descente de l’Atlantique, Yoann reste au contact des favoris, jamais très loin de Charlie Dalin. Il fait partie des premiers à bénéficier de la dépression qui propulse toute la tête de la flotte des côtes brésiliennes jusqu’au cap de Bonne-Espérance. La suite, ce sont les mers du Sud, celles qui font et défont tant de légendes au Vendée Globe. Ça se confirme début décembre alors qu’une importante dépression se creuse sur le chemin des Kerguelen. 60 nœuds de vent et des creux de 8 mètres sont attendus. Charlie fonce plein Est, Yoann est obligé de se positionner au Nord-Est. « Ça me permet d’avoir une échappatoire en cas de problème, sans être coincé par la ZEA », confie-t-il alors. Le marin parvient à résister aux conditions dantesques mais dans le même temps il voit le duo Dalin-Simon creuser l’écart.
La « remontada » et le duel Sauf que chez Yoann, hors de question de tomber dans la fatalité. Quand ses concurrents directs peinent à allonger la foulée après le passage de la dépression, lui appuie sur l’accélérateur. Avec méthode et une sacrée décharge d’énergie, il s’emploie à distancer ses camarades de jeu du moment mais surtout à revenir sur les hommes de tête. Un engagement de chaque instant qui paie : il réalise une incroyable « remontada » de plus de 500 milles en une poignée de jours. Après avoir passé la Tasmanie, Yoann dépasse Sébastien (14 décembre) puis Charlie (17 décembre) alors que ce dernier était premier depuis 15 jours !
La suite est un combat de haute volée, une lutte acharnée entre fin régatiers où les fichiers météo sont disséqués et les réglages affinés avec la plus extrême des précisions. Sébastien Simon, qui doit composer avec un foil en moins, laisse, impuissant, Yoann et Charlie s’échapper à la fin du Pacifique. À cet instant, c’est le bizuth qui mène légèrement les débats : Yoann s’offre même le luxe, pour 9 minutes et 30 secondes, de passer le cap Horn en leader et, au passage, de s’octroyer le record entre le cap Leeuwin et le cap Horn (13 jours, 9 heures et 13 minutes). Et la bataille reprend de plus belle. Pendant sept jours encore, Yoann reste en tête. Mais Charlie n’est jamais loin. Le 31 décembre, le skipper de MACIF Santé Prévoyance reprend les commandes au large du Brésil.
Sur les pas de Charlie Même en étant côte-à-côte, même en optimisant tout ce qui peut l’être, même en étant légèrement plus rapide au portant, Yoann ne parvient pas à reprendre la première place. Il le reconnaît à demi-mot mardi dernier : « j’ai l’impression que Charlie sera un peu plus fort, moi je tente surtout de garder le rythme ». Vendredi, ça se complique encore un peu. Lui qui n’avait connu aucune avarie majeure voit son J0, une de ses voiles d’avant, tomber à l’eau. Il s’emploie à la remettre à bord, y parvient mais récupère une voile déchirée et totalement inutilisable. Le J0 est précieux, surtout pour les petits airs comme ceux qui attendent les skippers de la pointe bretonne jusqu’à l’arrivée.
Mais ce n’est pas là que se jouera la victoire. Charlie est toujours aussi constant, il ne tremble pas et conserve un écart suffisant pour s’imposer avec sérénité. Yoann poursuit, ne lâche rien et se fait, dans l’intimité de son cockpit, à l’idée que la victoire lui a échappé. Dès sa première prise de parole, le vainqueur le félicite à sa façon : « C’est grâce à Yoann si j’ai pu faire le tour du monde en si peu de temps. Ça m’a forcé à renvoyer de la toile, à être sur les réglages, à tout donner… Avec Yoann, ça a été un match incroyable ». Le skipper de PAPREC ARKÉA termine donc 2e de son premier Vendée Globe et c’est un premier pas qui veut dire beaucoup : lors de la dernière édition, un bizuth comme lui avait terminé 2e avant de remettre ça quatre ans plus tard. Il s’appelle Charlie Dalin.
En franchissant la ligne d’arrivée ce mardi 14 janvier 2025 à 08h 24 mn 49 sec (heure française) en 64 jours, 19 heures, 22 minutes et 49 secondes, Charlie Dalin, skipper de MACIF Santé Prévoyance, établit un nouveau record. Une arrivée magnifique à l’aube sous une pleine lune avec le soleil qui se levait sur les Sables d’Olonne et des températures négatives.
Premier sur la ligne et deuxième au classement de la dernière édition, Charlie s’est présenté à ce Vendée Globe avec un nouveau bateau, une sacrée motivation et un nouvel état d’esprit. En mer, le Normand a semblé davantage profiter de l’aventure, tout en gardant ses qualités hors-pair de fin régatier et tacticien. Sa constance et sa maîtrise lui ont permis, patiemment, de bâtir l’une des plus belles victoires du Vendée Globe. Retour sur une incroyable performance.
” Je n’ai jamais vécu une telle émotion, jamais vécu ça de toute ma vie. C’est la plus belle ligne d’arrivée de ma carrière avec cette lumière du jour qui a percé. Ce Vendée Globe 2024, j’en ai rêvé depuis le lendemain de l’édition 2021. Pendant quatre ans, on s’est battu avec l’équipe, on a travaillé dur pour penser et mettre au point ce super bateau. Tout le monde s’est donné à fond pour avoir un bateau aussi parfait. Tous les membres de mon équipe sont des champions du monde, j’ai un bijou entre les mains. Je suis très heureux du résultat. Une victoire au Vendée Globe, c’est unique ! C’était une course tellement intense ! La descente dans l’Atlantique Sud a été folle, les mers du Sud en 23 jours, la remontée de l’Atlantique a été incroyable… J’ai l’impression que je suis parti il y a 48 heures ! Avec Yoann, ça a été un match incroyable. Bravo à lui, c’était comme s’il faisait son 3e et son 4e Vendée Globe. C’est grâce à Yoann si j’ai pu faire le tour du monde en si peu de temps. Ça m’a forcé à renvoyer de la toile, des ris, à être sur les réglages, à tout donner. Je suis heureux aussi de partager avec Michel Desjoyeaux le fait d’être le seul à avoir franchi deux fois la ligne d’arrivée du Vendée Globe en tête. Mais en matière de qualité, j’ai vraiment rendu une meilleure copie. Je suis content de mes trajectoires, de mes choix, c’est un super bilan… Je suis l’homme le plus heureux du monde. »
Il avait donné le ton dès les premières heures de course. Déjà en étant comme toujours à l’affût de tout, s’affairant dès le départ à trouver les meilleurs réglages et la meilleure configuration de voile malgré les petits airs aux alentours des Sables d’Olonne. Mais ça, c’est du Dalin classique. Ce qui a changé en revanche, c’est la façon de le dire et de le vivre surtout.
Dans sa première vidéo, il arbore un large sourire. Le Normand y évoque « une bonne bouffée de foule au moment du départ », « une belle énergie », « une journée de dingue ». Surtout, Charlie ne boude pas son plaisir. Son sourire relève ses pommettes, son regard est malicieux, il contemple l’océan avec gourmandise et convoitise. « Ça fait trois ans que j’attends ce moment », lâche-t-il. Et c’est de cette façon qu’il vivra ce tour du monde, en se prenant une fois pour un commandant de bord, en souriant souvent, en profitant toujours.
Encore premier à Bonne Espérance Plus affable, désireux d’en profiter davantage, Charlie Dalin reste néanmoins un skipper hors pair. Favori sur le papier, le quarantenaire ne tarde pas longtemps à faire honneur à son rang. Au lendemain du départ, il occupe déjà la place de leader. Une semaine plus tard, il pointe à 210 milles du premier, Jean Le Cam : ce sera l’écart le plus grand qui le sépare de la première place tout au long de la course.
À l’approche de l’équateur, son option très Ouest finit par être récompensée. Lors du passage il s’amuse à rappeler qu’en 2020, il n’avait pas fait d’offrande à Neptune « J’aurais dû ! ». Cette fois-ci, le Normand respecte à la lettre la tradition en offrant une gorgée de Calvados à son bateau, à la mer et au marin. Charlie est alors deuxième derrière Thomas Ruyant (VULNERABLE) puis accélère dans l’Atlantique Sud. Il est le premier à bénéficier d’une forte dépression qui s’est formée au large du Brésil et qui a propulsé tout le wagon de tête jusqu’au cap de Bonne Espérance. Là, il améliore le record équateur – Bonne Espérance de 21 heures (7 jours, 18 heures, 39 minutes).Charlie était déjà en tête de ce cap il y a quatre ans et il sait, comme tous les autres, l’importance d’aborder en tête les mers du Sud, si harassantes et imprévisibles. Et ça s’est vérifié cet hiver, surtout quand s’est creusée une forte dépression dans l’océan Indien. S’est posée avec acuité la question de poursuivre à l’Est malgré la virulence du phénomène. Certains pouvaient la suivre, d’autres n’en avaient pas l’opportunité. Charlie lui, a décidé de foncer. Y aller, coûte que coûte, accepter des conditions très fortes, une poignée de jours à serrer les dents, à veiller à tout, à tenir bon. Dans son sillage, seul Sébastien Simon (Groupe Dubreuil) tient la cadence. En 72 heures, tous les autres rivaux sont relégués à plus de 600 milles.
Un trio puis un duo, rappel des batailles en Figaro Les jours qui suivent, le long de la ZEA, Charlie continue patiemment sa progression en tête. Derrière, Sébastien Simon est toujours là malgré la casse de son foil tribord. Ils sont rejoints par un troisième skipper, Yoann Richomme (PAPREC ARKÉA) entre la Tasmanie et la Nouvelle-Zélande. Le 17 décembre, pour la première fois depuis 15 jours, Charlie cède sa place de leader à Yoann puis à Sébastien. Le trio se rend coup sur coup jusqu’au point Némo (le 20 décembre) avant que Sébastien ne cède du terrain et que débute le duel Dalin-Richomme.
Les deux ne lâchent rien et retrouvent le goût de leurs batailles en Figaro, au cœur du Pacifique et de la plus prestigieuse des courses autour du monde. Pendant ce temps, Charlie tient, sans jamais perdre ses nerfs comme s’il savait que les opportunités allaient à nouveau se présenter. Il a fallu prendre son mal en patience, accepter de ne pas être en tête au cap Horn, dépasser avec seulement 9 minutes et 30 secondes de retard sur Yoann Richomme.
Charlie, Dalin malin La suite, c’est la remontée périlleuse de l’Atlantique Sud. Au large du Brésil, le 31 décembre, Charlie repasse devant Yoann. C’est une histoire de petit décalage comme si tout ne pouvait se jouer que sur des détails. Dans cette longue remontée des côtes brésiliennes, l’écart a parfois été de moins de 30 milles entre les deux hommes. Yoann se rapproche, flirte avec la première place mais ne l’occupera plus. Même quand le skipper PAPREC ARKEA est légèrement plus rapide dans les alizés de l’Atlantique Nord, Charlie tient bon et maintient l’écart. Il y a ensuite tout ce que Charlie connaît par cœur : le cap Finisterre, la pointe bretonne, ces derniers bords à tricoter jusqu’aux Sables d’Olonne.
Charlie se préserve jusqu’au bout et veille à tout. Lundi matin, dans un dernier message vocal, c’est un homme en mission qui nous confie ses dernières impressions : « je suis concentré, j’essaie de bien manger, bien me reposer, bien régler le bateau, faire attention aux conditions instables pour avancer à une vitesse acceptable. Je suis encore dans ma course, complètement dans ma course » Depuis ce mardi matin, il peut enfin profiter, lâcher les commandes de son bateau et savourer : il vient d’atteindre l’objectif d’une vie, la juste récompense pour un champion si accompli.
Charlie Dalin a été si rapide sur ce Vendée Globe qu’il a pris un peu au dépourvu les organisateurs, contraints de s’activer pour tout préparer en urgence. Le village de course devrait rouvrir, le temps que les marchands s’installent et que les animations soient mises en place. Avec une météo glaciale mais instable, les dernières prévisions d’heure d’arrivée (ETA) restent encore assez larges. Charlie Dalin est attendu entre 5h30 et 9h30 ce mardi matin, tandis que Yoann Richomme pourrait franchir la ligne en fin d’après-midi.
Si Charlie Dalin parvient à couper la ligne avant 6h10, il pourrait effectuer sa remontée du chenal dès le matin. Dans le cas contraire, celle-ci se ferait en début d’après-midi, aux alentours de 14h.
En attendant, un avion a survolé Charlie Dalin au large de Penmarc’h, offrant les toutes premières images de ce final mémorable.
C’est un exploit magistral que Charlie Dalin, à bord de Macif, est sur le point de réaliser. Ce lundi matin, il se trouve à 200 milles de l’arrivée aux Sables-d’Olonne. Il devrait achever son deuxième Vendée Globe en franchissant de nouveau la ligne d’arrivée en premier, et dans un temps record de 65 jours, ce 14 janvier 2025, entre 5 heures et 11 heures. Yoann Richomme, deuxième sur Paprec Arkéa, est à 192 milles derrière et devrait arriver quelques heures plus tard, entre 10 heures et 17 heures. Sébastien Simon sur Groupe Dubreuil, quant à lui, est attendu entre le 16 et le 17 janvier 2025.
Jean Le Cam a réalisé hier un temps record de 65 jours, le même que Charlie Dalin s’apprête à établir pour boucler son Vendée Globe, pulvérisant ainsi le précédent record d’Armel Le Cléac’h de 8 jours. Le vétéran n’en revenait pas : « Avec ce temps-là, on en a pour 20 ans ! » Un véritable sacre attend Charlie ce mardi matin aux Sables-d’Olonne, où il sera chaleureusement acclamé lors de sa remontée du chenal. Ce sera également un moment fort pour Yoann Richomme, qui termine deuxième pour son premier Vendée Globe. Les applaudissements promettent d’être tout aussi nourris pour le Sablais Sébastien Simon, qui monte sur le podium après une magnifique course, malgré un foil endommagé.
Derrière eux, la bataille pour la 4ᵉ place fait rage, impliquant entre trois et sept bateaux dans une lutte acharnée. Jérémie Beyou, à bord de Charal, se bat sans relâche contre Sam Goodchild, tandis que Paul Meilhat compte bien se mêler à ce duel. Thomas Ruyant, de son côté, espère retrouver son plein potentiel grâce à l’installation d’une nouvelle voile d’avant.
La course pour la 10ᵉ et 11ᵉ place est également disputée, avec Clarisse Crémer, Sam Davies, et Benjamin Dutreux dans un duel serré. Ce matin, Clarisse a repris l’avantage grâce à une belle option à l’ouest, malgré des conditions orageuses.
Enfin, dans le groupe de Jean Le Cam, les concurrents se regroupent à nouveau à l’approche de Cabo Frio. Si Jean parvient à franchir ce cap en tête, il pourrait de nouveau creuser l’écart.
Il y a du suspense à tous les niveaux de la course !