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Vendée Globe. Pas de chenal pour Benjamin Dutreux qui va à la Rochelle mettre son bateau à l’abri !

En raison des conditions météorologiques défavorables* prévues ce dimanche et lundi, avec un vent de Sud fort et une puissante houle, rendant impraticable le chenal des Sables d’Olonne, le skipper de GUYOT environnement – Water Family et son équipe technique, en concertation avec l’organisation, ont pris la décision de se diriger vers La Rochelle après avoir coupé la ligne d’arrivée du Vendée Globe. Les conditions de mer, moins défavorables à La Rochelle, permettront à l’équipe et au bateau de se mettre à l’abri pour les prochaines 24 heures.

Benjamin remontera le chenal des Sables d’Olonne à bord de son IMOCA dès que les conditions le permettront, afin de célébrer avec le public vendéen ! D’autres informations seront communiquées prochainement.

*La violente « cartouche » qui porte désormais le nom d’Hermina, baptême lui donnant officiellement le statut de tempête, frappe actuellement la côte atlantique française, avec des rafales à plus de 130 km/h et des vagues de 10 mètres.

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Vendée Globe. Porte tempête activée pour Benjamin Dutreux et Clarisse Crémer, village fermé

La tempête Herminia, qui commence à balayer l’ouest du littoral français, représente une ultime épreuve que certains concurrents du Vendée Globe auraient préféré éviter. Benjamin Dutreux (Guyot Environnement) est attendu cet après-midi aux Sables-d’Olonne, où il devrait pouvoir entrer dans le chenal.

Pour Clarisse Crémer, en revanche, l’arrivée risque d’être plus compliquée. Elle pourrait franchir la ligne d’arrivée avec la porte tempête activée, mise en place par la direction de course. Il s’agit d’une porte obligatoire qui se transforme en ligne d’arrivée en cas de fort coup de vent. Plus grande et située davantage au large des Sables-d’Olonne (Vendée), à exactement quatre milles de la ligne d’arrivée habituelle, elle garantit davantage de sécurité et permet aux skippers de terminer leur course en réduisant les risques de mauvaises surprises. Il est également possible qu’elle soit contrainte de se dérouter vers le port de La Rochelle pour s’abriter, en attendant des conditions plus clémentes pour remonter le chenal.

Sam Davies et Boris Herrmann, quant à eux, ont décidé de temporiser près des Açores dès hier et commencent à refaire route vers les Sables-d’Olonne. Les prochaines heures s’annoncent difficiles, avec des creux de 9 à 10 mètres attendus.

Sam Davies

Rarement l’expression « prendre son mal en patience » n’aura été aussi bien illustrée que par cette fin de Vendée Globe pour « Sam » qui, forcément, en a un peu gros sur la patate ! Vingt-cinq minutes de message vocal cette nuit pour nous dire combien elle a « hâte de nous voir » – et nous donc, madame Davies ! – , encore un nouveau record battu, même si on aurait préféré meilleur contexte pour celui-ci :

C’est pas facile moralement de faire ce que je suis en train de faire. Je regarde les bateaux qui arrivent, c’est très dur… Ça a été très long de prendre cette décision, mais je n’ai pas de regrets, quand je regarde la météo, c’est comme dans les prévisions, donc ce n’est pas comme si ça s’était calmé et que j’aurais pu en fait passer. Ça me rassure sur le fait que j’ai fait le bon choix, il n’y avait pas d’autres moyens pour moi, ça aurait été trop dangereux… C’était dans un sens un soulagement, mais c’était une énorme déception en même temps.

« mardi soir, ça pourrait passer, ça va être sport ! »
La raison parle, mais dans le cœur, ce n’est forcément pas aussi simple. « J’ai du mal à me reposer parce que je cherche toujours le moyen d’y arriver, je n’arrête pas de me poser des questions, c’est stressant… », nous explique la skipper d’Initiatives-Cœur, si perturbée d’être au ralenti après deux mois et demi pied au plancher. « Ça fait hyper bizarre de pouvoir poser un truc et que ça ne tombe pas, de me déplacer sur le bateau sans risquer de me faire mal… Je vais sûrement repartir dans des conditions difficiles, donc je vais avoir besoin de force, je fais de mon mieux pour récupérer physiquement et être capable d’affronter la tempête, et moralement j’essaie de pas trop réfléchir, et j’ai plein de messages qui font du bien ». Car tout le problème désormais est bien là : savoir quand Eole va enfin se détendre pour laisser passer l’infortunée ? Mardi il y a des vagues de 10 mètres dans le golfe de Gascogne, c’est pas possible d’y aller. Mais mardi soir, ça pourrait passer, ça va être sport, mais au cap Finisterre je devrais passer juste quand ça se calme, avec 5-6 mètres de vagues. Ca, c’est la théorie. Ca dépendra de la trajectoire de cette dépression. Donc je ne suis pas à pleine vitesse mais j’approche sur la route pour continuer de surveiller les conditions météo. Si cette fenêtre ne passe pas, c’est vraiment compliqué parce que même les autres bateaux derrière risquent de nous doubler en contournant les Açores…

Un scénario pour lequel Boris Herrmann (Malizia – Seaexplorer, 12e) se prépare aussi, lui qui a vu sa fin de Vendée Globe déjà bien troublée par son avarie de foil, mais reste aussi positif que vindicatif : “J’ai tout ce qu’il faut pour attaquer la dernière épreuve. Il y aura beaucoup de mer et beaucoup de vent, alors on peut se dire pourquoi ne pas attendre 36 heures de plus ? Mais je me méfie si j’attends trop, me retrouver au près, la route est encore longue, s’arrêter là franchement, les fichiers peuvent encore changer et me retrouver avec plus de vent, je n’ai pas trop envie d’attendre. Sam fait la même chose et progresse lentement vers le Nord, on va faire ça ensemble.”

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Vendée Globe. Charles Dorange : “Je suis super fier de Violette!”

Charles Dorange, 26 ans, est le grand frère de Violette, 23 ans, la benjamine de ce Vendée Globe sur l’IMOCA Devenir, qui fait une course remarquée et remarquable. Il nous livre ses impressions sur le parcours de Violette, actuellement 27ᵉ dans ce Vendée Globe.

Que ressens-tu quand tu vois ta sœur Violette participer à ce Vendée Globe ?

J’étais très ému lors du départ aux Sables, forcément. Je la suis depuis qu’elle est en voile légère, et toute l’avancée de son projet Vendée Globe. C’était un peu aussi, au départ, un projet familial avec mon papa, qui était très impliqué. Et puis il y a aussi ma copine Sarah Claudel, qui manage le projet aujourd’hui. J’étais là pour le départ aux Sables, comme pour tous ses départs et arrivées depuis qu’elle a son bateau. Il y a eu des grandes étapes franchies avant de prendre le départ. Quand elle a récupéré le bateau, c’était déjà une première grande étape. Ensuite, il y a eu la qualification. Ce n’était vraiment pas gagné, mais Violette a réussi, et on était tous soulagés. Et puis là, maintenant, sur le Vendée Globe, c’est dans la continuité de ce qu’elle fait. Je suis super fier de son parcours. Je la soutiens énormément.

Tu appréhendais qu’elle parte autour du monde ?

Je n’ai pas eu d’appréhension. C’était vraiment de la fierté. J’étais ému parce que ça y est, elle en est là. Il y a 5 ans, c’était vraiment juste un rêve lointain. Jusqu’au départ, en fait, c’est vraiment aux Sables que j’ai réalisé qu’elle prenait le départ du Vendée Globe, qu’elle allait partir en mer. Pour elle, c’était tout nouveau, et partir aussi longtemps… Elle a très peu d’expérience par rapport aux autres grands skippers sur ce type de bateau. Après, elle fait de la course au large depuis maintenant assez longtemps. Elle doit être à 7 ou 8 transatlantiques, mais partir aussi loin toute seule, c’était un sacré challenge.

On imagine que tu la suis tous les jours sur la cartographie. Tu échanges beaucoup avec elle ?

Je l’ai de temps en temps au téléphone, mais elle n’échange pas trop avec nous. Elle est plutôt dans sa course. Elle ne m’a pas beaucoup appelé. Je l’ai entendue un petit peu au téléphone quand elle a appelé mon papa ou l’équipe technique.

Elle navigue bien…

Violette a commencé par la voile légère, en 420 et en optimist. Elle a ce côté régatière qui est top. On a fait pas mal de championnats du monde ensemble en Nouvelle-Zélande, etc. C’est une vraie battante sur un petit bateau type 420. Elle était monstrueuse. Et du coup, en course au large, c’est un challenge un peu plus global : celui de réussir à gérer un projet dans sa globalité. Le côté sportif n’était pas évident à monter, mais je pense que dans les années à venir, elle va progresser énormément, et peut-être que ça va finir par payer sur un classement général.
Elle est mue aussi par l’aventure, comme lorsqu’elle avait fait la traversée de la Manche en optimist. Mais je la vois vraiment comme une grande régatière. Jean Le Cam l’a énormément aidée sur toute sa préparation en amont de la course. Elle prend des trajectoires simples et efficaces. Elle a navigué correctement, en prenant peu de risques. Son objectif sur cette course, elle me l’a dit avant de partir, c’est vraiment de finir le Vendée Globe. Elle a ralenti parfois, pris des trajectoires plus safe. Si elle arrive au bout, ce sera super.

Et par rapport à l’équipe qui l’entoure, tu es intervenu un peu sur la performance du bateau ou pas du tout ?

Je n’ai pas vraiment été dans l’équipe, parce que je travaillais sur la Coupe de l’America avec l’équipe Orient Express, puis ensuite au sein d’Holcim-PRB au bureau d’études. Je suis plus venu sur le projet lorsqu’il y avait des besoins de navigants, pour des convoyages ou des entraînements, et j’étais là pour donner un peu mon point de vue. Mais je n’ai pas travaillé en tant que tel dans l’équipe.

Depuis son départ des Sables, y a-t-il eu des moments qui t’ont marqué dans sa course ?

Quand elle a passé le Cap Horn. Elle m’a ému, parce qu’elle a eu pas mal de petits soucis qui se sont enchaînés. J’ai senti qu’elle était assez fatiguée. Avec Sarah, on a essayé de lui remonter un peu le moral. On était contents de la voir rigoler un peu, parce que c’était un moment compliqué pour elle, avec l’accumulation de casse matérielle, une fatigue extrême et un peu de solitude.

Aujourd’hui, elle a l’air d’être repartie à fond la caisse. Sur toutes ses vidéos, elle a le smile, et du coup, c’est trop cool. Lorsqu’elle est remontée au mât, elle s’est fait quelques bleus dans des conditions de mer assez fortes, et elle s’est fait un peu balader. Si elle voulait réparer, c’était la seule solution. Elle ne manque pas de courage. Elle est impressionnante.

Ton papa a été moteur dans votre pratique de la voile ?

Mon père est originaire de Paris. Il y habitait avant de déménager avec ma maman pour s’installer au bord de la mer, en Charente-Maritime. Ils nous ont dit que, comme on habitait à côté de la mer, on devait faire un sport de mer. On a tous choisi notre sport : on a fait du surf, de la planche, un peu de tout, et puis de la voile.

On avait un très bon entraîneur à La Rochelle à cette époque, au club de la Société des Régates Rochelaises, qui nous a beaucoup poussés. Nos parents nous ont accompagnés sur toutes les régates quand on était jeunes. Je leur suis très reconnaissant. Ensuite, on est montés petit à petit sur les régates plus importantes. Derrière, il y a eu la Fédération qui nous a aidés, et on a commencé à monter nos projets. J’ai été trois fois champion du monde ISAF jeune : en Malaisie, au Portugal en SSL16 avec Louis Flament, et une fois en Nouvelle-Zélande en Nacra15 avec Tim Mourniac.

Tu continues la compétition ?

Oui, je continue. Je navigue en catamaran à foil, en ETF26, sur tout le circuit où j’ai mon bateau. Et je navigue aussi sur d’autres projets, un peu sur Holcim-PRB, et je vais probablement faire de l’Ocean Fifty cette année en équipage.

Violette fait de la voile à fond, mais je me suis dit que, pour ma part, je finirais mes études d’ingénieur et je mettrais un petit coup de boost sur le côté ingénierie pour apprendre un maximum de choses et engranger un maximum d’expérience. La voile, c’est 50% de ma vie, mais ce n’est pas mon objectif de passer derrière les bureaux en tant qu’ingénieur à plein temps.

Tu as toujours été le grand frère qui s’occupait d’elle ?

Nous avons aussi une grande sœur, Rose, qui a 28 ans. Nous sommes tous les trois très proches. Elle a également fait pas mal de régates quand elle était jeune, avant de se diriger vers des études de médecine. On a toujours été là pour Violette. On était tous les deux présents au départ du Vendée Globe avec elle pour l’encourager et lui faire un gros câlin avant de partir.

Que penses-tu de l’intérêt du public et des médias autour de Violette ?

C’est assez impressionnant. Je pense que ça va vraiment changer sa vie quand elle va rentrer. Quand elle est partie en mer, elle avait encore peu de visibilité. Et là, maintenant, elle a plus de 500 000 followers sur les réseaux. Il va falloir bien gérer cela en arrivant, mais Violette communique super bien. Elle est assez transparente dans sa communication. Je ne suis pas inquiet pour la suite. Elle a aussi une superbe équipe autour d’elle, avec Sarah, David Lupion qui gère ses réseaux sociaux, et Manon pour la relation avec les médias. Sur les réseaux sociaux, les messages sont plutôt encourageants à chaque fois. Dès qu’elle poste, ce sont des millions de vues, c’est impressionnant. Elle parle à une population qui est en dehors de la voile, qui ne connaît pas forcément. Elle s’adresse aussi à un public jeune sur TikTok ou Instagram, mais elle est également active sur Facebook ou LinkedIn. Elle touche un public très large.

L’estimation de son arrivée est entre le 7 et le 8 février…

J’ai hâte qu’elle arrive, qu’on fasse un debrief ensemble, qu’elle nous raconte tout ce qu’elle a vu et vécu. Et aussi de repartir sur de bons moments ensemble, à Lorient, d’aller surfer. J’ai hâte de la retrouver.

LS

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Vendée Globe. Arrivée de Sam Goodshild 9e sur Vulnérable 2

Sam Goodchild est arrivé 1h après Justine Mettraux lui qui aurait pu prétendre il y a quelques jours à la 4e place. Il aura mis 76 jours, 02 heures et 01 minute de course. Une belle performance pour le skipper britannique de VULNERABLE, qui a su transcender les attentes.

Dès le départ, il affichait clairement son ambition : bousculer les favoris et se faire une place parmi les meilleurs. Pari réussi pour ce marin talentueux qui s’est imposé comme l’un des acteurs majeurs de cette édition, enchaînant prouesses techniques, choix stratégiques audacieux et une incroyable résilience face aux épreuves. Il a longtemps bataillé pour la 4e place, démontrant une régularité et une combativité impressionnantes. Mais à moins de 1 000 milles de l’arrivée, tout a basculé avec l’explosion de sa grand-voile en pleine dépression dans l’Atlantique Nord. Cet incident majeur aurait pu mettre un terme à ses ambitions, mais loin de se laisser abattre, il a réussi à réparer son bateau dans des conditions extrêmes. Ce coup du sort a évidemment changé la donne, mais il a continué de naviguer avec la même détermination, jusqu’à franchir la ligne d’arrivée.

Une course révélatrice
« Je suis ce que je suis grâce à cette quête de Vendée Globe », confiait Sam Goodchild avant le départ. Une phrase qui résume parfaitement son parcours et sa détermination. Le Britannique a découvert l’épreuve en 2004 et a orienté toute sa carrière pour s’en rapprocher. Avec des expériences variées sur différents supports – Figaro Bénéteau, Class40, Ultim, Ocean Fifty – et des résultats probants tout au long de l’année 2023, il s’était imposé comme un outsider crédible. Après un démâtage lors de la New York Vendée – Les Sables d’Olonne en juin dernier, il avait su rebondir avec panache. Sur ce Vendée Globe, il a démontré tout son pragmatisme et sa résilience face aux épreuves. Problèmes de pilote automatique, souci de safran, perte de voile d’avant, tempêtes… rien ne l’a détourné de son objectif. Et même lorsque sa grand-voile s’est ouverte en deux, le forçant à recourir à des moyens de fortune – dont ses précieuses 14 cartouches de colle –, il a su transformer cette épreuve en une démonstration de persévérance.

Les moments forts de sa course
Le récit de cette première aventure autour du monde en solitaire est à la hauteur de l’événement : des prises de tête au classement dès les premières semaines, des choix audacieux, notamment le passage par le détroit de Le Maire après le cap Horn. Les jours sombres n’ont pas manqué, mais chaque épreuve a été surmontée avec brio et sang-froid. Il termine à une jolie place, récompensant un engagement de plusieurs décennies. Pour Sam, ce Vendée Globe est bien plus qu’une performance sportive : c’est une preuve de son courage et de sa résilience. L’avenir s’annonce prometteur pour ce marin hors du commun qui a confirmé qu’il pouvait rivaliser avec les meilleurs. Une chose est certaine : Sam Goodchild est là pour rester.

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Vendée Globe. Arrivée de Justine Mettraux 8e, première femme

La suissesse Justine Mettraux est arrivé ce samedi 25 janvier à 14h38 en 76 jours 01 heure et 36 min. Elle devient la première navigatrice et la première internationale de cette édition. À bord de TeamWork – Team Snef, elle s’offre également la meilleure performance d’une navigatrice dans l’histoire du Vendée Globe, en améliorant le record de Clarisse Crémer (87 jours, 2 heures) de 11 jours ! La navigatrice a réussi une prestation de haute volée tout au long de son tour du monde et s’affirme un peu plus comme une des figures incontournables de la Classe IMOCA.

J’ai pris vraiment du plaisir jusqu’au Cap Horn sur ce Vendée Globe. La remontée de l’Atlantique a été compliquée. C’est chouette d’être revenu avec le paquet de devant.
Une dernière nuit de chaos pour terminer. Comme ses compagnons d’infortune, Justine Mettraux n’a pas été épargnée par les conditions dans ce tour du monde. Si cela a été le cas tout au long de sa course, ça l’a été aussi dans ces dernières heures. En cause ? Un vent très changeant de 10 à 25 nœuds dans les grains, des rafales qui dépassent les 30 nœuds, une mer de 3,5 à 4 mètres et une avarie majeure de grand-voile…

Fidèle à son tempérament, la Suissesse a tenu bon, jusqu’au bout. Dans le Top 10 lors de la descente de l’Atlantique, aux prises avec Clarisse Crémer, Samantha Davies et Benjamin Dutreux dans l’océan Indien, elle parvient à recoller avec le groupe qui la devance au niveau de la Tasmanie. En s’affairant à ne jamais rien lâcher, elle parvient à résister aux avaries – problème de J0, de moteur –, à s’insérer dans le Top 10 et à s’y accrocher. À la veille de l’arrivée, ultime péripétie : Justine doit progresser alors que sa grand-voile s’est déchirée. Ça l’a obligé à naviguer sous trois ris au cœur du golfe de Gascogne entre deux dépressions, une épreuve éreintante pour l’organisme.

« Cette arrivée, c’est un truc de malade  ! » déclarait Justine, un pied sur le ponton noir de monde. « Et ce Vende Globe est exigeant. A un moment donné, on ne se rend même plus compte que c’est bien ça que l’on fait. J’ai pris du plaisir jusqu’au Cap Horn. Après on a eu une remontée de l’Atlantique assez dure. Encore aujourd’hui il a fallu batailler pour réussir à franchir la ligne.  J’ai l’impression d’avoir bien mené ma barque, d’avoir jouée des coups de temps en temps. Le bateau est fatigué, le skipper aussi mais je suis super contente du travail fait par l’équipe »
Dans la foule venue accueillir Justine, on notait quelques grands noms féminins du Vendée Globe comme Catherine Chabaud ou Isabelle Autissier qui n’auraient manqué pour rien au monde d’accueillir la première des six navigatrices engagées sur ce dixième Vendée Globe, conscientes de la performance remarquable de Justine, huitième aux Sables d’Olonne.

Justine n’a jamais esquivé.

Huitième. En terminant toutes ses transats entre la cinquième et la huitième place depuis son entrée sur le circuit IMOCA en 2020, cette belle performance n’est pas une surprise. N’empêche, rien n’était écrit à l’avance et maintenir ce niveau sur le Vendée Globe relevait de la gageure : Avec 40 bateaux dont 17 IMOCA plus récents que celui de Justine, le plateau de cette dixième édition était inédit et n’avait jamais été aussi relevé. Et aussi étonnant que cela puisse paraître, Justine faisait partie des bizuths au départ des Sables d’Olonne. The Ocean Race, remporté en équipage à bord d’Eleventh Hour avait parfait en 2023 sa connaissance des mers du Sud, mais faut-il rappeler qu’avant le départ, la suissesse n’avait jamais passé plus de 22 jours seule en mer ? Et que l’exercice d’un Vendée Globe, ce marathon de 25000 milles où « l’on navigue pendant deux mois et demi avec une épée de Damoclès au dessus de la tête » selon Justine, est si particulier ? 
Certains auraient navigué la tête dans les épaules, attendu de voir. Consciente des forces et des limites de son TeamWork – Team Snef, Justine a toujours cherché à tenir la cadence, n’a jamais esquivé. Au final, seuls des grands champions de la course au large la précèdent au classement. Entre la première et la septième place, on dénombre tout de même huit victoires cumulées dans la Solitaire du Figaro et cinq dans la Route du Rhum, excusez du peu. 
Pour aller chercher cette huitième place, il fallait donc un engagement de tous les instants. Retour en huit moments clés justement, sur un parcours quasi sans faute.

12 novembre : Au large du Portugal, 10ème position
Comme prévu, le 10ème Vendée Globe part sur un rythme « transat » avec un premier test au cap Finisterre. 35-40 noeuds de vent, une mer mauvaise. D’emblée dans le coup, Justine cultive sa différence en prenant l’extérieur du DST pour minimiser les empannages, « éviter la grosse bêtise » comme elle dit. Très peu de perte dans ce crochet, TeamWork-Team Snef tient la cadence des meilleurs.

15 novembre : Panne d’alizés, 6ème position
Dans le match toute la descente l’Atlantique, Justine sait l’alizé mal installé et maintient intelligemment une position intermédiaire, gagnant vers l’Ouest comme les leaders tout en conservant un décalage Sud qui lui vaut même de pointer en troisième position le temps d’un classement ! La progression est pénible.  Multiplication des manoeuvres, brise capricieuse, modèles météo perdus, chaleur étouffante, Justine s’accroche…

27 novembre : J 0, moins un…13ème position
6ème à la sortie du Pot au Noir, Justine peut se réjouir de l’Atlantique Nord qu’elle laisse derrière elle. Ses belles trajectoires ont fait mouche mais elle ne se doute pas qu’après ces finasseries, se prépare une course de vitesse pure comme l’Atlantique Sud n’en offre pas souvent. Jour après jour, la loi des bateaux les plus récents s’impose à TeamWork-Team Snef qui malgré ses foils 2024, ne peut tenir la cadence. La course part par devant. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, Justine voit son J0 se déchirer à deux reprises. La deuxième est la bonne, les lambeaux de cette voile clef dans le vent medium sont mis en soute. Justine retient de l’épisode « la dépense d’énergie pour récupérer la voile sans rien casser » mais ne se plaint pas : « A ce stade, chacun commence à avoir ses petits soucis … »

16 décembre : Salut les filles !  11ème position
Les leaders ont fait le trou. Autour de la dixième place, un ménage à quatre s’organise entre trois filles (Sam Davies, Clarisse Crémer, Justine Mettraux) et un garçon (Boris Herrmann). Depuis l’île aux Cochons le 7 décembre, ces quatre-là ne se quittent plus. L’histoire dure suffisamment pour que des fausses jaquettes de « Boris et ses drôles de dames » circulent sur les réseaux sociaux !  Jusqu’au jour, le 16 décembre où une nouvelle dépression déboule dans le sud de la Tasmanie. Justine reste dans la roue de l’allemand et plonge à tangenter la limite des glaces au prix d’une cavalcade pas toujours raisonnable pour rester dans le top ten : « Je n’avais jamais eu l’impression de voir autant souffrir le bateau. J’ai juste fait en sorte de rester en un seul morceau … » 

28 Décembre : Le cap Horn, tout un symbole. 10 ème position
Deuxième Cap Horn, premier en solitaire pour Juju. Ce coup-ci, elle ne verra le rocher que sur son écran d’ordinateur, contrainte de passer 60 milles dans son Sud… Qu’importe, l’essentiel est de boucler ces 26 jours de grand Sud à quasi 100% du potentiel du bateau. Ne manquent à bord qu’une voile et les aériens de tête de mât, cassés au sud de la Nouvelle-Zélande.

10 janvier : Cabo frio, quand tu nous tiens.10ème position
Du près, du près, encore du près. Quel poison cette remontée de l’Atlantique Sud ! Après les dépressions uruguayennes, voici le front brésilien. Tout le groupe entre la quatrième et la treizième place cherche le meilleur chemin pour s’extraire d’un front stationnaire. Justine choisit la côte et reconnait qu’elle « n’a pas été forcément très inspirée » dans ce long tricotage brésilien. Autour d’elle, la malchance des uns et la fatigue des autres offre des opportunités au classement…

25 janvier : Les Sables d’Olonne. 14 h 38 min 52 secondes : Justine Time
A moins de trente milles de Thomas Ruyant, et encore candidate à la septième place vendredi à la mi-journée, Justine déchire sa grand-voile. Les dernières heures sont les plus longues derrière le front qui fait tanguer le golfe de Gascogne entre deux tempêtes. Derrière, Sam Goodchild, ralenti lui aussi par ses soucis de voile depuis plusieurs jours, menace… Et le chronomètre est déclenché pour pouvoir rentrer au port à temps. Un final usant pour les nerfs et le corps. Mais embouquer le mythique chenal des Sables d’Olonne un samedi après-midi, voilà la meilleure parade pour oublier sa fatigue… Que la fête commence !

Le Vendée Globe de Justine Mettraux en chiffres : 
Temps de course : 76 jours, 01 heure, 36 minutes, 52 secondes
Moyenne sur l’orthodromie (23 905, 6 milles)  : 13,1 noeuds
Moyenne sur l’eau (28 101,6 milles réellement parcourus) : 15,4 noeuds

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Vendée Globe. Thomas Ruyant : “Le niveau de jeu et d’intensité a changé !”

Premières réactions de Thomas Ruyant : J’avais hâte de finir. Je suis fier de mon équipe, je suis fier de moi. Je n’ai pas envie d’avoir d’amertume. Je ne regrette rien. La course est longue, on a le temps de réfléchir. Je ne regrette pas de ne pas être allé dans la dépression. Le niveau de jeu et d’intensité est vraiment différent des autres Vendée Globe. Les cartes météo que l’on m’a données n’ont pas toutes été faciles. Je n’ai rien caché sur les problèmes à bord. La casse de mon J2 a été le plus dur. Je me suis fait surprendre par le vent qui est monté très fort. C’était vraiment le coup le plus dur.

J’ai eu un black-out dans le grand sud. C’était de ma faute. Le bateau s’est éteint parce que je n’avais pas surveillé mon niveau d’énergie. Les derniers jours, je n’étais pas loin de mes limites.

On a fait le bon bateau. Dans le sud, j’ai vraiment pris conscience que j’avais un bateau de sud. Avec Sam Goodshild, on a fait un Vendée Globe à deux bateaux au sein de la même équipe. On a trusté tous les podiums. C’était une expérience riche. Je suis un peu déçu pour sa 4ᵉ place, mais je suis content d’arriver devant lui.

La suite ? Je ne sais pas encore. Il y aura The Ocean Race en équipage. Naviguer avec d’autres marins me fera beaucoup de bien. J’ai déjà hâte de tourner autour du monde avec escale. Ce sera le début d’un cycle en équipage.

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Vendée Globe. Nicolas Lunven : ” Il était temps que j’arrive !”

Nicolas Lunven, 5e de ce Vendée Globe, skipper de Holcim PRB, premières réactions :
” J’ai été handicapé par pas mal de problèmes, des pièces qui ont cassé et qu’il a fallu réparer. Cela a été du temps de perdu et ce n’était pas optimal au niveau performance comme il y a 3 jours avec des histoires de galettes. Je suis très content de ce Vendée Globe. J’ai cassé la galette de J3 qui a fait un trou de 30 à 40 cm. cela aurait pu être plus grave.

La descente de l’Atlantique était super. Les mers du Sud, je connaissais. J’ai beaucoup appris à me servir du bateau. La bagarre avec les autres était stimulante. Je n’ai pas eu d’énormes galères techniques. Une bonne journée, c’est seulement une galère par jour.

Les conditions moins favorables que les premiers ?
On n’a pas été gâtés avec des conditions météo légères et celles de la dernière semaine, qui ont été très violentes. Je n’ai jamais rencontré des conditions aussi difficiles à la fin.

J’ai la tête de mât qui s’est arrachée dans l’Atlantique. J’ai réussi à bricoler pendant 2-3 jours, mais dans des conditions difficiles, sans connaître la force et la direction du vent. Avec Paul, j’ai perdu du temps après que ma galette de J3 a cassé, avec la voile qu’il a fallu récupérer. J’ai perdu du terrain, puis ensuite, j’ai eu à nouveau un problème de galette jeudi matin. J’ai dû sortir la caisse à outils. Paul s’est échappé à ce moment-là, en profitant de meilleures conditions. Je ne suis pas surpris de cette intensité et de cette régate planétaire.

Pour le bateau, je ferai en sorte de ne pas avoir autant d’eau sur le pont. Les nouveaux bateaux gomment un peu cet effet sous-marin, où le bateau plante dans les vagues. Mon bateau est d’entre ces deux générations. J’avais toujours 50 cm d’eau dans le bateau. Une vague est même rentrée dans le cockpit. L’objectif de terminer a un peu pris le pas sur la compétition à la fin.

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Vendée Globe. Arrivée de Thomas Ruyant 7e, sur Vulnérable

Thomas Ruyant, le skipper de VULNERABLE est arrivé dans la nuit ce samedi 25 janvier, à 05h49. Il a mis 75 jours, 16 heures et 47 minutes. Le Dunkerquois était l’un des favoris de cette 10e édition mais cette édition ne lui aura pas souri.

Dès les premiers jours, Thomas Ruyant a dû affronter des imprévus. Une voie d’eau détectée à l’avant de son monocoque a perturbé son début de course, l’obligeant à écoper régulièrement avant de pouvoir effectuer une réparation. Malgré ces difficultés, il est resté dans le peloton de tête grâce à une régularité impressionnante et des choix stratégiques payants, notamment dans le Pot au noir où il a brièvement pris la tête de la flotte. Dans les mers du Sud, l’intensité s’est accentuée. Entre tempêtes, black-out électrique et avaries techniques, le skipper de VULNERABLE a dû repousser ses limites. Dans l’Indien, il a privilégié la sécurité, ce qui l’a éloigné des premiers mais lui a permis de franchir des caps mythiques comme celui du cap Horn avec la sérénité et l’expérience d’un marin aguerri. Les défis se sont poursuivis lors de la remontée de l’Atlantique. Des grains violents, dont un à plus de 55 nœuds, ont mis son bateau à rude épreuve, notamment avec une avarie majeure sur son J2 (voile d’avant). Malgré ces coups durs, le Nordiste n’a jamais cessé de se battre, disputant chaque mille avec intensité face à des concurrents tenaces. 

Ce Vendée Globe ne lui a pas offert les honneurs d’une victoire, mais il restera une aventure marquée par une capacité à surmonter les épreuves avec calme, engagement et professionnalisme. Après un abandon en 2016 et des problèmes techniques en 2020 avec à la clé une 6e place, son résultat cette année est le reflet d’un cheminement unique et d’une persévérance à toute épreuve. Thomas Ruyant nous rappelle que le Vendée Globe est bien plus qu’une course : c’est un défi personnel, humain et universel. 

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Vendée Globe Virtuel. Victoire de SkipperGilou !

La 5e édition du Vendée Globe Virtuel a été remportée par Gilles ‘SkipperGilou’ Boulard après 75 jours, 14 heures, 41 minutes et 57 secondes de course à la vitesse moyenne de 15,03 nœuds.

Le joueur, domicilié à Meyzieu, en région lyonnaise, succède ainsi à Jean-Claude ‘tigrou26120’ Goudon et devient par la même occasion le 5ème joueur à inscrire son nom au palmarès de la course virtuelle. « C’est la plus belle des victoires car c’est la course à gagner, la plus exposée et la plus grande. Je reviendrai dans quatre ans pour défendre mon titre, même s’il sera dur de faire mieux (rires). Le rendez-vous est pris ! D’ici là, je participerai ponctuellement à d’autres courses, comme la Transat Café l’Or ou la Route du Rhum – Destination Guadeloupe », lance-t-il.
S’il ne navigue pas, Gilles ‘SkipperGilou’ Boulard n’en est pas à son coup d’essai. Le rhodanien a tiré ses premiers bords dans Virtual Regatta Offshore lors de la dernière édition du Vendée Globe Virtuel. « J’ai commencé à jouer pendant le confinement comme beaucoup de gens, dans une équipe constituée de cousins », raconte celui qui avait terminé 1802ème. Novice, l’homme a tout appris sur le tas grâce à « une communauté assez active sur Discord, Twitch et YouTube », des outils intéressants qui lui ont permis d’apprendre à appréhender les outils et la météo. Ce qui lui plaît le plus ? « La compétition, le défi et la longueur de la course qui permet de récompenser l’endurance ». Assidu, le joueur, dont la plus belle performance était jusqu’alors une 55e place sur la 2ème étape de La Solitaire du Figaro en 2021, a consacré entre 2 et 4 heures par jour au Vendée Globe Virtuel, ne ratant aucune mise à jour, sans compter les heures à discuter stratégie et météo sur les différents canaux avec la communauté de joueurs.

Laurent ‘Ed Double Ve-Decathlon’ Wurmster, qui réside à Frickingen (Allemagne), monte sur la 2ème marche du podium après avoir franchi la ligne d’arrivée 1h, 46 minutes et 22 secondes après le grand vainqueur. Au moment de l’arrivée du vainqueur, il restait 140 milles nautiques à parcourir à Corentin ‘CocoForMorgan-Decathlon’ Laurens, qui devrait compléter le podium.

Les deux premiers se sont échappés depuis quelques jours et il était quasiment impossible pour le premier groupe suivant de pouvoir les rattraper. Les deux premiers de ce Vendée Globe virtuel arrivent en même temps que le 7e du Vendée Globe réel avec un bateau virtuel dont les polaires de vitesse, basées sur la génération de bateaux précédente, n’ont jamais permis de jouer à la hauteur de Charlie Dalin ou de Yoann Richomme. Sur 850 000 joueurs, un groupe de 20 000 bateaux s’est détaché dès l’équateur. Les temps forts auront été le passage sous l’Australie et la Nouvelle-Zélande, où les premiers prenaient un avantage important pour aborder le passage du cap Horn sereinement et creuser l’écart.

Mais c’est juste après les Malouines que la course s’est jouée : pour les retardataires, il fallait jouer le long de la zone des glaces pour passer dans un trou de souris et ne pas se faire barrer la route par un anticyclone. Certains se sont fait piéger et ont dû patienter au moins 3 jours pour avancer dans le nord. Devant, skipperGilou et Ed Double Ve-Decathlon ont réussi à trouver la bonne option alors que la régate était vraiment intense. Bravo.

Pour le bateau Mag. Course au large, après une bonne moitié de course au contact des leaders, quelques mises à jour manquées et un mauvais passage au sud de la Nouvelle-Zélande, on a sauvé les meubles après le cap Horn, mais on pointe à une décevante 12 331e place actuellement pour notre 5e Vendée Globe virtuel. Mais ce n’est pas fini, il nous reste encore 1 jour de course pour gagner quelques places. Du moins, on l’espère..


Près de 850.000 joueurs
Avec quelque 826.378 joueurs inscrits, le bilan du Vendée Globe Virtuel est positif pour Virtual Regatta. « Le Jeu Officiel du Vendée Globe, véritable aventure collective, a une fois de plus suscité un engouement remarquable. Depuis le départ donné le 10 novembre dernier, cette édition a rassemblé une communauté toujours plus large, portée par l’enthousiasme et la passion pour la compétition, faisant rayonner la course au large grâce au digital en France et à l’international. Dans un contexte bien différent de celui de 2020, l’Everest des mers a confirmé son pouvoir d’attraction, témoignant d’un élan populaire toujours au rendez-vous sur le jeu. Sur cette édition, la plateforme a offert une stabilité absolue, assurée à 100% du début à la fin de la course. Si la fiabilité de l’infrastructure avait déjà fait ses preuves lors de l’édition 2020-2021, cette performance illustre la capacité de notre équipe à relever les défis et à se dépasser, toujours au service des eSkippers et de la grandeur de cet événement unique », se réjouit Thomas Gauthier, Directeur Général Adjoint de Virtual Regatta.
« Voir des centaines de milliers de joueurs du monde entier participer au Vendée Globe Virtuel témoigne de la popularité grandissante de notre course, qui dépasse les frontières et unit les passionnés. Ce succès confirme que le Vendée Globe, qu’il soit réel ou virtuel, est une expérience unique, capable d’inspirer et de rassembler. Félicitations au grand vainqueur virtuel », déclare de son côté Alain Leboeuf, président du Vendée Globe et du département de la Vendée.

Comme il y a quatre ans, la majeure partie des joueurs est domiciliée en France mais on observe une augmentation de la part des joueurs internationaux. « En 2020-2021, il y avait 80% de joueurs français, contre 73% cette fois, ce qui démontre l’intérêt croissant pour le jeu à l’étranger », commente Thomas Gauthier, qui ajoute que « la prise en compte de l’aspect humain dans la gestion des performances des bateaux sur le jeu a été très bien accueillie par les participants ». Lors de cette édition, la Suisse se classe 2ème avec 5% des joueurs, devant l’Italie, qui complète le podium avec 3% des joueurs. « Le nombre de joueurs a augmenté de manière significative en Suisse, en Italie mais aussi en Allemagne », ajoute-t-il.

Les courses privées, véritables outils de cohésion en entreprise, ont également suscité une grande satisfaction. Cette année, plus de 50 activations ont été organisées par des entreprises sponsors ou non de bateaux ou de l’organisation, contre 27 lors de l’édition précédente. « Les courses privées ont séduit encore plus qu’il y a quatre ans, avec un record de 15.000 inscrits à celle du Groupe Beneteau, qui a réuni le plus grand nombre de joueurs », précise le Directeur Général Adjoint de Virtual Regatta.
Le Vendée Globe Virtuel 2024 a aussi rencontré un succès retentissant dans les écoles, avec 8 200 classes participantes, dont 200 à l’international, soit plus du double de l’édition 2020-2021. Cette initiative a suscité un véritable engouement chez les élèves, qui ont pu, grâce au jeu, explorer des disciplines comme les mathématiques et la géographie de manière ludique, tout en cultivant l’esprit de compétition. Une formidable opportunité d’allier apprentissage, découverte de la voile et immersion dans l’univers de la course au large !

Les vainqueurs du Vendée Globe Virtuel
2024-2025 : Gilles ‘SkipperGilou’ Boulard (FRA) en 75 jours, 14 heures, 41 minutes et 57 secondes.
2020-2021 : Jean-Claude ‘tigrou26120’ Goudon (FRA) en 69 jours, 22 heures et 16 minutes.
2016-2017 : Matt ‘Mangina-PYR’ Johnson (AUS) en 72 jours, 2 heures et 23 minutes.
2012-2013 : Lilian ‘llyl’ Launay (FRA) en 74 jours, 16 heures et 59 minutes.
2008-2009 : Hugues ‘inderwelstien’ Fournier (FRA) en 85 jours, 19 heures et 45 minutes.

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Vendée Globe. Arrivée de Nicolas Lunven 6e sur Holcim-PRB

Nicolas Lunven, le skipper de Holcim – PRB, a franchi la ligne d’arrivée des Sables d’Olonne en 6e position à 20h50 après un tour du monde bouclé en 75 jours, 07 heures et 49 minutes, dans des conditions particulièrement musclées. Les conditions météos étaient dantesques pour cette arrivée de nuit, totalement à l’image des derniers jours de course qui se sont joués dans du vent fort et une mer déchaînée pour Nicolas Lunven. Une fois la ligne franchie, le solitaire a pu souffler et libérer le stress des dernières heures de course. En embarquant une partie de son équipe après la ligne, il mettait ainsi un terme à presque 11 semaines de solitude.

À 42 ans, Nicolas vient de réaliser son rêve d’accomplir un Vendée Globe. Il a mené cette aventure avec une détermination extrême s’engageant sans relâche dans des mano a mano haletants avec Jérémie Beyou ou Paul Meilhat sur la fin de course. Dès le coup d’envoi de ce Vendée Globe, le skipper d’Holcim-PRB a fait une entame remarquée en menant à un rythme effréné son IMOCA. Il a été le premier, le 13 novembre, à ouvrir le bal des records de vitesse sur 24 heures.

Une performance remarquable pour le marin vannetais qui participait pour la première fois au Vendée Globe, concrétisant un rêve qu’il nourrissait depuis toujours. Habitué des grandes épreuves, avec notamment deux victoires sur la Solitaire du Figaro (2009 et 2017) et trois participations à The Ocean Race, Nicolas Lunven avait les qualités pour briller. Pourtant, il a dû attendre septembre 2023 pour que le team Holcim-PRB lui confie les rênes de son IMOCA et lui offre enfin l’occasion de se lancer dans cette aventure mythique. Connue pour sa rigueur et sa capacité à faire aller vite les bateaux, cette figure discrète de la course au large n’a pas déçu.

Une course pleine d’audace et de résilience
Dès les premiers jours de course, Nicolas a confirmé qu’il était prêt à jouer dans la cour des grands. Profitant d’options stratégiques audacieuses, il s’illustre notamment en décrochant le record de distance parcourue en monocoque et en solitaire sur 24 heures, avec 546,6 milles. Si ce dernier a rapidement été surpassé par Yoann Richomme puis Sébastien Simon, il reste un moment marquant de sa course, soulignant sa capacité à exploiter toute la vitesse de son IMOCA. Mais le Vendée Globe ne fait jamais de cadeau. Des soucis techniques, comme une réparation sur une trappe de ballast dans le Pot-au-Noir ou des avaries sur sa grand-voile dans les mers du Sud, ne l’ont pas épargné. Pourtant, il a su, à chaque fois, faire preuve de calme et d’ingéniosité pour continuer à jouer les avant-postes. Son intelligence stratégique, combinée à sa capacité à naviguer proprement dans des conditions dantesques, a notamment été mise en lumière lors de son duel serré avec Jérémie Beyou et Thomas Ruyant dans le Pacifique.

La ténacité face aux imprévus
Les aléas de la course ne l’ont décidément pas ménagé, surtout lors de la remontée de l’Atlantique. La perte de sa tête de mât dans une zone orageuse a été un véritable coup dur, emportant avec elle les capteurs de vent, indispensables pour optimiser la navigation. Faisant preuve d’une agilité remarquable, il a installé un aérien de fortune à l’arrière du bateau pour poursuivre sa route. Malgré cet incident, il a su rester compétitif, grappillant une place au classement dans les derniers jours, notamment dans une dépression particulièrement intense avant les Açores.

Une première participation qui en appelle d’autres
En terminant 6e de cette 10e édition du Vendée Globe, Nicolas Lunven a prouvé qu’il était capable de rivaliser avec les meilleurs, même face aux imprévus. Cette première participation aura été marquée par son calme, sa détermination et son habileté technique. À 42 ans, le skipper de Holcim – PRB conclut cette aventure avec une performance de haut vol, laissant entrevoir d’autres exploits à venir.

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