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Transat Jacques Vabre. Beijaflore abandonne

© Polaryse

Suite à la blessure à l’épaule de Mathelin Moreaux à bord du Class40 Beijaflore, l’équipe abandonne la course. En duo avec Marc Guillemot, l’équipe était bien partie sur cette course à bord du bateau vainqueur de la dernière Route du Rhum.
Lundi, alors qu’il naviguait aux avant-postes, le Class40 Beijaflore a informé son équipe technique et la direction de course d’une blessure de William Mathelin-Moreaux. Sur conseil du médecin de la course, le duo est arrivé hier en milieu de journée à Lorient.
Depuis 24 heures, le Class40 Beijaflore progressait dans des conditions météorologiques difficiles, avec beaucoup de vent et une mer très formée. Lundi, en début d’après-midi, le jeune skipper William Mathelin-Moreaux s’est blessé à l’épaule. Il a été projeté dans le bateau par une vague pendant son quart. Il a prévenu son équipier, Marc Guillemot. Ce dernier, très expérimenté, a immédiatement prévenu l’équipe technique et la direction de course de la situation à bord.

Le processus s’est alors mis en place. Après discussion avec le médecin de la course, ce dernier a détecté une luxation de l’épaule du jeune skipper. Il leur a donc conseillé de se dérouter, pour rallier le port le plus proche. L’équipage de Beijaflore a rejoint Lorient hier en milieu de journée. Jean-Yves Chauve, le médecin de la course, a mis en place une équipe médicale qui attendait le duo au ponton. Ainsi, William a pu être ausculté le plus rapidement possible. Souffrant d’une sérieuse luxation de l’épaule, William doit observer un repos forcé de plusieurs semaines. Il ne peut donc pas reprendre la mer.

Conformément aux règles de course, Marc ne peut ni repartir en solitaire, ni changer d’équipier. Beijaflore est donc contraint de mettre prématurément un terme à sa participation à la Transat Jacques Vabre Normandie le Havre. Une énorme déception pour toute l’équipe. « Je suis hyper déçu pour toutes les personnes qui ont travaillé sur le projet. Notamment mon sponsor, qui s’est battu pour que nous soyons au départ. C’est un an de travail qui part en fumée » confie le jeune skipper. Un sentiment partagé par Marc : « C’est vraiment dommage car nous aurions pu faire quelque chose sur cette course, mais c’est comme ça. L’essentiel maintenant est que William se rétablisse rapidement. »

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Transat Jacques Vabre. Duel Apivia Charal !

28/10 - Transat Jacques Vabre 2019 Photo by Apivia

Cette deuxième journée a vu la flotte se disperser entre les tenants de l’est et ceux de l’ouest. PRB a fait un joli coup suivi par CORUM et APICIL en virant au ras du Portugal pour passer le DST au cap Finisterre. Les 3 bateaux sont les plus au sud de la flotte.
Côté foiler, APIVIA montre qu’il est bien là. Il devrait prendre la tête de la flotte alors que Charal a décidé de descendre plus au sud pour un bord de recadrage. Au nord, Hugo Boss après avoir le plus d’ouest a décidé de virer cap au sud. La flotte reste dispersée mais on notera le retour d’Advens. Une bonne nouvelle pour Thomas Ruyant et son nouveau foiler qui reste dans le coup après son pitstop.
En Multi50, Thibaut Vauchel-Camus domine sans partage laissant ses 2 poursuivants au coude à coude.
En Class40, AIna Enfance & Avenir assume son statut de favori. Il est challengé par Leyton qui fait un très beau début de course, tout comme le Lift40 Crosscall Chamonix Mont-Blanc qui tient le rythme.

Ce soir, la dépression dont on parle depuis des jours, est toute proche des étraves. « Nous avons 25 à 30 nœuds actuellement avec des rafales. Nous sommes bâbord amures en avant du front. Nous attendons une rotation à droite avant de virer puis nous allons négocier une dorsale (zone de faible vent, ndlr). L’idée est de garder cet écart avec nos poursuivants car ensuite nous allons ralentir et ils peuvent recoller. Tout se passe bien à bord malgré quelques fuites… Fred est à la barre. Ce n’est pas facile, ça tape au près. Nous nous relayons très souvent et essayons d’aller dormir 45 minutes. Nous commençons à manger réellement. Nous avons profité d’un petit répit au cap Finisterre. Nous sommes très contents de notre début de course. » raconte ce soir Thibaut Vauchel-Camus, à bord du premier Multi50, Solidaires En Peloton – ARSEP.

Les premiers de chaque classe vont ce soir et cette nuit flirter avec les affres de la dépression qui s’est bien installée dans l’ouest des Açores. Il va falloir en profiter, car des zones sans vents vont perturber le rythme de la flotte de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre qui doit négocier demain et les jours à venir avec des vents plus faibles.

Au nord, c’était … coton !

Au Nord, c’est coton : « On ne peut plus s’en cacher, nous sommes partis au nord, avec Hugo Boss encore plus nord et Maître Coq dans notre sud. Les autres sont plus au sud, en Espagne… Les casques sont prêts car chez nous c’est la guerre, ce sont des conditions rapides et toniques ! » raconte ce soir à 20h Louis Burton sur Bureau Vallée 2. Dans leur message reçu à l’instant, Gildas Morvan et Manu Cousin expliquent leur choix : « Après moultes réflexions, nous avons pris la décision de tenter la face Est de cette descente Atlantique en espérant voir s’ouvrir le passage qui nous permettrait d’aller chercher “rapidement..” les alizés, après quelques petits zig-zag quand même 😉 Nous sommes en ce moment en train de passer encore un petit front qui nous barre la route mais qui va nous permettre une fois dans son Ouest de mettre le clignotant à gauche et de descendre plein sud … peut-être au moins un peu plus de chaleur et de soleil car ce golfe de Gascogne a été particulièrement gris et même gris foncé …. ».
Chacun sa route, chacun son chemin… Un flirt avec 30 nœuds de vent avant le calme de l’anticyclone… Pourquoi pas pourvu que les vitesses augmentent et que la route vers le Brésil s’ouvre enfin.

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Transat Jacques Vabre. Images et histoires du large

Après la Manche, les concurrents de la Transat Jacques Vabre ont du affronter leur première dépression et des conditions soutenues. En tête depuis le départ, le Multi50 Solidaires en Peloton ouvre la route. Derrière les Imoca fourbissent leurs armes qu’ils soient à foils ou à dérives droites, leur trajectoire sera différente. Les Class40 eux, avancent groupés.

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Transat Jacques Vabre. Charal en tête, Apivia revient !

LE HAVRE, FRANCE - OCTOBER 27: Imoca Charal is competing during the Transat Jacques Vabre 2019, duo sailing race from Le Havre, France, to Salvador de Bahia, Brazil, on October 27, 2019 in Le Havre, France. (Photo by Alea)

Après un départ groupé où les Imoca à dérives droites ont joué leur jeu, les conditions musclées des dernières heures ont bien élargi la flotte. Jérémie Beyou et Christopher Pratt sur Charal ont sorti le casque lourd pour accélérer dans des conditions musclées à 30 nds. Ils sont en tête ce lundi et devraient accroître leur avance en assumant pleinement leur rôle de favori. Ils font route vers l’ouest et vont attendre de voir demain où se situe la dépression pour décider où piquer plein sud. Ils sont revenus à hauteur de deux des Multi50.


Derrière, Charlin Dalin et Yann Eliès ont tenu le rythme et ménagé leur monture avant d’accélérer et de montrer le potentiel de leur nouveau foiler. Un plan Verdier qui fait sa première course et qui de l’avis de tous s’annonce très prometteur et bien pensé. Apivia est bien là et en deuxième position. 3e, 11th Hour, l’ex-Hugo Boss skippé par Charlie Enright et Pascal Bidegorry ne lâche rien. Alex Thomson à bord du tout récent Hugo Boss a tenté une option nord avant de se raviser. Le bateau semble pour l’instant bien avancer sans souci majeur.
Il faudra attendre les prochaines heures pour voir les premiers effets des conditions météos qui ont cueilli aujourd’hui les Imoca.
Certains se sont déjà arrêtés. Thomas Ruyant a fait escale à Cherbourg mais est vite reparti et recolle devant. Isabelle Joscke suite à un talonnage à Etretat est revenue à Brest. Idem pour Maxime Sorel mais qui lui est déjà reparti.

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Transat Jacques Vabre. Bon départ de Benjamin Dutreux et Thomas Cardrin

© ILP Vision - Charles Drapeau

S’il y a 5 nouveaux foilers sur cette Transat Jacques Vabre et 30 imoca, il faut compter également sur un nouvel Imoca, celui de Benjamin Dutreux, Water Family, l’ex-Spirit of Yuko, ex-Hugo Boss qui a été remis à l’eau en un temps record pour la cette course en attendant de participer au prochain Vendée Globe.

Il y a un mois, Benjamin Dutreux et son équipe commençaient tout juste à imaginer qu’ils pourraient bel et bien être au départ de la Transat Jacques Vabre. Ils ont réussi le pari de préparer leur IMOCA Water Family en un temps record, malgré la construction tardive de leur mât. Mais grâce au travail acharné d’une équipe très soudée, marins et bateau étaient prêts pour le grand départ de la transatlantique en double. « On est prêt, un gros boulot a été fait, racontait Benjamin. C’est un gros mélange de sensations. On est super excité de partir, super excité de découvrir cette course. De découvrir des choses tout court. C’est pour ça aussi qu’on fait de la course au large. On part dans une optique de découverte, la mer ce n’est jamais pareil. C’est ça qui est chouette ! Je suis super heureux du boulot qui a été accompli par notre équipe. On est content de les quitter parce que c’est un aboutissement, mais ils vont nous manquer. On a coché quelques cases jusque-là et on va continuer à en cocher jusqu’au Brésil. »

« C’est un truc de dingue ! C’est le début d’un rêve, s’exprimait Benjamin avant le départ. C’est assez extraordinaire d’être là, au Havre, au départ de la Transat Jacques Vabre avec ce plateau extraordinaire, sur ces bateaux qui sont incroyables. C’est que du bonheur ! »
Benjamin Dutreux, 29 ans, et Thomas Cardrin, 32 ans, ont fait leurs armes en Figaro. Ils connaissent donc le large et ont prouvé leur talent et leurs qualités de bons marins dans cette classe particulièrement exigeante. Mais ils n’ont jamais passé plus de trois nuits en mer, jamais passé l’équateur, jamais traversé l’océan Atlantique !
« On va apprendre, dit Benjamin, et pour apprendre il ne faut pas non plus y aller en mode vacances. On n’est pas là que pour traverser, on est là pour faire avancer vite le bateau, pour engranger des milles et de l’expérience. Il va falloir faire des manœuvres, essayer des voiles et faire de belles trajectoires. La copie n’est pas encore rendue pour nous. »

Après avoir contourné une marque de parcours devant les falaises d’Étretat, la flotte des 59 duos s’est lancée sous spi vers la pointe Bretagne. « Les conditions météo pour le départ sont assez maniables. Ça va être un superbe spectacle » disait Benjamin avant de quitter le ponton. Avant d’aborder la météo pour les premiers jours de course : « puis ça va se corser un peu. On va aller affronter une belle dépression dans l’Atlantique. Plus on va à l’ouest, plus on prend de risques, plus on a de chances d’être devant. On va essayer de trouver le bon compromis pour ne pas prendre de risques inutiles. On va faire beaucoup d’ouest au début, et à un moment il va falloir aller vers le sud. La vraie difficulté sera de trouver ce moment où il faudra piquer vers le sud. » Ce lundi à 22h, Water Family pointe à la 20e place.

1000 enfants sensibilisés à la protection de l’eau sur le village de la course au Havre

En parallèle de son projet sportif avec pour objectif le Vendée Globe 2020, Benjamin Dutreux continue à soutenir la Water Family, du Flocon à la Vague, comme depuis 2017, quand faute de partenaire titre, il avait décidé d’offrir le nom de son bateau à l’association qui agit à la source, en sensibilisant les enfants à la protection de l’eau et des océans via une consommation plus responsable. « On est super heureux d’être ambassadeurs de la Water Family, et de réussir à sensibiliser un maximum d’enfants, explique Benjamin. Sur le village de la Transat Jacques Vabre ce sont 1000 enfants qui ont été sensibilisés et sont repartis avec un petit arbre. On va essayer de leur faire un petit clin d’œil avec José sur toute la course et on a envie que l’histoire et ce programme pédagogique continuent et deviennent de plus en plus importants jusqu’au Vendée Globe. »

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Brest Atlantiques. Les Ultimes se préparent à un départ musclé !

LES GLENANS, FRANCE - OCTOBER 18: MACIF maxi trimaran skippers Francois Gabart and Gwenole Gahinet are training in strong wind conditions prior to the Brest Atlantiques sailing race on October 18, 2019 off Les Glenans, France. (Photo by Yvan Zedda/ALeA/Disobey/Macif)

Ils seront quatre sur la ligne de départ de la Brest Atlantiques. Quatre trimarans Ultim 32/23, soit douze coques, et autant de bonshommes. Un long run qui se court en double avec un mediaman et qui partira ce dimanche 3 novembre de Brest. Les conditions météos attendues s’annoncent musclées avec des vents à 40 nds, de quoi peut-être envisager de retarder le départ de 24h ou de quelques heures, le temps de laisser passer la dépression.

Au trimaran MACIF, François Gabart, Gwénolé Gahinet et donc Jérémie Eloy, feront face le trimaran Sodebo Ultim, le maxi Edmond de Rothschild et Actual Leader. Les trois teams, aux arguments différents, se questionnent sur la vitesse et la fiabilité, du trimaran MACIF, et cela suscite la vigilance de François Gabart. « Je suis ravi qu’ils s’interrogent sur le potentiel du trimaran MACIF car, nous aussi, nous les regardons de près, explique le skipper. Nous avons face à nous les meilleurs marins du large de la planète. Sodebo a un potentiel de progression énorme et, dans une course aussi longue que la Brest Atlantiques, Actual Leader, qui a plusieurs tours du monde au compteur, peut nous surprendre parce qu’il est le bateau le plus fiabilisé. Quant à Edmond de Rotshchild, c’est un bateau fabuleux, capable d’aller très vite. Il était le plus rapide lors de la préparation de la Route du Rhum 2018. Est-ce que nous pouvons réduire l’écart ? Peut-être, mais pas au point de faire du trimaran MACIF le plus rapide des quatre. Et ce n’est pas ça qui va me faire croire qu’on ne peut pas gagner ».

Objectif fiabilisation

Cet été, le trimaran MACIF a été l’objet de bien des soins, principalement tournés vers la fiabilisation, et qu’il en est ressorti quelques heureuses progressions. « Les modifications liées à la performance de MACIF paraissaient marginales sur le papier, mais j’ai été surpris de certains gains, s’enthousiasme François Gabart. Ce n’était pas attendu parce que l’objectif initial était d’être capable de maintenir le trimaran MACIF dans la performance sur des temps longs. Ce qui est génial à vivre, c’est que chaque navigation nous permet de poursuivre nos objectifs de progression. Et je parie que, sur la course, nous allons continuer à apprendre sur les capacités du trimaran MACIF. C’est chouette techniquement, ça l’est aussi humainement parce que la marge de découverte reste ouverte ».

François connaît son bateau MACIF depuis quatre ans, ses nouveaux foils depuis un an et demi… « et Gwénolé et Jérémie, c’est plus récent. On va maintenir une dynamique de découverte d’un bout à l’autre de la Brest Atlantiques : sur une telle course, le potentiel de l’équipage dans le maniement du bateau est fondamental. Ceux qui gagneront seront ceux qui auront su préserver cette dynamique ».

Le trimaran MACIF va aussi voler

Souvent. Beaucoup ? 50% du temps, comme l’estiment certains parmi les autres skippers ? « Ce n’est pas simple d’estimer ce temps, juge François Gabart, parce que les coques du trimaran MACIF touchent l’eau régulièrement. Je veux bien accepter ce chiffre à condition que, en bon ingénieur, j’y ajoute ou retire 25% d’incertitude. Si on devait passer 50% du temps au-dessus de l’eau sur près d’un mois, cela nous offrirait environ 360 heures de vol. Même les marins de la Coupe de l’America ne sont pas arrivés à ça, entraînements compris ! » Pour y parvenir, il faudra bien sûr compter sur une mer et une météo favorables, et aussi sur une approche la plus juste d’un parcours qui, s’il offre une première partie connue de tous, jusqu’à Rio de Janeiro, ouvrira ensuite quelques nouvelles portes.

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Transat Jacques Vabre. Ian Lipinski et Adrien Hardy ont tenté l’option

Le duo du Class40 Crédit Mutuel Ian Lipinski et Adrien Hardy actuellement 8e ont tenté l’option ouest en passant au nord de Ouessant quand l’ensemble de la flotte partait plein sud. Beaucoup en avait parlé, mais ils n’ont été que deux duos de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre à oser tenter la fameuse option ouest. Le duo Crédit Mutuel est l’un des deux. Vers 2 heures du matin, au cœur de cette première nuit de course particulièrement tonique pour tous les équipages, Ian et Adrien ont quitté le « droit chemin » pour faire route au nord-ouest vers les côtes britanniques.
Et, en milieu de matinée, ils ont empanné (changé d’amure) pour pouvoir glisser à nouveau vers le sud-ouest en visant juste le nord du « DST d’Ouessant » (zone de navigation réservée au trafic maritime). Depuis, ils sont parmi les Class40 plus rapides de la flotte, avec des moyennes allant jusqu’à 18 – 19 nœuds !

25e des Class40 en début de matinée, Ian Lipinski et Adrien Hardy pointent, en ce début d’après-midi, en 5e position, à une vingtaine de milles des premiers. Mais ils sont plus rapides que les leaders (parfois jusqu’à 4 à 5 nœuds), puisqu’ils évoluent toujours dans un flux soutenu de secteur Est de 25 à 30 nœuds, alors que la tête de flotte ne bénéficie plus que d’une brise d’une vingtaine de nœuds, selon les fichiers.
Cette avantageuse situation devait durer encore quelques heures avant de composer avec des vents contraires et faiblissants.
Ils avaient le sourire malicieux, Ian et Adrien, avant de quitter le ponton du bassin Paul Vatine, glissant « qu’il y allait avoir du vent ! »… Le duo Crédit Mutuel avait en effet fait le choix de cette option Ouest dès la veille du départ.
Taillés tous deux pour la brise et armés d’un prototype conçu pour glisser dans du vent fort, ils auraient eu tord de se priver. Mais, si une telle décision est à priori facile à prendre sur le papier, il n’en va pas de même lorsque, une fois en course, on est seul à s’écarter de la route directe et à dégringoler au classement. Il faut de l’engagement et savoir assumer ce risque maîtrisé. Ian et Adrien l’ont fait !
Au classement de 16h ce lundi, ils pointaient à la 8e position et tentaient de rejoindre les leaders plus au sud. La course ne fait que commencer.

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Transat Jacques Vabre. Nuit Tonique à bord de Primonial

UNSPECIFIED - FEBRUARY 2: Sebastien Rogues and Matthieu Souben are sailing on Multi 50 Primonial prior to the Transat Jacques Vabre, on February 2, 2019. (Photo by Marie Le Floch)

Le Multi50 Primonial filait ce lundi matin à 25 nœuds après avoir laissé Ouessant et le célèbre passage du Fromveur dans son tableau arrière. Petit à petit, c’est le rythme du large qui va commencer à s’imposer, mais la première nuit fut délicate à gérer. « On a connu une entrée en matière engagée… » Sébastien Rogues, les traits tirés, témoignait dans une petite vidéo envoyée aux premières heures du jour combien cette première nuit avait été tonique. « On a dû procéder à beaucoup de changements de voile, dans un vent très irrégulier. On récupère un peu à peu de cette première nuit… » Petit à petit le rythme des quarts se met en place : le temps de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre, les deux marins vont se croiser régulièrement sur le pont pour permettre à chacun de se reposer et de garder toute la lucidité nécessaire à la bonne conduite du trimaran. Savoir dormir, s’alimenter correctement sont quelques-unes des clés de la réussite. Pour l’heure, les deux compères pointent à une trentaine de milles derrière Thibault Vauchel-Camus et Fred Duthil, les deux leaders, soit une petite heure de course aux vitesses actuelles des deux multicoques.

Bonne nouvelle, « le bateau est à 100% de son potentiel » témoigne Matthieu Souben dans une courte vacation avec son équipe à terre. Même si les deux marins ont dû bricoler, faire face à quelques petits soucis techniques comme souvent en début de course, Primonial est paré pour affronter l’Atlantique. Les prochaines heures devraient être décisives : il va falloir exploiter au mieux les variations du régime de sud à sud-ouest qui se met progressivement en place sur le golfe de Gascogne. C’est ici que l’intelligence tactique et la lucidité s’avèrent nécessaires : quelques heures sur le mauvais bord, et ce sont des milles précieux perdus sur la route de Salvador de Bahia. La sagesse recommande de partir plein sud et de longer les côtes d’Espagne et du Portugal pour ensuite attraper les alizés et les vents portants. Mais auparavant, il va falloir accepter de manger son pain noir : allures de près, ciel bas et couvert, pluie régulière devraient composer le menu des prochaines heures à bord de Primonial.

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Transat Jacques Vabre. Le rythme s’installe à bord de Time For Oceans

© Alexis COURCOUX

Stéphane Le Diraison et François Guiffant ont vécu 24 premières heures toniques, obligeant à vite se mettre dans le rythme. De l’aveu même de Stéphane, il y a eu du bon et du moins bon depuis le départ. Le duo de Time For Oceans, qui pointait en 18e position n’a rien l’intention de lâcher sur cette longue route qui mène à Salvador de Bahia.
C’est toute la difficulté du départ d’une grande course au large : Après une semaine havraise intense avec beaucoup de sollicitations, Stéphane Le Diraison et François Guiffant ont dû se mettre très rapidement dans le bain et vite reprendre leur marques à bord de Time For Oceans, dans ce début de Transat Jacques Vabre exigeant.

« Après le départ, il a fallu remonter au près jusqu’aux superbes falaises d’Étretat. Le paysage méritait le détour ! Nous sommes bien partis mais sur la fin quelques bords mal inspirés nous ont coûté cher. L’envoi du gennaker (voile creuse) a été laborieux, une écoute était montée à l’envers. Conclusion nous avons perdu de précieux milles dans la bataille, le groupe de devant s’est échappé avec un vent plus favorable. La traversée de la baie de Seine a été catastrophique, nous ne trouvions pas les bons réglages pour faire avancer le bateau. Nos concurrents vont vite, le niveau est relevé et les erreurs ne passent pas inaperçues. »
Heureusement, en approche du Cotentin les choses sont rentrées dans l’ordre comme l’explique Stéphane : « Nous avons tiré un joli bord en direction d’Ouessant et nous n’avons pas boudé notre plaisir de rattraper puis doubler certains rivaux ! Surtout après avoir été malmené la veille ! »

« Le bateau surfe de vagues en vagues à un rythme effréné »
Les conditions, bien que musclées ne déplaisent pas au duo de Time For Oceans, qui navigue sur un IMOCA costaud et bien fiabilisé. « La direction de course nous a concocté des conditions sur mesure : depuis la bouée d’Antifer nous sommes au portant. L’ambiance à bord est plutôt humide, le ciel gris et la mer agitée mais le bateau surfe de vagues en vagues à un rythme effréné », se réjouit Stéphane Le Diraison.

« Après cette nuit agitée, avec de nombreuses manœuvres, le rythme du large s’installe à bord de Time For Oceans, nous profitons du vent plus stable pour dormir un peu et nous sécher. Au lever du jour nous avons pu apprécier la beauté de la côte finistérienne accompagné de dauphins qui nous ont suivis pendant plusieurs milles. »
Depuis, Stéphane Le Diraison et François Guiffant progressent toujours à bonne vitesse (environ 18 nœuds).A 16h, le tandem de Time For Oceans pointait donc en 18e « Nous sommes dans un groupe avec lequel nous imaginions jouer mais il y a d’autres concurrents directs devant nous. Il y a plein de choses à faire ! », conclut Stéphane.

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Transat Jacques Vabre. Class40 Edenred dans l’action !

LE HAVRE, FRANCE - OCTOBER 27: Fleet is taking a good start during the Transat Jacques Vabre 2019, duo sailing race from Le Havre, France, to Salvador de Bahia, Brazil, on October 27, 2019 in Le Havre, France. (Photo by Jean-Marie Liot/Alea)

Moins d’une trentaine d’heures après le départ de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre, donné dimanche à 13h15 au Havre, le Class40 Edenred mené par Emmanuel Le Roch et Basile Bourgnon pointe à la 16ème place au classement de lundi 16h00 à 60 milles du leader de la Class40 Leyton (Sam Goodchild et Fabien Delahaye). « J’aime l’action », expliquait Basile Bourgnon avant le départ, il n’a pas été déçu avec une sortie de Manche tonique et rapide. Cette nuit, le vent s’est renforcé jusqu’à 35 nœuds et un peu plus de 24 heures après le départ, Emmanuel Le Roch et Basile Bourgnon entament déjà leur traversée du Golfe de Gascogne.

« Après le petit côtier d’hier, nous avons envoyé le spi puis nous avons barré tout le temps, nous n’avons encore jamais mis le pilote automatique. Ces premières heures de courses sont importantes, il ne faut pas lâcher ! Nous avons dormi par petites tranches de 45 minutes ou une heure. La nuit a été rapide et humide à bord d’Edenred mais nous avons joué la prudence. Dans les rafales à 35 nœuds, nous avons eu du mal à envoyer le petit spi, alors nous avons décidé de rester sous génois. L’objectif est bien d’arriver au Brésil ! Nous venons de passer Ouessant sous spi avec un temps typiquement breton : un ciel bas, de la grisaille et encore de jolis grains. Nous avons enfilé les gros cirés mais pas encore la combinaison sèche. Et surtout, nous avons attaqué le saucisson et le gâteau au chocolat ! » raconte Emmanuel Le Roch, joint par son équipe cet après-midi.

Le plein d’émotions pour une grande première
Mettre des mots sur ses émotions, un exercice difficile jusque-là pour Basile Bourgnon, benjamin de la course à seulement 17 ans et 5 mois. « C’était à la fois touchant et étrange de voir ma famille et mes amis émus aux larmes. J’ai essayé de rester fort mais j’ai eu une sacrée boule au ventre », avoue Basile Bourgnon, le co-skipper d’Edenred. « La Transat Jacques Vabre, c’est une première pour nous deux, mais contrairement à Basile, j’avais déjà vécu les émotions d’un départ de Route du Rhum, je savais à quoi m’attendre. Ce sont des sentiments forts mais une fois les amarres larguées, on passe tout de suite en mode course », conclut Emmanuel Le Roch.

Malgré les trois décennies qui séparent Emmanuel Le Roch de Basile Bourgnon, la force de ce duo, c’est sa complicité évidente. Une histoire de cœur et de compétiteurs, autant dire qu’ils n’ont pas fini de partager des émotions sur la longue route qui doit les mener jusqu’à Salvador de Bahia au Brésil d’ici une vingtaine de jours.

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