602 milles de retard ce matin pour Sébastien Josse (VMI) qui, comme prévu, s’est laissé attraper par l’anticyclone pour réparer son problème de parallélisme de safrans. Tout était prêt à bord hier midi pour attaquer la réparation. 4,2 nœuds de vitesse moyenne sur 4 heures, le benjamin de ce Vendée Globe savait qu’il devait tourner le dos à la course et trouver une zone avec moins de pression pour réparer ce petit jeu latéral dans son safran dans les meilleures conditions. Et Sébastien va bien évidemment perdre de plus en plus de milles dans les heures qui viennent, le trio de tête navigant toujours dans un vent de sud-ouest généré par la dépression qui progresse avec eux vers le Cap Horn. Un système météo s’est d’ores et déjà intercalé entre Sébastien et la tête de la course qui est maintenant composée clairement de trois bateaux.Dans ce groupe, c’est une fois de plus Mike Golding (Ecover) qui signe la meilleure performance sur 24 heures avec 378 milles parcourus, à 15,8 nœuds de vitesse moyenne. L’anglais a repris depuis hier soir 20 heures 7 petits milles sur Vincent Riou (PRB). Un Vincent Riou et un Mike Golding qui sont l’un et l’autre à l’attaque et qui affichent les meilleures vitesses instantanées avec 18,3 nœuds et 18,9 nœuds ! Mais Jean Le Cam (Bonduelle), imperturbable, reste solidement en tête et maintient son tapis d’avance de 150 milles sur ce duo de poursuivants.Journée de réparation programmée pour Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec) également. Le niçois met toujours un peu de nord dans sa route pour passer au-dessus de la zone repérée d’icebergs. Confronté également à une zone de hautes pressions, il comptait réparer « définitivement » son problème de barre. A suivre… Enfin, pas d’iceberg signalé par Dominique Wavre sur Temenos qui se trouve actuellement en plein milieu de la zone de glaces. Tant mieux…« C’est vrai que les conditions sont éprouvantes. Tu passes de 50 nœuds la nuit à la pétole le lendemain. Et maintenant, c’est du près avec une mer très formée de nord et puis sud, c’est une vraie marmite et ça tape fort… ». Le message de Raphaël Dinelli (Akena Vérandas) résume bien la situation et les conditions rencontrées par le duo en queue de flotte. Lui et Karen Leibovici (Benefic) pointent respectivement à 450 milles et 680 milles du Cap Leeuwin, deuxième marque de parcours symbolique à laisser à gauche dans ce tour du monde.Source : Vendée Globe 2004
Baird, roi des petits airs
On ne change pas une équipe qui gagne. Notamment sur le Swedish Match Tour, le circuit très disputé sur lequel se mesure à coups de duels sur l’eau les meilleurs régatiers du monde entier. Cette année 2004 restera celle d’Ed Baird et de ses équipiers Andy Horton, Piet Van Nieuwenhuyzen etJon Ziskind, qui n’ont jamais manqué d’air – au propre comme au figuré – pour trnsformer du retard en victoire. On a pu encore le vérifier le mois dernier lors de la Nippon Cup. Bien mal en point, presque déclarés morts, Ed Baird et les siens sont revenus pour s’imposer 3-0 en finale. Même scénario ou presque sur la grande classique qu’est la Congressional Cup : la victoire, pourtant loin d’être acquise ne leur échappe pas dans des vents erratique. Enfin, difficile d’oublier qu’Ed Baird l’a emporté, à l’occasion de la Portugal Match Cup en juillet dernier, face à un certain Russell Coutts de retour sur le Swedish Match Tour. Idem, les petits airs étaient majoritaires !
Résultat des courses, sur les quatre dernières épreuves qu’il a disputées, Ed Baird termine sur de victoire et une place de trois. A mi-tour (après 4 épreuves sur 8), il occupe la tête du classement général provisoire fort de 65 points accumulés sur les 100 possibles. Il tient également les deux deuxièmes ex æquo, le Néo-Zed Russell Coutts et le Danois Jes Gram-Hansen à une distance respectable de 20 points d’écart. L’ancien leader et champion de match racing, l’Australien Peter Gilmour se classe 4è, le Finlandais Staffan Lindberg, 5è. Reste une question en suspend : Ed Baird, tout juste recruté comme barreur par Alinghi pourra-t-il continuer sur sa lancée avec le Team Musto, ou devra-t-il poursuivre sous les couleurs du Defender de la Coupe.
Voici les statistiques établies sur les résultats combinés de la seconde moitié de la saison 2003-04 et de la première moitié de la saison 2004-05 :
Le nombre de victoires et de défaites
1. Peter Gilmour 106-46
2. Ed Baird, 67-26
3. Gavin Brady, 62-31
Le nombre de points accumulés sur le circuit
1. Peter Gilmour, 139 points (9 départs)
2. Ed Baird, 106 points (6 départs)
3. Russell Coutts, 95 points (4 départs)
Le pourcentage de victoire
1. Russell Coutts, 73.9 % (51-18)
2. Ed Baird, 72.0 % (67-26)
3. Peter Gilmour 69.7 % (106-46)
Les« prize money » gagnés
1. Russell Coutts, $127,343
2. Ed Baird, $91,235
3. Peter Gilmour, $84,758
Ellen MacArthur en survie pour Noël…
Noël dans des conditions extrêmes…”La tempête va nous rattraper, on ne va pas pouvoir y échapper”” confiait Ellen il y a deux jours. Des vents très forts compris entre 35 et 45 nœuds (Force 8) avec des rafales à 50 (Force 9) vont s´abattre sur le trimaran en levant une mer très agitée et plaçant Ellen en conditions de survie. Le problème, c´est que le vent va tourner de secteur Nord et créer une nouvelle houle qui va rencontrer les vagues d´ouest actuellement présentes sur zone. Castorama devra donc progresser sur cette mer croisée et dangereuse. En plus de cela, le vent de nord empêchera Ellen de naviguer au portant. Cette allure aurait permis de réduire le vent apparent et de surfer plus facilement sur la houle de nord. Au lieu de cela, le trimaran va devoir progresser sur une allure de travers (90°), qui augmente les charges sur les voiles et le risque d´enfournement””… (lorsque les étraves plantent dans les vagues)
Entre 35 et 45 nœuds avec des rafales à 50 nœuds de secteur nord-ouest dès ce soir. Ellen va tenter de rester à l´avant de la dépression le plus longtemps possible, mais d´après la météo, le front froid va quand même la rattraper le soir de noël : “”si on se fait rattraper par ce front, on aura plus de 50 nœuds de vent, puis des vents très faibles à l´arrière, le tout sur une mer très forte. Ca peut difficilement être pire !””(Source Ellen MacArthur)”
Sébastien Josse continue la course…
Jeudi soir, vers 23h00, Sébastien Josse (VMI), toujours 4e, a repris sa route après avoir fait un crochet par le nord-ouest pour non seulement éviter la zone des glaces, mais aussi faire le point sur les dégâts subis par son bateau suite à la rencontre avec un growler quelques heures plus tôt (16h00). Passer de 13 nœuds à 0 nœuds en moins d’une seconde est aussi violent pour le bateau que pour le skipper qui, heureusement, n’a pas été blessé. Sûrement choqué par cet accident, Sébastien Josse a préféré temporiser pendant quelques heures, le temps d’étudier avec son équipe à terre les dommages subis par son voilier, et les réparations nécessaires pour continuer. En dehors du bout-dehors et du balcon avant, l’un cassé, l’autre plié, le monocoque ne semble pas atteint structurellement. Un problème de jeu dans un safran, également heurté par un petit growler, inquiétait plus le benjamin de la course pour poursuivre sa route. Finalement, tout semble rentrer dans l’ordre puisque Sébastien était crédité ce matin 5h00 de la plus grande vitesse de toute la flotte avec 14,1 nœuds. Cet incident lui aura coûté un bout-dehors et 85 milles sur son adversaire direct, Mike Golding (Ecover). Désormais, Sébastien ne peut plus utiliser ses grandes voiles d’avant pour les vents médium et faibles. Un handicap qui sera surtout gênant lors de la remontée de l’Atlantique.
Le Cam et Riou inséparables
Après 46 jours de course, Jean Le Cam (Bonduelle) et Vincent Riou (PRB) se livrent une régate aussi acharnée qu’au premier jour. Revenu à moins de 10 milles du premier hier soir, Vincent Riou ne concédait que 14,5 milles ce matin. Un cheveu à l’échelle du Vendée Globe ! Décalé à 140 milles dans le nord du leader, Vincent Riou a préféré jouer la sécurité au moment de traverser la zone de glace au sud-est de la Nouvelle-Zélande. Les deux premiers ne sont plus qu’à 400 milles de la prochaine porte, et à 3400 milles du Cap Horn.
Macquarie, zone sismique
Juste au moment où le malheureux Sébastien Josse heurtait un growler, hier vers 16h00, s’est produit une secousse sismique de 8,2 sur l’échelle de Richter, à 500 milles dans l’ouest du skipper. Vers 6h00 ce matin, Dominique Wavre (Temenos) passait à moins de 2 milles au sud de l’île Macquarie, tout près de l’épicentre du séisme d’hier, qui a eu lieu entre 3000 et 4000 mètres de fond. D’après Michel Cara, Directeur du Bureau Central Sismologique Français, une telle secousse, aussi violente soit-elle, n’a que peu d’incidence sur la mer à partir du moment où elle se produit par de très grandes profondeurs. Les fameux Tsunamis, ces vagues géantes liées à un tremblement de terre, ne se produisent qu’à l’approche des côtes, et non en pleine mer. La dorsale de Macquarie, dans le prolongement des montagnes et volcans néo-zélandais, est un véritable mur qui barre le fond des Océans du Sud. Les fonds sous-marins remontent de 5000 mètres en moins de 20 milles, créant souvent une mer agitée par la remontée des courants.
Le reste de la course
Comme à son habitude depuis plusieurs jours, Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec), 6e, est une nouvelle fois le plus rapide de toute la flotte et le seul à dépasser les 300 milles parcourus en 24 heures (322,7 milles exactement). Le moins rapide est son poursuivant direct, Nick Moloney (Skandia), 7e, qui, à force de tirer des grands bords de largue pour éviter une zone de calme sous la Tasmanie, n’a parcouru que 131 milles sur la route directe. 1000 milles plus loin, l’Américain Bruce Schwab (Ocean Planet) est le 11e concurrent du Vendée Globe à franchir la longitude du Cap Leeuwin, au sud-ouest de l’Australie. Cinq concurrents n’ont pas encore franchi ce deuxième grand cap du tour du monde, après le Cap de Bonne-Espérance, et avant le Cap Horn. Pour comparaison, Vincent Riou avait franchi le Cap Leeuwin il y a 10 jours, le mardi 14 décembre !Classement de 4h00 TU (5h00 heure française)
– 1. Jean Le Cam (Bonduelle) à 10532,9 milles de l’arrivée
– 2. Vincent Riou (PRB) à 14,5 milles du leader
– 3. Mike Golding (Ecover) à 233,8 milles
(Source : Vendée Globe)
VMI heurte un growler !
Le jour se lève aux antipodes. Sébastien Josse (VMI) n’a pas repéré d’icebergs sur son radar. Pourtant, il en a vu un premier à l’œil nu de 50 mètres de long et 3 mètres de haut, de forme arrondie et visiblement en train de fondre. Il a ensuite touché un petit growler (ou petit iceberg) sous l’eau qui aurait relevé le safran juste avant l’impact violent dans un autre growler de 15 mètres de long et 1,5 mètres de hauteur. Heurté à 12-13 nœuds, le growler n’a pas bougé, ce qui fait penser à Sébastien qu’il doit peser entre 20 et 30 tonnes. Heureusement, le jeune skipper n’a pas été blessé au moment du choc. Le benjamin de la course a aussitôt affalé sa grand-voile et pris des photos pour étudier les dégâts avec son équipe à terre, eux-mêmes en contact immédiat avec Pascal Conq, l’architecte du bateau, et Hubert Desjoyeaux, responsable du chantier où VMI a été optimisé ces dernières années.
Sébastien Josse navigue actuellement à 7 nœuds, cap au 50°, avec 20 nœuds de vent et 3-4 mètres de houle. Il n’a pas encore vérifié les dégâts au niveau de la crash-box, mais a pu vérifier que la structure et la coque du bateau n’avait pas été endommagée.
Le skipper se trouve à environ 500 milles dans le sud-est de la Nouvelle-Zélande.
Source : Vendée Globe 2004
COLLISION POUR CASTORAMA, MAIS PAS DE DEGATS…
Collision sans gravité avec un objet non identifié cette nuit … Moment de frayeur pour Ellen et Castorama dont la vitesse a brutalement chuté de 26 à 14 nœuds dans une collision avec un objet non identifié. D’après elle, cet “objet”” pourrait être un animal, compte tenu de l’aspect un peu “”mou”” du choc. Aucun dégât n’a été repéré pour l’instant…Peu de sommeil pour Ellen qui a passé 8 heures à réparer son dessalinisateur … Ce matin, elle a également consacré plusieurs heures à évacuer l’eau d’un des compartiments du flotteur tribord repérée il y a quelques jours. Ellen ne sait pas d’où vient cette eau mais la quantité accumulée ne l’inquiète pas car même une petite fuite au niveau de la cadène du gréement pourrait entraîner une telle quantité d’eau en quelques jours ou quelques semaines10 000 milles au compteur … A 7h10 GMT ce matin, après 24 jours de mer, Castorama a déjà parcouru 10084 milles (Ellen est en avance sur le record de Francis Joyon depuis le 7e jour) à la vitesse moyenne de 16,8 nœuds. Il s’agit cependant de la distance parcourue sur l’eau et non de la distance par rapport à l’arrivée Ellen empanne tribord amures … Après la bascule de vent au sud-ouest hier soir, Ellen a empanné sur tribord pour remettre le cap au sud-est après avoir passé 24 heures sur un bord défavorable vers le nord. Ce matin, son avance sur le record avait chuté à 16 heures et Castorama progresse désormais à 14 nœuds dans un vent d’WNW plus faible (18 nœuds).Objectif aujourd’hui : Empanner à nouveau sur Cap ENE… D’après les prévisions météo de Commanders Weather, le vent devrait souffler entre 15 et 23 nœuds. Ellen devra ré-empanner vers le nord pour se tenir à distance des conditions très fortes plus au sud. Le vent de NW généré par la dépression qui arrive de l’ouest devrait se renforcer ce soir pour atteindre 35 à 45 nœuds demain soir et le jour de Noël avec de possibles rafales à 50 nœuds (Force 10). Castorama devra donc rester au nord de 44-45 degrés S pour éviter le plus gros de la tempête. Mais si le vent tourne encore plus au nord, le trimaran aura à progresser de travers dans une mer très formée. Dans cette situation dangereuse pour un multicoque, il pourrait donc être contraint de faire route au sud…Castorama a passé les îles Kerguelen ce matin … à environ 270 milles dans leur nord. Cet archipel situé par 49 20S et 70 20E à mi chemin entre l’Afrique, l’Antarctique et l’Australie est un territoire français, habité uniquement par des scientifiques. Il est composé d’une île principale et de 300 petits îlots rocheux.Prévisions météos : Ellen garde une progression stable. Le vent d’WSW va basculer WNW pendant la journée et l’objectif sera de faire route ENE. Le vent sera également plus faible qu’hier, entre 15 et 23 nœuds.Un important système dépressionnaire installé au sud, va se déplacer vers l’est. La combinaison de cette tempête et de l’anticyclone au nord et nord-est va commencer à générer des vents plus forts de secteur NW en fin de journée jeudi et vendredi. Ces vents de NW tourneront NNW puis N à l’avant du front et toucheront le trimaran le 24 au soir et le jour de Noël, avec des vents de 35 à 45 nœuds et peut être des rafales à 50 nœuds vendredi soir et samedi matin. Les vents les plus forts seront au sud de 44-45S. Il faudra donc rester au nord pour négocier au mieux les vents forts et la mer très agitée qui accompagnent la dépression.(Source Team Ellen)”
Le retour de Mike Golding et Sébastien Josse
Du près, toujours du près… Jean Le Cam (Bonduelle) et Vincent Riou (PRB) progressent face au vent à 7 nœuds de vitesse moyenne sur la route. 177 milles parcourus sur 24 heures pour le premier, 151 milles pour le second, le vent d’est persiste et signe. La bonne nouvelle de la nuit, c’est justement de ne pas avoir eu de… nouvelles. La zone de glaces rencontrée hier est, peut-être, un mauvais souvenir puisque aucune autre présence d’icebergs n’a été signalée depuis plus de 12 heures.Chose intéressante : le retour de Mike Golding (Ecover) et de Sébastien Josse (VMI) sur le groupe de tête. En effet, d’une part Sébastien Josse a stoppé l’hémorragie de milles vis-à-vis de Mike Golding et limite son retard à 25 milles ce matin, d’autre part tous les deux sont revenus sur le groupe de tête pendant la nuit. Mike et Sébastien ont repris 30 milles ce matin sur le leader depuis hier soir 20 heures et ce n’est pas fini. En effet, le vent prend progressivement du sud pour les deux poursuivants alors que devant Jean et Vincent vont buter sur une zone de vents erratiques difficile à gérer. Et là, où il doivent pour le moment tirer des bords, derrière ils font route directe de plus en plus facilement… Les prochaines 36 heures pourraient offrir une belle opportunité pour revenir toujours plus au contact.« Après un peu de repos et de réflexion, j’ai décidé de poursuivre ma route de course normale. Un plan de travail est prévu pour réparer cette foutue bôme qui consiste à découper un petit bout de tangon et de l’ajuster ensuite pour l’utiliser comme insert afin de solidariser les deux morceaux et ensuite rigidifier par l’extérieur à l’aide de lattes de grand-voile dont j’ai un certain nombre de rechange. Cette réparation va me permettre de naviguer avec deux ris dans la grand-voile. C’est un moindre mal… ». Patrice Carpentier (VM Matériaux) a envoyé une longue lettre cette nuit à la Direction de Course expliquant la situation. Il continue ce et son Vendée Globe coûte que coûte même s’il se sait sur un cheval blessé. « Je considère que le Vendée Globe est une vraie et grande aventure pour tous ceux qui aiment la mer et la compétition. Comme dans toute aventure, il y a des moments difficiles où il faut puiser loin dans ses ressources. On dira que la mer le vaut bien ». Patrice se trouve ce matin à 646 milles dans le sud d’Albany en Australie.La meilleure performance du moment est une nouvelle fois pour Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec) qui a repris en 24 heures 130 milles sur le 5e, Dominique Wavre (Temenos). Jean-Pierre fait parler l’écume et affiche 363 milles parcourus sur 24 heures à 15 nœuds de moyenne. Il navigue sur la route dans un puissant vent de nord-ouest tournant nord. Il va également buter sur une étonnante langue anticyclonique située sous la Tasmanie qui distille côté ouest un vent de nord et côté est un vent de sud. A suivre…Source : Vendée Globe 2004
Noël aux glaçons !
Dans un champ de minesC’est dans un champ de mines que Bonduelle progresse et il est évident que son skipper ne va pas beaucoup dormir. Si le spectacle est fascinant , le danger lui est omniprésent. Un cadeau de Noël dont les solitaires auraient bien fait l’économie.Le Cam cernéA la vacation de la mi- journée, Jean Le Cam a raconté calmement cette rencontre : ” La mauvaise nouvelle, c’est qu’il y en a partout ! La bonne nouvelle, c’est qu’il y a une bonne visibilité ! Le radar a l’air de les détecter mais le problème c’est que tu ne peux aller ni à droite ni à gauche. A gauche, j’ai eu un défilé tout à l’heure et maintenant j’en ai un à quatre milles sous le vent. J’ai eu un gros iceberg tabulaire qui faisait au moins un quart de l’île de Groix avec deux petits autour ! Je n’ai pas vu de growlers… Là, je rigole mais je ne fais pas le malin. La nuit va durer encore cinq ou six heures et je vais la passer sur le pont. Heureusement il y a pas mal de lune et pas trop d’air. Les conditions sont assez favorables à une veille permanente » racontait le roi Jean qui trouvait encore le moyen de plaisanter : “” C’est vraiment le spectacle comme on les aime au Puy du Faou. Les organisateurs avaient fait les choses bien. Il y avait même une baleine sur le terrain de jeu qui a surgi 50m devant le bateau. Une soirée baleine ou cachalot et icebergs en prime, je suis gâté !””Riou paré pour une nuit blancheLe même danger guette Vincent Riou dont le PRB se situait à 44 milles en latéral dans le Nord de la position de Le Cam. Solidarité entre gens de mer et entre ces deux finistériens qui se disputent la première la place , toutes les infos ont été immédiatement relayées au skipper de Loctudy. “” Je suis en train de couper dans le fromage car si je continuais je faisais route dessus. J’ai viré… Mon radar fonctionne en permanence depuis maintenant trois jours et je vais passer la nuit dehors. L’avantage c’est que l’on sort de trois jours de près et cela a laissé pas mal de temps pour dormir. Là, une nuit blanche ne me pose aucun problème. Il va falloir être vigilant. Il y a des moments où il faut faire du bateau à voile et d’autres moments où l’on fait de la course… » Dans cette situation, les deux leaders qui faisent preuve de sang – froid ont pour eux une bonne visibilité , un vent modéré et de la lune, ce qui est précieux pour la veille. Mais pour se sortir de ce piège redouté des glaces , il va falloir jouer finement.Cette nouvelle qui a jeté un froid sur la flotte a un quelque peu occulté la course qui n’en perd pas ses droits. Derrière les ouvreurs lancés dans leur “” slalom gênant”” , Mike Golding a pris l’ascendant sur Sébastien Josse. Quille pendulaire , longues dérives et ballasts , Ecover est indéniablement plus performant que VMI à cette allure contre le vent. Du coup , le benjamin a concédé un peu de terrain mais le match est loin d’être fini.G D”