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Interview d´Ellen, superwoman !

Castorama / Ellen MacArthur
Castorama / Ellen MacArthur

– Vous venez de croiser deux icebergs que votre radar n´a pas détecté. Pas trop angoissée ?
Ellen MacArthur : “Il est vrai que c´est toujours un choc de voir des icebergs surtout lorsqu´on file à 20 nœuds. Ce qui est inquiétant, c´est que ces icebergs sont très nord. Ça fait peur, surtout la nuit, car mon radar ne les a pas détectés : il est altéré par le solent en fibre de carbone qui ne laisse pas passer les ondes. Je suis vraiment tendue… “”

– Deux jours et demi de moins que Joyon à mi-parcours : vous attendiez-vous à une telle avance ?
E.M. : “”Je ne m´y attendais pas et je suis assez étonnée d´avoir cette avance-là. De plus, les vents ne vont pas être mauvais d´ici au cap Horn, mais il faut toujours être prudent, car la ligne d´arrivée est encore loin. Je me souviens qu´Olivier de Kersauson et son équipage avaient perdu 6 jours entre l´équateur et Brest, donc méfiance. Bien sûr, ça aide mentalement d´avoir de l´avance à mi-parcours, mais le bateau est plus usé et moi aussi. La seule ligne qui compte, c´est l´arrivée et elle est loin. Alors, je reste concentrée””.

– Quelles différences existent-ils entre un tour du monde sur monocoque de 60 pieds et sur multicoque de 75 pieds ?
E.M. : “”Le stress ! Physiquement, un trimaran est certes plus exigeant qu´un monocoque, mais le stress n´est pas le même. Ici, ça va plus vite, à 20-22 nœuds. Tout arrive tellement plus vite, surtout les ennuis. Donc, il est difficile de se détendre. Je suis toujours sous pression, stressée””.

– Rassurez-nous, vous prenez quand même du plaisir à naviguer ?
E.M. : “”Oui, bien sûr, même si j´ai vraiment eu du mal lors des deux premières semaines. Là, ça va mieux. Hier, j´ai eu droit à un coucher de soleil, soleil que je n´avais pas vu depuis quatre jours : il y avait de belles couleurs, des oiseaux partout : c´était super beau. Ces moments-là sont magiques et me procurent énormément de plaisir””.

– Dans quel état se trouvent le trimaran… et son skipper ?
E.M. : “”Le bateau n´est pas en mauvais état. Certains bouts sont usés, mais ça va. J´effectue régulièrement un check-up complet du bateau et tout va bien. Je touche du bois… Quant au skipper, il est un peu fatigué, mais ça va mieux maintenant. En fait, mon état dépend de la météo””.

– Avez-vous le temps de suivre le Vendée Globe, notamment la progression de Nick Moloney qui navigue sur votre ancien “”Kingfisher”” ?
E.M. : “”Oui, je suis de près cette course. Chaque jour, je note la position des concurrents afin de ne pas les percuter car je vais plus vite qu´eux. Le Vendée Globe est une course géniale avec ses joies et ses peines. Sinon, je suis à 700 milles de Nick. On ne va pas changer nos routes pour se faire un petit coucou, mais j´avoue que ce serait génial de se voir en pleine mer””.

– Que peut-on vous souhaitez en ce début d´année 2005 ?
E.M. : “”Oh rien, il faut d´abord avoir une pensée pour tous ses gens qui ont été touchés par le tsunami…””

Propos recueillis par Philippe Eliès”

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Jean Le Cam franchit le Cap Horn …

Jean Le Cam / Bonduelle
Jean Le Cam / Bonduelle

Double empannage sous la terre de feu, et Jean Le Cam, en laissant les îles Diego Ramirez à tribord, double le troisième des grands caps d’un tour du monde à la voile, le Horn. Espérons que la lune aura eu la gentillesse de laisser filtrer ses rayons, afin d’offrir au Finistérien une image plus poétique que la blafarde lumière d’un écran GPS et d’un point sur un logiciel de routage. Depuis son franchissement de l’antéméridien le 22 décembre, Le Cam a réalisé une Transpacifique étonnante de réalisme et d’efficacité ; de l’est, et seulement de l’est. Bien calé sur la latitude des deux portes de sécurité et porté par une énorme dépression généreusement étalée en travers de l’océan, Bonduelle a tracé un sillage rectiligne vers le continent sud américain. Masquant sous sa bougonnerie légendaire le stresse lié aux icebergs, indésirables invités si haut sur la route des concurrents, Jean a su placer son plan Lombard avec une diabolique précision en bordure des dépressions. En jouant la carte de la vitesse pour rester au sein des systèmes dépressionnaires, il a économisé les empannages intempestifs et les milles sur la route. Une stratégie qui lui a permis de compter jusqu’à 265 milles d’avance sur Vincent Riou et 340 milles sur Mike Golding. Ces derniers, plus que jamais en embuscade vont profiter aujourd’hui d’un léger tassement des vitesses du leader pour revenir très fort dans ce vent de nord ouest bien établi. Les deux hommes sont à l’attaque et Riou, flashé à 23 nœuds en vitesse instantanée signe une journée à 402 milles ! Mike n’est pas en reste et se réjouit sûrement de voir son souhait d’un retard inférieur à 300 milles au Horn en passe de se réaliser.

Deux nouveaux duels se mettent en place en arrière de la course : en bagarre pour la 4ème place, Dominique Wavre (Temenos) et Sébastien Josse (VMI) ne luttent pas forcément à armes égales. Sébastien, benjamin de la course, navigue dans un flux d’ouest qui l’oblige à tirer des bords de portant. Las ! Il ne dispose plus de ses voiles d’avant depuis la perte de son bout dehors lors du choc avec un growler. L’expérimenté Dominique Wavre a su, avec un sang froid remarquable, préservé son bateau tout en alignant les milles à haut débit lors de deux terribles coups de vent consécutifs à 24 heures d’intervalle. Il a replacé son Temenos à 346 milles seulement de VMI, après avoir compté plus de 700 milles de retard !

En vue de l’antéméridien, l’américain Bruce Schwab (Ocean Planet) fait de la résistance. Le Pacifique est un peu le jardin du californien et Bruce se voit mal dans la peau de la 8ème « victime » du boulimique Conrad Humphreys (hellomoto), revenu en boulet de canon de la 17ème à la 10ème place. Les deux hommes naviguent à cap et vitesse sensiblement égaux dans un léger vent de sud ouest, à la recherche de la pression qui a enfin permis au Dunkerquois Joé Seeten (Arcelor Dunkerque) de démarrer 400 milles devant leurs étraves.

En queue de peloton, Karen Leibovici (Benefic) a réduit son retard sur Raphaël Dinelli (Akena Verandas) à… 124 milles.

Source : Vendée Globe

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Icebergs dans le nord de Castorama

Ellen MacArthur
Ellen MacArthur

 A 4h30 GMT ce matin, Ellen annonçait avoir vu 2 gros icebergs d´environ 20 mètres de long à 2 milles dans son nord (à ce moment précis, Castorama se trouvait par 50 58 S / 175 52 E) : "je peux les voir sur bâbord… C´est vraiment stressant. Il faut que je retourne sur le pont. Il ne me reste plus que 4 heures de jour. J´espère avoir passé le pire de cette zone…" De nombreux icebergs avaient été repérés par les concurrents du Vendée Globe dans la même région mais un peu plus au sud. Il y a deux semaines, le MRCC de Nouvelle Zélande avait d´abord alerté les organisateurs du Vendée Globe de la présence de glaces dans l´ESE de l´île Campbell sur plusieurs centaines de milles de longitude et de latitude. L´actuel leader du Vendée Globe, Jean Le Cam, fût le premier à relever des icebergs sur sa route. Quelques jours plus tard, Sébastien Josse (VMI) heurtait un growler (morceau d´iceberg) et cassait le bout dehors de son 60 pieds. L´ensemble de ces relevés a poussé Castorama a suivre une route plus nord ces dernières 48 heures. Cela n´a malheureusement pas empêché Ellen de voir deux icebergs sur une position très nord. Les prochaines heures s´annoncent particulièrement stressantes à bord du trimaran, alors que la nuit tombe sur cette partie du globe.

Depuis 19h00 GMT hier soir, Castorama affiche des vitesses supérieures à 20 nœuds dans un vent de SSW soufflant entre 20 et 26 nœuds. Ellen MacArthur a déjà parcouru 14640 milles à la vitesse moyenne de 17,4 nœuds depuis le départ de sa tentative de record en solitaire il y a 35 jours. Malgré cette bonne progression, Castorama commence à perdre quelques minutes sur le record de Francis Joyon. Son avance s´élève toujours à 2,5 jours mais sa route est actuellement plus nord que celle d´IDEC au même moment. Ellen MacArthur doit donc continuer sans relâche pour espérer battre le record de Francis Joyon, qui fut le premier à boucler un tour du monde en solitaire, sans escale, sur multicoque (en 72 jours, 22 heures et 54 minutes). Elle doit en permanence repousser ses limites physiques et psychologiques tout en gérant au mieux son temps de sommeil et de repos. Le Dr Claudio Stampi, spécialiste en la matière, suit Ellen depuis 5 ans : "pour l´instant, je peux dire qu´elle fait du très bon travail du point de vue de la gestion du sommeil". Ellen porte un bio-moniteur qui enregistre son temps de repos et ses dépenses énergétiques et qui envoie les données au Dr Stampi pour analyses. Ces cinq derniers jours, Ellen a dormi en moyenne 6 heures par 24 heures. Le miminum qu´elle ait dormi depuis le départ est 1h32, le 28 décembre, lorsque Castorama affrontait son 3e coup de vent successif. En solitaire, les marins dorment par "siestes" de 10, 20, 30, parfois 40 minutes. Mais dans les conditions difficiles de vent et de froid, il est évidemment beaucoup plus difficile de s´endormir et avec les vents instables et les fortes rafales qui vont concerner Ellen ces prochaines 48 heures, le sommeil sera encore plus dur à gérer.

Castorama approche actuellement de la ligne de changement de date, l´antiméridien (180 degrés E/W). A partir de là, Ellen pourra commencer à décompter les degrés de longitude ouest jusqu´au Cap Horn (à environ 4000 milles dans son est) et jusqu´à l´arrivée.

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Le Cap Horn demain matin…

Vendée Globe 2004
Vendée Globe 2004

On l’a dit, et ses trajectoires limpides en attestent, Jean Le Cam a, depuis la Nouvelle-Zélande récité une partition sans faute et qui fera date. Un autre marin s’illustre avec d’autant plus de mérite et de brio que les systèmes météos ne lui ont fait aucun cadeau ; il s’agit du discret Dominique Wavre (Temenos) qui tutoie depuis 4 jours les 400 milles parcourus en 24 heures (405 le 30 décembre !). Cet incroyable tempo, maintenu au plus fort de la tempête, ramène le Suisse à 413 milles de son prédécesseur immédiat Sébastien Josse (VMI), soit un gain de 126 milles en 24 heures. Certes, Sébastien ne dispose plus de ses grandes voiles portantes depuis son choc avec un growler. Sa quête constante d’autres angles de vent nuit à l’efficacité de ses trajectoires. Mais à moins de 2 000 du Horn, Dominique propulse son véloce Temenos en parfait état vers l’Atlantique où il jouera à fond sa carte d’outsider pour une place d’honneur.

Longtemps piégés au large de la Nouvelle-Zélande par des vents contraires, les deux « Nordistes » Nick Moloney (Skandia) et Joé Seeten (Arcelor Dunkerque) sentent enfin la pression dans leurs voiles des flux venus du nord. Les caps indiquent enfin l’est sud est et les vitesses de rapprochement s’en revigorent. Ex compagnon de route du duo Wavre-Dick (Virbac-Paprec), l’Australien se trouve aujourd’hui bien isolé avec un passif lourd de quelques 850 milles . Mais l’homme est un combattant et son bateau, l’ex Kingfisher d’Ellen Macarthur récupère jour après jour son formidable potentiel si durement éprouvé lors du chavirage. Le Dunkerquois Seeten peut se réjouir ; il franchit aujourd’hui l’antéméridien, symbole à ses yeux non plus de l’éloignement, mais du rapprochement vers l’arrivée.

Passera ? passera pas ? Le Britannique Conrad Humphreys (Hellomoto) n’est plus ce matin qu’à 25 petits milles de l’Américain Bruce Schwab (Ocean Planet). Les deux hommes convergent au large de l’île Campbell en quête des mêmes flux d’ouest. Après son extraordinaire traversée de l’océan Indien, Conrad n’aspire qu’à poursuivre dans le Pacifique sa chevauchée fantastique. Une 9ème place ce soir au général au dépend d’Ocean Planet serait accessoire à ses yeux. N’empêche ! Le 8 décembre dernier, c’est bien en 17ème position que le marin de Plymouth réintégrait la flotte du Vendée Globe après son changement de safran en Afrique du Sud !

* Michel Desjoyeaux : 10 janvier 2001 en 62 jours, 02 heures et 49 minutes

Classement de 04h00 TU (05h00 heure française)

1. Jean Le Cam (Bonduelle) à 7 388,4 milles de l’arrivée
2. Vincent Riou (PRB) à 241,9 milles du leader
3. Mike Golding (Ecover) à 298,2 milles

(Source : Vendée Globe°

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Un nouveau jour se lève. Bonne année !

Lever de soleil
Lever de soleil

Les deux flottes du Vendée Globe.

Il y a bien aujourd’hui deux flottes dans le Vendée Globe. Celle, rapide, concernée par la dépression centrée par 60 degrés de latitude sud et vigoureusement étirée sur la partie orientale du Pacifique Sud, et l’autre, laborieuse, que les hautes pressions de Nouvelle-Zélande martyrisent depuis hier. Avec la dite dépression, ils sont six, de Jean Le Cam (Bonduelle) à Jean Pierre Dick (Virbac-Paprec) 1990 milles derrière, à naviguer dans un flux d’Ouest Nord Ouest bien établi, véritable tapis roulant vers l’Amérique du Sud. Au sein de ce groupe et ancré en 5ème position, Dominique Wavre (Téménos) fait des étincelles à plus de 15 noeuds sur la route. En tête, Jean Le Cam poursuit son sans faute Pacifique, trajectoire parfaite, vitesse élevée et ce matelas d’avance jalousement entretenu et bonifié : 262 milles au dépend de Vincent Riou (PRB) et 325 devant Mike Golding (Ecover), soit des écarts légèrement supérieurs à ceux d’hier à la même heure.

Dans l’Est et le Sud de la Nouvelle-Zélande, l’heure est aux vitesses faibles et aux trajectoires erratiques. Nick Moloney (Skandia) n’en finit pas de chercher une porte vers les latitudes sud. La journée d’hier lui a coûté 160 milles de retard supplémentaires sur Jean Pierre Dick. L’Australien entraîne dans son sillage de misère Joé Seeten (Arcelor Dunkerque), 101 milles parcourus en 24 heures ! et Bruce Schwab (Ocean Planet), tous deux « interdits » de sud par des vents contraires. Un sud où le Britannique Conrad Humphreys (Hellomoto) refuse lui de s’aventurer, malgré les promesses de vents forts et portants. Il interrompt (momentanément) sa belle marche en avant devant la menace effective des glaces dans ce secteur et cherche une navigation plus paisible, moins stressante, dans le Nord des îles Campbell. Benoît Parnaudeau (Max Havelaar-Best Western) l’imitera t-il sur cette route de la raison, ou cherchera t’il à profiter un peu plus longtemps de la pression rencontrée dans le sud pour rester au plus près du tableau arrière du Britannique ?

Tout en réparant son pilote automatique défaillant, Anne Liardet (Roxy) est entrée en mer de Tasmanie. Sa trajectoire converge dorénavant vers celle du revenant Patrice Carpentier (VM Matériaux) dont la réparation « à la Parlier » de sa bôme brisée force l’admiration.

(Source : Vendée Globe 2004)

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Orange II prêt pour le tour du monde

Orange II
Orange II

Parti mercredi pour une sortie d´entraînement, “Orange II”” est rentré à sa base lorientaise, hier. Après un chantier de huit semaines et quelques essais en mer, le maxi-multicoque est fin prêt à larguer les amarres. Tout le gréement dormant a été changé, ainsi que les deux safrans qui avaient causé bien des soucis à l´équipage lors de la dernière tentative.

13 ou 14 à bord

Reste maintenant à connaître les noms des équipiers qui seront retenus pour cette giration planétaire : “”On sera 13 ou 14 à bord : je n´ai pas encore décidé si j´allais être dedans ou hors quart””.
Pas superstitieux pour un sou -“”nous étions 13 à bord de “”Orange”” lors de la tentative victorieuse en 2002″”-, Bruno Peyron va, en revanche, avoir un choix difficile à faire d´ici à une semaine. En effet, sur les 15 équipiers qui étaient à bord hier, un équipier au moins (voire deux) restera à quai.
Et vu les CV nautiques des hommes présents sur le géant, la sélection ne sera pas aisée. Le “”noyau dur””, c´est-à-dire ceux qui étaient déjà à bord lors du Jules Verne 2002 (Yann Eliès, Yves Le Blévec, Ronan Le Goff, Philippe Péché, Laurent Chastel et Jean-Baptiste Epron) seront très certainement du voyage. Comme il est fort probable que le Suédois Roger Nilson, Jacques Caraës et Sébastien Audigane, tous trois présents en 2004, fassent aussi partie de l´équipage.

Stamm, Caudrelier, Lemonchois…

Quant aux nouveaux “”venus””, ils ont des atouts à faire valoir : Lionel Lemonchois, Bernard Stamm et Charles Caudrelier, excusez du peu. “”Bien sûr, j´espère être retenu, car ça me plaît beaucoup””, avoue le dernier vainqueur de la Solitaire du Figaro. Privé de Vendée Globe, le Suisse Stamm est lui aussi partant pour un tour du monde express : “”Je ne connaissais pas ce type de bateau. C´est très rapide””. Et forcément, ça lui plaît. Bruno Peyron n´a donc que l´embarras du choix.
Rassuré par les belles performances de son géant l´été dernier (1), le skipper a hâte d´en découdre : “”On sait pourquoi on a fait ce bateau-là. J´ai toujours dit que je voulais qu´il devienne l´engin le plus rapide de la planète : c´est la raison pour laquelle on s´attaque à des choses ambitieuses””.

60 jours de nourriture

Détenteur à deux reprises du Trophée Jules Verne, l´aîné des frères Peyron veut reprendre son bien à Kersauson : “”Oui, je veux récupérer ce Trophée qui me tient à cœur et aussi battre le temps absolu de Fossett. Ainsi, on réunifiera les deux titres, comme en boxe””.
Avant d´entrer sur le ring, Peyron et ses équipiers ont mené une impitoyable chasse au poids. Ainsi, les deux moteurs ont été enlevés et remplacés par un générateur : “”On a économisé entre 800 et 900 kg””.
Côté nourriture, l´équipage va embarquer de quoi s´alimenter pendant 60 jours. Sachant que le Trophée Jules Verne est à 63 jours 13 h 59´ 46´ et le record absolu du “”Cheyenne”” de Steve Fossett à 58 jours 9 h 32´ 45´´…

Philippe Eliès

(1) : record de la plus grande distance parcourue en 24 h (706,2 milles à la moyenne de 29,29 nœuds), record de la Méditerranée en 17 h 56´ 13´´ (à la moyenne de 25,53 noeuds) et très belle performance lors de la traversée de l´Atlantique en août où “”Orange 2″” a raté le record de 31 petites minutes.

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Par ici… les Minis !

Circuit Mini - Départ Transat 6.50 2003
Circuit Mini - Départ Transat 6.50 2003

La classe Mini a récemment publié sur son site internet la liste très attendue des pré-inscriptions à la grande Mini-Transat, alors que les prétendants à la grande transocéanique en solo à la barre d’un petit bateau se bousculent déjà. Premier constat : la liste officielle est déjà pleine à craquer et le clan de ceux relégués en liste d’attente ne cesse d’augmenter. Rappelons en effet que les places sont chères (ou plutôt très convoitées parce que limitées à 72) et que les candidats ne doivent pas lésiner sur la motivation et la ténacité dont il leur faut faire preuve pour décrocher leur ticket d’entrée. Et à jeter un petit coup d’œil sur cette liste déjà trop remplie, on remarque aussi que tous – ou presque – sont déjà qualifiés et remplissent toutes les conditions nécessaires pour s’engager dans la grande aventure. Sur les 63 pré-inscrits (9 places sont en effet réservées), seule une petite dizaine d’entre eux doivent en effet encore s’acquitter du nombre de milles réglementaires et/ou disputer une course qualificative pour valider leur candidature en bonne et due forme.

Le Blevec, Sayer et Douguet de retour…
Difficile aussi de ne pas souligner que des ministes, déjà devenus grands, font leur grand retour sur le circuit pour cette 15ème. Ainsi Yves Le Blevec – le fidèle équipier de Bruno Peyron à bord d’Orange II, qui avait essuyé les plâtres de sa première Mini en 2001 – va-t-il rattraper la barre de son ancien bateau. Un certain Dephemerid’eux (le 151), ce plan Finot-Conq de 1995, vainqueur en titre sur l’épreuve qu’il a remportée en 2003 avec Armel Tripon. Dans cette longue liste, on tombe aussi sur Chris Sayer, le Néo-Zéd, inconditionnel de l’épreuve. En 1999, Chris s’était illustré en décrochant une superbe 3è place à bord de son mini « fait maison » sur une édition qui avait pourtant malmené la flotte entre Lanzarote et la Guadeloupe. Conquis, le Kiwi n’avait pas tardé à retourner dans son chantier en Tasmanie pour donner corps et forme à un plan Backewell-White. Les aléas du calendrier et les règles de qualification l’avaient écarté de la grille de départ en 2003. Ce qui n’avait pas empêché le solitaire des antipodes à prendre le départ « en pirate »…pour terminer 3è hors classement. Cette année et pour sa 3è, Chris is back… dans la liste officielle cette fois Parmi les pré-inscrits qui font dores et déjà figure de favoris, à noter aussi la présence de Corentin Douguet – ce ministe, figariste, régatier affûté – qui avait déjà disputé l’édition 2001. La revoilà bien armé d’un proto dernier cri, un plan Manuard 2003.Un sérieux concurrent, assurément…

LF

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Ils regardent déjà vers le cap Horn…

Albatros au dessus de Temenos
Albatros au dessus de Temenos

Vitesse élevée, cap au Nord Est ; Sébastien Josse (VMI) et Dominique Wavre (Temenos) sont bien rejoints par le fort vent d’ouest de la dépression. Les deux hommes cherchent dans le nord une pression plus faible et l’assurance de s’éloigner des zones d’icebergs. Très rapide cette nuit, le Suisse a finalement peu repris au jeune Français plus proche de la route directe. Jean Pierre Dick (Virbac-Paprec) est aux prises avec le même système; il calque sa route sur celle de Wavre. Une démarche que l’Australien Nick Moloney aimerait imiter. Mais la dépression se déplace vite et menace de le laisser sur place, englué dans les calmes. Nick est à la bagarre et aimerait rester dans ce bon wagon à destination du Horn. Journée cruciale pour l’Australien qui croisera prochainement la route de la flotte des concurrents du Global Challenge, course autour du monde en équipage et avec escale d’Est en Ouest.

Joé Seeten est lucide. Il voit les calmes qui menacent Moloney. Il doit lui aussi descendre de son perchoir Néo Zélandais pour les éviter (Joé croise à 50 milles seulement de l’île Stewart !) Mais le vent est au Sud Ouest et piège encore le Dunkerquois. Situation encore plus délicate pour son poursuivant immédiat, l’américain Bruce Schwab (Ocean Planet), pris dans les calmes de la Mer de Tasmanie et qui lutte furieusement à grand coup d’empannages pour se dégager. Sait-il le jovial américain qu’il figure désormais en tête de liste des victimes désignées du « glouton », l’insatiable Britannique Conrad Humphreys (Hellomoto) qui fonce à toute vitesse sous la Tasmanie vers les forts vents d’Ouest. Revenu du diable vauvert après son arrêt contraint et prolongé en Afrique du Sud, Conrad n’est plus qu’à 240 milles du voilier à la bannière étoilée et continue d’aligner des journées à 350 milles sur la route. Avec l’arrêt décidé en Nouvelle Zélande de Marc Thiercelin (Pro Form), c’est bien en 9ème place que le skipper d’Hellomoto pourrait terminer l’année, soit un gain de… 7 places en 3 semaines !

A près de 5 000 milles de la tête de la course, Karen Leibovici (Benefic) arrive à la longitude du cap Leeuwin, marque de parcours symbolique atteinte 16 jours après Vincent Riou (PRB).

Classement de 04h00 TU (05h00 heure française) :
1. Jean Le Cam (Bonduelle) à 8 416,5 milles de l’arrivée
2. Vincent Riou (PRB) à 184,3 milles du leader
3. Mike Golding (Ecover) à 244,6 milles

(Source : Vendée Globe 2004)

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Karen Leibovici à l’énergie

Karen Leibovici - Benefic
Karen Leibovici - Benefic

Ça se passe comment en ce moment à bord de votre “Benefic”” ? Karen Leibovici : “”Là, c’est chaud : il y a 40-45 nœuds de vent. Ici, c’est pas comme à Brest où il fait beau en ce moment (rires) “”. Après une descente de l’Atlantique plutôt agréable, en bavez-vous dans l’océan Indien ?K.L. : “”Ah ça oui ! J’en bave vraiment, mais, ici, tout le monde en bave. Alors, je ne vais pas passer mon temps à me plaindre : ce n’est pas dans mon tempérament. Et puis, mes problèmes découlent de ma préparation tardive. Un mois avant le départ, j’étais à droite, à gauche, pas assez sur le bateau et donc complètement à la bourre. C’est le résultat de tout ça””. Votre dos (1) vous fait-il toujours autant souffrir ?K.L. : “”J’ai une douleur depuis le départ et cette douleur s’est amplifiée il y a quelques jours. Sur les conseils du docteur Chauve, j’ai donc pris des calmants pendant trois jours, mais cela ne semble pas faire beaucoup d’effet. Je mets ma ceinture dorsale tous les jours pour me soulager. Je me sens diminuée de plus de 40 % de mes capacités. De plus, j’ai mal à une côte, car, lors d’une ascension en tête de mât, j’ai été projetée violemment contre une barre de flèche. En redescendant, je me suis heurtée au winch du mât au niveau de la cage thoracique. C’était très douloureux. Je me demande si je n’ai pas une côte ou le sternum cassé !””. Avec un bateau balloté dans tous les sens par une mer formée, on imagine que ça ne doit pas arranger les choses…K.L. : “”L’idéal serait que je me fasse opérer de nouveau, qu’on m’enlève ce que j’ai dans le dos et que je me repose pendant deux mois… et, actuellement, ce n’est pas vraiment possible !”” Vous avez perdu beaucoup de gasoil suite à la défection de la pompe-moteur : en aurez-vous assez jusqu’à l’arrivée ?K.L. : “”Côté énergie, je suis passée en régime survie, c’est-à-dire que j’économise, d’abord parce que j’ai perdu pas mal de gasoil, ensuite parce que j’ai de petits panneaux solaires qui ne me permettent pas de charger suffisamment. Mes réserves de gasoil me permettront d’aller jusqu’au cap Horn, peut-être pas jusqu’aux Sables d’Olonne””. Qui dit plus de gasoil, dit plus de moteur. Et sans moteur, plus d’énergie pour les appareils du bord, notamment le pilote automatique. Comment comptez-vous faire ?K.L. : “”Comme d’habitude, je vais me débrouiller. Si je m’arrête après le Horn pour récupérer du gasoil, cela signifie que je suis disqualifiée. Et ça, il n’en est pas question. Je veux finir, même dernière, mais classée””. Philippe Eliès (1) : en août dernier, elle a été victime d’un accident de voiture, occasionnant une fracture d’une vertèbre et du sternum. Après être passée sur la table d’opération, la Rochelaise (33 ans) a pris le départ du Vendée Globe avec “”deux plaques de féraille et huit boulons à l’intérieur””.”

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Geronimo en route pour Doha

Geronimo
Geronimo

Vous pensez mettre combien de temps pour rejoindre Doha ?
Olivier De Kersauson : ” Sans présager de la météo qu’on rencontrera car on a encore le moteur du bord à poste et notre trimaran Ocean Alchemist qui nous escorte avec une partie de l’assistance technique de l’armement Capgemini et Schneider Electric. Ce dernier pourra éventuellement nous remorquer à 16 nœuds sur mer plate, nous estimons que nous mettrons environ une vingtaine de jours pour parcourir en convoyage les 6 200 milles qui nous séparent du Qatar, via le Canal de Suez “”

Un entraînement bienvenu ?
ODK : “” Oui, c’est sympa car chaque journée à la mer, n’est jamais une journée de perdue pour un équipage. Cet entraînement devrait être très bénéfique avant de prendre le départ de l’Oryx Quest. Ce convoyage est le schéma rêvé dans le cadre de la préparation d’un tour du monde “”

Surtout qu’il y a de “” sacrés “” clients qui vous attendent sur la ligne de départ !
ODK : “” Vous pouvez le dire car on va retrouver trois multicoques géants parmi les quatre engagés qui possèdent le plus beau palmarès mondial. A commencer par Cheyenne de l’Américain Steve Fossett qui est aujourd’hui le bateau le plus rapide autour du monde (58j 9h 32’45’’) dont la barre est confiée à David Scully (Fosset ne sera pas présent à bord) sans oublier deux autres légendaires maxi-catamarans : Qatar 2006 (ex-Club Med, vainqueur de The Race 2000 en 61 jours avec Grant Dalton) à bord duquel on retrouvera le Britannique Brian Thompson et enfin Deadalus (l’ex Enza de Peter Balke) de Tony Bullimore. Et nous-mêmes qui sommes détenteurs du Trophée Jules Verne (63j 13h 59’46’’). Avec un plateau d’un tel niveau, ça nous promet de belles empoignades “”

Pourquoi l’Oryx Quest ?
ODK : “” Ces deux dernières années nous avons bouclé deux tours du monde dans le cadre du Trophée Jules Verne avec des conditions météo hasardeuses. Nous avions envie de faire une pause dans ce défi “” solitaire “”. Et puis là, nous serons en course et les souffrances ne seront plus les mêmes car elle seront partagées ! On ne se battra plus contre un chronomètre et nous serons météorologiquement parlant à armes égales. N’oublions pas non plus que tous les équipages s’élanceront dans une double inconnue qui sera la descente et la remontée de l’Océan Indien Nord où nos multicoques n’ont encore jamais navigué en course. L’Oryx Quest est un beau challenge… “”

Source Rivacom”

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