Considérant son salon en perte de vitesse depuis plusieurs années, la FIN avait lancé une vaste concertation à l’issue de la 61ème édition du Nautic en décembre dernier. Près de 250 professionnels ont participé à une vingtaine d’ateliers, au cours desquels un diagnostic a été partagé et des pistes d’avenir, dessinées. « A l’issue de ces ateliers, la FIN considère que le salon nautique de Paris a toujours un avenir, mais à la condition sine qua non d’en réinventer en profondeur tant son modèle que sa capacité à recréer une synergie collective » a déclaré Fabien Métayer, délégué général de la FIN. La fédération entend donc agir sur plusieurs leviers structurels en revisitant l’expérience BtoC et en redimensionnant les approches BtoB notamment. Ce nouveau salon reposera sur trois grands marqueurs : l’environnement, la digitalisation et l’innovation.
Un évènement en octobre 2023 pour préfigurer la 62ème édition du Nautic de Paris qui se tiendra à la mi-octobre 2024 Compte tenu des contraintes et des fortes attentes de la profession, le conseil d’administration de la fédération a pris la décision unanime de ne pas organiser un salon en décembre 2023 à la porte de Versailles. « Nous avons collectivement estimé que les contraintes étaient telles pour 2023 qu’il était préférable de consacrer les prochains mois à construire un nouvel évènement, en synergie avec plusieurs partenaires. Le nouveau Nautic sera plus court, positionné à la mi-octobre pour créer un rendez-vous in et outdoor. Plusieurs projets sont sur la table actuellement. Notre ambition est très forte car la filière française a besoin de réinventer son grand rendez-vous national pour exprimer pleinement l’excellence de son savoirfaire » a annoncé Fabrice Lacoume, vice-président en charge des salons.
Renaud Hamaide, Président de l’UNIMEV (Union Française des Métiers de l’Evénement), est venu saluer le travail mené par la Fédération sur l’avenir du salon nautique. Il a rappelé que « le maintien d’un grand événement national est fondamental pour une filière professionnelle : une filière industrielle a besoin de rassembler sa communauté dans le cadre d’un salon, dont les enjeux sont bien entendu le business, mais aussi l’innovation, la nouveauté, la prospective.Ce sont ces 2 axes qui permettent les grandes réussites. Il faut oser être disruptif, c’est l’enjeu du futur Nautic ! ».
Troisième du parcours côtier disputé mercredi, Corentin Horeau a remporté l’étape off-shore de la 20e Solo Maître CoQ ce samedi, peu avant 17 heures. Le skipper de Mutuelle Bleue, qui s’est emparé des commandes de la flotte à la fin de la première nuit, au large de Yeu, après avoir bien négocié une phase de transition, a ensuite parfaitement géré sa course et ce, malgré les conditions difficiles. Des conditions qu’il a lui-même qualifiées de « sauvages » et qui ont clairement donné l’avantage aux skippers les plus expérimentés. C’est ainsi que dans le trio de tête, l’on retrouve aussi des navigateurs de la trempe d’Alexis Loison (Groupe RÉEL) et d’Élodie Bonafous (Quéguiner – La Vie en Rose). Et c’est sans trop de surprises non plus que l’on retrouve ces trois-là, dans l’ordre, sur le podium du classement général final.
Cette grande course de 340 milles entre Ré, Yeu, Belle-Ile et le plateau de Rochebonne s’annonçait complexe et complète. Elle a tenu toutes ses promesses avec, comme on s’y attendait, une phase de transition qui s’est avérée déterminante lors de la première nuit, mais aussi des conditions éprouvantes et donc un peu sélectives lors de la seconde. « Cette manche a été difficile avec plus de 35 nœuds mais aussi et surtout beaucoup de mer. On se faisait arroser en permanence. C’était très dur de tenir sur le bateau. Je suis tombé à plusieurs reprises. Il faudra rassurer les bizuths et leur dire que ce n’est pas tout le temps comme ça ! Je n’ai pas trop le souvenir d’avoir fait une course aussi dure que celle-ci jusqu’ici », a commenté Alexis Loison qui ne compte pourtant pas moins de seize Solitaire du Figaro au compteur. Le fait est que cette étape off-shore a été costaude et qu’il s’est passé bien des choses sur l’eau pendant 48 heures. Le passage sous le pont de l’île de Ré, dans la molle et avec de forts courants, a été un premier épisode intéressant. Un épisode qui a permis à Guillaume Pirouelle (Région Normandie) de faire un léger break avant une nouvelle distribution des cartes entre le phare des Baleine et l’île d’Yeu. En cause : une zone de transition. Une phase délicate que certains ont évidemment mieux négocié que d’autres, à l’image de Corentin Horeau et d’Alexis Loison.
Une entame tactique, une fin de course tonique
Décalés légèrement plus à l’ouest que leurs adversaires, ces deux-là ont été les premiers à toucher le nouveau vent de sud-ouest et ont ainsi pris l’avantage. « D’habitude, les transitions ce n’est pas trop mon fort. Là, à chaque fois qu’il y en avait une, je doublais des bateaux. Preuve que c’était bien d’avoir travaillé là-dessus cet hiver », a commenté le skipper de Mutuelle Bleue qui a déroulé son jeu sans encombre jusqu’à l’arrivée, avec une avance qui a oscillé entre un et 4,9 milles sur son plus proche poursuivant. « La deuxième partie de la course a été un peu sauvage. Au près, avec 30-35 nœuds, de la houle de travers et tout dessus, le bateau était impossible à régler et il était impossible de dormir », a relaté Corentin Horeau qui n’a pas lâché son écoute de grand-voile et à peine dormi vingt minutes sur l’ensemble de l’étape. « C’était super exigeant. Se reposer ou manger : il fallait faire des choix car il était impossible de tout faire », a concédé Élodie Bonafous qui a, pour sa part, confirmé son aisance dans les conditions toniques, ainsi qu’elle l’avait déjà fait magistralement lors de la dernière étape de la Solitaire du Figaro 2022. « Je n’arrête pas de dire que je n’aime pas le gros temps et pourtant c’est là que je marche le mieux. Je m’étais dit que sur cette saison, l’objectif c’était de remonter sur un podium. En terminant troisième je commence la saison comme j’ai fini la précédente. Je suis trop contente. J’ai pris beaucoup de plaisir à naviguer. J’ai réussi à bien m’écouter et à faire en fonction. Je pense que c’était un peu la clé de la réussite. Sur cette course, c’était clairement un avantage de bien se connaître soi-même », a ajouté la skipper de Quéguiner – La Vie en Rose.
Une première victoire en Figaro Bénéteau 3 pour Horeau
Placer le curseur au bon endroit, tel était en effet l’un des points essentiels de cette grande course et dans ce contexte, forcément, les marins les plus chevronnés sont ceux qui ont le mieux tiré leur épingle du jeu. « L’expérience n’était effectivement pas inutile sur cette étape », a confirmé Alexis Loison qui a prouvé, pour sa part, que malgré un an d’absence sur le circuit, il fallait bel et compter sur lui. « J’ai encore des réflexes ! », a plaisanté le Cherbourgeois qui laisse toutefois la victoire d’étape et celle au classement général à Corentin Horeau. « C’est ma première victoire en Figaro Bénéteau 3. C’est parfait. L’objectif principal reste la Solitaire. Il ne faut pas s’enflammer, mais c’est sûr que c’est satisfaisant », a déclaré le Trinitain qui, pour mémoire, avait également remporté la grande étape de l’épreuve lors de la dernière édition, avant de terminer au pied du podium. « J’ai pris cette Solo Maître CoQ comme un entraînement et ça a marché. Je n’ai pas trop regardé les autres. Je suis surtout resté focalisé sur mes sensations. J’ai essayé de me faire plaisir et d’aller vite. En terminant troisième du côtier et premier de la grande course, j’ai fait preuve de régularité et c’était un objectif. Il va falloir essayer de répéter des prestations comme ça et de garder le même état d’esprit lors de la suite. Dans l’immédiat, je suis content de succéder à Tom Laperche », a terminé Corentin Horeau.
Romain Pilliard, entrepreneur, activiste, et skipper du trimaran USE IT AGAIN, du nom du Fonds de dotation créé en 2018 pour la promotion de l’économie circulaire poursuit son aventure. Après la tentative du Record le plus difficile au monde, jamais réussi en multicoques, celui du Tour du Monde à l’Envers sur son trimaran Ultime USE IT AGAIN et sa participation à La Route du Rhum, Romain Pilliard annonce ses projets 2023-2027 et lance USE IT AGAIN for YOUTH, un programme de courses et de sensibilisation pour les jeunes. En 2022, en parcourant près de 40 000 milles à travers l’Océan, Romain Pilliard a rencontré et sensibilisé avec son équipe USE IT AGAIN plus de 830 enfants à la protection de l’océan et à l’économie circulaire. L’éducation, la sensibilisation des enfants, mais aussi des étudiants et des chefs d’entreprises sont les principales missions de USE IT AGAIN, dont l’objectif en 2023 est de rencontrer au minimum 3000 enfants. Aujourd’hui, le skipper du Trimaran USE IT AGAIN annonce une nouvelle campagne de défis sportifs et humains pour 2023-2027, dont l’objectif est d’inspirer le plus grand nombre. Au programme, des courses en solitaire et en double en Atlantique, des transatlantiques mythiques telles que Québec – Saint Malo 2024 et la Route du Rhum 2026, mais aussi une tentative de record du Tour du Monde à l’Envers en Solitaire. Un Record contre les vents et courants dominants pour montrer que nous ne pouvons plus continuer à agir dans le même sens, en quête permanente de performance, quel qu’en soit le coût écologique. « Nous devons choisir un autre chemin, plus dur certes, mais où nous pourrons préserver nos ressources et ainsi notre avenir sur la planète, sans pour autant mettre de côté la performance et le défi humain, au contraire ! Ma tentative de Record en double s’est arrêtée en février dernier, alors que nous cherchions à nous abriter dans les canaux de Patagonie après le passage du Cap Horn, nous avions pourtant fait le plus dur…Ce bateau est exceptionnel, après avoir bouclé ce Tour de monde, j’ai une confiance aveugle en lui, et je suis déterminé plus que jamais à inscrire le bateau de l’économie circulaire sur ce Record, et cette fois en solitaire ! » Explique Romain Pilliard. USE IT AGAIN lance USE IT AGAIN for YOUTH L’avenir de notre planète est entre les mains de tous, mais surtout celles des futures générations, or il n’y a pas de meilleurs ambassadeurs auprès des jeunes que les jeunes eux-mêmes. De ce constat, l’équipe de USE IT AGAIN a décidé de lancer USE IT AGAIN For YOUTH en déclinant le concept du Trimaran USE IT AGAIN rénové selon les principes de l’économie circulaire. Le concept est le suivant, récupérer un ancien bateau de course, le réparer selon les mêmes principes (Réduire, Réutiliser, Recycler), et le préparer pour la course au large à haut niveau. Le skipper de ce premier bateau USE IT AGAIN for YOUTH sera Titouan Pilliard. Lycéen de 17 ans, navigateur en open bic et planche à voile à foil, engagé pour le climat avec l’association Youth for Climate et ambassadeur de Children For The Ocean, Titouan est le fils de Romain. Ensemble, ils ont terminé en double la dernière étape du Tour du Monde en 2022 entre Cape Town en Afrique du Sud et la Trinité-sur-Mer, 5 800 milles parcourus en 25 jours. « Ma passion pour la voile et mon goût pour la compétition m’amèneraient à chercher à naviguer sur un bateau neuf. Mais ma prise de conscience depuis ma petite enfance de la crise climatique, et la réalité de l’urgence que je partage avec les gens de mon âge, me pousse aujourd’hui à penser la course au large autrement. Mais je ne renonce pas à la victoire pour autant ! » Explique Titouan Pilliard. En parallèle de ses études, il participera à la rénovation du bateau, à des courses en double sur le trimaran USE IT AGAIN en 2023 et 2024, et ensuite se préparera pour la Route du Rhum 2026. Il sera alors certainement le plus jeune skipper de cette course en solitaire, et de toute évidence le plus engagé pour le climat !
Suivez Titouan sur insta : @titouanpilliard_sailing et Romain sur @romainpilliard_useitagain
Le Grand Prix de Christchurch s’est terminé dimanche par une belle victoire du kiwi Phil Robertson avec l’équipe Canadienne juste devant l’équipe Néo-Zélandaise qui sauve l’honneur en étant devant les Australiens. Les Français n’ont pas démérité malgré de nombreux problèmes techniques à bord de leur F50. Ils restent 3e au classement général et concèdent 1 point aux Anglais.
Phil Robertson, le skipper de l’équipe Canadienne pouvait savourer sa victoire avec son équipe ce dimanche à l’issue de l’ultime course en finale qui s’est jouée à pas grand chose avec les Néo-Zélandais et les Australiens. Les Canadiens ont été solides durant tout le week-end et l’ont prouvé jusqu’au bout en résistant aux Néo-Zélandais portés par leur public venus en nombre. Après un très bon départ les Canadiens se sont envolés laissant les Néo-Zélandais et Australiens s’affronter entre eux sous les hourras de la foule. Mais une pénalité pour les Canadiens dans le dernier bord relançait le jeu avec les Néo-Zed revenus à quelques longueurs mais finalement sans parvenir à les dépasser. “Remporter une victoire comme celle-là est assez spécial”, déclarait Phil Robertson. C’est la première victoire du Canada sur un Grand Prix après les finales perdues des Bermudes et de Chicago au début de la saison.
Les Français quant à eux ont eu plus de mal. Leur bateau a accumulé les problèmes techniques. Problème de communication la première journée, puis de safran la deuxième, ils préservent malgré tout leur 3e place au classement général mais concède 1 point aux Anglais.
Cette première journée de course à Christchurch a été favorable aux Néo-Zélandais portés par un public nombreux et enthousiaste. Les Français ont remporté la première manche et terminent 4e. Prometteur pour la suite.
Dans 12/15 nœuds de vent les Français se sont imposés dans la première manche. « Une des plus abouties de la saison » pour Quentin Delapierre qui a pris le meilleur départ puis creusé l’écart par la suite sur l’équipe néo-zed. Une 4e victoire de manche consécutive après Sydney. On s’habituerait presque à voir les Français gagner ! Malheureusement les deux courses suivantes n’ont pas permis aux Français de réitérer leur exploit en partie dû à des problèmes de communication à bord. « Je n’ai pas pu entendre Kevin de la journée. Et lui m’entendait par intermittence. Les gars n’entendaient plus mes calls pour décomposer le timing des manœuvres… On a fini par communiquer en faisant des signes, ce qui n’est pas franchement idéal en F50 ! Ensuite, on a essayé de tenir cette journée comme on a pu. Sur la deuxième manche, on sauvé les meubles après un mauvais départ (6e). La dernière a été très frustrante (5e), parce qu’on part bien, on est 2e, mais on fait deux grosses erreurs. Une première sur le premier empannage, une autre à la bouée sous le vent avec le bateau australien que je n’avais pas vu à l’intérieur. Malgré cela, nous sommes encore dans le jeu, à deux points du podium. A nous d’aller chercher la finale demain. On a eu la très bonne surprise de voir que Maëlle (Frascari, nouvelle stratégiste à bord), même sans entraînement, a réalisé une performance hallucinante. Elle sort des empannages à 40 nœuds en tenant la barre et n’a fait aucune erreur sur les call tactiques ou de croisement, un grand bravo à elle ! Quant à nous, on est chauds pour demain ! »
Peter Burling et sa troupe ont régalé leurs fans et prouvé leur combativité en venant à bout de plusieurs soucis techniques résolus en hâte avant la première régate et une pénalité infligée dans le pré-départ de la troisième. Dans la deuxième manche, leur duel au contact avec les Australiens va vite tourner à leur avantage. Ovation à terre et en mer pour les héros locaux qui terminent la journée en tête.
Un autre héros local voulait aussi sa part ! C’est le Néo-Zélandais Phil Robertson, aux commandes du bateau canadien. On n’avait plus vu cette équipe dans le haut du tableau depuis le début de la saison 3, il y a plus d’un an. Ce samedi, le F50 rouge et blanc est de retour aux avant-postes, grâce notamment à une belle victoire dans l’ultime régate du jour.
Victime d’une avarie structurelle le 1er mars dernier dans le cadre de la troisième étape de The Ocean Race, au large de l’Afrique du Sud, l’Imoca Guyot Environnement a été réparé. Le bateau a quitté le port de Cape Town ce jeudi 16 mars, aux environs de 10h30. Il est attendu d’ici une quinzaine de jours à Itajaí, au Brésil, où il s’alignera le 23 avril prochain au départ de la quatrième étape de l’épreuve à destination de Newport (USA).
« L’équipe vient de relever un énorme défi technique mais également un gros défi logistique ! », assure Benjamin Dutreux. Lui et l’ensemble des membres de GUYOT environnement – Team Europe ont réussi le tour de passe-passe de réparer en moins de dix jours leur bateau, victime d’une rupture de sandwich de la coque dans l’océan Indien, trois jours après le coup d’envoi du troisième acte de The Ocean Race. « Ça a été un format mission mais tout s’est super bien déroulé. L’équipe a vraiment assuré. Chacun s’est vraiment donné à fond et tout s’est fait dans la bonne humeur. Le challenge a été réussi et réussi de belle manière ! Le bateau est à présent en route pour Itajaí où il fera son retour dans la course le mois prochain », explique le navigateur.
Une course contre la montre Arrivé à Cape Town le 4 mars dernier, le 60 pieds IMOCA noir, vert et blanc a véritablement subi un chantier marathon. C’est clairement un boulot colossal qui a été réalisé. « Une équipe s’est attelée à réparer la zone cassée par l’extérieur avec l’aide de Florent Vilboux du Team Holcim – PRB. Une autre s’est occupée d’installer des renforts à l’intérieur du bateau dans la zone de vie. Ces derniers ont été réalisés des deux côtés afin de répondre aux préconisations des architectes. Le travail a été effectué de manière particulièrement efficace et avec toute la bonne volonté de nos fournisseurs sur place. Pour finir, les réparations ont même avancé un peu plus vite que prévu », détaille Benjamin. Le travail de stratification et les finitions (enduits, peintures…) ont, en effet, été bouclé en à peine une semaine, permettant à l’expert de procéder aux contrôles ultra-sons et à l’équipe de remettre à l’eau le bateau dès lundi puis d’effectuer une navigation technique mardi dans plus de 30 nœuds de vent en baie de Cape Town afin de vérifier l’ensemble des systèmes du bord et de valider les réparations.
Deux semaines de convoyage « Le convoyage jusqu’au Brésil va pouvoir se dérouler sereinement pour Sébastien Simon, Phillip Kasüske, Charles Drapeau, notre boat-captain Jimmy Le Baut et Clovis Gautier, l’un de nos techniciens. Le but pour eux est d’y aller tranquille. Ils vont composer avec du vent un peu fort au début mais ils devraient globalement profiter d’une bonne ouverture météo », précise le Sablais. La petite bande devrait ainsi mettre plus ou moins deux semaines pour boucler les 3 500 milles entre Cape Town et Itajaí et ainsi arriver en Amérique du Sud relativement dans le même temps que les équipages actuellement en course dans le Grand Sud. « Nous n’aurons pas eu le même challenge que les autres de passer dans les mers du sud mais nous avons relevé un vrai défi malgré tout en remettant le bateau sur pied aussi rapidement. Nous allons être parfaitement dans les temps pour la quatrième étape », termine Benjamin Dutreux, actuellement en escale en France avant un départ pour le Brésil programmé le 26 mars prochain.
Le nouveau bateau de Thomas Ruyant a été mis à l’eau ce jeudi à Lorient. Pensé par l’architecte Antoine Koch et l’équipe du cabinet Finot Conq, en collaboration avec le bureau d’étude de TR Racing, il a été construit chez CDK à Lorient et a été conçu avec pour objectif principal : la victoire sur le Vendée Globe 2024 – 2025.
Il prendra part cette année à l’ensemble des compétitions du circuit IMOCA dont la Transat Jacques Vabre, traversée de l’Atlantique en double entre Le Havre et Fort-de-France, puis à un planning océanique intense en 2024. Il aura fallu 50 000 heures et une équipe de 50 personnes pour concevoir ce nouveau foiler millésimé 2023.
Thomas Ruyant : « Je suis très content de lancer une nouvelle campagne de navigation avec mon nouveau voilier IMOCA FOR PEOPLE. Il est très raffiné, avec une énorme attention portée aux détails. Nous avions un bateau incroyable avec LinkedOut avec lequel j’ai remporté la Transat Jacques Vabre et la Route du Rhum. Nous allons chercher encore plus loin techniquement et sportivement avec For People. Nous avons trouvé les bons curseurs de fonctionnement d’un foiler ces derniers temps. Nous avons deux années de préparation devant nous avant l’échéance du Vendée Globe. Deux années pour apprendre, deux années de découverte. J’attends beaucoup de la mutualisation des moyens et des idées avec Sam Goodchild que nous avons intégré à TR Racing. La confrontation et le partage des idées seront passionnantes. Enfin, je suis fier du parcours réalisé, ces dernières années, par TR Racing sur tous les plans et notamment de pousser toujours plus loin notre engagement sociétal avec ce nouveau voilier. »
Thomas Gavériaux, directeur général de TR Racing : « En 2022, nous avons relevé un double défi, technologique et sportif. Nous avons rassemblé et partagé, avec succès, les ressentis de Thomas sur ses expériences en transat et sur le Vendée Globe, auprès de tous les intervenants dans la conception de FOR PEOPLE. Nous avions dans un même temps le rendez-vous de la Route du Rhum. Après la victoire de Thomas à Pointe à Pitre et la mise à l’eau de For People, nous pouvons dire que nous avons réussi et être fier du travail accompli par l’équipe. Nous entrons à présent dans une nouvelle phase grisante, exaltante du projet voulu par Thomas Ruyant et Alexandre Fayeulle. Nous allons avec toute la ressource et la quintessence des équipes TR Racing, chercher à performer, humainement, techniquement, à réussir sportivement, toujours un peu plus, avec le soutien de nos partenaires Advens et Leyton. Nous avons hâte de naviguer avec For People, puis de dévoiler le voilier de Sam Goodchild le 14 avril à Lorient. »
Thomas Ruyant ; “FOR PEOPLE est un vrai bateau de Vendée globe, très typé pour le large. Il sera moins sur le fil du rasoir que LinkedOut, et naviguera plus à plat…”
De sa double expérience sur le Vendée Globe, dont l’une à bord d’un plan Verdier dernière génération (LinkedOut), Thomas Ruyant a défini avec précision le voilier de toutes ses aspirations, au plus proche d’un idéal si difficile à atteindre en course au large. Pour le concrétiser, il a rassemblé les forces vives les plus en phase avec sa philosophie de la navigation hauturière en solitaire. De sa vision est née l’association originale entre l’architecte navigateur Antoine Koch, le cabinet Finot-Conq et son dessinateur David De Prémorel, Gsea Design et les équipes internes à TR Racing. Associé au chantier CDK de Lorient, cet attelage original a pu, 12 mois durant, travailler en mutualité selon un seul credo, doter Thomas d’une machine parfaitement adaptée à sa perception d’un tour du monde en solitaire et sans escale, le Vendée Globe.
Des vitesses élevées dans la durée !
« Nous mettons à l’eau un bateau qui suscite beaucoup d’espoir, du fait de ses nombreuses évolutions. Il contient naturellement une grande part de prise de risque » explique Antoine Koch. L’architecte, équipier de Thomas lors de la Transat Jacques Vabre 2019, définit ainsi l’esprit qui a présidé à la conception de ce nouveau foiler : « L’axiome de recherche au départ était d’offrir à Thomas des vitesses moyennes élevées dans la durée.” Julien Penven, responsable composite chez TR Racing trouve les mots pour exprimer un certain désir de confort : « On en avait marre de prendre des coups de batte de base ball à chaque vague, et on a travaillé pour contourner ce problème. » Et François Pernelle, responsable du bureau d’étude d’ajouter : « On a travaillé avec les architectes pour construire un bateau qui ressemble à Thomas. » Sans pour autant négliger la fiabilité, la résistance aux coups de boutoir de l’océan, facteur décisif en course au large. “Notre expérience des foils et leur impact sur la structure a aussi conditionné notre anticipation des chocs.” Dixit François Pernelle.
Bouchain tendu, carène fine et avant banané
FOR PEOPLE va ainsi révéler de nombreuses avancées dans le dessin de sa carène. Antoine Koch n’hésite pas à parler d’un bateau « très raffiné ». « On remarque d’emblée un bouchain* très marqué, véritable réserve de puissance, et une carène fine pour moins de trainée. Le bouchain est très tendu vers l’arrière, offrant cet aspect très agressif, pour générer de la puissance. L’étrave est conçue pour sortir des vagues. On ne parle pas vraiment de scow, mais on assume cet avant très banané. »
Quentin Cortier, du bureau d’étude de TR Racing renchérit : « Il y a beaucoup d’avancées sur la carène et le pont. Nous présentons un bateau rapide et stable, mois humide que LinkedOut. » Le responsable de l’Atelier chez TR Racing Florent Le Gal le trouve « ventru, et on est surpris du peu de surface mouillée. »
Humidité, chocs… le prix à payer de la vitesse en foiler a semblé exorbitant pour performer dans la durée. For People propose ainsi moult solutions pour aller vers ce compromis performance – effort. Le pont en est la parfaite illustration comme le souligne Quentin : « La forme du pont est à l’inverse du bateau actuel. Moins de forme en « piscine », donc moins humide. » Un confort au service de la performance puisque le bateau transportera moins d’eau comme le souligne Antoine : « Par rapport à LinkedOut, on a été plus conservateur, moins extrême. On a ainsi abandonné le pont en baignoire, qui nous faisait transporter beaucoup d’eau. Désormais, l’eau s’évacuera plus facilement sur le pont. » François Pernelle résume ainsi la philosophie générale de ce nouveau foiler : « For People est un bateau plus marin, viabilisé en structure, qui offre un meilleur passage à la mer, se montre plus tolérant pour le skipper, au niveau de son assiette. Les vitesses maximums seront sans doute moins élevées, mais For People évoluera dans des ranges de vitesses hautes et lissées dans la durée. Il est naturellement difficile de modéliser la mer, mais on a tout fait pour avoir une meilleure pénétration dans les vagues. » Paul Médinger du bureau d’études souligne combien « For People gomme beaucoup de défauts de LinkedOut, lors du passage dans la mer, dans la grosse mer du Sud. »
Un cockpit plus fermé !
Autre avancée dans cette quête de la performance et de l’efficacité, fruit des expériences de Thomas, ce cockpit plus fermé, plus protégé, comme le décrit Antoine Koch : « Le cockpit a été conçu pour limiter au maximum les mouvements, toujours dans cette recherche de confort de navigation, et de protection du marin sur le long cours. La cellule de vie est ainsi rapprochée de l’intérieur du bateau. On accède facilement aux winches et moulins depuis la table à carte. Tout ceci est un retour d’expérience directe de Thomas. » Un winch supplémentaire, pour un roof un peu plus long, et toute l’ergonomie réussie de LinkedOut est reproduite sur FOR PEOPLE. Et François Pernelle de préciser : “Au final, plus de vision sur l’avant, avec un skipper davantage dans une bulle. »
Les foils, pour un « vol » plus à plat !
A l’évidence, la carène a été pensée et conçue pour supporter des foils et Antoine précise l’axe de réflexion sur ce dossier si complexe : « Les foils sont une extrapolation de nos trois années d’expérience. On travaille à améliorer leur portance. Ils seront plus proches du bateau pour améliorer la verticalité, et participer à une navigation plus à plat du voilier. »
Un véritable défi technologique
FOR PEOPLE est un bateau issu de la Tech et de nombreux systèmes sophistiqués viennent enrichir l’analyse du skipper en course. Leurs intégrations au coeur du bateau sont une grosse évolution par rapport à LinkedOut. Il s’agit là du fruit du travail combiné entre les équipes Advens et TR Racing. Paul Médinger résume ainsi ces nouvelles composantes intégrées à un Imoca : « On dispose de nombreux capteurs sur les bateaux, qui produisent une quantité considérable de données et d’analyses, et la réflexion consiste à traiter ces données et à les valoriser en infos compréhensibles, pour offrir des solutions facilement assimilables à Thomas. Cela passe par une interface graphique, visuelle, pour traiter et afficher les données”
bouchain : Le bouchain est une partie du bordé d’un bateau, représentant la zone intermédiaire entre les fonds et les parties latérales de la coque.
Après un magnifique Grand Prix à Sydney, l’équipe française 3e au Championnat entend bien performer à nouveau à Christchurch en Nouvelle Zélande. Nous avons rencontré Quentin Delapierre qui se dit prêt prêt ainsi que Maëlle Frascari qui remplace Manon Audinet.
Les neuf équipes internationales de SailGP se retrouvent ce week-end pour l’avant-dernier grand Prix de la saison 3. Troisièmes au classement provisoire derrière les Australiens et les Néo-Zélandais, les Français sont pour l’instant en bonne position pour accéder à la grande finale de San Francisco. Mais Quentin Delapierre et son groupe devront se battre pour conserver leur position. Le barreur français reste confiant même s’il y aura du changement à bord avec le remplacement de Manon Audinet, la stratégiste du bateau tricolore qui enceinte passe le flambeau sur l’eau à la Franco-Italienne Maëlle Frascari, championne du monde de Nacra 17 2019, en préparation olympique pour Paris 2024. « Je connais Maëlle de nos campagnes olympiques, précise Manon. Le choix de Quentin s’est porté sur elle lorsqu’il a fallu me remplacer, Amélie n’étant pas disponible. Elle est top ! Je serai là pour l’accompagner à Christchurch, nous resterons en binôme pour toute la partie à terre. Et sur l’eau, même s’il lui faudra s’adapter à la vitesse et aux angles des F50, je pense qu’elle sera vite dans le match. Elle peut être une super valeur ajoutée pour la fin de la saison avec l’équipe ».
Maëlle Frascari : ” Quentin m’a appelé il y a 2 semaines. Si je navigue en Nacra, j’appréhende un peu la force centrifuge à bord du F50 mais avec une bonne peur. On a parlé beaucoup avec Manon et Amélie sur les différentes manières de s’organiser à bord. On a fait des entrainements à sec hier avec l’équipe comme si on était à l’eau. Je me sens prête.“
Les conditions de vent s’annoncent assez bonnes pour ces deux jours avec un samedi avec des conditions parfaites et un dimanche avec des conditions plus légères pour Quentin Delapierre : ” Ce qu’il y a de bien avec le SailGP c’est qu’on a développé une grande capacité d’adaptation. On ne va pas pouvoir s’entraîner en conditions réelles avant avec Maëlle mais on a décidé de prendre cela du bon coté. Se dire que l’on fait des choses que l’on n’a jamais fait avant, ou qui sont à l’opposé de ce que l’on faisait en équipe de France dans la manière de s’entrainer, c’est super intéressant. Cela t’amène à voir ton sport différemment. On te demande de naviguer avec les meilleurs marins du monde, sur des bateaux complexes, et on va essayer de se focaliser sur ce que l’on sait faire et non pas sur ce que l’on devrait avoir pour gagner. On devrait avoir du vent médium ce week-end. On a échangé avec des gens du coins pour connaître un peu le plan d’eau. J’ai fait pas mal de wing dans le coin la semaine dernière. J’ai vu un peu les effets de site, le courant. J’ai eu du sud, ce qui est pas mal parce que ce sera peut-être ce que l’on aura dimanche. Avec les deux vallées qui bordent qui bordent le plan d’eau cela devrait faire un peu gauche droite, un plan d’eau triky avec pas mal de shift, du courant. Il y a un grand jeu dans la baie. La renverse de courant se fera très rapidement et comme on navigue très proche du bord avec la renverse cela promet.“
La pression augmente pour la place en Finale ? ” La pression est à bloc mais c’est cela depuis le début. Je me réjouis de sentir l’engouement qui est monté d’un cran depuis une saison. C’est génial que les français prennent rdv devant leur télé pour suivre le SailGP. Ce qui fait notre force c’est d’avoir monté un process qui nous permet de claquer des doigts et d’avoir un bateau bien balancé. C’est quelque chose à laquelle je réfléchis depuis un moment, d’avoir des routines qui nous permettent d’être tout de suite bien balancé dans le bateau et tout de suite tourné vers la tactique et la stratégie. C’est là où on peut faire la différence en Sailgp.” Ce qui joue rend pour al suite, tout le monde y croit à ce qu’on a mo. Je ne peux pas te dire ce qu’il va se passer ce we.”
L’équipe hollandaise SEC HAYAI formée par Frans Budel et Ysbrand Endt a franchi la ligne d’arrivée de la 8ème et dernière étape de la GLOBE40. L’équipage anglo- américain AMHAS de Craig Horsfield et Oliver Bond l’avait précédé à 15H05 UTC après 19 jours de mer. Cette 2ème place de SEC HAYAI lui permet de remporter cette première édition de la GLOBE40 alors qu’AMHAS signait sa 3ème victoire d’étape ; deux petits points (33 et 35 points) séparent ces deux équipage saprès 8 étapes et 9 mois de course. Cette victoire de l’équipe batave été acquise à l’issue de 161 jours de mer et 33311 milles parcourus à 8,62 nœuds de moyenne.
AMHAS vainqueur d’une étape finale périlleuse. Partis le 24 février de l’Ile de Grenade, les concurrents de la GLOBE40 avaient 3600 milles devant leur étrave dans cette transatlantique retour hivernale. Après une remontée vers le nord de l’arc Caraïbes ils se trouvaient englués pendant près d’une semaine dans une zone de calmes à proximité des Bahamas. Puis délivrés de ce triangle des Bermudes qui ne disait pas son nom les équipages ont dû se confronter dans leur route vers les Açores à une succession de dépressions puissantes générant des vents jusqu’à plus de 60 nœuds et des mers de 6 à 8 mètres. Arrivés à proximité de l’archipel des Açores où ils avaient une porte à franchir les équipes n’ont pas trouvé de conditions plus favorables et ont eu à affronter à nouveau une succession de dépressions qui font de cette étape la plus dure termes météorologiques, pire que dans les étapes de l’Océan Indien et du Pacifique. Un ultime et énorme coup de vent la veille de l’arrivée a même contraint les 2 premiers AMHAS et SEC HAYAI à ralentir volontairement pour éviter des creux de 10 m dans le Golfe de Gascogne. AMHAS signe ainsi une très belle 3ème victoire d’étape après celle de la 2ème étape de 7700 milles entre le Cap-Vert et l’Ile Maurice et celle de la 6 ème étape entre Ushuaia et Recife.
SEC HAYAI : une victoire construite. La victoire hollandaise est le fruit d’un travail et d’une construction rigoureuse et intelligente. Partant du constat que leur Class40 était le plus ancien de la flotte et théoriquement le plus lent, ils ont travaillé tous les aspects qui pouvaient leur permettre de compenser ce handicap initial : refit complet du bateau avant le départ, préparation technique en amont très complète, approche sportive visant plutôt la régularité ( une seule victoire d’étape , mais pas n’importe laquelle avec longue 3ème étape de 7000 milles entre l’ile Maurice et Auckland) que les coups d’éclat, la qualité de vie à bord pour être capable de durer, une entente très forte entre les 2 skippers qui auront fait l’intégralité du parcours ensemble, et enfin une forte complémentarité de personnalités entre Frans qui a apporté tout son enthousiasme et sa rigueur de chef d’entreprise et Ysbrand professionnel qui a su porter sportivement l’ensemble du projet.
SEC HAYAI : une équipe à l’image de la GLOBE40 Cette équipe est bien à l’image de la GLOBE40 telle qu’elle veut se construire à l’issue de cette première. Les deux vainqueurs ne cachent d’ailleurs pas leur volonté de revenir sur l’épreuve pour la seconde édition avec un Class40 neuf ou plus récent dont la recherche est déjà en cours. Multipliant les places de seconds au début de l’épreuve, l’appétit de Frans et d’Ysbrand a grandi au fur et à mesure pour se dire finalement que le meilleur était possible. Leur victoire démontre aussi que la performance sur un tour du monde doit s’appréhender de manière différente des autres courses au large et en particulier des transatlantiques : il faut durer, il faut gérer la succession des avaries qui ne manquent pas, il faut avoir la force psychologique pour surmonter les inévitables chutes de régime, il faut être capable de se reconfigurer dans des étapes quelque fois très courtes en raison des aléas. Tout cela SEC HAYAI a su parfaitement le gérer en affichant toujours une bonne humeur communicative en mer comme à terre. Et au final une victoire exemplaire qui honore cette première édition de la GLOBE40.
Hugo Dhallenne (YC de Saint Lunaire) I Copyright : Vincent Olivaud / Solo Maître Coq
Après deux jours tronqués en raison de conditions météorologiques défavorables, les 30 marins en lice dans la 20e édition de la Solo Maître CoQ sont (enfin) entrés dans le vif du sujet, ce mercredi. A 11h40, après trois rappels généraux, ils se sont en effet élancés sur un parcours de 15,5 milles entre les Sables d’Olonne et Port-Bourgenay. Un côtier remporté par Hugo Dhallenne (YC Saint-Lunaire) qui, pour sa toute première course en Figaro Bénéteau, a ainsi frappé un très grand coup, au nez et à la barbe des hommes forts du circuit. Au classement provisoire de l’épreuve, il s’installe donc logiquement à la première place devant Alexis Thomas (La Charente Maritime) et Corentin Horeau (Mutuelle Bleue), mais à ce stade de la compétition tout reste à faire puisque la grande course (340 milles entre Ré, Belle-Ile et Yeu) sera lancée demain à 12 heures. De quoi rebattre les cartes en grand !
Si les conditions météorologiques ont largement perturbé le programme de cette Solo Maître CoQ 2023, contraignant la Direction de course à annuler les deux premiers jours de course, elles ont finalement permis aux organisateurs de lancer une première manche ce mercredi. « C’était vraiment bien de courir aujourd’hui, de rentrer dans l’action et de se remettre un peu en jambes avant la grande course », a expliqué Corentin Horeau, traduisant ainsi le sentiment général de la flotte. Une flotte qui s’est élancée ce matin avec un peu de retard sur l’horaire initialement prévu à la suite de trois rappels généraux. « On a profité des belles conditions, avec un vent de sud sud-est soufflant entre 7 et 12 nœuds. C’était une chouette journée », a commenté de son côté Hugo Dhallenne qui a parfaitement tiré son épingle du jeu et qui a même fait franchement sensation pour sa toute première course sur le support. « Aujourd’hui, ça devait être ma 6e ou 7e navigation sur le bateau. Je ne m’attendais pas à gagner ma première manche sur le circuit. C’est cool mais je pense que c’est la chance du débutant ! », a relaté avec modestie le skipper du Yacht Club de Saint-Lunaire après avoir pourtant dominé le côtier du jour de la tête et des épaules, le menant de bout en bout. « Tout s’est joué sur le premier près. Il fallait être en phase avec le vent et ça a marché pour moi : j’étais du bon côté. Ainsi, malgré un départ un peu moyen, au près, je n’ai fait que creuser l’écart. Certains sont un peu revenus sous spi ensuite, mais sans conséquences pour moi. C’est sûr que cette première place, elle me fait très plaisir ! », a commenté Hugo Dhallenne, vainqueur en titre de la Mini Transat en bateau de Série qui, comme à son habitude, garde la tête froide. « La grande course va être différente. Je pense que ceux qui ont l’expérience vont enfoncer le clou. Ça va être plus dur pour les petits nouveaux », estime le Bretillien qui marque cependant de précieux points au classement général, même si ce premier round affiche un coefficient de 1,5 contre 3 pour la grande course à venir.
Un premier bord déterminant
« Tout ce qui est pris ne sera plus à prendre », a assuré de son côté Alexis Thomas (La Charente Maritime), deuxième de cette première course. « C’est une performance qui me fait plaisir même si la course était assez cool et qu’il s’est passé beaucoup de choses qui ont fait qu’on a peut-être eu un peu de réussite par moments », a détaillé le jeune skipper, conscient que le premier bord de près a été assez déterminant pour le résultat final. « Au début, les écarts ne se faisaient pas et d’un coup il y a eu un effet de côte sur la gauche du plan d’eau. Très vite, le latéral s’est alors transformé en longitudinal. Avec Hugo (Dhallenne), on était du bon côté et on a pris l’avantage avant que ça devienne un peu du train-train », a indiqué le Charentais qui a impeccablement joué avec les petites oscillations du vent mais qui a vu Corentin Horeau dangereusement recoller au score à la dernière marque après une petite erreur. « J’ai déroulé le gennaker alors qu’on était sur un bord un peu serré. Corentin est revenu sur moi mais, heureusement, ce n’était pas une grosse boulette », a avancé Alexis Thomas qui est ainsi parvenu à conserver l’avantage sur son adversaire. « Je suis revenu un petit peu à la fin mais pas assez. Quoi qu’il en soit, une manche de 3e, c’est un bon début. Ça fait des points précieux dans la besace », a raconté le skipper de Mutuelle Bleue à son retour à terre, plutôt satisfait de sa journée mais aussi et surtout de voir plusieurs grands favoris relégués un peu loin au classement, à l’image de Guillaume Pirouelle (Région Normandie), 14e, ou de Gaston Morvan (Région Bretagne – CMB Performance), 20e. « Je suis assez bien parti et j’avais dans l’idée de protéger la droite. J’ai joué au milieu. J’ai plutôt été en phase avec le vent. Hugo (Dhallenne) et Alexis (Thomas) ont bien tiré leur épingle du jeu à gauche. Pour ma part, je ne voulais pas être extrême mais plutôt un peu conservateur. C’était un bon plan au final », a commenté Corentin Horeau, d’ores et déjà pleinement focalisé sur la grande course offshore dont le coup d’envoi est programmé à 12 heures, ce jeudi. « D’ici au départ, on va enchaîner les briefings météo. On va observer la manière dont évolue la situation. On va affiner tout ça avec les fichiers de ce soir et de demain matin. Une chose est sûre : il va falloir être bon car c’est sur cette manche de 340 milles que le classement général va se jouer !», a terminé le Morbihannais.