La 25ème édition des Voiles de Saint Tropez débute dès demain, vendredi 29 septembre, pour se clore dimanche 8 octobre en fin d’après-midi. Premiers compétiteurs en lice, les Maxi Yachts vont être accueillis dans port et procéder à la confirmation de leurs inscriptions. Plus de 40 de ces bateaux taillés pour la performance sont attendus. Ils débuteront leurs joutes dans le golfe dimanche, tandis que les majestueux yachts Classiques y feront leur entrée. Plus que jamais, les Voiles invitent les amoureux des belles régates et des somptueux voiliers à une pleine semaine de surprises, de magie et de convivialité, sur terre comme sur mer.
Demain 9 heures, ouverture du Village des Voiles môle Jean Réveille Rendez-vous donc dès vendredi à 9 heures pour l’ouverture du tout nouveau village des Voiles, ancré pour la première fois sur le môle Jean Réveille, formidable promontoire face à la mer. La fermeture est prévue chaque soir à 21 heures, et ce – et c’est une nouveauté également -jusqu’au dimanche 8 octobre où le rideau tombera à 17 heures. Pour donner le ton festif qui sied à cette semaine hors du temps et hors des codes, l’animation musicale assurée par le groupe Pash Gang débutera dès 18 heures 30.
Modifications dans l’ordre des départs Si les Maxi yachts seront dimanche les seuls à profiter du golfe et d’un départ sous le Portalet, c’est progressivement lundi, puis mardi que l’on retrouvera sur l’eau et en régate l’ensemble des quelques 250 voiliers inscrits en Tradition ou en catégorie Moderne. Dans un soucis de toujours privilégier la sécurité, la direction de course animée de main de maitre par George Korhel, a souhaité modifier l’ordre des départs. Ainsi et dès 11 heures chaque jour, et c’est une grande nouveauté, ce sont les voiliers Classiques (Groupe Tradition) qui s’élanceront en premier. 12 heures 30 sonnera le départ des voiliers Moderne, régis par les règles de l’IRC, avec cette fois les plus grandes unités en avant garde (IRC B). Les Maxis Yachts seront à partir de mardi invités à naviguer quant à eux du côté de Pampelonne. « Le problème que l’on a eu l’an dernier » explique George Korhel, « comme à la Rolex Giraglia, c’est que lorsqu’on fait partir les modernes sur des petits parcours parce qu’il n’y a pas de vent et que le vent se lève, les bateaux qui arrivent croisent les bateaux qui partent. Donc pour éviter qu’il y ait des Modernes qui arrivent vite et qui croisent des Traditions qui sont lents, on fait partir les Traditions en premier et les Modernes après. »
Programme 2023 (le détail du programme à terre est en ligne sur le site des Voiles) Vendredi 29 septembre : accueil des Maxis (plus de 18,28m) Samedi 30 septembre : accueil des Maxis (plus de 18,28m) et des voiliers Classiques et Modernes jusqu’à 18,28 mètres Dimanche 1er octobre : régates pour les Maxis, accueil des voiliers Classiques et Modernes jusqu’à 18,28 mètres Lundi 2 octobre : régates pour les Maxis les voiliers Modernes Mardi 3 octobre : régates pour toutes les flottes Mercredi 4 octobre : régates pour les voiliers Modernes et les voiliers Classiques Day Off pour les Maxis et Club 55 Maxi Cup Jeudi 5 octobre : journée des Défis et Club 55 Cup pour les voiliers Modernes et les voiliers Classiques, régates pour les Maxis Vendredi 6 octobre : régates pour toutes les flottes, Remise des Prix pour les Maxis Samedi 7 octobre : régates pour les voiliers Modernes et les voiliers Classiques, Dimanche 8 octobre : Remise des Prix pour les voiliers Modernes et les voiliers Classiques
Départ de la première étape de La Boulangère Mini Transat 2023 - Baie des Sables d'Olonne, lundi 25 septembre
Le début de course de cette Mini Transat aura été assez calme. Le passage du Cap Finisterre devrait en réveiller quelques uns. Le favori en proto Carlos Manera est au rendez-vous devant Frederico Waskman.
Après avoir connu quelques heures relativement toniques la nuit dernière, les concurrents de la 24e édition de La Boulangère Mini Transat ont profité d’un peu de répit ce matin, mais alors qu’ils se rapprochent du cap Finisterre, ils se préparent de nouveau à composer avec des conditions plutôt musclées. L’enjeu de cette journée de jeudi, au-delà de préserver le matériel qui promet d’être mis à rude épreuve, au près, sur une mer chaotique, avec des rafales à 30 nœuds, sera de grappiller un maximum de milles sur la route avant le passage d’une dorsale qui va nettement ralentir les troupes, demain et samedi.
L’épisode un peu costaud qui a cueilli les solitaires de La Boulangère Mini Transat, hier soir pour la première moitié de la flotte et en première partie de nuit pour les suivants, a finalement été plus court mais aussi et surtout mois fort que prévu. En sera-t-il de même pour celui qui se présente aux abords du cap Finisterre ? Rien n’est moins sûr. « Sur zone, on attend 20-25 nœuds de vent avec des rafales à 30, et trois mètres de vagues », détaille Christian Dumard, le consultant météo de l’épreuve, rappelant qu’à cet endroit, les fichiers sont bien souvent en-deçà de la réalité. La journée promet donc d’être copieuse pour les marins qui ont, pour la plupart, choisi de naviguer au plus près des côtes espagnoles afin de s’abriter, mais aussi pour exploiter la courbure du vent autour de la pointe nord-ouest de la péninsule ibérique, chose qu’a notamment très bien faite Carlos Manera Pascual (1081 – Xucla) ces dernières heures. L’Espagnol a ainsi soufflé la première place chez les Proto à Federico Waksman (1019 – Repremar – Shipping Agency Uruguay) qui menait la danse depuis le passage du way-point, au large de Gijón. Même schéma ou presque chez les bateaux de Série. Léo Bothorel (987 – Les Optiministes – Secours Populaire 17), Ulysse David (1025 – Equans), Djemila Tassin (992 – Antistene), imités par Bruno Lemunier (893 – Kalisto & Aérofab), Félix Oberlé (1028 – Mingulay) et quelques autres, ont également décidé de raser la terre et tirent parti de leur option. Une option somme toute relative puisque comme annoncé hier, l’ensemble du peloton devrait se faufiler entre la côte et le DST (dispositif de séparation de trafic) du cap Finisterre.
Un front… puis une dorsale
La suite ? A l’arrière du front, le vent devrait mollir assez vite. Dès lors, selon leurs positionnements sur le plan d’eau, les Ministes profiteront de conditions un peu différentes mais tous composeront globalement avec des vents faibles. En cause, une dorsale qu’ils n’auront pas d’autre choix que de traverser. A la clé : 48 heures au ralenti, entre les journées de demain et de samedi. « Après cette phase de vent faible, on peut espérer l’établissement d’un flux de nord ou de nord-est un peu soutenu. Si cela se confirme, les tous derniers pourraient par ailleurs bénéficier d’un peu plus de pression que les premiers et ainsi combler une partie de leur retard », annonce Christian Dumard dont les routages laissent toujours envisager un total de neuf jours de mer dans cette première étape de 1 350 milles entre Les Sables d’Olonne et Santa Cruz de La Palma pour les leaders. Certains risquent toutefois de mettre bien plus de temps à rallier les Canaries, à commencer par Aurélien Dhervilly (429 – XFLR6 – Cherche Propergol) et Matthieu Sapin (958 – Assurinco – Urban Corail), en escale à Gijón depuis hier soir. Le premier pour solutionner un problème de bout-dehors et le second un souci de drisse de grand-voile. Rappelons qu’ainsi que le stipulent les instructions de course l’épreuve, les escales doivent durer à minima 12 heures et au maximum 72 heures. L’un et l’autre devront ainsi impérativement avoir repris leur course au plus tard vendredi, respectivement à 19h30 puis à 22h10. A suivre donc.
Pose du premier pli de carbone dans le moule du futur Imoca Les Petits Doudous d'Armel Tripon, chez Duqueine Atlantique, photographié par Jean-Louis Carli.
Armel Tripon lance finalement la construction de son Imoca à partir de tissus de carbone périmés d’Airbus. Un carbone issu de l’aéronautique dont la durée de vie ne permet plus de l’employer pour un avion mais possiblement pour un bateau et qui trouve ici dans la course au large un débouché. Le bateau ne devrait pas pouvoir être mis à l’eau pour participer au Vendée Globe mais pour The Ocean Race Europe.
En 2021, Armel Tripon annonçait son souhait de disputer le prochain Vendée Globe à la barre d’un IMOCA né du ré-emploi de fibres de carbone déclassées, fruit de la collaboration avec le Technocentre d’Airbus à Nantes. Deux ans plus tard, ce projet devient une réalité dont la construction a débuté il y a quelques jours au sein du l’entreprise DUQUEINE Atlantique, en Loire-Atlantique. Issu d’un plan VPLP et drapé dans le moule du bateau de Boris Herrmann, ce monocoque portera les ambitions sportives d’un skipper déterminé à démontrer qu’il est possible de combiner performance et éco-responsabilité et toute l’énergie et l’engagement des soignants des P’tits Doudous qui donneront leur nom au bateau, soutenus par tout un collectif d’entreprises engagées auprès de l’association.
Il y a deux ans, c’était un projet dont l’annonce était accueillie avec enthousiasme et intérêt de la part de tous, acteurs de la course au large, de l’aéronautique ou encore soignants. Aujourd’hui, c’est une réalité qui prend forme près de Nantes, chez DUQUEINE Atlantique. Même s’il avoue avoir parfois encore du mal à réaliser, Armel Tripon peut enfin dévoiler officiellement que la construction de son IMOCA qui portera les couleurs de l’association Les P’tits Doudous autour du monde, est belle et bien lancée. « Nous avons parcouru un long chemin, en partant de cette idée de faire ce bateau innovant, aux couleurs de l’association dont je suis le parrain, évoque le skipper nantais. Il a fallu être convaincants pour embarquer des partenaires et réussir à constituer un pool de trois banques pour nous permettre de lancer cette construction. Nous n’avons jamais cessé d’y croire ! Aujourd’hui, le fait de voir la coque se construire est un soulagement. J’ai parfois encore du mal à réaliser ! Dans le montage du notre projet tel que nous l’avons conçu avec Les P’tits Doudous, il y a eu un partage du stress. La grande chance pour moi, c’est qu’eux sont, au quotidien, confrontés à cette gestion de la pression, de la vie. J’ai été porté par leur sérénité, par cette confiance, ce positivisme ».
Une opportunité collective pour la course au large
Fabriqué à partir de carbone ré-employé fourni par Airbus, ce plan VPLP, dont les pièces d’accastillage seront usinées à partir de titane collecté dans les blocs opératoires (matériel orthopédique) et chez des fabricants, sera le premier monocoque océanique à emprunter cette voie raisonnable et raisonnée sans faire de concession à la performance. Parce qu’un moule de coque en lui-même génère des déchets, Armel Tripon avait d’emblée fait le choix d’utiliser celui du Malizia de Boris Herrmann pour le sien, optant pour un pont très différent. Une ré-utilisation qui a fait naître une riche et étroite collaboration avec le navigateur allemand et toute son équipe, ces derniers n’ayant pas hésité à partager leur retour d’expérience suite à leur participation à The Ocean Race. Il faut dire que cet esprit de coopération et de prise de conscience de la nécessité d’agir maintenant pour une course au large moins gourmande dans la conception de ses bateaux notamment, est une préoccupation première de la Classe IMOCA qui soutient le projet d’Armel Tripon depuis le début. « La Classe IMOCA est un laboratoire d’innovation, confirme Antoine Mermod, son président. Quand Armel nous a décrit les ambitions de son projet, nous avons rapidement vu la formidable occasion de tester une voie différente d’envisager la construction de nos bateaux. Nous investiguons et progressons depuis plusieurs années avec les différents acteurs vers des solutions nouvelles pour réduire l’impact de la construction. Celle proposée par Armel s’inscrit dans cette démarche et sera intéressante à voir évoluer. »
« Ce chantier va permettre de valider des choses à l’heure où il y a obligation à changer nos habitudes, y compris dans la construction des bateaux, ajoute le skipper des P’tits Doudous. C’est une opportunité pour tout le monde et j’en suis fier. Si demain on arrive, par exemple, à avoir une filière de construction en carbone ré-employé et une filière d’accastillage en titane recyclé, en collaboration avec Karver, on aura fait un grand pas en avant ! »
Prestataire spécialisé dans l’industrie aéronautique et notamment pour Airbus, DUQUEINE Atlantique avait la volonté de diversifier ses domaines d’expertises et, une approche qui avait séduit le skipper des P’tits Doudous ; la construction « en urgence » d’un mât neuf pour remplacer celui de l’Ocean Fifty après son chavirage en avril 2022 ayant achevé de le convaincre qu’il avait trouvé l’entreprise qui allait construire son IMOCA. Totalement acquises au projet, les équipes installées à Malville (44) ont construit un bâtiment spécifique pour accueillir le premier bateau de leur histoire et relever un challenge qui mobilise aujourd’hui les compétences et l’envie de toute l’entreprise. « C’est une grande aventure, un projet inédit pour nous de pouvoir réaliser un ensemble de pièces aussi grand et un bateau pour faire le tour du monde. Cela soulève une belle énergie en interne et un vif enthousiasme de la part de toute l’équipe, détaille Nicolas Henry, Directeur de DUQUEINE Atlantique. Techniquement c’est évidemment un enjeu unique que de construire le premier bateau en carbone re-employé. Mais nous nous sentons capables de relever ce défi grâce, notamment, à notre expertise dans l’aéronautique. Armel fait partie de ceux qui sont capables de prendre des risques que d’autres n’avaient pas osé prendre. Il mise sur nous et il est hors de question de le décevoir ! Il sait aussi qu’il va avoir affaire à une équipe qui fera tout pour lui livrer un beau et bon bateau. C’est gagnant/gagnant ! »
L’humain au cœur de l’aventure
Mais la singularité et la force de ce projet ne résident pas uniquement dans la spécificité de ses matériaux de construction ou dans le choix d’un chantier dont l’exigence et la fraîcheur sont un véritable atout. Le ciment de cette aventure est avant tout l’humain et ce lien indéfectible entre Armel Tripon, connu autant pour son talent en mer que pour ses qualités à terre, l’association Les P’tits Doudous et tous les soignants qui la composent. Derrière eux, un collectif inédit de partenaires engagés et un pool de trois banques se sont mobilisés pour donner corps à ce défi. « C’est un challenge collectif que d’embarquer les soignants et les salariés des entreprises qui nous soutiennent à bord d’un même bateau, évoque Nolwenn Febvre, Présidente et Fondatrice des P’tits Doudous. Nous nous engageons aujourd’hui dans un projet sportif, performant à l’image de notre quotidien de soignants. Ce challenge est certes ambitieux mais nous nous devons de le mener au mieux et de nous donner toutes les chances de réussir, par respect pour les enfants, les soignants et les salariés des entreprises mécènes qui nous suivent et nous soutiennent ! »
Avec le lancement de la construction de cet IMOCA, une première course débute ; celle qui permettra aux P’tits Doudous de s’aligner au départ de leur première épreuve et de démontrer, au large, que « cela semble toujours impossible, jusqu’à ce qu’on le fasse » (Nelson Mandela).
Le projet d’un deuxième Vendée Globe pour l’Imoca Corum L’Epargne de Nicolas Troussel s’est arrêté définitivement ce week-end suite à son démâtage sur le Défi Azimut. L’entreprise Corum L’Epargne a décidé d’arrêter. Son président Frédéric Puzin passionné de voile et qui courre en IRC a décidé d’arrêter les frais suite à un énième problème sur le bateau décidément maudit. Une terrible nouvelle pour l’équipe qui s’ajoute à celle du week-end. L’équipe avait pourtant refait 6 m d’étrave sur le bateau pour le rendre plus performant. Il ne participera pas à la Transat Jacques Vabre ni au Vendée Globe sous les couleurs de Corum. Les 15 personnes de l’équipe qui étaient salariés de l’entreprise vont être licenciées.
Copyright : Vincent Olivaud I La Boulangère Mini Transat
Les 90 concurrents de la Mini Transat sont partis ce lundi dans un flux léger de sud-est soufflant entre 4 et 7 nœuds qui va les accompagner toute la nuit.
« On a tous pris rendez-vous pour ce départ il y a maintenant deux ans. Cette fois, on y est ! On rentre dans le vif du sujet et ça fait quelque-chose. Je ne sais d’ailleurs pas vraiment bien quoi. Le monde, le bruit, les encouragements… Les sentiments se bousculent. C’est, concrètement, le début d’une grande et belle aventure humaine. On s’est tous énormément préparés pour la course, mais on n’avait pas forcément anticipé l’effet déferlant de l’émotion du départ ! Ce qui est sûr, c’est que l’on a tous vraiment très envie d’y aller ! », a expliqué Jérôme Merker (857 – Ensemble contre le cancer de l’enfant), peu avant de quitter les pontons Sablais, ce lundi matin. Un avis partagé par Bruno Lemunier (893 – Kalisto & Aerofab) : « Un jour de départ comme celui-ci, tout se bouscule dans les têtes. C’est vrai que ça fait deux ans que l’on bosse pour cet objectif de traverser l’Atlantique en solitaire. C’est une chance inouïe d’être là, et c’est d’autant plus vrai que l’on part finalement dans des conditions assez chouettes ». Chouettes, certes, dans la mesure où les premières 48 heures de course vont globalement se jouer dans des conditions clémentes, mais facile, sûrement pas.
Une entame tactique De fait, les solitaires vont devoir composer avec de petits airs et même une zone de molle lors de la nuit prochaine, avant une bascule du vent à l’ouest. Trouver les bons réglages, soigner la conduite, rester à l’affût des risées : tel est le programme des heures à venir, ce qui n’est certainement pas pour déplaire aux « nez pointus » qui seront alors en mesure de rivaliser avec les bateaux les plus récents de type scow, y compris ceux équipés de foils qui risquent toutefois de profiter de très belles phases, ainsi que l’a confirmé Jacques Delcroix (753 – Actual) : « C’est sûr que c’est mieux pour nous de partir dans de petits airs que de partir au reaching dans 20 nœuds mais la pétole, c’est toujours dur. Il faudra bien jouer avec les petites variations du vent pour créer des décalages », a indiqué le skipper, en ce sens rejoint par Hubert Maréchal (787 – Osons Ici et Maintenant). « Dans le petit temps, ce n’est jamais facile de faire avancer le bateau, quelle que soit le type d’étrave. Il faut se battre car il y a moins de sensations et moins d’adrénaline. L’enjeu sera d’essayer d’être plus malin que les autres ou, à tout le moins, plus rapide », a relaté de son côté le navigateur Parisien, rompu à la régate au contact et pas mécontent du programme de cette partie de course qui s’annonce tactique, avec, on l’a dit, une transition en fin de nuit prochaine, puis une deuxième avant même le passage du way-point ajouté par la Direction de course, au nord de Gijón, pour éviter du trop mauvais temps dans le golfe de Gascogne.
Vite se remettre de ses émotions « Il y a aura des choses qu’on loupera et des choses qu’on réussira. Ce sera important d’essayer de bien comprendre ce qui se passe et de s’adapter si on n’a pas fait exactement ce qu’on voulait faire. Il y aura des petits coups à jouer. Ça va être intéressant et marrant. Une chose est sûre : il va falloir rapidement digérer les émotions du départ et réussir rentrer dans la course immédiatement », a relaté Gaby Bucau (865 – Maximum) qui s’attend à ne pas dormir beaucoup d’ici au passage de la marque virtuelle, dans la nuit de mardi à mercredi, mais qui sait aussi qu’il faudra tenir dans la cadence dans le temps d’autant que selon les derniers routages, cette première étape pourrait en peu trainer en longueur et ainsi durer autour de neuf jours pour les plus rapides et jusqu’à douze pour les retardataires.
ILS ONT DIT
Willy Muller (1029 – Tars) : « J’ai vraiment hâte d’y aller. On part dans des conditions très légères. C’est super pour les bateaux à bout pointu. C’est notre jour, le coup d’éclat c’est aujourd’hui ! (Rires) On va avoir une nuit un peu compliquée, avec des phases de transitions à négocier. Ça va être bien prenant mais il va falloir réussir à caser du sommeil pour être en forme ensuite, quand le vent va rentrer. Il va falloir marcher sur le fil. Au cap Finisterre, il y aura plus de vent mais ça devrait vraiment bien se passer par rapport à si on était partis dimanche comme prévu. C’est super rassurant. Moi, je pars avant tout pour m’amuser et pour arriver aux Canaries. Le but c’est avant tout de finir cette première étape. Je me permettrai d’être plus agressif sur la deuxième. Malgré tout, si j’arrive à faire dans les premiers pointus, je serais super content. On est onze et au moins six à vouloir être premier. Ce que j’attends, c’est un beau match plus qu’une belle place au final. »
Félix Oberlé (1028 – Mingulay) : « C’est le jour J et c’est beaucoup d’émotions. On ne sait pas vraiment à quoi s’attendre. On sait qu’il va y avoir plein d’imprévus. On essaie de s’y préparer mais ce n’est pas si simple. On verra ce que ça donnera au fur et à mesure. Le début est, je pense, assez clair pour tout le monde. Ensuite, il y aura des décisions à prendre à l’approche du cap Finisterre. Je viens évidemment pour jouer la régate mais mon but principal reste d’arriver. Ça, c’est la base, du coup, si j’y arrive, ce sera déjà cool. Evidemment, si en plus je parviens à jouer avec les autres et à être dans le match, ça sera vraiment chouette mais pour l’instant je préfère ne pas me mettre trop de pression. Je reste concentré et j’essaie de rester calme, au moins en apparence car à l’intérieur, je l’avoue, ça bouillonne ! »
Hugo Cardon (889 – Hugo Sarth’Atlantique) : « On ne va pas se faire secouer pour commencer mais on reste dans une situation complexe au niveau de la stratégie. On sait que tout peut se passer dans la molle où les écarts se font et se défont très vite. Les premières heures seront importantes mais il ne faudra pas trop se prendre la tête non plus si on n’est pas aux avant-postes. La course va être longue. Ce qui sera important, c’est de jouer un peu le contrôle de la flotte mais aussi d’être rapide, ce qui est toujours plus facile à dire qu’à faire. Ce qui est génial, c’est que cette première étape s’annonce très complète. Il va vraiment y avoir des options à jouer avec des gens susceptibles de jouer un peu le tout pour le tout et qui pourraient créer la surprise. C’est ce qui fait que la course va être belle aussi. Ça va être cool ! »
Arthur Petrucci (973 – Duvergt-FBI, Les P’tits Doudous du Scorff – Lorient) : « Je me sens bien. Il n’y a plus qu’à y aller. Les fichiers sont assez fluctuants. Il y a beaucoup d’instabilité. Il va falloir être concentré sur les informations météo qui vont être données dès les premiers jours. D’habitude, on peut se baser sur une météo à peu près fiable, à plus ou moins quatre jours. Là, sur l’eau, il va falloir prendre les infos météo à la BLU et il va y avoir une pondération des routages à faire par rapport à ceux qu’on aurait fait à terre. Jusqu’au cap Finisterre, ça va être des bords un peu obligatoires. Il n’y aura pas de grandes options à jouer. La vitesse va primer jusqu’au passage du way-point. Le bateau est prêt et moi aussi ! »
Jean-Baptiste de Sansonetti (335 – Atlantique Solutions) : « Je suis super pressé, je me dis que c’est un truc de dingue ! Traverser l’Atlantique, ça va être incroyable. C’est la première fois que je traverse l’Atlantique. C’est aussi la première fois que je vais aux Canaries, et la première fois que je vais en Guadeloupe. Ça va être top ! Je pensais qu’on partirait dimanche mais je comprends complètement la décision de la Direction de course. Au début, on va un peu longer la côte, ça veut dire qu’on ne va pas beaucoup dormir, parce qu’il y aura certainement beaucoup de pêcheurs. J’aime bien les pêcheurs, mais pas quand je navigue ! Il faudra faire super attention, mais c’est le jeu. La pétole, on n’y peut rien. On part pour la Mini Transat, on a signé pour traverser l’Atlantique, on n’a plus le choix ! »
Il y aura finalement 6 concurrents sur l’ARKEA ULTIM CHALLENGE au départ de Brest. Eric Péron grâce au soutien d’ADAGIO sera à bord du trimaran ULTIM Mieux dont le départ sera donné le dimanche 7 janvier 2023. Pour que son inscription devienne définitive, Eric Péron doit encore souscrire aux formalités administratives du dossier d’inscription. Il doit gérer ce dernier sprint avant de confirmer sa présence sur la ligne de départ le 7 janvier, mais il a suffisamment démontré sa détermination à en être pour arriver au sommet de ce dernier col ! Il aura ensuite jusqu’au 15 novembre pour boucler son parcours de qualification de 2500 milles en solitaire ».
« Je suis très heureux et fier qu’ADAGIO ait choisi de relever ce défi à mes côtés, c’est une excellente nouvelle ! déclare Eric Péron. J’ai ce projet de participation à l’ARKEA ULTIM CHALLENGE – Brest en tête depuis longtemps ; nous avons osé le lancer l’hiver dernier avec French Touch Oceans Club, mon club de partenaires depuis cinq ans. Avoir la confiance d’ADAGIO, pour lequel ce sera une première expérience en course au large, est un immense privilège. Participer à ce tout premier tour du monde en solitaire à bord d’un ULTIM n’est pas anodin ; je sais que je serai porté par ADAGIO et l’ensemble de ses collaborateurs. J’ai hâte de porter haut leurs couleurs et de partager des moments forts avec eux tout au long de cette incroyable aventure »
Après deux belles courses disputées hier dans du vent médium, ce dimanche, les concurrents de la 40’ Malouine LAMOTTE ont enchaîné deux côtiers de 13 et 10 milles dans une vingtaine de nœuds de vent et sous le soleil. Des conditions idéales dans lesquelles les uns et les autres se sont livré une bagarre digne de match-racing. Pour preuve, les deux premiers, Crédit Mutuel de Ian Lipinski et Alla Grande – Pirelli d’Ambrogio Beccaria terminent à égalité de points mais c’est bel et bien l’équipage franco-italien qui remporte le Trophée LODIGROUP, réalisant ainsi un sans-faute après sa victoire dans la grande course.
« On s’est vraiment éclatés aujourd’hui ! La journée a été incroyable. Les conditions ont été parfaites, vraiment comme on les aime ! », a résumé Ambrogio Beccaria à son retour de mer, ce dimanche, après notamment un très beau mano a mano avec Ian Lipinski et ses hommes. « Comme hier, on a gagné assez largement la première course du jour. La seconde a, en revanche, été beaucoup plus disputée. On savait que la première place au classement général allait se jouer entre nous et Crédit Mutuel. Que celui de nous deux qui finirait devant l’autre remporterait la mise. Il est venu nous chercher, jouant alors le jeu du marquage mais il est mal tombé. Au portant, sur mer plate, on a fait la différence. Ça s’est fini en véritable match-racing. On n’a rien lâché et on a franchi la ligne avec une demi-longueur d’avance. Une avance infime mais suffisante pour décrocher la première place ! », ont commenté le navigateur italien et son acolyte Nicolas Andrieu, épaulés par Quentin Ponroy, Bastien Oger puis Malo Bessec lors de ce Trophée LODIGROUP. « On a vraiment bien tourné et on est contents parce que ce n’était vraiment pas facile, avec des bords hyper courts », a ajouté Ambrogio auteur d’un joli doublé dans le cadre de cette quatrième édition de l’épreuve après sa victoire dans la grande course de la 40’ Malouine LAMOTTE disputée jeudi et vendredi en double.
Tout ce qui est pris ne sera plus à prendre
« Clairement, c’était l’objectif. On a fait de belles trajectoires, on a confirmé notre aisance en vitesse, notamment au portant, ce qui est de bon augure avant la transat », a relaté le skipper d’Alla Grande – Pirelli, déjà vainqueur de la CIC Normandy Channel Race cette saison après deux deuxièmes places la Route du Rhum – Destination Guadeloupe 2022 puis le Défi Atlantique 2023. « On venait pour performer. Le contrat est rempli », a ajouté le marin qui confirme qu’il sera indiscutablement l’un des grands favoris de la Transat Jacques Vabre Normandie – Le Havre, tout comme un certain nombre d’autres marins, à commencer par Matthieu Perraut et Kévin Bloch (Inter Invest), dont le Max 40 faisait son retour en course pour la première fois depuis la Route du Rhum – Destination Guadeloupe. « On venait sans pression, pour se faire plaisir, et on s’est vraiment régalé. Hier et aujourd’hui, on a fait des parcours très complets. On a bien tourné autour des cailloux. On a bien bossé et fait de belles options. C’était important pour nous d’être dans le match après une année sans avoir régaté à bord du bateau et on ne pouvait pas espérer un grand test plus complet face à la concurrence », a souligné l’ancien Ministe qui a fait preuve, lui aussi, d’une belle régularité en terminant 3e de la grande course et 3e du Trophée LODIGROUP. « On a effectivement été très constants. On a fait de belles options et on a bien tourné autour des cailloux. On n’a pas commis de grosses erreurs et on est contents de ça. Cela nous met clairement en confiance pour la suite », termine Matthieu que l’on retrouvera donc, comme la plupart des autres, au départ de la Route du Café le 29 octobre prochain.
PODIUM 40′ Malouine LAMOTTE 2023 1/ ALLA GRANDE PIRELLI (181) : Ambrogio BECCARIA & Nicolas ANDRIEU 2/ CAFÉ JOYEUX (176) : Nico d’ESTAIS & Léo DEBIESSE 3/ INTER INVEST (175) : Matthieu PERRAUT & Kevin BLOCH
PODIUM Trophée LODIGROUP 2023 1/ ALLA GRANDE PIRELLI (181) : Ambrogio BECCARIA & Nicolas ANDRIEU 2/ CRÉDIT MUTUEL (158) : Ian LIPINSKI & Antoine CARPENTIER 3/ INTER INVEST (175) : Matthieu PERRAUT & Kevin BLOCH
Par le nombre de ses participants – 34 Imoca – et l’ampleur de l’évènement le Défi Azimut était cette année particulièrement réussi. Jérémie Beyou sur son Charal a fait le show tout comme les nouveaux Imoca mis à l’eau.
C’est en 2018, ici-même au Défi Azimut, que Charal, plan VPLP premier du nom, avait réalisé les premiers décollages d’un IMOCA. Des images surprenantes qui avaient fait le tour du monde, et laissé d’ailleurs pas mal d’observateurs sceptiques… Cinq ans plus tard, le spectacle offert aujourd’hui par les skippers accompagnés de leurs invités en baie de Lorient était la plus belle démonstration que le progrès technique ne s’arrête jamais. En finale, les douze meilleurs IMOCA labouraient de leurs foils les eaux menthe à l’eau des courreaux de Groix et volaient entre 30 et 35 noeuds, livrant aux observateurs des images inoubliables.
Charal, deuxième du nom, le plan Manuard lancé l’an dernier par Jérémie Beyou, épaulé cette année par Franck Cammas, ne remporte pas la finale mais signe le meilleur temps de la journée à 30,2 noeuds de moyenne. Une façon d’enfoncer le clou après sa victoire dans les 48 Heures Azimut sur un parcours complet et dans des conditions toniques, idéales pour répéter ses gammes avant la Transat Jacques Vabre dont le Défi Azimut était qualificatif.
Mais l’histoire de cette 13ème édition ne se résume pas, loin s’en faut, au cavalier seul d’un concurrent « La compétition est hyper serrée et on voit que dans toutes les conditions, les skippers n’ont pas peur d’attaquer. Trois ou quatre bateaux se détachent mais une bonne quinzaine navigue à très haut niveau » constatait ce soir Antoine Mermod, le président de la Classe IMOCA.
L’arrivée de foilers nouvelle génération, les Macif Santé Prévoyance (Dalin-Bidégorry) ou Paprec Arkéa (Richomme-Eliès), bouscule la hiérarchie et confirme que rien n’est acquis pour personne. Y compris pour ceux comme Malizia – Seaexplorer (Herrmann-Harris) ou Biotherm (Meilhat-Lobato) qui ont disputé The Ocean Race et accumulé beaucoup d’expérience autour du monde.
Certains comme For The Planet (Goodchild-Ruyant) troisième, mais aussi Teamwork, l’ex-Charal mené par Justine Mettraux et Julien Villion qui terminent sixièmes, ont démontré que des bateaux un peu plus anciens mais très bien menés, pouvaient encore s’offrir de très belles performances.
Les tandems mixtes étaient d’ailleurs à la fête sur cette édition. Sam Davies accompagnée au pied levé de son nouveau co-skipper Jack Bouttell termine cinquième. Quant à la jeune Violette Dorange, elle aura été l’une des sensations du Défi. Accompagnée de l’expérimenté Damien Guillou, la benjamine de 22 ans hisse DeVenir, l’ancien bateau de Jean Le Cam à la treizième place, en tête des bateaux à dérives pour ce qui est devenu par la force des choses une course dans la course. Et ce sont deux femmes On Board Reporter – Anne Beaugé pour la photo et Mathilde Fontan pour la vidéo – qui remportent le concours organisé comme chaque année par le Défi Azimut.
Seul point noir de ce joli bilan, le démâtage de Corum, sans explication pour l’instant, confirme que le mât des IMOCA reste leur fusible, sinon leur talon d’Achille. Une donnée qu’il faudra prendre en compte vue la multiplication des courses qui attendent les skippers jusqu’au Vendée Globe 2024, l’épreuve qui signera la fin d’un cycle entamé à l’arrivée du précédant tour du monde en 2021.
De nouveaux visages et de belles rencontres
En parallèle des débats sur l’eau, les cinq conférences organisées dans l’auditorium de la Cité de la Voile Eric Tabarly ont été une nouvelle fois un temps d’échange riche avec l’écosystème lorientais et le public était au rendez-vous.
Lancées dès mardi par un atelier sur l’intégration dans la Course au large à l’initiative de Groupe Apicil, elles se sont poursuivies toute la journée du vendredi. Bretagne Développement Innovation organisait trois conférences sur les questions de l’Intelligence artificielle appliquée au routage océanique, la progression des énergies décarbonées sur les IMOCA et les derniers développements du foiling, liés notamment à la Coupe de l’America. Chacune d’entre elles était l’occasion de profiter d’intervenants de haut niveau, puisés dans le vivier que forme la filière nautique bretonne, en pointe sur tous ces sujets.
Enfin, la présence de 500 enfants des écoles de l’Agglomération de Lorient et la visite de Tara en escale à Lorient, ont encore élargi les horizons du Défi. « De ces cinq jours exceptionnels, je retiendrai le brassage de tous ces publics. Les skippers, leurs teams, les reporters d’images, tous ces nouveaux navigants, la présence des Pen Duick et de Tara, les très belles performances féminines dont celle de la benjamine de la course pour qui le Défi Azimut restera son premier souvenir d’IMOCA… Tout ça me réjouit et me fait dire que le Défi est un beau carrefour » disait ce soir Jean-Marie Corteville, débarquant du catamaran de la production vidéo Royale qui suivait le runs. Avec à la clef des images d’exception, la mémoire de ce Défi Azimut, qui continue à écrire sa belle histoire au fil des éditions.
France SailGP Team helmed by Quentin Delapierre in action on Race Day 1 of the ROCKWOOL Italy Sail Grand Prix in Taranto, Italy. 23rd September 2023. Photo: Felix Diemer for SailGP. Handout image supplied by SailGP
L’équipe de Ben Ainslie s’est imposé à nouveau en Italie pour la deuxième fois de suite après un Grand Prix bien particulier marqué par des conditions météos très fortes le samedi et très légères le dimanche. Les Français terminent 4e mais espèrent terminer 3e près un protest.
La finale entre les Britanniques, les Australiens et les Américains a été annulée faute de vent. Quelques instants plus tôt, la dernière course en flotte connaissait elle aussi un revirement de dernière minute, privant les Français, jusque-là très bien placés, d’un fauteuil sur le podium. Mais ces derniers, estimant une erreur de pointage, ont porté réclamation.
Les Français bien inspirés ce week-end semblent avoir repris confiance. Le résultat en AC40 la semaine précédente avec une belle 3e place a sans doute joué. Après un samedi très tonique, les neuf équipes ont du bataillé au ralenti dans un golfe de Tarente abandonné par Eole le dimanche. Avec au mieux 7 nœuds de vent (voire moitié moins pour la finale) les F50, menés en équipage réduit (4 à bord), sont restés scotchés sur leurs deux coques. Se hâter avec lenteur, conserver sa maigre vitesse, éviter de perdre le contrôle du bateau ou de subir les grosses rotations de vent générées par un temps orageux, telles étaient les clefs de la journée. Encore fallait-il aussi avoir un peu de réussite !
Changement d’humeur aussi côté américain. Classé 6e hier et choqué par la blessure de son contrôleur de vol Hans Henken (toujours en observation à l’hôpital), le clan Spithill a réagi aujourd’hui de façon spectaculaire : 3e de la course 4 et vainqueur de la course 5, le F50 à la bannière étoilée arrache in extremis sa place en finale… au détriment des Français.
Pourtant, Quentin Delapierre, Kevin Peponnet, Matthieu Vandame et Amélie Riou étaient bien engagés pour disputer leur première finale de la saison. A l’issue de la course 4, ils sont 3e au général, donc qualifiables, avec des poursuivants (danois, canadiens et plus loin américains) mis à distance en point.
C’était sans compter sur une dernière manche rocambolesque. Très bien partis sous le vent de la flotte, les Bleus enroulent les trois premières marques en 3e et 2e position. Mais dans ce vent faible et erratique, on pressent que chaque position est fragile. De fait, le dernier bord de portant va redistribuer les cartes. Sur la droite du parcours, Quentin et son groupe voient leurs concurrents revenir comme des ‘bombes’ de l’autre côté du plan d’eau. Les Français se font doubler et un regroupement à la dernière porte sème la confusion dans le pointage, avant que la course ne soit arrêtée faute de vent. Le verdict tombe : 6e de la manche et 4e au général. Un résultat que l’équipe de Quentin Delapierre, une fois revenue à terre, a décidé de contester. Explications de l’intéressé : “nous pensons avoir fini devant les Allemands à la dernière porte sous le vent, laquelle fait foi pour le classement de cette dernière manche. Si on avait été classés comme tels, on aurait terminé 3e de ce Sail Grand Prix. Nous avons donc demandé des explications aux umpires (les arbitres) et pour le moment, on attend leur confirmation ou non à ce sujet. On espère qu’on sera entendus car ça nous permettrait de signer un podium sur ce Grand Prix. Ce serait une bonne nouvelle pour l’équipe et ça confirmerait la bonne dynamique dans laquelle on est.”
Pendant ce temps, la finale étant annulée en cours de route, toujours pour cause de vent inexistant, c’est le classement général des 5 manches en flotte qui sera pris en compte pour établir une hiérarchie définitive de ce 4e événement de la saison.
Quoi qu’il arrive, les Britanniques poursuivent sur leur spirale vertueuse et remportent, grâce à leur régularité, leur deuxième épreuve d’affilée. Une performance qui leur vaut de passer de la 4e à la 2e place au classement général de la saison. Les Australiens assurent une deuxième place en Italie et conservent leur leadership au général. Enfin, les Américains qu’on n’avait plus vus en haut du tableau depuis l’épreuve de Saint-Tropez en 2022 complètent pour l’heure le podium italien.
CLASSEMENT ROCKWOOL ITALY SAIL GRAND PRIX I TARANTO Avant décision d’ouverture de la réclamation 1- Emirates GBR / Ben Ainslie (2-2-3-1-2) / 10 pts 2- Australie / Tom Slingsby (1-1-5-5-7) / 9 pts 3- États-Unis / Jimmy Spithill (4-6-8-3-1) / 8 pts 4- France / Quentin Delapierre (3-4-2-7-6) / 7 pts 5- Canada / Phil Robertson (5-5-4-6-4) / 6 pts 6- Espagne / Diego Botin (8-8-7-2-3) / 5 pts 7- Rockwool DEN / Nicolai Sehested (6-3-1-9-9) / 4 pts 8- Suisse / Sébastien Schneiter (7-7-6-8-8) / 3 pts 9- Allemagne / Erik Heil (9-9-9-4-5) / 2 pts
CLASSEMENT GÉNÉRAL SAILGP SAISON 4 après 4 Grand Prix 1- Australie / Tom Slingsby – 35 pts 2- Emirates GBR / Ben Ainslie – 29 pts 3- Espagne / Diego Botin – 29 pts 4- Rockwool DEN / Nicolai Sehested – 27 pts 5- Nouvelle-Zélande / Peter Burling – 23 pts 6- États-Unis / Jimmy Spithill – 22 pts 7- France / Quentin Delapierre – 20 pts 8- Canada / Phil Robertson – 18 pts 9- Suisse / Sébastien Schneiter – 10 pts 10- Allemagne / Erik Heil – 6 pts
Les Néo-zélandais, absents à Tarente, faute d’avoir pu récupérer une aile en état de fonctionnement, ont été crédités de 6 points de compensation.
L’option que la Direction de Course de la 24e édition de La Boulangère Mini Transat avait annoncé étudier hier est aujourd’hui validée. Le départ de la première étape (1 350 milles entre Les Sables d’Olonne et Santa Cruz de la Palma) initialement prévu ce dimanche à 14 heures, sera donc donné ce lundi 25 septembre à 13h30, ainsi que l’ont confirmé Denis Hugues et son équipe aux 90 marins en lice à la mi-journée. « Les gros systèmes qui bloquaient le passage hier remontent vers le nord et libèrent une porte au sud », explique Christian Dumard, le consultant météo de l’épreuve, entérinant par ailleurs l’ajout d’un way-point au nord de Gijón. « Au milieu du golfe de Gascogne, on attend à la fois beaucoup de vent et beaucoup de mer. Le but est donc de contraindre les solitaires à rester le long des côtes Espagnoles où les conditions resteront plus maniables », ajoute le spécialiste, notant toutefois que les conditions au large des caps Ortegal et Finisterre demeureront toutefois engagées, notamment pour les premiers avec trois mètres de mer et entre 20 et 28 nœuds de vent.