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Imoca. La Classe dit non aux plans porteurs

© Théo Dolivet-David / polaRYSE / Paprec Arkéa

A quelques jours du départ de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre , la Classe IMOCA a affirmé, en assemblée générale, son refus d’introduire des safrans en T et a voté quasi-unanimement pour l’introduction de nouvelles restrictions sur la construction des bateaux afin de réduire les émissions de CO2.

Au Havre, vendredi 20 octobre, plus de 40 équipes étaient réunies à l’École Nationale Supérieure Maritime pour voter différentes résolutions, notamment une révision du mât standardisé visant à augmenter les coefficients de sécurité, la réduction du nombre de voiles embarquées en course et d’autres mesures et améliorations techniques. Mais le point de discussion le plus important a porté sur la question des safrans en T (dotés d’un plan porteur/stabilisateur) qui permettraient aux IMOCA de passer du statut de bateaux à foils à celui de bateaux entièrement volants.

Les partisans de ce changement affirmaient qu’il s’inscrit dans l’esprit d’innovation qui est la pierre angulaire de la philosophie de l’IMOCA, qu’il peut être effectué simplement et qu’il améliorera considérablement le niveau de confort des skippers lorsqu’ils volent dans la mer formée.

Les opposants soulignaient, quant à eux, la probabilité que les foils en T conduisent à de grands changements dans la façon dont les bateaux sont construits, pour faire face aux contraintes et aux vitesses supplémentaires, que les mâts actuels ne seraient pas adaptés pour ces efforts et que de nombreux autres changements seraient à réaliser rendant très coûteuse leur mise en œuvre.

Antoine Mermod, président de l’IMOCA, salue l’esprit collaboratif et le niveau de débat très impressionnant de la part du groupe. “Organiser cette réunion, avec autant d’équipes, permet à tous de participer au débat pour construire quelque chose de fort. C’est un long processus que d’établir de bonnes règles et de trouver l’équilibre qui sera ensuite accepté par la majorité”, déclare-t-il.

© Théo Dolivet-David / polaRYSE / Paprec Arkéa
Antoine Mermod souligne la complexité de la résolution sur les safrans en T du fait des nombreux éléments à prendre en compte. “Lorsque vous pensez à la prochaine innovation, il est assez facile de sentir ce qu’elle pourrait être, mais le problème est plus de savoir quand la faire et comment”, explique-t-il. “Si l’IMOCA connaît une période de fort développement, il est parfois bon de se renforcer progressivement et d’apporter les changements au bon moment, plutôt que de se laisser guider par l’innovation technique.”

Pour lui, cette technologie pourrait arriver un jour, mais la question essentielle est de savoir quand. “Il est certain qu’à un moment donné, l’objectif sera de faire le tour du monde en volant au-dessus des vagues. Les arguments avancés lors de l’assemblée générale sont tous valables et tous les orateurs avaient raison finalement. Si l’on considère le groupe dans son ensemble, les gens se demandent si c’est le bon moment ou non pour le faire dans les meilleures conditions et le vote contre l’a emporté largement”, ajoute-t-il.

Premier pas vers un Cap Carbone

Antoine Mermod s’est réjoui que l’IMOCA apporte son soutien total à son programme en cours pour comprendre et réduire les impacts environnementaux de l’activité et qui ont commencé par une analyse du cycle de vie des différents composants qui entrent dans la fabrication d’un nouvel IMOCA. “Notre objectif est de réduire l’impact de la construction d’un IMOCA et je suis ravi que les skippers et les équipes soutiennent pleinement le travail que nous effectuons depuis plusieurs années sur ce sujet”, déclare-t-il. “Nous proposons aujourd’hui une nouvelle règle, inspirée de celle utilisée sur l’America’s Cup, afin d’encadrer la méthode de réduction d’impact. Cette règle a été élaborée en concertation avec nos équipes, nos fournisseurs, nos constructeurs et l’ensemble du secteur concerné. C’est la première étape vers l’établissement d’un Cap Carbone pour l’IMOCA”.

Le défi à part entière de cet aller-retour en Atlantique

Avec la Transat Jacques Vabre, en double, qui se profile et le Retour à la Base, en solitaire, qui suivra, il s’agit d’une période passionnante pour la flotte. “Nous entrons dans le ‘money time’ pour préparer le Vendée Globe”, souligne Antoine. “Sur ces deux transatlantiques, nous allons avoir tous les skippers avec leur bateau. Cela marque le début de l’analyse de la rapidité et de la qualité de chacun. La plupart des bateaux qui ont été modifiés l’hiver dernier ou nouvellement mis à l’eau sont maintenant prêts et je dirais que c’est vraiment le début du jeu.”

Pour finir, il souligne que le défi dans l’hémisphère nord qui attend les marins est de taille et, malgré la pression de la qualification au Vendée Globe, les skippers participeront pleinement aux deux épreuves à venir. “Lorsque vous traversez le golfe de Gascogne et l’océan Atlantique en double en novembre et que vous revenez en solitaire en décembre, il ne s’agit pas seulement d’un exercice de qualification pour une course, c’est un défi à part entière”, affirme le président. “Nous devrions penser à la difficulté de chaque défi plutôt que de penser à nous qualifier pour une autre chose.” ajoute-t-il.

L’Assemblée Générale de la Classe IMOCA a également été l’occasion d’élire deux nouveaux membres du Conseil d’Administration : Damien Seguin, skipper du Groupe APICIL, et David Sineau, team manager d’Initiatives-Cœur.

Ed Gorman (traduit de l’anglais)

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Rolex Middle Sea Race. Bon départ des 110 bateaux

Start of the 44th Rolex Middle Sea Race

La flotte de la 44e Rolex Middle Sea Race est parti ce samedi. Le début d’une aventure de 606 milles marins autour de la Sicile et retour jusqu’à l’arrivée à Malte. 110 bateaux représentant 26 nations ont franchi la ligne de départ, avec plus de 1 000 équipages venus de près de 50 pays, prêts à affronter tout ce qui les attend.

À 16h00 CEST, le MOD70 Limosa et son équipage exceptionnel dirigé par la fondatrice de The Famous Project, Alexia Barrier, faisaient de grands pas vers le nord. Parallèlement au passage de Syracuse par le point de transit de Capo Passero, après environ 55 milles nautiques de course, à 14h30 CEST, le trimaran français roulait à 20 nœuds. Les deux autres multicoques faisaient de leur mieux, mais la puissance de Limosa est telle, l’américain Banuls 53 Finn de Jacopo Bracco a déjà 50 milles de retard, et l’italien Rapido 40 Adamas d’Aldo Fumagalli 12 milles plus loin. Atteignant parfois des vitesses de 30 nœuds ou plus, Barrier et son équipage avaient bien progressé, bénéficiant peut-être du fait que la réalité du vent était différente de celle prévue. Alors que les prévisions vers le nord-ouest poursuivaient leur approche dans la zone de cap, elles étaient plus lentes que prévu et la côte est de la Sicile avait bénéficié d’une forte direction sud inattendue.
Suivi de course


Dans la flotte des monocoques, le yacht le mieux noté, le Lucky de 27 m appartenant à Bryan Ehrhart (et ancien cinq fois vainqueur des honneurs de ligne Rambler 88), était en tête sur l’eau, mais juste devant le Pyewacket 70. La Volvo modifiée de Roy P. Disney 70 a fait un geste audacieux un peu plus d’une heure après le début de la course pour se séparer des autres maxis et se diriger vers le nord de la ligne rhumb, probablement pour se placer du bon côté d’une bascule de vent. Prenant un accroc vers l’ouest, ce qui semblait ajouter de la distance au parcours, le Pyewacket 70 se dirigea bientôt directement vers Capo Passero, égalant Lucky en termes de vitesse, mais avec moins de terrain à parcourir. À environ 15 milles du transit à l’angle sud-est de la Sicile, Lucky détenait une mince avance sur son homologue américain à sept milles à l’ouest, les yachts étant à la hauteur. Le vainqueur des honneurs de ligne de l’année dernière, Leopard 3, était juste derrière Lucky, avec Bullitt et Paprec Sailing Team (Spirit of Malouen X) sur la hanche tribord.

Parmi les concurrents IRC 2, l’Allemand Carkeek 47 Störtebekker mené par Katrina Westphal, l’une des huit skippers féminines de la course, a également fait un déplacement vers le nord-ouest, tandis que le reste de la classe poursuivait vers le nord-est. Avancez de deux heures et demie et le groupe était presque reconstitué, le mouvement de Störtebekker ayant été moins efficace que celui de Pyewacket. Sur l’eau, le Suisse Botin 52 Caro de Max Klink avait l’avantage et devançait l’Italien Mylius 60 Cippa Lippa X et le Hongrois Reichel/Pugh 60 Wild Joe. Selon le tracker de course, l’Ino Noir de James Neville, lancée en 2023 et lors de sa deuxième classique de 600 milles de la saison, était en tête en classe et au classement général. Avec 550 nm restant à parcourir, cela aura été un bon coup de pouce de faire si bien au début, mais personne à bord ne prendra quoi que ce soit pour acquis.

Les deux Ker 46, le français Daguet 3 et l’italien Lisa R ont réalisé un début de course extraordinaire et avaient quatre heures d’avance sur des bateaux soi-disant plus rapides. Si tous les bateaux de la classe sont restés au sud de la loxodromie, ceux qui sont restés les plus proches s’en sont bien sortis. Le suédois Ker 40 Swee, avec une autre skipper féminine – Birgitta Elfversson – détenait la tête de la classe IRC 3 devant le maltais Artie III en correction de temps IRC, selon le tracker.

Encore une fois, selon le tracker, le double vainqueur de la famille Podesta, le First 45 Elusive II de Malte, était le leader de l’IRC 4 devant l’Arkas Sailing Team qui pilotait le MAT1220 Blue Moon de Turquie. Elusive II mène pour l’instant, mais l’équipe turque skippée par Serhat Altay se montrait plus rapide sur l’eau et grignotait la tête. Le J/125 Jackknife britannique d’Andrew et Sam Hall se portait bien, affrontant le X-50 Freya d’Irlande de Conor Doyle.

Deux JPK 1180 s’affrontaient en tête du classement IRC 5. Le Suédois Garm de Per Roman et le Français Cocody de Richard Fromentin étaient en tête de la classe sur l’eau et après correction du temps IRC. Roman sur Garm rapporte : « Nous avons fait un bon début de course malgré des vents légers et nous sommes désormais dans une lutte serrée avec Cocody. Mais le chemin à parcourir est long. » Deux voiliers maltais se disputaient la troisième place. Le Solaris 42 Unica de Jamie Sammut était la seule équipe au nord de la ligne rhumb, avec le Dufour 44 Ton Ton Laferla de Jonathan Gambin en vue de ses compatriotes.

Parmi les voiliers les plus petits et les plus lents de la course, l’italien Sun Fast 3600 Lunatika de Guido Baroni avait réalisé un excellent début de course pour mener l’IRC 6 sur l’eau et après correction de temps. Quelques minutes derrière se trouvait le J/99 Calypso de Seb Ripard de Malte, en double avec Sam Pizzuto. Calypso était le seul bateau de ce groupe au nord de la loxodromie. Les chefs de classe se trouvaient à environ 25 milles de Capo Passero, qu’ils devaient dépasser après le coucher du soleil.

Les prévisions météorologiques pour le départ étaient confuses vendredi soir, et lorsque la course a commencé à se dérouler samedi matin, la confusion n’a fait que s’accentuer. L’air était chaud, mais le ciel était couvert et chargé d’humidité. Les multicoques s’élancent avec un vent qui semblait être du sud dans la première partie de la zone de départ et du nord lorsque Limosa était à mi-port. Le MOD70 a fait preuve de puissance de voile brute en décollant et en laissant dans son sillage les deux trimarans les plus orientés croisière, alors qu’il descendait à toute vitesse Grand Harbour, franchissant les brise-lames à l’entrée sans ralentir le pas.

Dix minutes plus tard, les conditions prometteuses ont été bouleversées alors que deux vents de gradient se sont battus pour la suprématie et ont laissé la ligne de départ pratiquement sans vent pour les deux plus gros départs de la journée. Le Croate Sun Fast 3300 Munjek RS skippé par Dusko Tomic a certainement tiré le meilleur parti du premier départ en monocoque et a ouvert la voie aux côtés de l’Américain de George Greer, Kiboku Tatu, qui, malgré les protestations de Greer avant le départ sur le fait qu’il s’agissait d’un équipage entièrement corinthien, avait mis sur un écran véritablement professionnel. Le vent a alors vraiment commencé à faiblir et le troisième départ a été retardé de 10 minutes. Pire encore, il s’est mis à pleuvoir. Pas trop ni assez pour décourager les bastions bondés, mais suffisamment pour susciter des inquiétudes quant à la direction que prennent les choses. Le Comet 45S Timeriesci en a profité pour sortir le premier.

La paire de Swan 42, le Lions Story de Valentin Oeru de Roumanie et le Bewild de Renzo Grottesi d’Italie ont réussi à évacuer le peloton au départ suivant, alors que la pluie commençait à se dissiper et que le soleil faisait un effort pour percer. Le vent était encore léger, mais suffisant pour permettre au groupe de continuer à avancer. Au départ suivant, le français Ker 46 Daguet 3 s’en sort bien au Fort St. Angelo ou en bout de ligne, et s’accroche pour sortir devant Lisa R. L’avant-dernier départ s’est déroulé dans une brise plus fraîche et l’italien Neo 570 Carbonita skippé par Monolis Kondylis a fait un saut inattendu mais impressionnant depuis la ligne du côté de La Valette, égalant le Wild Joe de Hongrie, légèrement plus grand et plus expérimenté, en termes de Grand Harbour, de Marton Josza. Bob Pethick, sur l’American Cookson 50, Testacuore Race, a également fait un départ impressionnant pour ses débuts.

Réservé aux monocoques les plus gros et les plus rapides, le dernier départ a été tout à fait impressionnant. La brise était revenue et les maxis ont bondi hors de la ligne. Lucky a fait un départ conservateur, mais a rapidement utilisé son puissant plan de voilure, y compris un énorme zéro en tête de mât, et sa quille inclinable pour lancer le port, soulevant la proue et révisant quiconque avait la témérité d’avoir touché la ligne plus tôt. Ce fut une conclusion dramatique et effrayante pour les procédures de départ et sûrement simplement un hors-d’œuvre pour ce qui va suivre.

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Ocean Globe Race. Les Finlandais triomphent au Cap !

Spirit of Helsinki a été le premier à franchir la ligne d’arrivée de la première étape à Cap Town. Le Swan 651 , après avoir navigué pendant 39 jours, 20 heures et 10 minutes et parcouru 7 670 milles marins du Royaume-Uni à Cape Town, a également pris la première place de la classe Sayula.

L’équipe finlandaise devance Pen Duick VI qui a mené la course pendant 37 jours avant de se faire dépasser sur la fin.Jussi Paavoseppä est particulièrement fier en tant que Finlandais de naviguer sur le Finnish Swan 651 conçu pour le Whitbread de 1986 sous le nom de Fazer Finland , qui est arrivé troisième. S’exprimant sur le ponton du V&A Waterfront , Jussi, ému, a admis que sa famille lui manquait, mais qu’il était très fier des réalisations de l’équipe.

Nous n’avons pas eu de bas ni de hauts et c’était la tactique : ne pas conduire le bateau trop fort. Nous sommes restés trois semaines sans aucune information météo alors nous avons décidé de prendre la route à l’ancienne. Notre météorologue en Finlande avait dit que monter à 35 degrés était risqué et nous sommes allés à 38,5 degrés et tout s’est bien passé.

Alors que Pen Duick VI est attendu vendredi soir, ce sont Translated 9 et Maiden qui devront affronter les vents violents annoncés ce week-end. Translated 9 continue de détenir la première place pour la classification IRC et la classe Flyer . Il semble très improbable que Maiden franchisse les 78 milles marins entre les deux yachts. Les deux ont reçu hier un avertissement météorologique, ce qui est une pratique OGR une fois que les vents devraient dépasser 35 nœuds. Les vents du sud-est souffleront en rafales à 45 nœuds avec une mer de 4 à 5 m. Quelque chose que Maiden vit déjà.

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Transat Jacques Vabre. Guirec Soudée avec Roland Jourdain, un duo atypique !

Guirec Soudée et Roland Jourdain en double sur Freelance.com pour la Transat Jacques Vabre 2023 © Adrien Cordier

Alors que la course majeure de la saison se rapproche pour Freelance.com, le duo de marins est en ordre de marche. Le convoyage assuré, la complémentarité trouvée, Guirec Soudée qui dispute sa 1ère édition et ’Bilou’ qui s’élance pour la 10e fois sur la Transat Jacques Vabre – Normandie Le Havre n’ont qu’une hâte : être au départ et prendre le large. Ils racontent leur enthousiasme, leur détermination et ce goût réciproque pour les embruns et l’aventure.

Depuis près de deux ans, Guirec Soudée est devenu un skipper IMOCA à part entière. Lui n’aime pas trop mettre les gens dans des cases et préfère l’humilité qui le caractérise. « Je reste un tout petit régatier qui a des tonnes de choses à apprendre par rapport aux autres ». Pourtant, progressivement, le Breton commence à cocher toutes les cases dans la catégorie.

Il a pris en main un IMOCA depuis deux ans, connu quelques péripéties qui forgent l’expérience et disputé la Route du Rhum – Destination Guadeloupe. Sur la longue route de son apprentissage, qui mène jusqu’au Vendée Globe 2024, il y a une autre course iconique : la Transat Jacques Vabre. Un départ du Havre le 29 octobre, une arrivée à Fort-de-France et trente ans d’histoire pour cet événement, disputé en double, devenu un immanquable pour les femmes et les hommes de mer.

« J’ai hâte, c’est une très belle course, sourit Guirec. Ce qui est génial, c’est qu’elle est relativement longue (5 400 milles, 10 000 km environ à parcourir), la traversée du Pot-au-noir, le contournement de Sao Pedro et Sao Paulo… On va passer plus de temps en mer (plus de 18 jours) et c’est tellement bon. C’est ce que j’aime le plus ! » Cette fraîcheur et ce vent d’enthousiasme sont aussi une récompense pour tout le team Freelance.com qui s’est employé, cette année, afin que le bateau soit préparé de façon la plus optimale possible. La casse du bout-dehors, en mai dernier et qui a mobilisé les attentions, est un moment dur déjà oublié.

Il se tourne donc vers l’avenir et cette incontournable course en double. Guirec n’est pas vraiment un habitué des transatlantiques à deux, lui l’aventurier qui n’a partagé une grande partie de ses aventures au large qu’avec sa poule Monique, décédée en début d’année. Cette histoire-là est racontée, non seulement dans un documentaire ´les aventures de Guirec et Monique’ mais aussi dans une série de 5 épisodes qui vient tout juste de sortir sur canal doc et My canal. Mais dans une poignée de jours, le marin écrira une nouvelle histoire avec un sacré compagnon de route : Roland Jourdain (59 ans). Ensemble, ils ont assuré le convoyage, la semaine dernière (de mardi à samedi). « On a eu pas mal de conditions différentes. Du près, du travers, de la brise et jusqu’à 28 nœuds, explique Guirec. Ça nous a permis de tester nos nouvelles voiles (grand-voile, petit gennaker) ».

Un « match dans le match » avec les bateaux à dérive

« Nous avons pu constater que l’on s’entendait bien à bord, qu’on était toujours dans la bonne humeur », sourit de son côté Roland Jourdain. Il ajoute, dans un éclat de rire : « tout fonctionnait bien à bord, mise à part l’humidité ressentie ». Certes, le duo sait que les automatismes seront encore plus forts à mesure que la transatlantique se déroulera. Mais « Bilou » se dit « pas du tout inquiet » et assure « qu’on se retrouve sur le plaisir du bord, sur la passion de l’instant présent et sur l’engagement aussi ».

L’expérience du Finistérien est impressionnante : il s’apprête à s’élancer sur la Transat Jacques Vabre pour la 10e fois de sa carrière ! « Bilou » est sans nul doute l’un des skippers les plus expérimentés de cette Transat Jacques Vabre. Il a remporté la première édition disputée en double, en 1995, au côté de la légende Paul Vatine, avant d’y participer à 8 reprises !

De quoi lui permettre d’offrir quelques clés avant de s’élancer. « À quelques exceptions près, on sait qu’il est primordial de prendre un bon départ pour être en bonne position avant de profiter des alizés », précise-t-il. Guirec se réjouit d’avance de « tout ce que je vais apprendre avec ‘Bilou’ pendant la course ». Pour Roland Jourdain, c’est également un challenge à part entière. Il n’a plus navigué sur ce bateau depuis 2010, année où il avait remporté la Route du Rhum à son bord. Désormais, l’IMOCA s’appelle Freelance.com et il s’agit d’un des plus anciens de la flotte. Il n’empêche, la course s’annonce intense. « Il va y avoir beaucoup de bateaux à dérive sur la ligne de départ, abonde Guirec. Ce sera génial de disputer ce ‘match dans le match’, de se tirer la bourre avec eux ». Pour Roland Jourdain, c’est également un challenge à part entière. Il n’a plus navigué sur ce bateau depuis 2010, année où il avait remporté la Route du Rhum à son bord.

Mais avant, il faudra veiller à se préserver pendant les neuf jours de village en amont du départ. « Bilou » aspire à « passer du temps avec l’équipe technique et partager avec eux des moments à part ». Guirec, lui, sait qu’il faut se ménager aussi : « J’ai envie de partager du temps avec le plus grand nombre mais je vais aussi veiller à mon état de fatigue pour être le plus en forme possible le jour du départ ». Il aura lieu dimanche 29 octobre au large du Havre à 13h29 pour Freelance.com et les IMOCA.

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Ultim. Anthnony Marchand sur Actual : “Ça décolle plus tôt, plus vite !”

©Anne Beaugé

Le convoyage entre la Trinité-sur-mer et la Normandie le week-end dernier a permis à Anthony Marchand et Thierry Chabagny de tester les nouveaux foils et de continuer à prendre leurs marques à bord du géant rouge et noir : « À certaines allures, on voit nettement le gain de puissance et de vitesse. A nous maintenant de continuer d’apprendre à bien les utiliser », résume le skipper Actual qui s’apprête à vivre sa première grande course en tant que skipper d’Actual Ultim 3.

Thierry Chabagny, co-skipper Actual : « Le bateau décolle plus tôt, ça va plus vite, c’est plus agréable, tout en gardant la même stabilité qu’avec les anciens foils. Il y a encore du travail pour trouver les bons réglages afin de stabiliser au maximum les vols à toutes les allures et avec toutes les configurations de voiles, mais le gain est sensible. »
En effet, un foil qui change et ce sont tous les paramètres et réglages du bateau qui doivent être adaptés. « C’est hyper stimulant de découvrir le potentiel de ces nouveaux foils. Rien que sur le convoyage, nous avons beaucoup appris. Nous allons peaufiner cela pendant ces deux semaines de transat : rien de tel que les conditions de course pour travailler ça », précise Anthony.

Anthony Marchand : « Nous nous sommes choisis parce qu’humainement ça marche. Pendant le convoyage vers Le Havre, nous avons répété nos gammes, dans les manœuvres, la communication… Nous sommes sur la même longueur d’onde. »
Thierry Chabagny : « J’apporte un deuxième point de vue. Cela permet à Anthony de confirmer certaines choses ou d’en remettre en question. Il a un excellent feeling, c’est un bon marin avec beaucoup d’expérience. Il connaît bien le bateau. Mon objectif est de lui apporter le maximum d’information utiles, notamment en vue de l’Arkea Ultim Challenge. »

Le stress n’est pas encore là
A dix jours du départ de cette longue transat de 7500 milles (13 900 km) via l’ile de l’Ascension située au cœur de l’Atlantique sud, la concentration est palpable, mais le stress n’est pas encore là.
Anthony Marchand : « Le bateau est au niveau de préparation que nous souhaitions. C’est une super machine, fiable. Tous les nouveaux réglages apportés cette année ont été testés et validés. Le stress n’est pas encore là, mais la pression montera avec les premières dépressions hivernales. Dans quelques jours, nous entrerons dans notre bulle… »
Thierry Chabagny : « Anthony a l’expérience du double, moi de l’équipage, nous sommes complémentaires. 15 jours sur une machine de guerre comme celle-ci, ce n’est pas anodin. Nous allons tout donner, mais en préservant le matériel, notamment dans la perspective du tour du monde. »

Premier test grandeur nature pour Anthony Marchand
Actual Ultim 3 . Skipper Anthony Marchand : Actual Ultim 3 . Skipper Anthony Marchand © ANNE BEAUGE 33684713372La Transat Jacques Vabre Normandie – Le Havre est la première grande course d’Anthony Marchand en tant que skipper d’Actual Ultim 3, véritable warm up avant le tour du monde en solitaire cet hiver…
Thierry Chabagny : « Anthony fait bien la part des choses entre cette transat en double et ce qui l’attend derrière. Il va vivre pleinement cette course, tout en ayant à l’esprit le tour du monde à venir. Il va encore beaucoup apprendre au cours des 7500 milles : autant d’enseignements précieux pour la suite. »

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Imoca. Un bouton à bord pour signaler les mammifères ou des Ofnis !

Justine Mettraux - TEAMWORK.NET - IMOCA © Justine METTRAUX / TEAMWORK.NET

La Classe IMOCA a officiellement mis en place un bouton de signalement à bord de chaque bateau dans l’objectif d’atténuer l’impact des collisions en mer. Le « Hazard Button » à bord des IMOCA de la Transat Jacques Vabre permettra d’approfondir les connaissances de la Classe sur les mammifères marins et la manière de les éviter.

Au cours des dix dernières années, alors que les bateaux de toutes sortes sont devenus plus rapides, le nombre et la gravité des collisions avec des mammifères marins – en particulier des baleines – ainsi qu’avec des bouts de bois et toutes sortes de déchets, n’ont cessé d’augmenter. Dans le cas des baleines, ces collisions, en particulier avec des bateaux naviguant à plus de 10 nœuds (et jusqu’à 35 nœuds), entraînent souvent des blessures graves, voire létales. Elles peuvent également endommager un bateau ou mettre des marins en danger.

Aussi, l’IMOCA supervise un travail visant à atténuer ces événements dans le cadre d’une collaboration dirigée par Claire Vayer, co-responsable du développement durable pour l’IMOCA, et Damian Foxall, responsable du programme de développement durable de l’équipe américaine 11th Hour Racing Team, qui contribue au financement du projet. D’autres parties prenantes sont impliquées, notamment The Ocean Race et World Sailing (Fédération Internationale de Voile), et forment ensemble le Marine Mammal Advisory Group (MMAG).

L’un des premiers fruits de ce travail porte sur le développement du « Hazard Button » (bouton de signalement). Cet outil est directement intégré dans la dernière version des logiciels de navigation Adrena et Expedition Marine utilisés, entre autres, par tous les skippers IMOCA. Environ un tiers de la flotte de la Transat Jacques Vabre est équipé et peut ainsi enregistrer le lieu, la nature et le moment des collisions.

« Il ne s’agit pas d’une technologie de détection qui nous permettrait d’éviter des mammifères et autres objets dans l’eau, mais bien d’un système permettant d’actionner manuellement ce “Hazard Button”. Ainsi, à chaque observation d’un animal ou d’un objet ou en cas de collision, les skippers peuvent envoyer cette information à la Direction de Course, ainsi qu’aux autres concurrents sur l’eau, » explique Claire Vayer. « Nous avons inauguré ce système, dans sa version test, sur The Ocean Race et nous lançons officiellement le projet sur la Transat Jacques Vabre », ajoute-t-elle.

Pour Damian Foxall, ce système contribuera à l’enregistrement mondial des collisions avec les mammifères marins. L’objectif, à terme, sera bien plus vaste puisque chaque usager de la mer pourra éviter les habitats clés et les flux migratoires des mammifères. « Il ne s’agit pas seulement de compiler ces données, mais aussi de comprendre où et comment le phénomène de collision se produit », précise le marin Irlandais. « Il n’est pas possible de prendre des mesures d’atténuation tant que l’on ne dispose pas des informations nécessaires. Mais avec les bonnes données, nous pouvons définir où sont les risques et donc où nous pouvons naviguer et où nous ne devrions pas naviguer ».

Yann Eliès, qui participe à la Route du Café à bord de Paprec Arkéa aux côtés de Yoann Richomme, est un fervent partisan de ce « Hazard Button » qui sera également utilisé dans d’autres classes sur la course. « Si le système fonctionne correctement et si tout le monde essaie de l’utiliser, je pense que c’est l’avenir parce que nous pouvons partager simultanément toutes ces informations avec l’ensemble des bateaux et avec la Direction de Course », commente celui qui sera adjoint à la Direction de Course du Vendée Globe 2024-25 avec la responsabilité, entre autres, de ce domaine. « Si nous ne sommes pas prêts à le faire, le public ne comprendra probablement pas pourquoi », confie également Yann Eliès, qui ne cache pas l’attente du public sur le sujet.

Le « Hazard Button » n’est pas la seule piste explorée par le MMAG. Parallèlement, des innovations sont en cours sur la technologie utilisée à bord pour détecter des risques de collisions en surface. Actuellement, environ 25 IMOCA sont équipés d’une caméra infrarouge en haut du mât qui détecte les objets flottants, mais il est difficile pour elle de “voir” une baleine, en particulier par gros temps. À l’occasion du Retour à La Base, qui partira de la Martinique pour rejoindre Lorient fin novembre, deux IMOCA – For The Planet de Sam Goodchild et Charal de Jérémie Beyou – seront équipés de la version test d’un système automatique d’évitement des collisions. Baptisé EXOS 2024, ce système utilise la vision artificielle, la fusion multi-capteurs et l’utilisation du pilote automatique. Développé par Pixel sur Mer, en collaboration avec Sea.Ai et l’ENSTA Bretagne, suite à l’Appel à Manifestation d’Intérêt lancé par l’IMOCA et le Pôle Mer Atlantique en 2021, ce système vise à améliorer la détection des objets et à assurer l’évitement automatique des obstacles.

« Le système complet fusionnera les données des différents capteurs de détection et sera capable d’envoyer une instruction au pilote automatique pour aider le bateau à éviter la collision », explique Claire Vayer. « Sur le Retour à La Base, seul le système de fusion de données avec une information envoyée au marin sera opérationnel. Mais l’objectif final est bien que le système agisse automatiquement sur le pilote automatique ».

Claire Vayer précise que la première version d’EXOS 2024 devrait être disponible pour les participants au Vendée Globe 2024-25. Puis, l’objectif est de rendre le système obligatoire à bord de tous les bateaux pour l’édition 2028-29. Damian Foxall, quant à lui, estime que cette Transat Jacques Vabre marque une étape importante dans le changement d’approche des marins et des Directions de Course sur la question des collisions en mer. « L’objectif du MMAG est de sensibiliser les gens, changer la donne et faire en sorte que le protocole de ce bouton de signalement soit adopté par le plus grand nombre », affirme-t-il.

« Ainsi, si vous heurtez quelque chose, il ne s’agit pas de vous taire, mais de le signaler d’une manière simple et de le faire de manière anonyme si vous le souhaitez. En créant ce filet de sécurité, nous naviguerons tous plus sereinement. »

Source Imoca – Ed Gorman

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Transat Jacques Vabre. Erwan Le Draoulec et son co-skipper Tanguy Leglatin sur Everial

© Gauthier Lebec / Everial

Les préparatifs s’accélèrent pour le Class40 Everial. Après un convoyage express depuis Lorient, le bateau a rejoint le bassin Paul Vatine au Havre. Erwan Le Draoulec et son co-skipper Tanguy Leglatin se préparent entre stratégie, météo et repos.

Erwan, Tanguy, ce sera votre première traversée de l’Atlantique ensemble…
Erwan : On a fait quelques courses ensemble en Mini et en Figaro, je dois être un de ceux avec qui Tanguy a le plus navigué en compétition. Je rêvais de faire une grande course un jour avec lui et l’occasion s’est présentée cette année. Il connaît bien le Class40 et mon temps de préparation étant court, je savais qu’il avait beaucoup de compétences à apporter. Et puis il était temps de lui offrir l’opportunité de faire sa première transat !
Tanguy : Ce sera effectivement ma première transat ! J’ai eu quelques événements cette année qui m’ont dit d’y aller, de profiter. Je me suis retrouvé avec deux propositions, j’ai choisi la première, car j’ai toujours respecté ce principe de « premier servi ». Et cela me convient très bien car je connais le personnage et je suis vraiment content d’y aller avec le petit jeune que j’ai vu progresser et grandir. Je trouve que c’est la situation idéale pour passer de l’autre côté, même si ce n’est que temporaire pour moi. L’histoire est belle.

Avec quels objectifs y allez-vous ?
Erwan : C’est difficile à dire, ce sera ma première grande course en Class40, Tanguy est loin d’être un novice, c’est un grand sportif et je sais qu’il va très bien gérer cette course. Mon rôle sera de le laisser débrancher de son mode entraîneur et de profiter du moment. Je suis persuadé qu’il faut profiter pour être bon. Si nous parvenons à prendre un maximum de plaisir, je sais que ça le fera bien.
Tanguy : J’ai envie de profiter d’être au large, mais je vois ça aussi comme une expérience qui va me donner des pistes pour mieux travailler, pour être plus performant dans mon métier. Sportivement, j’assume parfaitement ce costume de co-skipper aux côtés d’un sérieux outsider.

Comment va s’organiser la répartition des rôles à bord ?
Erwan : On va avoir des rôles très complémentaires, c’est ce que je suis venu chercher. Moi, je sais que je peux barrer des heures et des heures. Je me connais par coeur, je sais très bien me gérer que ce soit en termes de sommeil, de nourriture… Je saurai prendre le relai si Tanguy a un souci de fatigue ou quoi que ce soit, bien que je ne m’inquiète pas trop. Lui est également un très bon barreur et il est vraiment fort en météo. Il a été routeur pour des Route du Rhum, donc il a traversé l’Atlantique un paquet de fois derrière son ordi. La seule différence cette fois, est qu’il sera à bord avec moi. Pour les réglages on est très complémentaires, on travaille ensemble depuis plus de 10 ans, on se connaît donc très, très bien.
Tanguy : En amont des courses, j’essaye d’apporter mes connaissances techniques du bateau, parce que j’en ai vu un paquet naviguer. Dans la vision du réglage, j’essaie de donner des pistes et d’apporter au maximum ce que je connais de ces bateaux. Faire de la prise de décision au large est un exercice que je découvre, je ne le fais pas si souvent ! Ça fait quelques années que je n’ai pas régaté plus de trois nuits en mer, là-dessus Erwan a beaucoup plus d’expérience que moi !

Le fait de très bien vous connaître est forcément un atout…
Erwan : Je sais quand il se creuse un peu trop le cerveau ou quand au contraire il est sur une bonne idée ! Comme lui voit quand je fatigue, quand je commence à être impatient. On se dit toujours les choses, on communique très bien.
Tanguy : C’est dans notre façon de se parler, de communiquer et de gérer le système de prise de décision qu’on a encore des choses à caler. Dans la discussion autour de notre gestion mentale, aussi, on voit des pistes d’amélioration. On doit savoir rester froids et mieux gérer nos émotions. Même quand on fait un mauvais coup, même quand c’est un peu plus dur, il faut qu’on arrive à mieux gérer nos frustrations. C’est ce qu’on a appris sur la course des Açores. On avait du mal dans ces moments-là à bien communiquer pour gérer nos émotions et se dire : « Ok, là on n’a pas très bien navigué », mais on doit réussir à prendre sur nous et se dire : « Est-ce que c’est le bon moment pour attaquer ou y aura-t-il des opportunités plus importantes plus tard et faut-il attendre ? »
Erwan : Tanguy connaît également très bien le bateau car nous avons décidé du chantier ensemble, en discutant de chaque détail. J’ai une grande confiance en notre binôme.

REGARDS CROISÉS

Tanguy par Erwan : « Presque un coach de vie »
Ça va être assez marrant et spécial de vivre avec lui sa toute première transat alors que c’est lui qui m’a appris à effectuer mes cinq premières. Je l’ai au téléphone avant chacune d’entre elle, il m’a routé pour presque toutes les courses que j’ai faites.
C’est bien plus qu’un coach pour moi, c’est presque un coach de vie. Lorsque j’étais skipper MACIF, je travaillais avec des préparateurs mentaux mais tous ces trucs ne m’ont pas vraiment plu. Ce que j’aimais le plus, et qui fonctionnait le mieux, c’était de discuter avec Tanguy autour de mes projets. C’est à la fois un mentor et un très bon copain. On se connaît bien, on passe notre temps à faire des choses ensemble, on se voit d’ailleurs souvent en dehors de la voile. Comme si on ne se voyait pas assez ! Je pars donc avec un très bon copain, passionné de performance et de météo, et lui part avec le « skipper de ses rêves » puisque c’est lui qui m’a créé ! Je fonctionne exactement comme il aime qu’un coureur fonctionne, il m’a fait de A à Z !

Du Mini au Class40, de 13 à 26 ans
Avec Tanguy, c’est une assez longue histoire bien que je ne sois pas très vieux. C’est un des premiers gars que j’ai rencontré dans la course au large, alors que je n’avais que 13 ans. Mon père avait acheté un Pogo 1, un vieux Mini pour le plaisir de naviguer en famille, sans même penser à une course ou à découvrir le circuit. J’ai vu qu’il y en avait plein d’autres à Lorient, j’ai voulu aller avec eux et c’est Gildas Gallic qui m’a présenté ce gars-là, Tanguy Leglatin. Je lui ai demandé si je pouvais venir au stage et il a accepté. C’était génial, je me suis dit : « Ok, c’est passionnant ». Je crois que j’étais dernier à chaque entraînement, mais je ne voulais plus faire qu’apprendre. À l’époque je vivais en Bourgogne donc je faisais des allers-retours pour un week-end d’entraînement. Tanguy a été intrigué par l’envie que j’avais, déjà à cet âge, et par l’énergie que j’y mettais.

Et puis j’ai commencé à progresser, le petit jeune sur son vieux bateau ne finissait plus dernier à chaque fois. À un moment, j’ai eu la chance de pouvoir construire un bateau neuf et j’ai tout de suite appelé Tanguy pour qu’il m’aide à me décider sur le bateau et sur le choix des voiles. J’ai fait 2 années sur ce Mini à m’entraîner tout le temps, semaine et week-end, toujours avec Tanguy comme coach et j’ai fini par remporter la Mini Transat. Je suis devenu le plus jeune vainqueur et c’est énormément grâce à lui. J’étais jeune dans ma tête, j’ai simplement suivi les règles et j’y mettais l’énergie qu’il fallait. J’espère qu’il est fier de m’avoir accompagné si jeune et si débutant et de m’avoir permis d’aller au bout et de la remporter la course dès ma première participation.

Il m’a ensuite aidé durant mes années Figaro, même si c’était en parallèle du programme avec MACIF à Port-La-Forêt. Au début, j’ai essayé de rentrer dans le moule et de faire sans lui, mais ce n’était pas possible, il me fallait ce gars-là. J’avais besoin de lui, j’avais besoin de travailler avec lui. C’est d’ailleurs comme ça que j’ai réussi à progresser alors que c’est un monde duquel je ne venais vraiment pas, avec de la régate au contact et des phases de départ qui jouent beaucoup. On a gagné quelques courses l’année dernière, on a fait plusieurs podiums et je parviens à terminer 4e de la Solitaire du Figaro 2022, ce qui était incroyable ! C’était vraiment bien de partager tout ça avec lui durant toutes ces années et je suis heureux d’avoir enfin l’opportunité de faire une grande course avec lui.

Erwan par Tanguy : « Il sait rendre les gens autour de lui heureux »
Le petit Erwan a beaucoup progressé ! C’est quelqu’un qui est très motivé, je l’ai connu très jeune et on sentait déjà ce qu’il voulait faire. Au début il était en pleine découverte, et assez rapidement quand il a commencé à se dire « Tiens, je peux régater », il a fait sa première course avec son Pogo 1. On sentait tout de suite après le retour de cette compétition qu’il était un peu plus assidu aux entraînements, un peu plus impliqué.
Il a ensuite eu son projet pour sa Mini Transat. Il a partagé sa vie entre ses études et le projet la première année, ça demandait déjà une implication assez forte. Après, l’année où il ne faisait plus que du Mini, il allait beaucoup naviguer, il était vraiment très, très impliqué. Je sais que c’est quelqu’un d’hyper investi.
Ces années de Figaro lui ont appris la rigueur de la trajectoire et la gestion d’un monotype en apprenant à travailler sur des détails. C’est quelqu’un qui a une formation plutôt technique, il comprend donc vite les problématiques techniques.
Son petit point faible ce serait son manque de patience, et son envie de gagner. C’est important d’avoir de l’envie mais c’est surtout important de rester froid mentalement. Cette impatience et cette compétitivité ne lui permettent pas toujours d’attendre le bon moment pour lâcher les chevaux.
Sa plus grande force est qu’il sait rendre les gens autour de lui heureux, bons et investis pour lui. J’ai déjà vu ça chez Thomas Ruyant. C’est une très grosse qualité, il comprend les gens et il sait exploiter leurs qualités et les rendre les plus performants possibles. C’est une vraie force, je pense que ça a été un plus dans le groupe MACIF quand il y avait différents skippers. Sur un projet un peu plus gros comme le 40 pieds où il y a plus d’intervenants, plus de personnes, c’est une qualité qui lui servira, c’est certain !

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Whitbread. L’équipage du Grand Louis 50 ans après !

A l’initiative de Niclofilms qui réalise une sujet de 52 minutes diffusé dans les chaînes bretonnes au printemps prochain, une photo de l’équipage du Grand Louis inspirée de celle parue en quatrième de couverture du livre “La Course de Grand Louis autour du monde (Flammarion, 1974)” consacrée à la participation de la goélette d’André Viant et de son équipage, principalement familial, dans la première édition de la Whitbread 1973/1974, a été réalisée à La Trinité sur mer le 14 octobre 2023,… 50 ans plus tard !

Le positionnement des équipiers a été respecté autour d’une barre à roue fictive où figurent les portraits d’André Viant et Loïc Caradec disparus : au premier rang de gauche à droite, Frank Von Beuningen, Patrice Carpentier, Françoise Viant, Sylvie Viant, François Thépot, Philippe Facque et Bruno Lunven, derrière lesquels figurent Patrick Eliès et Michel Vanek. Debout, de gauche à droite Pitou Rens, Gilles Berthelin, Jean-Michel Carpentier et Jean-Michel Viant.
La “paisible” goélette familiale avait terminé 3eme de la première Whitbread derrière Sayula II et Adventure, et premier bateau français.

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Imoca. Un partenaire titre pour Conrad Colman

© Adrien François

Au terme d’une véritable course contre-la-montre, Mail Boxes Etc. (MBE) devient le nouveau partenaire-titre du skipper néo-zélandais Conrad Colman pour les deux courses transatlantiques de cette fin de saison 2023. Cela représente l’opportunité pour l’entreprise d’apporter son soutien à un navigateur qui se donne les moyens de réaliser ses rêves en surmontant les obstacles qui se placent devant lui.

L’IMOCA de Conrad Colman s’habille aux couleurs de Mail Boxes Etc pour les deux dernières courses de la saison 2023 : la Transat jacques Vabre qui partira du Havre le 29 octobre pour rallier la Martinique, et la course Retour à La Base qui partira le 26 novembre pour effectuer le trajet inverse jusqu’à Lorient. Il s’en est fallu de peu puisque Conrad a terminé le flocage de ses voiles ce mardi avant de mettre cap sur le Havre aujourd’hui, juste à temps pour prendre position au ponton de la Transat Jacques Vabre pour l’ouverture du village.

Valoriser des valeurs telles que l’esprit d’aventure, l’audace, l’innovation, l’esprit d’équipe ou encore l’entreprenariat
Cette collaboration entre Mail Boxes Etc. et le navigateur américano-néo-zélandais illustre non seulement la volonté de MBE de s’engager dans des projets audacieux et innovants, mais également son ambition de soutenir l’engagement de Conrad envers l’environnement et la durabilité. Conrad a notamment été, en 2017, le premier skipper à boucler le Vendée Globe après 110 jours de course sans utiliser d’énergie fossile, en se tournant vers les vents, les courants et le soleil pour alimenter sa vie à bord. Une source d’inspiration pour son partenaire-titre, qui a déjà entamé un process en ce sens et s’engage au sein de son réseau à mettre en place des pratiques plus vertes.
Le partenariat avec Conrad est une aventure humaine que nous voulons vivre ensemble. Mail Boxes Etc. est avant tout un réseau d’entrepreneurs, cela fait partie de notre ADN avec tout ce que cela implique, la volonté, l’engagement, la résilience et nous avons immédiatement retrouvé cet état d’esprit chez Conrad. De plus l’engagement de Conrad envers l’environnement nous inspire à poursuivre dans cette direction…” – Lionel Dindjian, Directeur Général de Mail Boxes Etc. France

Conrad Colman, un profil d’entrepreneur
Mail Boxes Etc. est un réseau mondial d’entrepreneurs dont les centres sont établis à travers la France et dans plus de 50 pays, opérant sous différentes marques. Cette grande famille est unie par une caractéristique fondamentale : l’essence de l’entrepreneuriat, une vertu que l’on retrouve également chez le marin âgé de 39 ans. Grâce au soutien de son nouveau partenaire titre, Conrad peut préparer plus sereinement ses objectifs de fin de saison.
Je suis très content de démarrer ce partenariat avec Mail Boxes Etc. pour la Transat Jacques Vabre. Mail Boxes Etc. et ses franchisés ont à coeur le travail d’équipe et la performance, des valeurs que partage la course au large. Cette collaboration est avant tout une aventure humaine qui se base sur la recherche de la performance et la fiabilité. Je suis très content de porter les valeurs et les couleurs de Mail Boxes Etc. à travers les océans. J’espère que ce partenariat pourra être le début d’une grande histoire.” – Conrad Colman

Les perspectives pour la suite
Alors que se profile à l’horizon le grand rendez-vous de la saison, la transat Jacques Vabre sera l’occasion idéale d’évaluer la synergie et la collaboration entre Mail Boxes Etc. et Conrad. Cette coopération pourrait potentiellement lui permettre de s’aligner au départ du prochain Vendée Globe, qui partira des Sables d’Olonne en novembre 2024. Après avoir posé ses valises à Lorient pour donner vie à ses rêves de course au large, le Kiwi aura été le premier Néo-Zélandais à intégrer la Classe Figaro Beneteau et à prendre part à la Route du Rhum, la reine des transatlantiques. Ayant déjà couru trois fois autour du monde, la carrière du navigateur est indéniablement riche et éclectique, faisant de lui un concurrent complet pour le reste de la flotte.

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Globe40. L’île de la Réunion rejoint le parcours comme étape en Océan Indien

L’île de la Réunion rejoint le parcours de la 2ème édition de la GLOBE40 comme étape en Océan Indien. En novembre 2025 l’agglomération du Territoire de L’Ouest accueillera les concurrents de l’épreuve au port de plaisance de la Pointe des Galets. Une première pour l’île qui rejoint ainsi les grandes destinations internationales des courses au large comme ce fut le cas dans la précédente édition pour Lorient, Auckland, La Polynésie, le Brésil… Un projet d’équipage La Réunion est aussi en construction pour porter autour de la planète les couleurs de l’île Intense bien nommée, intense comme l’est son exceptionnel patrimoine naturel maritime et montagneux.

Un retour dans l’Océan Indien après une longue étape Atlantique.
Dans le cadre général du parcours défini dans l’avis de course diffusé le 1er septembre l’étape en Océan Indien sera la seconde de l’épreuve, après une longue descente de l’Atlantique (35 jours de mer et 7200 milles en 2022 sur le parcours Cap-Vert / Ile Maurice) ; et ce après avoir contourné le 1er des 3 caps mythiques, celui de Bonne-Espérance, et première étape dans l’hémisphère Sud. La différence essentielle sur le plan nautique tiendra au calendrier puisqu’en partant pour cette édition 2 mois plus tard d’Europe la GLOBE40 se présentera sur la redoutée pointe Sud de l’Afrique dans des conditions en principe plus favorables, en fin de printemps pour une arrivée prévue fin octobre et une durée d’étape de 3 semaines pour les premiers. Après le prologue à Lorient, le Grand Départ et la 1ère étape Atlantique cette étape sera la première grande confrontation océanique pour les skippers avec le passage de l’Équateur, l’Anticyclone des Açores à contourner, et une descente par 34° sud pour le passage du Cap de Bonne-Espérance, avant de remonter sur la façade Est africaine en laissant Madagascar dans l’Ouest. Une étape donc très engageante comme première entame pour les grandes étapes à suivre en Océan Indien et dans la Pacifique.

L’île de La Réunion, île Intense !
L’agglomération du Territoire de l’Ouest regroupe les principales communes touristiques dans l’Ouest de l’île, la côte sous le vent des alizés (La Possession / Le Port / Saint-Paul / Trois Bassins / Saint-Leu). La nature y exulte que ce soit dans ses paysages marins, dans sa grande réserve marine, dans les 22 km du lagon de la Réunion, avec une eau entre 24 et 30° suivant la saison,ou encore dans les Hauts et dans les cirques montagneux intérieurs comme le célèbre cirque de Mafate, paradis du trekking et classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Avec sa réserve naturelle marine et son parc national, avec son classement comme un des 35 sites de biodiversité de référence au monde, avec son volcan du Piton de la Fournaise encore en activité, l’île de la Réunion a élevé au rang de religion le culte de la nature. Les pieds dans l’eau et la tête dans les nuages c’est le programme proposé aux skippers pour cette étape !

Lancé par Thibaut Lefevere, chef d’entreprise installé sur l’île , La Réunion doit aussi être représentée par un équipage défendant ses couleurs autour de la planète ; skipper expérimenté ayant déjà organisé avec succès un projet sur la Transat Jacques Vabre 2021, Thibaut est inscrit à l’épreuve et son projet GLOBE40 a pour objectif de mobiliser toutes les énergies nautiques de l’ile. Au-delà des aspects sportifs et en accueillant un événement dont la couverture media est mondiale le Territoire de l’Ouest met l’accent sur le nautisme comme facteur de promotion touristique et de développement économique.

La GLOBE40 : une préparation avancée et une montée en gamme sportive
Après l’officialisation du prologue et de l’arrivée à Lorient, de l’étape sur l’ile sur la Réunion, des discussions avancées sont en cours sur tous les continents pour les autres étapes qui seront annoncées au fur et à mesure de leur finalisation. Sur le plan sportif 4 Class40 ont déjà été achetés, un cinquième est en cours, en vue de participation à l’épreuve. L’annonce cette semaine par le skipper belge Jonas Gerckens de sa participation avec un Class40 de dernière génération de type “scow” (n° 187 ) illustre l’arrivée sur l’épreuve d’unités très récentes et de skippers parmi les plus talentueux du circuit européen. Une montée en performance tout en restant dans l’esprit originel de l’épreuve où se conjugue compétition et aventure.

source : CP

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