Anthony Marchand a franchi le cap Horn ce mardi dans la nuit laissant derrière lui le Grand Sud et ses affres, ce qu’il a vécu comme un soulagement. Mieux, comme une délivrance. A la clé, des émotions fortes, forcément, d’autant qu’il s’agissait pour lui de son deuxième passage en moins d’un an à la fameuse pointe chilienne, et de son premier en solitaire.
Le skipper d’Actual Ultim 3 le sait, la route est encore longue pour rallier Brest, cette dernière s’annonce jalonnée de chausse-trappes, à commencer par une vaste zone de molle au large des côtes brésiliennes, qui pourraient bien largement relancer le match entre lui et son rival Éric Péron, et ainsi garantir une remontée de l’Atlantique en mode « régate ».
« Difficile de décrire ce qu’il se passe dans sa tête lorsque l’on déborde ce fameux cap Horn après presque 45 jours de mer ! L’indien et le Pacifique sont des océans usants. Le fait de sortir du tunnel du Grand Sud génère forcément une foule d’émotions. C’est d’autant plus vrai que j’ai finalement eu la chance de le contourner de jour, avec de belles couleurs. Je ne suis pas passé hyper proche mais suffisamment pour en profiter quand même », a relaté Anthony Marchand joint par son équipe, ce jeudi matin, après avoir donc franchi le point le plus austral de l’Amérique du Sud à 23h21 la nuit dernière, en le laissant à environ cinq milles.
« Peu avant de passer la pointe, c’était un peu chaud, avec du vent assez fort sur une mer courte mais au niveau de l’île du Horn, j’ai finalement eu des conditions quasi parfaites, avec de très nombreux oiseaux autour de moi. J’ai savouré le moment mais j’ai cependant éprouvé une drôle de sensation », a expliqué le skipper d’Actual Ultim 3 qui, pour mémoire, avait franchi ce fameux cap Horn pour la première fois en mars 2023, en équipage, dans le cadre de The Ocean Race, à bord de Biotherm. « Ça avait été un moment très fort pour moi parce qu’une première, c’est toujours quelque-chose. Passer à cet endroit en solo, et en Ultim qui plus est, ça a évidemment été intense mais finalement pas plus que la fois précédente. L’atmosphère était néanmoins différente. La grisaille la mer, le vent… tout ça a généré un truc plutôt austère et, pour finir, un peu angoissant », a détaillé le navigateur qui, après avoir un temps composé avec de la pétole dans la nuit, évolue à présent dans le détroit de Le Maire, cet étroit bras de mer de seulement 30 kilomètres qui sépare l’île des États de la péninsule Mitre, à la pointe orientale de la Terre de Feu argentine.
Une remontée de l’Atlantique sous forme de duel ?
« Ça souffle entre 25 et 27 nœuds et ça tape énormément. Je plante littéralement des pieux car j’évolue mer contre courant. Sans foil c’est franchement désagréable, pour ne pas dire insupportable. Logiquement, ça devrait se calmer à la sortie du canal. En tous les cas je l’espère car ça fait longtemps que je n’ai pas pu dormir », a indiqué Anthony dans une communication très hachée, avec une excitation clairement en train de retomber.
« La situation à venir promet d’être complexe. Je risque de faire du près pendant un moment. Au moins jusqu’à la latitude de Recife », annonce le marin dont la monture, privée de ses deux foils, n’est certainement pas à son avantage dans ce type de conditions. « Éric (Péron) est sur mes talons mais je vais me battre pour rester devant. Une zone de molle du large du Brésil risque bien de mettre un peu le bazar et de relancer complètement le match. Pas question, donc, de se démobiliser car il risque d’y avoir une belle bagarre sur cette remontée de l’Atlantique. Ce que je retiens, c’est que se tirer la bourre, c’est toujours mieux que de naviguer solo en mode croisière », a relaté le skipper d’Actual Ultim 3, que l’on sait véritable compétiteur dans l’âme, mais qui ne minimise par ce que l’attend.
Encore un océan complet devant les étraves
« Après le Horn, on a l’impression que l’on est proche de la maison or il reste un océan entier à traverser avec un total de plus de 5 000 milles à parcourir. Le positif, c’est que je me sens bien en mer. Passée la déception de ne pas rencontrer les bons systèmes météo et après avoir encaissé la désillusion sur le plan sportif, j’aime ce que je vis et je veux en profiter au maximum », a ajouté le Costarmoricain, impatient par ailleurs de retrouver un terrain de jeu moins hostile.
« J’ai hâte de récupérer de la chaleur mais aussi de prendre une douche car ça fait vraiment longtemps que je n’ai pas pu me laver. Ces deux perspectives me font du bien au moral car sur le plan météo tout risque de continuer de ne pas s’enchaîner trop bien pour moi », a ajouté Anthony Marchand à qui il reste encore deux semaines de mer avant de boucler la boucle.
« Je ne suis pas inquiet concernant mes réserves de nourriture. J’ai sauté beaucoup de repas, mais j’ai aussi pu faire des courses d’aliments frais à chaque arrêt. Pendant l’escale Néozélandaise, je suis allé au supermarché et j’avais l’impression d’être un enfant de 6 ans avec la carte bancaire de sa mère. Je n’ai acheté que des cochonneries. En somme, tout ce qui me faisait plaisir. Sur le moment, ça n’avait ni queue ni tête mais ça me permet aujourd’hui d’avoir quelques petits plaisirs pour cette fin de course qui promet de se jouer en mode « régate » » a terminé le skipper d’Actual Ultim 3.
Ce mercredi, après 44 jours de mer et alors que le Maxi Edmond de Rothschild n’est plus qu’à 1 200 milles de l’arrivée, il va devoir temporiser. Une dépression au Sud de l’Islande devrait se renforcer dans les prochaines heures en se décalant dans l’Est et rendra le golfe de Gascogne impraticable dans les prochaines 72 heures.
C’est pourquoi, le marin du Gitana Team a choisi de se mettre à l’abri aux Açores, sous le vent de l’île de Faial, à Horta, en escale technique comme le règlement de l’Arkea Ultim Challenge l’autorise. « Nous naviguons actuellement dans le Nord-Ouest de l’Anticyclone des Açores et nous avons passé la dorsale la nuit dernière. Malheureusement, une grosse dépression barre la route pour rejoindre Brest. 40 nœuds de vent établis, des rafales au-delà des 50, et une mer de 8 à 9 mètres… Nous avons patienté et espéré des améliorations mais ce n’est pas le cas. Il est hors de question de prendre le moindre risque et d’autant plus en considérant l’avance que nous avons sur nos concurrents », rappelait Benjamin Schwartz, l’un des routeurs du Gitana Team.
Face à cette situation, qui impose une attente d’au moins 24 heures, et compte tenu de sa position à proximité immédiate des Açores, Charles Caudrelier a finalement fait le choix d’imaginer une escale technique. En effet, si l’option de patienter au large, comme dans le Pacifique, a longtemps eu la préférence du skipper pour qui ne pas s’arrêter lors de ce tour du monde en solitaire constituait un challenge supplémentaire, le trafic maritime de la zone tout comme la météo attendue, et notamment la mer forte dans la zone d’attente possible, ont fini par l’en dissuader. Le leader de l’Arkea Ultim Challenge sera rejoint dans la matinée par quelques membres de son équipe technique pour l’aider lors de cette escale, qu’il souhaite la plus courte possible. La cellule de routage du Maxi Edmond de Rothschild est déjà à pied d’œuvre pour imaginer la suite et permettre à Charles Caudrelier de rallier Brest dans les meilleurs délais. Dès demain, le 22 février, une fois les 24 heures règlementaires d’escale technique passées, le géant aux cinq flèches devrait reprendre la mer. Les derniers milles de course s’annoncent très musclés et le skipper du Gitana Team ne cachait pas qu’il aurait espéré un scénario plus calme pour regagner « sa Bretagne ». Mais au bout, c’est un grand rêve qu’il vise ! Deuxième, Thomas Coville peine à s’extraire du pot au noir. Il compte 2000 mn de retard.
MAXI Banque Populaire XI - Armel Le Cleac'h - En approche de Rio de Janeiro (Bresil) pour une escale technique lors de l'ARKEA ULTIM CHALLENGE-Brest - le 16/02/2024
Après un peu plus de 48 heures d’escale technique à Rio de Janeiro, le Maxi Banque Populaire XI a repris la compétition ce dimanche à 17h38 TU. L’équipe technique a remplacer les deux safrans endommagés dans l’Atlantique Sud. Désormais, Armel Le Cléac’h, reparti à la 3e place derrière Thomas Coville distant de 550 mn va pouvoir terminer son tour du monde.
Le Maxi Banque Populaire XI a quitté les rivages de Rio de Janeiro, ce dimanche, et il s’agit d’un exploit en soi, tant le challenge à terre était difficile. « C’est une incroyable prouesse logistique, explique Armel. Une importante chaîne de solidarité s’est mise en place et nous a permis de repartir le plus vite possible ». Il en parle sourire aux lèvres, heureux de « retrouver le large » et l’engagement dans cette course qu’il avait dû « mettre entre parenthèses » à son plus grand regret.
L’escale technique aura donc duré un peu plus de deux jours puisqu’elle avait débuté vendredi, dans la baie de Rio de Janeiro à 14h17 TU, 15h17 heure française. Sur place, cinq membres du Team Banque Populaire attendaient Armel Le Cléac’h. « L’équipe a d’abord effectué un bilan technique pour prendre la mesure de l’ensemble des dégâts », explique le skipper. Ils font suite à deux avaries, l’une mardi dernier suite à une collision au niveau du safran de flotteur bâbord, l’autre jeudi sur le safran central. « Nous avons listé tout ce que cela a engendré pour débuter les réparations ». Dans le même temps, deux safrans ont été acheminés par avion de ligne conventionnel et ont pu être réceptionnés sur place à 3 heures du matin (heure locale, 7 heures en France).
« Nous avons eu la chance d’être aidés par de nombreuses personnes, à l’ambassade de France au Brésil, au ministère des Affaires étrangères ou encore à la douane brésilienne. Tous nous ont permis de pouvoir disposer des safrans aussi rapidement, précise Armel. Je tiens à remercier chaleureusement ceux qui nous ont aidé ces deux derniers jours ». Le montage des safrans a donc eu lieu en fin de nuit et dans la matinée ce dimanche. « L’équipe est restée concentrée à 100% pour optimiser la réparation au maximum et me permettre de reprendre la mer ».
“Je n’ai pas déconnecté du tour du monde” S’il a lui aussi participé aux réparations et qu’il s’est soumis à des obligations administratives, Armel en a également profité pour se reposer. « Cela fait plus de 40 jours que je n’avais pas pu dormir une nuit complète, ni prendre une douche. J’ai pu bien me reposer ». Pourtant, pas question pour Armel de relâcher la pression. « Je n’ai pas eu le temps de vraiment couper, je suis resté beaucoup sur le bateau et je n’ai pas déconnecté du tour du monde ». Désormais, il se tourne déjà vers les prochains jours de course. Une dépression, au large du Brésil, va lui permettre de repartir vers l’Est. « On va avoir du vent soutenu de 25-30 nœuds avant d’atteindre les alizés qui sont un peu décalés dans le Nord-Est ». La suite, c’est un long bord tribord jusqu’aux Açores avant d’aborder la fin du parcours où il pourrait y avoir des dépressions « plus ou moins actives » à proximité de l’arrivée. Armel aspire donc à retrouver sa marche en avant et il ne s’interdit rien, lui qui a laissé la 2e place à Thomas Coville la nuit dernière. «Je n’ai pas envie de me projeter mais nous sommes bien placés pour savoir que tout est encore possible dans ce tour du monde, assure le skipper. Les bateaux sont fatigués, les marins sont fatigués et cette course est hors norme, le destin peut changer en une fraction de secondes ». Et le marin d’assurer : « J’ai envie d’aller au bout, de pouvoir terminer cette aventure hors norme ».
MAXI Banque Populaire XI – Armel Le Cleac’h – Rio de Janeiro (Bresil) pour une escale technique lors de l’ARKEA ULTIM CHALLENGE-Brest – le 16/02/2024MAXI Banque Populaire XI – Armel Le Cleac’h – Rio de Janeiro (Bresil) pour une escale technique lors de l’ARKEA ULTIM CHALLENGE-Brest – le 16/02/2024MAXI Banque Populaire XI – Armel Le Cleac’h – Rio de Janeiro (Bresil) pour une escale technique lors de l’ARKEA ULTIM CHALLENGE-Brest – le 16/02/2024MAXI Banque Populaire XI – Armel Le Cleac’h – En approche de Rio de Janeiro (Bresil) pour une escale technique lors de l’ARKEA ULTIM CHALLENGE-Brest – le 16/02/2024MAXI Banque Populaire XI – Armel Le Cleac’h – Rio de Janeiro (Bresil) pour une escale technique lors de l’ARKEA ULTIM CHALLENGE-Brest – le 16/02/2024
Le drame a été évité de justesse sur la Global Solo Chllenge. Le 14 février à 02h50 UTC, un désastre a frappé à bord du Class40 Phoenix ex Sec Hayai qui a participé à la Globe40. William MacBrien, le skipper canadien, a activé sa Balise de Localisation d’Urgence (EPIRB), signe de sa détresse. Anthony Marchand sur son Ultim Actual étit prêt à lui venir en aide mais ‘ets finalement un cargo qui s’est dérouté.
À ce moment, William se trouvait à plus de 1300 milles nautiques à l’ouest du cap Horn, dépassant les 3000 milles de distance de la Nouvelle-Zélande, et à 1600 milles au sud de Mataroa, une petite île isolée peuplée de seulement 90 âmes. Peu de jours auparavant, il avait croisé près de Point Nemo, l’endroit le plus isolé de toute terre émergente sur notre planète, et il se trouvait plus près de l’Antarctique que de l’Amérique du Sud. Son objectif était de réaliser un tour du monde en solitaire, sans escale, en passant par les trois grands caps dans le cadre du Global Solo Challenge.
Le navigateur canadien avait jusque-là brillamment mené son périple, adoptant une approche prudente qui lui avait permis de maintenir son bateau dans un état impeccable, sans rencontrer de problèmes techniques notables. Lors du dernier échange de messages le dimanche 11 février, William affichait une humeur joviale, plaisantant sur son désir de pouvoir activer plus souvent le chauffage face au froid mordant, la température de l’eau ayant chuté à 7° Celsius. Mais ce qui le préoccupait le plus, c’était l’épuisement de ses réserves de cigarettes.
” Il naviguait à bord d’un navire que je connais bien, ayant le même bateau avec lequel j’ai moi-même réalisé un tour du monde en 2011/2012. Phoenix, aussi connu sous le nom de Sec Hayai, est un Akilaria RC1 Class40 préparé à la perfection, doté d’un excellent pedigree. Il avait déjà fait le tour du monde en 2008 avec Boris Herrmann aux commandes, puis en 2021 lors du Globe40 avec son propriétaire actuel. Le bateau avait bénéficié d’un refit total et minutieux en 2023, où rien n’avait été laissé au hasard, incluant même le remplacement de la quille pour assurer sa performance optimale pour le Global Solo Challenge. À son arrivée à La Corogne, Phoenix s’est distingué par sa préparation irréprochable et son attention aux détails et à la sécurité, avec sa grand-voile et son pont peints en couleur fluo, augmentant ainsi sa visibilité pour toute opération de recherche et de sauvetage.
Nous ignorons encore les détails de ce qui s’est produit. William a déclenché une EPIRB signalant sa situation de détresse, le signal, transmis par satellite, a été relayé à la Garde côtière du pays du pavillon du navire, dans ce cas, à la Garde côtière néerlandaise. La procédure standard consiste d’abord à vérifier l’authenticité de la détresse. Une fois confirmé par le propriétaire du bateau que William participait effectivement au Global Solo Challenge en mer, la Garde côtière néerlandaise a sans tarder contacté le centre de recherche et de sauvetage compétent pour la zone d’où provenait le signal de détresse, habituellement le MRCC Chili, et plus précisément le MRCC Punta Arenas dans cette situation.
Informé de la situation, j’ai immédiatement communiqué avec le MRCC Chili. En tant qu’organisateurs, nous tenons à jour un dossier pour chaque participant, ce qui permet une transmission rapide et efficace des informations, essentielle pour ne pas perdre de temps précieux en cas d’urgence. En l’espace de quelques minutes, le MRCC a eu accès à toutes les informations nécessaires concernant le bateau et le skipper, y compris des photos pour l’identification, une description détaillée du bateau, sa construction, ses compartiments étanches, sa flottabilité de secours, et surtout, les coordonnées de contact du skipper, son adresse e-mail et son WhatsApp utilisé via Starlink, ainsi que ses numéros de téléphone satellite d’urgence.
Le MRCC Chili et moi-même avons essayé de contacter le skipper via ses moyens de communication, sans succès. La possibilité existait que l’EPIRB se soit déclenchée automatiquement, le modèle de balise à bord pouvant s’activer manuellement ou au contact de l’eau, comme précisé dans le dossier. Il n’est pas rare qu’une EPIRB glisse de son support dans une cale humide et se déclenche sans être remarquée, d’autant plus que l’humidité extrême et l’air salé à ces latitudes pourraient favoriser un tel scénario.
Tout en espérant une activation accidentelle, nous ne pouvions ignorer le risque d’une situation plus critique. En accord avec le MRCC Chili, il a été décidé de traiter cet appel de détresse comme nécessitant une intervention immédiate, bien que le terme “immédiat” ne soit guère approprié vu les circonstances. Sans possibilité d’intervention par hélicoptère, l’aide ne pouvait provenir que d’un autre concurrent ou d’un navire marchand. L’examen de la cartographie maritime par AIS révélait que le navire le plus proche se trouvait à plus de 400 milles. Une autre option était le trimaran Actual de l’Arkea Ultim, à 1300 milles mais capable d’atteindre 30 nœuds. Alors que le MRCC Chili procédait à la mise en place des actions de sauvetage avec le navire marchand le plus proche de William, je cherchais à rassembler toute information supplémentaire pouvant aider à l’opération. Plusieurs heures après l’émission du signal de détresse, nous n’avions toujours pas pu confirmer l’état de William, la nature de sa détresse, ni même si l’activation de l’EPIRB avait été accidentelle.
J’ai immédiatement sollicité le fournisseur des dispositifs de suivi de l’événement, Yellow Brick, pour qu’il augmente la fréquence des actualisations de position à toutes les trente minutes, au lieu des quatre heures habituelles. Cette mesure visait à apporter davantage de clarté sur la situation.
La tâche délicate de contacter la compagne de William m’incombait, sachant qu’il faisait nuit au Canada et conscient que c’était le genre d’appel que personne ne souhaite jamais recevoir. J’ai veillé à rester aussi factuel que possible, étant donné le large éventail de scénarios envisageables à ce stade. Malheureusement, elle a confirmé n’avoir eu aucune nouvelle de William depuis un moment, en réalité depuis sa dernière utilisation de Starlink le dimanche 11, attribuable à une connexion souvent lente dans cette région et à des conditions météorologiques stables et clémentes, réduisant le besoin de mises à jour fréquentes.
La situation météorologique a semé davantage de confusion qu’autre chose. Durant la nuit, William avait traversé une légère dorsale de vents faibles occasionnant un changement de direction du vent. Son bateau progressait lentement, sans toutefois s’immobiliser totalement. La vitesse avait graduellement décru dans cette faible brise, devenant étrangement lente durant la nuit, passant de 3 à 2,5, puis à 2,2 nœuds. Il restait plausible qu’il ait traversé une zone de vents très faibles, que le changement de direction eût provoqué une houle croisée, et que le battement de ses voiles soit devenu si insupportable qu’il ait choisi de les affaler en attendant un nouveau souffle de vent, se contentant alors de dormir. Parfois, le bruit des voiles battant dans la houle est si pénible qu’il n’est pas rare de décider d’attendre patiemment. Après tout, l’objectif de William n’était pas de remporter une victoire, mais d’achever sa circumnavigation, et quelques heures perdues n’auraient pas dû avoir d’importance pour lui.
Ari Kansakoski m’a alors contacté pour m’offrir son aide. Avec l’expérience qui avait vécu, qui mieux que lui pouvait analyser la dérive du bateau et évaluer la possibilité d’un démâtage ? Nous étions unanimes : la vitesse du bateau semblait trop élevée pour qu’il ait perdu son mât. Ari estimait qu’en l’absence de mât, la vitesse aurait dû être de 1 à 1,5 nœud dans de telles conditions. De plus, la direction du bateau par rapport au vent nous intriguait : malgré sa lenteur, il semblait progresser à angle droit avec le vent, cap au sud.
Dans le même temps, j’avais demandé les journaux de connexion de son terminal Starlink et les relevés d’appels et de SMS de ses téléphones Iridium, espérant comprendre pourquoi il n’avait contacté personne et restait injoignable. Huit heures s’étaient écoulées depuis l’activation du signal de détresse, et tout ce que nous savions, c’était que le bateau n’avait pas coulé, car nous continuions de recevoir les mises à jour de sa position via le tracker. C’était un faible réconfort, sachant que le bateau était conçu pour être insubmersible, il pourrait très bien être semi-submergé et dériver avec le tracker activé. Nous étions impatients de confirmer que William était toujours à bord et en bonne santé.
Iridium a révélé que ses deux téléphones étaient éteints, n’ayant pas été activés récemment. Cela n’augurait rien de bon. Les questions sans réponse s’accumulaient, notamment pourquoi William avait réussi à activer l’appel de détresse sans parvenir à établir de contact terrestre. Pourquoi le bateau se déplaçait-il, bien que très lentement ? Les hypothèses de démâtage et d’accalmie temporaire étaient désormais écartées.
Il était facile d’imaginer ce que nous pensions. Bien que personne n’osait l’exprimer ouvertement, l’idée que William ait pu tomber à la mer, peut-être en pleine manœuvre de voile, perdant son équilibre et laissant son bateau dériver avec juste un petit morceau de voile, nous hantait. Je refusais de croire que c’était la seule explication. Le MRCC a répété ses appels pour vérifier si nous avions reçu des nouvelles ou des informations supplémentaires. Le navire de fret Watatsumi, que nous avions repéré le matin même, avait été informé de la situation. Il naviguait directement vers la position de William, il n’avait donc pas eu besoin de changer de cap. Dans un effort désespéré, nous avons tenté de rétablir le contact pour confirmer que William était effectivement à bord et en besoin d’assistance, ou pour vérifier si l’EPIRB s’était activé par accident, bien que cette hypothèse semblait de plus en plus irréaliste avec le temps.
La possibilité que William ait quitté le navire pour se réfugier dans son radeau de sauvetage me traversait l’esprit. En communication avec le MRCC Chili, j’essayais de déterminer si le traceur du bateau et l’EPIRB indiquaient la même position, ce qui m’a laissé quelque peu dépassé, cherchant désespérément une explication qui garantirait la sécurité de William, que ce soit à bord ou potentiellement sur son radeau de sauvetage.
C’est à ce moment-là que la compagne de William m’a contacté. Occupé à discuter avec le MRCC Chili, j’avais dû interrompre notre première conversation. Elle n’a pas tardé à rappeler et, cette fois-ci, j’ai pris l’appel. Elle venait tout juste de parler à William, qui l’avait appelée depuis son téléphone satellite. Il était alors 14h30 UTC, environ 12 heures après avoir émis son signal de détresse.
L’adrénaline a monté en flèche, quel soulagement immense. Qu’est-il arrivé ? Comment va-t-il ? Quelle est la situation actuelle ? Pourquoi n’avait-il pas appelé plus tôt ? Les questions étaient nombreuses.
William avait expliqué s’être réveillé au son de l’eau clapotante et s’était immédiatement attelé à gérer l’infiltration d’eau. Dans l’urgence de la situation, le temps avait dû lui échapper au point de ne pas penser à appeler ou de ne pas en trouver l’occasion. Il avait affirmé avoir besoin de secours.
Le cargo a alors ajusté sa route pour prendre le chemin le plus direct vers William, lançant ainsi le décompte jusqu’à l’arrivée à son emplacement. Le Watatsumi se trouvait encore à près de 300 milles de distance, nécessitant environ 30 heures de navigation à une vitesse de 10 nœuds pour le rejoindre.
La compagne de William a ensuite reçu quelques brefs messages textes supplémentaires et un appel aux alentours de 23h30 UTC. William lui a assuré qu’il allait bien, qu’il avait revêtu sa combinaison de survie et qu’il ne ressentait plus le froid, affirmant qu’il pouvait tenir 24 heures à attendre les secours.
Le matin suivant, le 15 février, le Watatsumi se trouvait encore à 150 miles et aucune nouvelle mise à jour n’était parvenue. Initialement, cette absence de communication pouvait sembler rassurante, suggérant qu’aucun changement n’avait eu lieu et qu’il ne restait plus qu’à patienter. Le MRCC a demandé des nouvelles concernant l’état de santé de William, et je m’attendais à recevoir de ses nouvelles à tout moment, potentiellement via sa partenaire, dès l’aube au Canada. Cependant, William ne s’est manifesté ni par SMS ni par appel, ses deux téléphones satellites demeurant éteints, ce qui augmentait mon inquiétude au fil du temps.
La nuit commençait à tomber en Europe, et cela faisait désormais 16 heures que nous étions sans nouvelles de William, le navire se trouvant encore à 70 miles. Pourquoi ses téléphones étaient-ils hors service ? Pourquoi n’avait-il pas repris contact pour rassurer sur son état ? Il se pouvait que ses téléphones aient été endommagés par l’eau.
Vers 18h00 UTC, le MRCC Chili m’a contacté de nouveau, indiquant avoir reçu un autre signal de détresse, émis cette fois par un PLB, un EPIRB personnel. Après vérification, le code hexadécimal correspondait bien à celui de William. Qu’est-ce que cela signifiait ? Sans aucune communication depuis 18 heures et au vu de la situation, nous devions interpréter cela comme une bonne nouvelle : William était toujours là, attendant du secours.
Nous avons progressivement augmenté la fréquence des mises à jour du traceur sur le bateau, passant de 30 à 15 minutes lorsque le navire Watatsumi se trouvait à 50 milles, puis à toutes les 5 minutes lorsque le navire était à 10 milles.
À 22:42 UTC, nous avons reçu une première communication par e-mail du MRCC Chili et du MRCC Punta Arenas, qui coordonnaient l’opération de sauvetage. Le navire Watatsumi était arrivé à proximité du voilier en détresse, et son capitaine avait réussi à établir un contact VHF avec William.
Le deuxième e-mail, reçu à 23:36 UTC, confirmait succinctement que William avait été secouru et que le Watatsumi avait repris sa route.
La réception des photos du sauvetage ce matin a provoqué en moi une émotion intense, un mélange de soulagement et de tristesse. J’ai pu voir de mes propres yeux la réalité de la situation de William. Il avait dérivé pendant 46 heures sur un bateau semi-submergé, passant une nuit entière à quelques centimètres d’un océan glacé et désolé, dans l’un des lieux les plus isolés de la planète, sans aucun moyen de communication, nourrissant seulement l’espoir d’être secouru.
Il est difficile d’imaginer ce que William a dû endurer, sauf à avoir vécu une épreuve semblable. Je suis profondément soulagé de le savoir en sécurité et je me demande combien de temps il aurait pu survivre dans ces conditions. Heureusement, cette question restera sans réponse. Nous découvrirons bientôt de William lui-même ce qui s’est passé et dans quelles circonstances. En voyant les photos, on pourrait penser à une collision avec un objet flottant non identifié, mais d’autres explications sont possibles, et seul William pourra nous éclairer. Pour l’instant, il est temps de lui laisser l’occasion de se réchauffer, de traiter les événements et de se remettre de ses peurs et de son choc. Il a fait preuve d’une incroyable résilience pour survivre à une telle épreuve.
Nous tenons à exprimer notre gratitude la plus profonde et sincère pour le soutien patient et professionnel apporté par les SAR centres de recherche et sauvetage, le MRCC Punta Arenas et le MRCC Chili, dans la coordination de cette opération de sauvetage. Nos remerciements vont également au Capitaine WFG Garcia Jr., maître à bord du Watatsumi, et à tout son équipage, pour leur rôle crucial. De plus, nous adressons notre reconnaissance à la Direction de Course de l’Arkea Ultim pour leur assistance technique et leur disponibilité à intervenir avec l’Ultim Actual, si nécessaire.
Baptême du Figaro 3 « Les Etoiles Filantes » à Bordeaux le 15 février 2024. En présence de Quentin Vlamynck, skipper du bateau, Sandie Tourondel présidente de l’association « Les Etoiles Filantes », la marraine Chloé Trespeuch - Snowboardeuse française, double médaillée olympique en snowboard cross et le parrain et Pierre Rabadan - Joueur de Rugby à XV français et Adjoint à la Maire de Paris en charge du sport, des Jeux olympiques et paralympiques et de la Seine.
Skippé par le Médocain Quentin Vlamynck, récent vainqueur de la Transat Jacques Vabre 2023, ce bateau de type « Figaro 3 » a pour ambition de renforcer la visibilité de l’Association les Etoiles Filantes qui accompagne des enfants atteints d’un cancer pédiatrique rare et incurable.
En totale adéquation avec la philosophie de l’Association qui souhaite « Ajouter de la vie aux jours » des super-héros qu’elle accompagne, l’engagement solidaire de Quentin avec les Etoiles Filantes permettra de faire naviguer les enfants et leur famille, de partager ses aventures au départ, pendant et à l’arrivée des compétitions et d’aller à leur rencontre dans les services de cancérologie pédiatrique.
En parallèle de son défi sportif qui débutera à partir du 9 mars avec la Solo Guy Cotten à Concarneau, le skipper de Neo Sailing Technologies Racing explique sa présence aux côtés de l’Association les Etoiles Filantes : « Soutenir une cause pour donner du sens à ma navigation et à mon quotidien, c’est ce qui m’anime dans ce projet. En m’engageant aujourd’hui auprès de cette association, je souhaite porter ces messages de détermination, d’abnégation, de combativité et de résilience qui correspondent aux valeurs défendues par cette association et qui sont soufflées quotidiennement par ces enfants atteints du Gliome Infiltrant Cérébral. »
Financé à la fois par des sponsors et des mécènes qui accompagnent l’association depuis ses débuts en 2019, ce projet est porté par Neo Sailing Technologies basée au Verdon-sur-Mer, qui a notamment fait l’acquisition de ce nouveau bateau.
Fabienne Baron, Présidente de Neo Sailing Technologies explique pourquoi elle a décidé de soutenir ce projet : « Quentin et Sandie, Présidente de l’Association les Etoiles filantes, m’ont fait part de leur projet de défendre une cause au travers d’un programme sportif. Je n’ai pu que y répondre favorablement ! Il était important que Quentin puisse faire l’acquisition de nouvelles compétences dans une nouvelle discipline. Les épreuves sportives du Figaro y répondent plus que largement et j’ai une confiance absolue dans la capacité de Quentin à y faire sa place. Par ailleurs, soutenir l’association dans son action quotidienne auprès des enfants, des familles et de la recherche est une mission sociétale pour Neo Sailing Technologies. Je suis particulièrement fière et émue de voir ce bateau, aujourd’hui baptisé, porter au plus haut les convictions que nous partageons. »
Baptême du Figaro 3 « Les Etoiles Filantes » à Bordeaux le 15 février 2024. En présence de Quentin Vlamynck, skipper du bateau, Sandie Tourondel présidente de l’association « Les Etoiles Filantes », la marraine Chloé Trespeuch – Snowboardeuse française, double médaillée olympique en snowboard cross et le parrain et Pierre Rabadan – Joueur de Rugby à XV français et Adjoint à la Maire de Paris en charge du sport, des Jeux olympiques et paralympiques et de la Seine.Baptême du Figaro 3 « Les Etoiles Filantes » à Bordeaux le 15 février 2024. En présence de Quentin Vlamynck, skipper du bateau, Sandie Tourondel présidente de l’association « Les Etoiles Filantes », la marraine Chloé Trespeuch – Snowboardeuse française, double médaillée olympique en snowboard cross et le parrain et Pierre Rabadan – Joueur de Rugby à XV français et Adjoint à la Maire de Paris en charge du sport, des Jeux olympiques et paralympiques et de la Seine.Baptême du Figaro 3 « Les Etoiles Filantes » à Bordeaux le 15 février 2024. En présence de Quentin Vlamynck, skipper du bateau, Sandie Tourondel présidente de l’association « Les Etoiles Filantes », la marraine Chloé Trespeuch – Snowboardeuse française, double médaillée olympique en snowboard cross et le parrain et Pierre Rabadan – Joueur de Rugby à XV français et Adjoint à la Maire de Paris en charge du sport, des Jeux olympiques et paralympiques et de la Seine.Baptême du Figaro 3 « Les Etoiles Filantes » à Bordeaux le 15 février 2024. En présence de Quentin Vlamynck, skipper du bateau, Sandie Tourondel présidente de l’association « Les Etoiles Filantes », la marraine Chloé Trespeuch – Snowboardeuse française, double médaillée olympique en snowboard cross et le parrain et Pierre Rabadan – Joueur de Rugby à XV français et Adjoint à la Maire de Paris en charge du sport, des Jeux olympiques et paralympiques et de la Seine.Baptême du Figaro 3 « Les Etoiles Filantes » à Bordeaux le 15 février 2024. En présence de Quentin Vlamynck, skipper du bateau, Sandie Tourondel présidente de l’association « Les Etoiles Filantes », la marraine Chloé Trespeuch – Snowboardeuse française, double médaillée olympique en snowboard cross et le parrain et Pierre Rabadan – Joueur de Rugby à XV français et Adjoint à la Maire de Paris en charge du sport, des Jeux olympiques et paralympiques et de la Seine.Baptême du Figaro 3 « Les Etoiles Filantes » à Bordeaux le 15 février 2024. En présence de Quentin Vlamynck, skipper du bateau, Sandie Tourondel présidente de l’association « Les Etoiles Filantes », la marraine Chloé Trespeuch – Snowboardeuse française, double médaillée olympique en snowboard cross et le parrain et Pierre Rabadan – Joueur de Rugby à XV français et Adjoint à la Maire de Paris en charge du sport, des Jeux olympiques et paralympiques et de la Seine.Baptême du Figaro 3 « Les Etoiles Filantes » à Bordeaux le 15 février 2024. En présence de Quentin Vlamynck, skipper du bateau, Sandie Tourondel présidente de l’association « Les Etoiles Filantes », la marraine Chloé Trespeuch – Snowboardeuse française, double médaillée olympique en snowboard cross et le parrain et Pierre Rabadan – Joueur de Rugby à XV français et Adjoint à la Maire de Paris en charge du sport, des Jeux olympiques et paralympiques et de la Seine.
Comme Comme la tradition le veut, le bateau a été baptisé en plein centre de Bordeaux, au Ponton d’Honneur, par sa marraine Chloé Trespeuch (double médaillée olympique en snowboardcross et actuelle leader de la Coupe du Monde) et son parrain Pierre Rabadan (Ancien Rugbyman et Adjoint à la Maire de Paris en charge du Sport, des Jeux Olympiques & Paralympiques de Paris 2024). Une centaine de personnes avait fait le déplacement pour soutenir l’événement.
Chloé Trespeuch : « Je suis très fière d’être ambassadrice de ce bateau qui permet de concilier une aventure sportive à une aventure humaine. Voir les enfants vivre des moments de joie en navigation nous rappelle à quel point le sport prend de la valeur quand il est partagé. Le sport est vecteur de rêves et j’espère qu’il en réalisera encore de nombreux grâce aux étoiles filantes. »
Pierre Rabadan : « Je suis fier et extrêmement heureux d’être associé à cet ambitieux projet sportif et solidaire. Pour faire avancer la recherche, le quotidien des enfants et de leurs familles ! L’énergie autour du bateau qui participera à la célèbre course de la Solitaire du Figaro et qui portera les couleurs de l’association, nous porte et m’inspire beaucoup. En hommage à toutes nos étoiles filantes que l’on verra traverser les océans ! » Après l’inauguration, des navigations ont été organisées pour les enfants actuellement suivis par l’association les Etoiles Filantes. Ofelia, Joy ou encore Gabin accompagnés de leurs familles ont pu faire un tour sur la Garonne, écoutant précieusement les conseils de Quentin et repartant surtout de cette expérience avec des étoiles plein les yeux.
A propos de l’Association les Etoiles Filantes : www.lesetoilesfilantes.org L’Association loi 1901 ‘‘ Les Étoiles Filantes ‘‘ est née en 2019 suite à la découverte de la maladie d’Arthur à l’âge de 5 ans, un Gliome Infiltrant du Tronc Cérébral (GITC). Chaque année, seulement 50 cas sont diagnostiqués en France et ce cancer pédiatrique touche principalement les enfants entre 5 et 15 ans. A ce jour, il n’existe aucun traitement efficace et l’issue est généralement fatale dans les 9 à 12 mois suivant la découverte de la tumeur. L’Association rayonne à travers toute la France et se concentre sur trois missions bien définies : Réaliser les rêves des enfants atteints d’une tumeur du tronc cérébral. Apporter une assistance humaine, matérielle, financière aux familles des enfants malades. Aider la recherche sur le gliome infiltrant du tronc cérébral.
A propos de Quentin Vlamynck A seulement 31 ans, Quentin Vlamynck a déjà un palmarès digne des plus grands skippers. En 2022, il a terminé deuxième de la prestigieuse course transatlantique en solitaire, la Route du Rhum, devenant également le plus jeune skipper de la catégorie Ocean Fifty à réaliser cette performance. En novembre 2023, il a remporté dans cette même catégorie, la Transat Jacques Vabres aux côtés de Thibaut Vauchel-Camus. En 2024, il s’alignera sur le circuit de la classe Figaro avec un bateau monotype à foils de 10.89 m qui impose rigueur et discipline à haut niveau. Il participera notamment au Tour de France à la voile et à la prestigieuse Solitaire du Figaro.
Calendrier des courses : Solo Guy Cotten – Concarneau – 9 au 16 Mars 2024 Spi Ouest France BPGO – La Trinité sur Mer – 28 Mars au 1er Avril 2024 La Gascogne 45/5 – La Rochelle – 16 au 21 Avril 2024 Solo Maitre Coq – Les Sables d’Olonne – 27 Avril au 5 Mai 2024 Trophées BPGO – Concarneau – 15 au 25 Mai 2024 Le Havre All Mer Cup – Le Havre – 31 Mai au 15 Juin 2024 Tour Voile – Départ Dunkerque – 26 Juin au 14 Juillet 2024 Solitaire du Figaro Paprec – 16 Aout au 14 Septembre 2024
Lorient Grand Large, le Yacht Club de France et le Royal Ocean Racing Club (RORC) accueilleront le Championnat du Monde de course au large en Double 2024 sur des Sun Fast 30 One Design. Le premier rendez-vous aura lieu à Lorient du 25 au 28 septembre prochains.
Le Championnat du monde de course au large en double 2024 sera un événement mixte organisé conjointement par trois organisations, chacune apportant son expertise pour organiser l’événement. Lorient Grand Large assumera le rôle de chef de file pour le groupe organisateur, tandis que le RORC assurera la gestion de la course et que le Yacht Club de France apportera son réseau de bénévoles et la maîtrise des règles de la monotypie.
La sélection du bateau et des organisateurs de l’événement a été le résultat d’un processus d’appel d’offres de World Sailing approuvé par le Comité océanique et hauturier en tant qu’expert du Comité mondial de la voile. C’est finalement le dossier porté par les 3 clubs avec le class30 qui l’emporte devant un projet italien en Figaro 3. L’accord avec World Sailing couvre trois championnats du monde, l’événement se déplaçant à Cowes, sur l’île de Wight en 2025, puis dans un lieu à définir pour 2026.
David Graham, PDG de World Sailing, a déclaré : ” La course au large est une priorité dans les ambitions de World Sailing de développer notre sport à l’échelle mondiale. La croissance fulgurante de la course au large en double ces dernières années a été très excitante pour le sport dans son ensemble. Le Sun Fast 30 One Design a le potentiel d’être la classe idéale pour atteindre notre objectif de rendre l’événement accessible aux amateurs, aux professionnels et à une nouvelle génération de coureurs au large du monde entier. Il s’agit d’un concept d’événement vraiment excitant qui, avec le temps, rendra cette discipline plus accessible, durable et respectueuse de l’environnement. Je remercie les partenaires de l’événement et le Comité océanique et hauturier, sous la direction de Matt Allen, d’avoir rendu cela possible.“
L’un des deux AC40 d’INEOS Britannia challenger anglais sur la prochaine Louis Vuitton Cup a subi des dommages importants suite à un incendie à bord alors qu’il s’entraînait à Barcelone le 16 février dernier.
Les deux monotypes britanniques AC40 (Athena et Sienna) avaient quitté le quai tôt pour une journée d’entraînement à la course à deux et ont été remorqués vers le nord-est de la ville de Barcelone pour trouver une bonne brise. A 10h05 CET, alors qu’il naviguait au large de Mataro, l’équipage d’Athena a dû réagir à un incendie électrique très soudain mis en évidence par de la fumée sortant de la trappe avant. Le Chase boat de l’équipe a rapidement réagit, des extincteurs ont été déployés, mais de l’eau a dû être pompée dans la trappe avant pour submerger la batterie au lithium afin de contenir l’incendie, personne n’a été blessé dans l’incident.
Après avoir stabilisé le bateau et contacté les services d’urgence, l’équipe a effectué un long remorquage jusqu’à la base de l’équipe INEOS Britannia, avec une surveillance constante de l’équipage à bord et de la batterie au lithium. À 14 h 45, Athena est revenue à la base de l’équipe, où les pompiers attendaient et la batterie a ensuite été retirée en toute sécurité. La réponse a été bien gérée, la formation spécialisée étant mise en avant. Les dégâts vont maintenant être évalués par l’équipe à terre, les deux AC40 ne devaient pas être sur l’eau la semaine prochaine, avec une semaine de maintenance prévue.
Sir Ben Ainslie, skipper d’INEOS Britannia et directeur de l’équipe, a déclaré : « Un incendie à bord d’un bateau est toujours une situation incroyablement difficile à gérer. Je tiens à remercier personnellement l’équipe pour son professionnalisme et les services d’urgence pour leur soutien. Nous allons maintenant nous concentrer sur l’évaluation des dommages causés à Athena tout en complétant l’aménagement final de notre bateau de course AC75 que nous verrons à Barcelone en avril“.
L’équipage d’INEOS Britannia à bord : Dylan Fletcher – Pilote Ben Cornish – Pilote Luke Parkinson – Contrôleur de vol Alex Hughes – Contrôleur de vol
Plus de 70 concurrents dont une majorité d’étrangers ont régaté en rade de Cannes lors de la Semaine Internationale des Finn organisée par le Yacht Club de Cannes. Actuel numéro un mondial, le Français Laurent Haÿ a remporté l’épreuve pour la troisième année consécutive.
Déjà vainqueur en 2022 et 2023, actuel numéro un mondial devant plus de 1000 classés de 37 nations, vice-champion d’Europe l’an dernier, Laurent Haÿ a confirmé qu’il était bien le meilleur Finniste du monde lors de la plus grande épreuve de Finn disputée en France, en s’imposant à Cannes pour la troisième année consécutive. En rade Est de Cannes, Jérôme Nutte directeur du comité de course et son équipe ont prouvé une nouvelle fois leur savoir-faire, permettant de disputer sept manches sur quatre jours.
Le Rochelais l’emporte de trois points seulement devant Valérian Lebrun, ancien champion de France de Finn et notamment vice-champion du monde de Yole Ok, les deux Français relayant l’Espagnol Ruben Serra Merckens, le Suisse Dominique Wälchi et le Hollandais Bas de Wall loin derrière. « C’était un beau championnat avec une première manche dans le médium, puis après plutôt du petit temps » explique le vainqueur. « Cannes est un plan d’eau magnifique mais assez compliqué et tactique. C’était shifty (vent oscillant) mais pas loterie, et c’est ça qui est intéressant. Il y avait comme toujours du beau monde et nous avons plutôt fait un match à deux avec Valérian Lebrun, champion du monde Master en Finn, et ancien champion du monde en Europe. »
Le triple vainqueur de la Semaine Internationale des Finn sera à nouveau là lors du championnat d’Europe en octobre prochain, toujours organisé par le Yacht Club de Cannes. Jean-François Cutugno, président du YCC et qui régatait, prenant une honorable place en milieu de classement face à 70 concurrents, ne cache pas sa satisfaction. « Nous avons pu disputer sept manches dans des conditions estivales avec un vent synoptique toujours difficile à lire en rade est .Pour le championnat d’Europe qui s’annonce grandiose les 150 concurrents seront accueillis dans un club complètement rénové c’est certain. Malgré un environnement difficile le Yacht club de Cannes a su faire face au défi de l’organisation de cette semaine Une fois encore, le staff du club et nos bénévoles on fait de cette semaine une belle réussite sportive et je m’en félicite. » Enfin coup de chapeau à Pierric Bourbin du Yacht Club de Cannes vainqueur en catégorie « Legend ».
Deuxième de la course, ce matin aux alentours de 10h, Armel Le Cléac’h a prévenu son équipe technique d’une avarie sur le safran central de son Maxi Banque Populaire qui lui impose de se dérouter vers un port brésilien. Plusieurs options sont à l’étude pour rejoindre la terre afin de diagnostiquer l’incident et réfléchir à la suite de la course. Il avait déjà été contraint à l’aller de s’arrêter au Brésil. Thomas Coville sur Sodebo devrait en profiter pour reprendre la 2e place.
Tanguy Le Turquais et Clarisse Crémer ont réagit ce matin au courrier anonyme envoyés dimanche à la FFVoile et au Télégramme qui l’a rendu public mardi ainsi que l’Equipe avant de donner leurs noms ce mercredi.
” Nous tenons avec ma femme Clarisse Crémer à réagir aux récentes accusations qui ont été portées à notre encontre ces derniers jours. Nous avons appris l’ouverture d’une investigation de la Fédération Française de Voile sur les échanges WhatsApp que nous aurions eu lors du Vendée Globe 2020. Ces échanges ont eu lieu sur le téléphone du bord de Clarisse, propriété de son ancienne équipe, qu’elle a laissé accessible à tous dès son arrivée à terre, conformément aux règles. Nous n’avons jamais triché, ni jamais eu une quelconque volonté d’enfreindre une règle au fil de ce tour du monde de 87 jours. Durant nos échanges qui relèvent essentiellement de l’intimité d’un couple, je ne donne jamais la moindre information que Clarisse n’ait déjà. Aucune conversation avec elle n’a contribué à ce qu’elle change de trajectoire ou fasse un choix stratégique qui aurait eu un impact sur sa course. Elle a toujours fait ses choix de performance seule et sans assistance, conformément aux règles. Nous sommes outrés de l’écho que peuvent avoir des dénonciations anonymes sans même s’interroger sur les fondements réglementaires, ni sur le contexte de ces messages. Nous sommes scandalisés par la façon dont ces captures d’écrans sont montées en épingle pour élaborer des conclusions hâtives et fausses, qui outrepassent totalement les enquêtes officielles, et qui nous portent déjà préjudices. Trois ans après la fin du Vendée Globe, on ne peut que s’interroger sur les motivations et le timing de cette divulgation anonyme et nous nous réservons le droit de porter plainte le cas échéant. Nous nous tenons bien sûr à la disposition de la Fédération française de Voile et du Vendée Globe afin d’analyser nos échanges en toute transparence. “
Je tiens à réagir aux récentes accusations qui ont été portées à mon encontre ces derniers jours. J’ai appris l’ouverture d’une investigation de la Fédération Française de Voile sur les échanges WhatsApp que j’ai eus avec mon mari lors du Vendée Globe 2020. Ces échanges ont eu lieu sur mon téléphone du bord, propriété de mon ancienne équipe, que j’ai laissé accessible à tous dès mon arrivée à terre, conformément aux règles. Je n’ai jamais triché, je n’ai jamais eu une quelconque volonté d’enfreindre une règle au fil de ce tour du monde de 87 jours. Durant nos échanges qui relèvent essentiellement de l’intimité d’un couple, Tanguy ne me donne jamais la moindre information que je n’ai déjà. Aucune conversation avec lui n’a contribué à ce que je change de trajectoire ou que je fasse un choix stratégique qui aurait eu un impact sur ma course. J’ai toujours fait tous mes choix de performance seule et sans assistance, conformément aux règles. Je suis outrée de l’écho que peuvent avoir des dénonciations anonymes sans même s’interroger sur les fondements réglementaires, ni sur le contexte de ces messages. Je suis scandalisée par la façon dont ces captures d’écrans sont montées en épingle pour élaborer des conclusions hâtives et fausses, qui outrepassent totalement les enquêtes officielles, et qui nous portent déjà préjudices. Trois ans après la fin du Vendée Globe, on ne peut que s’interroger sur les motivations et le timing de cette divulgation anonyme et nous nous réservons le droit de porter plainte le cas échéant. Pour ma part, je me tiens bien sûr à la disposition de la Fédération française de Voile et du Vendée Globe afin d’analyser nos échanges en toute transparence.