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Arkea Ultim Challenge. Arrivée de Thomas Coville, magnifique deuxième !

Arrivée de Thomas Coville, Sodébo Ultim 3, 2ème avant jury de l'Arkéa Ultim Challenge-Brest, ARKEA ULTIM CHALLENGE - Brest, le 29/02/24

Le skipper de Sodebo Ultim 3 a franchi la ligne ce jeudi, à 14 heures 42min et 40 secondes. À 55 ans, Thomas Coville aura mis 53 jours 1 heure 12 minutes et 40 secondes pour boucler ce tour du monde. Il s’agit de sa 9e circumnavigation, sa 7e en multicoque, sa 5e en solitaire.

Le marin, sans nul doute le plus expérimenté en multicoque, n’a pas été ménagé par les conditions météorologiques et a dû faire face à nombre de pépins techniques. Pourtant, il a su résister, tenir bon et aller au bout. C’est lui qui fait partie des premiers à y avoir cru et comme toujours il y a mis les bons mots.
Avant de s’élancer sur l’ARKEA ULTIM CHALLENGE – Brest, Thomas Coville parlait d’une course qui « marquera l’histoire » et avait la sensation de « faire partie des pionniers ». Sur un tour du monde, il sait que le dépassement de soi « ne suffit pas » : « on va chercher une part de douleur, d’abnégation, de découverte… D’une certaine façon, il s’agit d’une expédition ». Celle-ci débute par un regard ému sur les quais de Brest, une accolade chaleureuse avec Tom Laperche (« protège-toi de ton courage » lui dit Thomas), un clin d’œil à Olivier de Kersauson, un clapping avec la foule… Puis le grand saut. « Ça ressemble un peu à Apollo 13 » Légèrement en retrait d’un point de vue des résultats lors des dernières courses, avec un bateau optimisé en 2023, Thomas démontre au contraire sa solidité et la performance de sa machine lors des premiers jours de course.
Il est dans le match lors de la première dépression, de la bascule à Madère et de la descente vers l’équateur. En s’approchant des côtes du Brésil, il espère basculer dans le même système météo que la tête de course mais peu avant l’entrée dans l’océan Indien il est victime de la casse de son système de descente de foil tribord. Il faut la laisser s’échapper et réparer surtout, ce qui lui prendra plusieurs jours. « Ça ressemble un peu à Apollo 13 : tu es tout seul avec quelques outils, ta main, ta tête, ton énergie et tu œuvres en petite fourmi ».

Alors qu’il progresse dans l’océan Indien, que Tom Laperche a abandonné et que Charles Caudrelier est déjà loin, Thomas lutte pour se frayer un chemin. « Je dois trouver un couloir entre des masses d’air qui se rejoignent, s’entrechoquent et génèrent des phénomènes violents et erratiques », confie-t-il alors. Les systèmes météos ne sont jamais vraiment favorables, ce qui l’oblige à redoubler d’effort et de vigilance. Le corps souffre, le bateau aussi. Le skipper de Sodebo Ultim 3 décide de s’arrêter en Tasmanie pour réparer le balcon avant et le filet de protection bâbord qui n’a pas résisté aux chocs. Il retrouve le large deux jours plus tard et a l’une des plus belles formules de cette aventure : « repartir, c’est comme un cœur qui recommence à battre »



« S’adapter, c’est une part intégrante de notre sport » La suite est tout aussi exigeante, prenante, virulente. Mais Thomas s’accroche, il revient même sur Armel Le Cléac’h dans le Pacifique – « c’est un privilège de disputer un match avec lui » – et offre à tous ceux qui le suivent depuis la terre ses bons mots et ses réflexions. Ému aux larmes après son passage du cap Horn, il assure : « pendant longtemps, on se dit qu’il ne faut pas craquer parce qu’il n’y a personne. C’est hostile, sauvage, impressionnant et on nous a laissé passer ». Quelques jours plus tard, Thomas s’extasie pour un coucher de soleil : « c’est pur, photogénique, facile ». Le skipper se résout parfois à la fatalité – « on ne peut pas faire grand-chose contre le temps qui passe » – mais ne renonce à rien : « j’ai toujours eu l’impression d’avoir donné tout ce que j’avais dans mes tripes ». Dans ses vidéos, son regard pensif réhausse des cernes un peu plus creusés, une barbe poivre et sel est apparue, les cheveux sont toujours un peu en bataille : il a les mêmes attributs que les aventuriers qui l’ont fait rêver. Et puis il doit avec composer une météo capricieuse, la mer jamais clémente ces temps-ci dans l’Atlantique Nord et un bateau qui grince après sept semaines d’effort. En somme, Thomas s’adapte, comme il l’a toujours fait, comme une façon bien à lui de s’inscrire dans le sillage des plus grands. « S’adapter, c’est une part intégrante de notre sport, confiait-il il y a quelques jours.

Les bricoles de Bernard Moitessier, l’inventivité d’Yves Parlier, l’abnégation de Loïck Peyron… » Deux jours avant de franchir la ligne, il a trouvé une autre formule qui fait sourire, à l’adresse du vainqueur : « désolé Charles, je ne vais pas pouvoir être présent à ton arrivée (…). Sincèrement, humblement, un grand bravo ». Thomas Coville n’est pas seulement régatier, aventurier, conteur et bricoleur à ses heures, c’est aussi un gentleman en mer comme à terre.

La course de Thomas Coville en chiffres :
Date et heure d’arrivée : jeudi 29/02 à 14 heures 42 minutes et 40 secondes
Temps de course : 53 jours 1 heure 12 minutes et 40 secondes
Milles parcourus : 31 217,12 milles
Vitesse moyenne réelle : 24,52 nœuds
Vitesse moyenne sur l’orthodromie : 19,09 nœuds
Ecart au premier : 2 jours 6 heures 4 minutes et 58 secondes

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Arkea Ultim Challenge. Charles Caudrelier : “C’est une victoire collective !”

Arrivée du 1er avant jury de l'Arkéa Ultim Challenge-Brest, Charles Caudrelier, Maxi Edmond de Rothschild, aux pontons, ARKEA ULTIM CHALLENGE - Brest, le 27/02/24

Charles Caudrelier, vainqueur de ce premier tour du monde en solitaire en multicoque a été célébré à son arrivée à Brest comme il se doit. Toute son équipe était là pour l’accueillir et célébrer cette victoire. Ses premiers mots avant de recevoir son trophée

Notre début de course avec Tom nous a permis de nous échapper. J’ai trouvé la course extrême au début puis l’aventure est venue ensuite. J’étais soulagé quand Tom a arrêté. On avait un bon rythme. Je me suis un peu ennuyé après. Il y a eu des longueurs sur ce tour du monde mais quand j’ai bricolé j’aimais bien. J’ai été en forme durant ces 50 jours. Cette victoire, c’est beaucoup d’émotion. Une victoire collective pour l’équipe. La durée et l’engagement, depuis 10 ans c’est ce qui a fait la différence. On revient avec un bateau qui a eu des avaries mais qui a tenu. Il ne m’a jamais lâché. 15 jours avant le départ j’ai failli ne pas partir. Les moments forts ont été nombreux. Mon duel avec Tom, quand j’ai déchiré ma Grand voile après le Cap Horn. J’ai pensé que c’était fini. J’ai bricolé 10h. J’ai perdu un plan porteur de safran. J’ai eu la chance de ne pas casser quelque chose de rédhibitoire. Il fallait trouver le bon rythme sur ce tour du monde. Je me suis fait peur deux fois. J’avais cassé le plancher de mon cockpit. J’avais un grand trou. Et comme j’avais l’habitude de passer là un moment j’e l’ai oublié et je suis tombé, les jambes dans le vide au-dessus de l’eau et heureusement j’ai réussi à me tenir à un bout et à remonter à bord. Dans le pot au noir il y a eu un gros grain et le temps que je sorte le bateau était couché sur l’eau, à 41° à la limite du chavirage. “

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Arkea Ultim Challenge. La belle victoire de Charles Caudrelier

Arrivée du 1er avant jury, Charles Caudrelier, skipper du Maxi Edmond de Rothschild, ARKEA ULTIM CHALLENGE - Brest, le 27/02/24

Ce mardi 27 février à 8h37, Charles Caudrelier a coupé la ligne de ce premier tour du monde en multicoque et en solitaire. Une victoire méritée à bord du Maxi Edmond de Rothschild qui n’aura connu qu’une seule escale. Il boucle ce tour en 50 jours, 19 heures, 7 minutes et 42 secondes.

Charles Caudrelier marque l’histoire de la course au large en remportant la première édition du premier tour du monde en multicoque en solitaire. Le bateau mis à l’eau en 2017 a prouvé qu’il était encore le bateau référence en Ultim. Fiable, rapide, il n’aura connu qu’une escale technique forcée aux Açores le temps de laisser passer une tempête.

Ce succès récompense à la fois le métier d’un marin qui a pris le temps de progresser, étape par étape, jusqu’à se constituer un des plus beaux palmarès de la course au large internationale, et l’ambition d’un armateur, qui, depuis près de 150 ans, n’a cessé de chercher à armer des bateaux capables de gagner tout en contribuant à la progression de l’état de la science.

Intégré en 2019 dans le team Gitana en même temps que Franck Cammas, Charles Caudrelier a apporté sa connaissance des exigences tours du monde. Double vainqueur de la Volvo Ocean Race notamment, il a su accompagner la progression technologique de ce bateau né pour voler. En quatre saisons, il s’est constitué le palmarès le plus fourni de la classe Ultim avec de sacrées victoires : Brest Atlantiques (2019), Rolex Fastnet Race (2019 et 2021), Transat Jacques Vabre (2021), Finistère Atlantique (2022) et Route du Rhum Destination Guadeloupe (2022).

Faire naître le premier bateau à voler au large, c’était l’ambition du baron Benjamin de Rothschild et de son épouse Ariane de Rothschild, créateurs de l’écurie de course Gitana Team en 2000. En 2011, l’équipe quitte les circuits monocoques pour renouer avec l’aventure des multicoques, acquérant un MOD70, un vivace trimaran de 70 pieds. Deux ans après la naissance du maxi-trimaran Edmond de Rothschild, en 2017, les incertitudes sont chassées et, avec à la barre Franck Cammas et Charles Caudrelier, le vol hauturier fait la démonstration de sa pertinence.

La victoire de la maîtrise et de la fiabilité

Ces derniers mois encore, la fiabilité du Maxi était encore le sujet des préoccupations, tandis qu’approchait l’échéance du tour du monde. Après une Transat Jacques Vabre frustrante à l’automne dernier, marquée par de nombreuses avaries (système de barre, foil) et terminée à la 3e place, l’équipe s’était employée pour réparer et repartir de l’avant. Dès les premiers jours, malgré un départ dans le bon tempo, il a dû composer avec une brèche dans son carénage avant. Il n’empêche, Charles a tenu bon, a résisté au rythme de Tom Laperche jusqu’à l’avarie de ce dernier, avant de s’envoler en tête de course. S’il s’est offert le record de l’océan Indien en solitaire et en multicoque (8 jours et 8 heures) et s’est attaché à gérer son avance, le skipper n’a pas été épargné.

Il y a eu l’attente avant de franchir le cap Horn, veiller à ne pas croiser des icebergs, résister aux conditions toujours changeantes de l’Amérique du Sud avant de se résoudre à s’arrêter aux Açores la semaine dernière pour laisser passer une nouvelle dépression. De son retour en course samedi à son arrivée ce mardi, les plus de 1 200 milles n’ont pas été faciles non plus, tant les conditions étaient exigeantes. Désormais, Charles peut enfin exulter. Il boucle en vainqueur son premier tour du monde en solitaire, remporte sa troisième circonvolution (avec ses deux victoires à la Volvo Ocean Race) et s’affirme un peu plus comme un des meilleurs skippers de l’époque.

Pendant ces 50 et quelques jours de mer, Charles Caudrelier a fait preuve d’une maîtrise et d’un engagement exceptionnels à bord de son Ultim de 32 mètres, premier bateau volant à réussir le tour du monde par les trois caps. Cet exploit sportif personnel récompense aussi l’audace d’une équipe visionnaire, qui, il y a 10 ans, imaginait avec l’architecte Guillaume Verdier, la conception d’un grand trimaran capable de « foiler » en haute mer.

Ariane de Rothschild, fondatrice et armatrice du Gitana Team : « Je voulais tout d’abord féliciter et remercier Charles Caudrelier pour avoir accompli et remporter ce tour du monde de façon aussi exceptionnelle. Je pense aussi aux équipes du Gitana qui l’ont accompagné et vécu cette aventure à ses côtés avec autant d’intensité et de détermination.
Cette course a été très éprouvante pour les marins comme pour les bateaux, ce qui rend ce premier tour du monde Ultim en solitaire d’autant plus impressionnant. Je voulais également exprimer combien je suis émue pour ce bateau, Gitana 17. Nous l’avons imaginé et conçu avec l’ambition qu’il soit le premier maxi-trimaran à voler autour de la planète. C’est chose faite et c’est une consécration totale. Je pense à Guillaume Verdier, ses équipes, le bureau d’études de Gitana et Cyril Dardashti sans qui ce magnifique bateau n’existerait pas. Avec cette éclatante victoire, le Maxi Edmond de Rothschild entre dans la grande tradition familiale et dans la légende. Cela me touche beaucoup, c’est une grande émotion.
»

Cyril Dardashti, directeur général du Gitana Team : « C’est un grand moment pour nous tous, pour l’équipe, pour Charles, pour notre armateur. C’est la récompense de 10 ans de travail. C’est notre premier tour du monde réussi au sein de l’écurie. Le faire en multicoque, qui est dans l’ADN du Gitana Team, et le gagner en mode volant, c’est la plus belle étoile qu’on puisse accrocher à notre tableau. Charles il a été monstrueux depuis le début de cette course. On n’en doutait pas. Il a fait quelque chose d’incroyable. Il montre à ses pairs qu’il est un grand marin. »

La victoire de Charles Caudrelier en chiffres
Heure d’arrivée : 08 h 37 min 42 sec
Temps de course : 50 jours 19 min 37 min 42 sec
Milles parcourus : 28 939.03 milles
Vitesse moyenne réelle : 23,74 nœuds
Vitesse moyenne sur l’orthodromie : 19,93 nœuds

La course de Charles : ce qu’il faut retenir

L’Atlantique au contact
Le départ, donné le 7 janvier 2024 est suivi d’une descente de l’Atlantique groupée. Dans les alizés, au grand large du Cap-Vert, la régate entre quatre des six concurrents se mue bientôt en duel avec SVR Lazartigue. Ce corps à corps au contact avec Tom Laperche atteint son paroxysme aux portes des quarantièmes rugissants. Charles Caudrelier aligne trois journées à près de 35 nœuds de moyenne (838 milles pour ses meilleures 24h). Il prend la tête le 17 janvier, tandis que son rival, victime d’une avarie majeure, se déroute vers le Cap et doit abandonner.

Passage du cap de Bonne-Espérance :
Le 19 janvier à 14 h 32 min 22 sec, en 12j 1h 2min et 22s – en 1ère position

Un Indien record
Le Maxi Edmond de Rothschild cavale à l’avant d’une dépression australe attrapée au large du Brésil, qui va le propulser jusqu’aux Kerguelen. Il est le seul dans cette position. Avec un système météo d’avance sur ses poursuivants, l’écart se creuse inexorablement. Le géant aux cinq flèches transperce l’Indien en 8 jours, 8 heures 20 minutes et 36 secondes.

Passage du cap Leeuwin
Le 25 janvier à 19 h 14 min et 05 secondes, en 18 jours 5 heures 44 minutes et 5 secondes de course – en 1ère position – Nouveau temps de référence en solitaire.

Record de l’océan Indien en solitaire
Le 28 janvier, Charles Caudrelier franchit la longitude du cap du Sud-Est à 1h03min et 10 secondes (heure française) après 20 jours 11 heures 33 minutes et 10 secondes de course. Il a parcouru 6 113 milles entre le Cap des Aiguilles (Afrique du Sud) et le Cap du Sud-Est en 8 jours 8 heures 20 minutes et 36 secondes, à la vitesse moyenne de 30,7 nœuds.

Pacifique : ralentir pour en sortir
Tout commence à la perfection dans la longue houle du Pacifique qui permet au trimaran bleu de progresser pendant quatre jours à plus de 30 nœuds de moyenne. A l’arrière, la météo et les avaries contrarient Thomas Coville (escale technique en Tasmanie) et Armel Le Cléac’h (contraint de passer par le nord de la Nouvelle-Zélande). Mais le 1er février, à mi-chemin, Charles est obligé de mettre les deux pieds sur le frein pour éviter un système virulent qui lui barre le passage du cap Horn. Il va passer 48 heures au ralenti. Son avance de 3500 milles sur Sodebo le met à l’abri d’un éventuel come-back.

Passage du cap Horn
Le 6 février à 18 h 08 min 40 secondes, après 30 jours 4 heures 38 minutes et 40 secondes de course – en 1ère position

Les dernières piques de l’Atlantique
Probablement la portion de course la plus difficile pour Charles Caudrelier. La présence des glaces puis l’arrivée d’une dernière dépression australe, l’obligent à passer dans l’ouest des Malouines et à temporiser une fois de plus. Victime d’un souci technique handicapant (qu’il va réussir à réparer), il manque aussi de chavirer, bateau gité à 40 degrés pendant quelques longues secondes. La remontée au près le long des côtes sud-américaines est laborieuse. Enfin, l’Atlantique Nord lui réserve une dernière épreuve. Le 21 février, Charles doit se résoudre à s’arrêter à Horta (Açores), une escale stratégique qui durera plus de 72 heures, le temps de laisser passer le très mauvais temps qui sévit au large des côtes françaises.

Passage équateur-équateur
Charles Caudrelier a franchi l’équateur pour la 2ème fois de son tour du monde, le 16 février 2024 à 8 h 44 min 48 secondes, au terme de 39 jours, 19 heures, 14 min et 48 secondes de course.
Temps équateur aller / équateur retour : 33 jours, 11 h, 33 min

Cellule de Routage Gitana :
Erwan Israël
Julien Villion
Benjamin Schwartz
Chris Bedford

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SailGP. Tom Slingsby s’impose à domicile, les Français encore 4e

USA SailGP Team helmed by Taylor Canfield lead the SailGP fleet in fleet race one, with the Sydney Opera House and Sydney Harbour Bridge in the distance on Race Day 1 of the KPMG Australia Sail Grand Prix in Sydney, Australia. Saturday 24th February 2024. Photo: Simon Bruty for SailGP. Handout image supplied by SailGP

Tom Slingsby s’impose chez lui en Australie au GP de Sydney où les conditions météos auront été presque parfaites. Les Danois ont été une nouvelle fois en finale alors que les Français échouent à nouveau en montrant un visage plus combatif.

Tom Slingsby et son équipage australien ont été sacrés champions du Grand Prix de Sydney devant le Danemark et la Nouvelle-Zélande dans la finale à trois bateaux. L’équipe australienne est en tête du classement de la saison 4 avec 8 points d’avance sur son plus proche rival, la Nouvelle-Zélande. Slingsby a déclaré : « Gagner après avoir été si près tant de fois et devant notre public de Sydney, avec notre famille et nos amis qui nous regardent, il n’y a vraiment pas beaucoup mieux que cela. Après la pénalité de départ anticipé, j’étais convaincu qu’il serait difficile de revenir dans la course, mais l’équipe s’est si bien préparée pour que nous puissions dépasser les Danois, prendre la tête et remporter notre première victoire de la saison. C’était extrêmement important pour nous. Personnellement, on commence à douter de soi quand on ne remporte pas de victoires en finale, surtout quand la Nouvelle-Zélande s’en sort si bien ces derniers temps, on commence à se demander : sont-ils meilleurs que nous ? Gagner en Australie, vous n’auriez pas pu écrire un meilleur scénario pour nous, c’était une marque dans le sol où la Nouvelle-Zélande a remporté deux victoires d’affilée, et nous étions confrontés aux cordes sur notre terrain, alors pour livrer comme c’est étonnant.”

Les deux dernières courses de qualification en flotte ont vu l’Allemagne d’Erik Heil remporter sa toute première victoire en course SailGP – un grand retour après le quasi-chavirage de l’équipe la veille. La course 5 a été serrée mais c’est la France de Quentin Delapierre qui s’est imposée avec une avance convaincante mais malheureusement une victoire pas suffisante pour se qualifier pour la finale à trois bateaux où ils ont terminé l’événement quatrième.

KPMG AUSTRALIA SAIL GRAND PRIX I SYDNEY STANDINGS //
1 // Australia 10 points
2 // ROCKWOOL Denmark 9 points
3 // New Zealand 8 points
4 // France 7 points
5 // Spain 6 points
6 // Germany 5 points
7 // Emirates Great Britain 4 points
8 // Switzerland 3 points
9 // USA 2 points
10 // Canada 1 point

OVERALL SAILGP SEASON 4 STANDINGS (after eight events) //
1 // Australia 66 points
2 // New Zealand 58 points**
3 // ROCKWOOL Denmark 52 points
4 // Spain 48 points*
5 // France 45 points
6 // Emirates GBR 45 points
7 // USA 45 points
8 // Canada 38 points*
9 // Germany 21 points*
10 // Switzerland 17 points

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Arkea Ultim Challenge. Charles Caudrelier en route vers la victoire

© polaRYSE / GITANA S.A

Après trois jours d’attente à Horta, dans la marina principale de l’île de Faial, le Maxi Edmond de Rothschild a repris la mer ce samedi 24 février à 11h45 (heure française), soit une escale d’environ soixante-dix-huit heures. Charles Caudrelier avait dû trouver refuge aux Açores mercredi 21 février au lever du jour pour laisser passer du très mauvais temps dans l’Atlantique Nord en approche de Brest.

Bien que les conditions des 1 200 milles qui séparent encore le leader de l’Arkea Ultim Challenge de l’arrivée s’annoncent agitées, elles sont désormais acceptables aux yeux du marin du Gitana Team et de sa cellule de routage pour larguer les amarres et reprendre le chemin du large. Une navigation prudente dans la traîne d’une dépression pour une arrivée brestoise désormais estimée entre lundi soir et mardi matin.

Être en course tout en étant à terre, l’exercice est bien plus difficile qu’il n’y paraît surtout à 1 200 milles de l’arrivée d’un tour du monde. Cette pause de plusieurs jours, imposée par la météo, après 44 jours de mer et plus de 27 000 milles parcourus, est singulière mais pour autant pas inédite. Les marins, et Charles Caudrelier en premier lieu, savent qu’à cette époque de l’année le golfe de Gascogne peut se montrer bien peu coopératif.

Depuis le milieu de semaine, accompagné de membres de son équipe technique, indispensable soutien pour amarrer le géant de 32 mètres au légendaire quai de la marina de Horta, Charles Caudrelier a dû s’adapter et faire preuve de patience. Il fallait, en effet, laisser passer le très mauvais temps qui sévit depuis plusieurs jours en approche des côtes françaises du fait du passage de la tempête Louis. D’autant qu’à l’arrière de cette première vaste dépression, d’autres s’enchaînent.

Les conditions de vent mais surtout de mer au nord des Açores et plus loin dans le golfe de Gascogne, réclament beaucoup de travail pour trouver une trajectoire et des conditions de navigation acceptables pour le marin et son géant de 32 mètres, comme nous le détaillait Erwan Israël : « Nous avons dû laisser passer un très vaste système dépressionnaire, qui a été appelé Louis, mais que dans la cellule de routage ici nous avions nommé L1. Mais ce qui nous concerne aujourd’hui plus directement est une nouvelle dépression (L2, ndlr) C’est un système beaucoup moins vaste que le précédent mais ça reste une dépression très nerveuse avec des 50 nœuds mesurés dans son Ouest dimanche au large de la Bretagne. L2 est en fait une vieille dépression tropicale, née dans le golfe du Mexique il y a plusieurs jours, qui a longé les côtes américaines puis est remontée au sud de Terre-Neuve. Elle a pris le train des dépressions de l’Atlantique Nord dans le sud du Groenland et fait désormais route vers l’Europe. L’objectif des prochains jours est de naviguer entre les hautes pressions de l’Anticyclone des Açores qui s’installent à nouveau et cette dépression qui sera devant nous. Cela demandera une navigation assez conservatrice et lente pour Charles car en navigant dans la traîne nous devrons conserver suffisamment de distance avec elle pour ne pas retomber dans des conditions trop musclées. »

Lors de ces trois jours d’arrêt, le Maxi Edmond de Rothschild a naturellement concédé beaucoup de terrain à ses adversaires. Mercredi matin, à son arrivée aux Açores, le leader du tour du monde enregistrait 2 137 milles d’avance sur Sodebo Ultim 3 et 3 130 milles sur le Maxi Banque Populaire XI. Ce samedi midi, Charles Caudrelier repart de Horta avec un crédit de près de 1 500 milles sur son plus proche concurrent, Thomas Coville et plus de 2 000 milles sur Armel Le Cléac’h, qui complète ce podium provisoire. Ce qui constitue un matelas confortable au regard du chemin qu’il lui reste à parcourir. ¬

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Global Solo Challenge. Le français Philippe Delamare remporte la course !

Ce 24 février à 14h03 UTC, 15h03 heure locale, après 147j 1h 3m 37s en mer, Philippe Delamare sur Mowgli a remporté le Global Solo Challenge 2023/2024, premier concurrent à terminer son tour du monde par les trois grands caps, en solitaire et sans escale. L’état de la mer était très difficile avec des vagues de plus de 6 mètres, même à proximité de la ligne d’arrivée. Philippe a dû affronter une tempête sérieuse pour terminer son tour du monde et il y a 2 jours, dans les mers agitées, il a été couché et a cassé sa bôme. Le bateau porte de nombreux signes de cet incroyable voyage avec des dommages à de nombreux éléments de son équipement. Philippe était extrêmement heureux de l’accueil et de la visite spéciale de Jean Luc Van Den Heede qui lui a donné des conseils précieux pour se préparer à l’événement, et le gagner!

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Arkea Ultim challenge. Thomas Coville à l’attaque du dernier tronçon du Tour du Monde !

Après 45 jours et 3 heures de course, Thomas Coville a franchi mercredi après-midi à 16h30 l’équateur dans le sens sud-nord. Ce jeudi, le skipper de Sodebo Ultim 3 est deuxième de l’Arkea Ultim Challenge-Brest à moins de 1 900 milles du leader, Charles Caudrelier (en arrêt aux Açores depuis mercredi matin). De retour dans l’hémisphère Nord, Thomas revient sur cette traversée de Pot-au-Noir particulièrement éprouvante physiquement et mentalement.

La réaction de Thomas sur le passage du Pot-Au-Noir et son retour dans l’Hémisphère Nord !
C’est décidément un véritable marathon à l’échelle planétaire qu’endurent les cinq skippers encore en mer sur la première édition de l’Arkea Ultim Challenge-Brest. Entre avaries techniques parfois synonymes d’escales forcées, longs moments de solitude dans les mers du Sud, violentes dépressions et périodes de « molle » qui mettent les nerfs à rude épreuve, ces pionniers du tour du monde Ultim passent par tous les états.

Thomas Coville y compris, lui qui a vécu cette semaine une traversée du Pot-au-noir particulièrement éprouvante, qu’il a racontée dans la nuit de mercredi à jeudi : « Je sors d’une journée vraiment pas facile pour moi. Ce passage du Pot-au-noir aura été très long, difficile et fastidieux. C’est une zone tellement aléatoire qu’on se sent complètement démuni, avec des vitesses très lentes, pas acceptables pour nos bateaux, auxquelles on n’est pas habitué. »

« Une sieste est la chose la plus précieuse au monde »

Et le skipper de Sodebo Ultim 3 de poursuivre, à propos de cette zone intertropicale qui peut engendrer de violents grains comme des absences totales de vent : « La photo satellite fait vraiment peur quand on la regarde, on est à la merci d’énormes nuages. On devrait s’extasier tellement c’est beau, mais j’avoue que je n’ai pas réussi à être dans cet état d’esprit. La progression a vraiment été lente, le Pot-au-noir remontait avec moi dans le nord, j’avais l’impression que les efforts et la débauche d’énergie que je faisais pour manœuvrer afin de passer chaque grain et chaque nuage ne servaient à rien. Cette transition a été un peu douloureuse en termes de milles perdus et d’énergie engagée. »

Dans ces conditions, entre nécessité d’être vigilant au moindre grain, particulièrement de nuit, et de sans cesse manœuvrer pour exploiter les caprices d’Eole, Thomas confie avoir passé « deux nuits entières sans dormir », avant d’ajouter : « Au moment où je vous parle, je retrouve des vitesses de nouveau acceptables, je vais essayer de m’octroyer une petite sieste, ce qui, pour un marin en Ultim en solitaire, est la chose la plus précieuse au monde. Je ne sais même plus ce que veut dire une nuit entière, ça fait 45 jours que j’ai perdu cette notion. Sachez que quand vous dormez le soir ou faites une petite sieste, c’est extrêmement précieux ; en être privé pendant autant de temps, c’est complètement « marteau ». Quand les gens nous demandent ce qui nous manque le plus en mer, quitte à les décevoir, je leur réponds que c’est dormir sans être obligé de mettre l’alarme. C’est la chose la plus difficile à gérer sur ce genre d’épreuve, car elle détermine votre humeur, votre énergie, votre lucidité, votre appétit, votre plaisir. »

Le virage à droite après les Açores

Ce jeudi, Sodebo Ultim 3 commence à toucher les alizés de nord-est de l’hémisphère Nord, ce qui va permettre à son skipper de se projeter vers le dernier tronçon du tour du monde, la remontée de l’Atlantique Nord. « Je suis rentré dans l’hémisphère Nord mercredi, je remets la tête à l’endroit, au sens propre comme au sens figuré. Je suis encore vraiment dans l’instant, heure après heure, pour sortir enfin de cette séquence douloureuse, derrière, m’attendent les alizés qui vont nous faire remonter vers l’anticyclone des Açores et prendre ce virage à droite qui nous ramène vers la maison. »

Comment voit-il ses derniers jours de course ? « Les conditions ont l’air d’être beaucoup moins engagées que celles qui ont obligé Charles (Caudrelier) à s’arrêter aux Açores. Il a fait ça en bon marin, il avait emmagasiné au début de course suffisamment d’avance pour ne pas être inquiété par Armel ou moi sur la suite du parcours, ça fait rêver ! »

Pour le skipper de Sodebo Ultim 3, solidement installé à la deuxième place, se dessine maintenant un duel final avec Armel Le Cléac’h, qui compte ce jeudi plus de 500 milles de retard sur lui. « Ça fait plusieurs semaines qu’on est en bagarre avec Armel, il a été obligé de s’arrêter (le week-end dernier à Rio pour deux avaries de safran), chapeau bas d’ailleurs à son équipe qui a réussi à faire des choses incroyables en 48 heures. On se retrouve du coup de nouveau l’un avec l’autre pour ce dernier tronçon. J’ai un bateau plutôt en bon état, je le bichonne, je le préserve, je fais ma ronde tous les jours pour en inspecter les quatre coins, voir s’il y a de l’usure, des mouvements parasites, écouter les bruits. » Il faut bien cette routine quotidienne pour aller au bout de cette épopée.

A environ 3000 milles de Brest (5556 km sur la distance théorique), une estimation d’arrivée ? “Je n’ai pas d’ETA à vous donner aujourd’hui et je n’aime pas donner d’estimation d’arrivée, car je suis vraiment dans l’instant présent de ce tour du monde” que Thomas Coville devrait achever, si tout va bien, en fin de semaine prochaine.

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Arkea Ultim challenge. Caudrelier en escale aux Açores, vers une arrivée lundi !

© M.Le Roux / polaRYSE / GITANA S.A

Le skipper du Maxi Edmond de Rothschild est en escale technique aux Açores, à Horta. Les dépressions qui circulent actuellement dans l’Atlantique Nord barrent la route vers Brest et l’obligent à prendre son mal en patience, amarré dans la marina principale de l’île de Faial. Un temps imaginé ce jeudi matin, le retour en course ne pourra finalement se faire, au mieux, que demain en fin de journée voire samedi midi. Si cette fois les fichiers météos laissent entrevoir une fenêtre acceptable, Charles Caudrelier et le Maxi Edmond de Rothschild reprendraient la mer pour une arrivée attendue à Brest lundi 26 février.

Interview Charles Caudrelier, le 22 février :

” Pourquoi on s’est arrêté à Horta ? Parce que si j’allais tout droit je devais passer dans une traine de dépression avec du vent de Nord-Ouest très fort, on attendait 10 mètres de mer. J’ai vu qu’il y avait des mesures à 11,50 mètres cette nuit déjà alors que c’était plutôt prévu 6-7… En fait, il y a des vents très irréguliers, c’est ça le problème, avec des grains très forts. Ce n’est pas le vent moyen qui pose un problème, il est souvent très sous-estimé dans les modèles. On peut rajouter de toute façon 20% aux modèles en général, donc par exemple si quelqu’un regarde la météo à terre et qu’il voit 35 nœuds, c’est souvent 20% de plus dans ces conditions-là, plus les grains, donc ça peut faire des vents à 100 km/h. On voit qu’en France c’est la tempête. La décision a donc été prise de ne pas y aller parce qu’on a une avance importante et qu’on a un bateau qui a déjà fait quasi un tour du monde.

J’ai ce luxe de pouvoir m’arrêter, donc on a fait ce choix. Ça n’était pas simple parce que nous avons envie d’arriver. On avait aussi envie de ne pas faire d’escale… Je n’étais vraiment pas obligé de m’arrêter, le bateau évidemment n’est pas en parfait état mais il était tout à fait capable de poursuivre… Mais prendre un risque, c’est un peu la roulette russe.

Et puis derrière, en plus ça s’enchaîne, la météo est très mauvaise pendant quelques jours donc la décision a été prise comme ça. Sans doute que si nous avions eu un bateau à 50 milles derrière on aurait tenté de passer, mais là pourquoi ? À part par égo… Donc c’est la sagesse l’a emporté sur l’impatience et l’égo.

Et on s’est aussi arrêté parce qu’on pensait pouvoir repartir au bout de 24h, donc ce matin ; mais la situation météo a empiré, les modèles ne sont pas tout à fait d’accord mais commence s’aligner, il y a une deuxième dépression, une dépression secondaire, qui peut être très virulente, et les modèles ont du mal à savoir où elle va être exactement. Il fallait absolument que je parte tôt ce matin d’ici, enfin plutôt d’un point un peu plus loin pour me mettre derrière le vent de la première dépression et le problème est que derrière il y en a une autre qui arrive, plus petite mais beaucoup plus virulente. Je ne serais pas surpris d’ailleurs qu’en France il y ait vraiment une grosse tempête à venir samedi, avec des vents très très forts, et qui tournent en plus. Donc le problème c’est que là j’avais déjà une grosse mer de 8-9 mètres de Nord-Ouest mais qui était assez longue et assez belle donc on pensait passer dedans – à 8-9 mètres ce n’est pas très grave, surtout s’il y a des écarts entre les vagues… Le problème c’est que je n’arrivais pas aller assez vite pour rester devant la deuxième dépression, il fallait que j’aille à plus de 30 nœuds et on était pas sûr de pouvoir le faire dans ces conditions de mer. Donc ça veut dire que si je me faisais rattraper par l’autre dépression, le vent tournait, changeait de direction à 180° et pouvait fortement se renforcer. C’est souvent ce qui fait les grosses tempêtes qu’on peut avoir. Ça fait du vent opposé à la mer, très fort, deux mers qui se croisent, et donc une mer très dangereuse pour les bateaux.

” Là on s’oriente plutôt vers la sagesse, la grande sagesse même – même si l’impatience est là – d’attendre samedi, où nous avons une fenêtre tout à fait correcte. On peut se le permettre, parce qu’on a évidemment regardé Sodebo et les bateaux derrière, et la situation météo fait qu’ils seront derrière nous, pas très loin, mais entre lui et moi il y aura un anticyclone donc il y a aucune chance qu’il puisse me doubler en performance. Il y aura encore une bonne distance parce qu’il va vraiment avoir une météo compliquée pour monter et moi ça me permet de partir dans une mer calme pour une arrivée lundi. Donc ce matin la décision a été assez rapide à prendre. On a pas envie de tenter le diable ce soir et on va attendre.

Et ça peut tomber pas mal parce que je suis né le 26 février, j’aurai 50 ans et je crois que ça va faire 50 jours de course, donc il faut croire aux signes. Une arrivée le lundi ça ferait pile pour mes 50 ans.

Je pensais gagner cette course avant d’avoir 50 ans, je pensais dire ‘quand j’avais 40 ans…’ mais à priori ça ne va pas le faire. Mais c’est une belle histoire à raconter à mes petits-enfants !

J’avoue que je suis un peu perdu. Pour moi, je suis toujours en course, je regarde mon bateau, je l’ausculte de toute part, je profite de ce temps pour tout vérifier et ne rien laisser au hasard, renforcer les réparations que j’ai eues, notamment une dont on parlera à l’arrivée. Ce matin j’ai eu une petite boule au ventre parce que je voyais la fenêtre qui se fermait et je me demandais quand est-ce que j’allais repartir, mais bon on a des solutions. Ce ne sont pas des solutions géniales, on a pas de miracle, ça sera un peu musclé, mais un départ samedi me paraît très raisonnable.

C’est particulier mais bon je suis avec mon équipe il n’y a pas de monde, c’est assez sympa finalement, parce que ça fait partie de l’aventure. J’ai toujours dit que cette course ça serait une aventure. J’espérais la faire sans escale, j’avais réussi jusque-là à amener mon bateau sans arrêt, mais la météo et la prudence nous incitent à ne pas y aller et on en profite. Mais je suis super content de retrouver les gens qui me sont proches qui sont là et ils sont à 200 %, et on est dans la course ! “

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Arkea Ultim Challenge. Premier Cap Horn pour Eric Péron

C’est à 16h 18min 40s heure de Paris aujourd’hui qu’Eric Péron a franchi le mythique cap Horn, le premier de sa carrière. Un accomplissement plus qu’une délivrance pour le skipper de l’ULTIM ADAGIO qui ajoute une ligne supplémentaire à son CV de marin, avec la manière puisqu’il signe le meilleur temps de la course et de l’histoire de son bateau sur le Pacifique. Le plus grand océan du monde est celui qui a le mieux réussi au skipper depuis le départ de l’ARKEA ULTIM CHALLENGE – Brest. Qu’en sera-t-il de l’Atlantique ? À 100% au moment de mettre le clignotant à gauche, l’ULTIM ADAGIO a dans son collimateur Actual Ultim 3. Anthony Marchand sera le compagnon de route d’Eric et son concurrent direct alors qu’il reste aux deux hommes 7000 milles, le tiers du parcours à réaliser, pour rallier Brest.

Déjà hier à la même heure, Eric Péron avait la voix enjouée. Conscient d’avoir accompli une belle navigation sur cet océan Pacifique qu’il aura traversé en 9 jours, 15 heures, 50 minutes et 10 secondes, le skipper sortait de cette pudeur qui le caractérise depuis le départ et ne cachait pas sa joie : « Je suis content parce qu’on n’a pas traîné en route. On s’est donné et j’ai enfin trouvé ce que j’étais venu chercher », disait-il à l’approche du cap mythique dont il avait soigné l’approche avec son routeur David Lanier en multipliant les petits recalages pour finir au meilleur angle bâbord amure.

Doubler le cap de jour était un joli cadeau pour cette première du navigateur, lui qui connaissait la Terre de feu mais n’avait jamais passé « le caillou », comme il l’appelle. « “Après la petite pointe, on sera bien !” m’a lancé Anthony tout à l’heure par messagerie. C’est une façon comme une autre de déconstruire le mythe, ça m’a fait rire ! Bref, il y a pas mal de complicité entre nous sur ce que ça représente d’être arrivés là, et de la satisfaction… »

La satisfaction d’avoir été rapide entre la Tasmanie et le Horn. Plus que ce même bateau lors du record du tour du monde en solitaire de Thomas Coville en 2014. Plus également que les quatre autres trimarans encore en course sur l’ARKEA ULTIM CHALLENGE – Brest. Une fierté mais pas d’autosatisfaction pour Eric qui sait très bien que la météo n’a pas épargné ses concurrents, plus rapides sur le papier, obligés de temporiser, de se détourner ou de s’arrêter sur la route. « On a enquillé le Pacifique devant trois fronts chauds successifs et notre trace est belle, en phase avec les systèmes, c’est ce qui compte. Ça a du sens d’aller là-bas parce qu’on est en course sur ces grands bateaux qui vont vite, mais avec le recul, je crois que l’humain n’a pas grand chose à faire dans ces coins ! Derrière les fronts quand il fallait se recaler vers le Sud, en travers de la mer, c’était quand même assez rude. Du coup, toute l’évolution des multicoques depuis la génération d’Adagio, le vol, les cockpits fermés, tout ça me parait tellement logique maintenant ! »

Sans jamais être dantesques, les conditions ont toujours été soutenues sur la route du Pacifique, permettant au trimaran de réaliser plusieurs journées à plus de 600 milles, et à Eric d’en acquérir une maîtrise plus fine. « Je faisais énormément de manœuvres au début et j’ai privilégié ensuite les voiles plates plutôt que les gennakers, ce qui permet d’avoir une plus grande régularité sans forcer sur le bateau ». Après 45 jours de course et alors qu’il en reste encore une quinzaine, la fatigue se fait néanmoins sentir : « Le vent assez régulier était moins usant que dans l’Indien où j’ai souffert mais c’est comme un tapis roulant qui ne s’arrête jamais. Tu perds tes repères, avec en plus chaque jour une ou deux heures de décalage par rapport au soleil. Du coup, je suis un peu paumé. A chaque fois que j’ajoute une ou deux tâches à mon train train quotidien, j’en sors vidé. Je m’endors n’importe quand ! »

Un Atlantique pas très Pacifique

Il va pourtant falloir conserver de l’énergie et toute son attention sur la remontée de l’Atlantique, « où, jusqu’à toucher l’alizé, tu n’es pas tranquille », selon Eric. « C’est comme sortir d’un long faux plat et comprendre que derrière la colline, tu as encore une grande montée », ajoute le skipper à propos de l’Atlantique Sud. Le long de l’Argentine, c’est du près soutenu avec de la mer et pas mal de manœuvres qui sont au menu. Le réconfort d’avoir à quelques 300 milles devant les étraves Anthony Marchand n’est pas pour déplaire au skipper : « On va être dans le même système météo et il y aura des choix. On va régater et ça va être chouette. Et dans un sens comme dans l’autre, s’il peut ne pas y avoir trop d’écart à l’arrivée, ce sera sympa de célébrer ça ensemble. Mais il ne faut pas s’emballer, il y a encore un tiers de tour du monde à faire ! »

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Arkea Ultim challenge. Anthony Marchand skipper d’Actual Ultim 3 a franchi le cap Horn

Anthony Marchand a franchi le cap Horn ce mardi dans la nuit laissant derrière lui le Grand Sud et ses affres, ce qu’il a vécu comme un soulagement. Mieux, comme une délivrance. A la clé, des émotions fortes, forcément, d’autant qu’il s’agissait pour lui de son deuxième passage en moins d’un an à la fameuse pointe chilienne, et de son premier en solitaire.

Le skipper d’Actual Ultim 3 le sait, la route est encore longue pour rallier Brest, cette dernière s’annonce jalonnée de chausse-trappes, à commencer par une vaste zone de molle au large des côtes brésiliennes, qui pourraient bien largement relancer le match entre lui et son rival Éric Péron, et ainsi garantir une remontée de l’Atlantique en mode « régate ».

« Difficile de décrire ce qu’il se passe dans sa tête lorsque l’on déborde ce fameux cap Horn après presque 45 jours de mer ! L’indien et le Pacifique sont des océans usants. Le fait de sortir du tunnel du Grand Sud génère forcément une foule d’émotions. C’est d’autant plus vrai que j’ai finalement eu la chance de le contourner de jour, avec de belles couleurs. Je ne suis pas passé hyper proche mais suffisamment pour en profiter quand même », a relaté Anthony Marchand joint par son équipe, ce jeudi matin, après avoir donc franchi le point le plus austral de l’Amérique du Sud à 23h21 la nuit dernière, en le laissant à environ cinq milles.

« Peu avant de passer la pointe, c’était un peu chaud, avec du vent assez fort sur une mer courte mais au niveau de l’île du Horn, j’ai finalement eu des conditions quasi parfaites, avec de très nombreux oiseaux autour de moi. J’ai savouré le moment mais j’ai cependant éprouvé une drôle de sensation », a expliqué le skipper d’Actual Ultim 3 qui, pour mémoire, avait franchi ce fameux cap Horn pour la première fois en mars 2023, en équipage, dans le cadre de The Ocean Race, à bord de Biotherm. « Ça avait été un moment très fort pour moi parce qu’une première, c’est toujours quelque-chose. Passer à cet endroit en solo, et en Ultim qui plus est, ça a évidemment été intense mais finalement pas plus que la fois précédente. L’atmosphère était néanmoins différente. La grisaille la mer, le vent… tout ça a généré un truc plutôt austère et, pour finir, un peu angoissant », a détaillé le navigateur qui, après avoir un temps composé avec de la pétole dans la nuit, évolue à présent dans le détroit de Le Maire, cet étroit bras de mer de seulement 30 kilomètres qui sépare l’île des États de la péninsule Mitre, à la pointe orientale de la Terre de Feu argentine.

Une remontée de l’Atlantique sous forme de duel ?

« Ça souffle entre 25 et 27 nœuds et ça tape énormément. Je plante littéralement des pieux car j’évolue mer contre courant. Sans foil c’est franchement désagréable, pour ne pas dire insupportable. Logiquement, ça devrait se calmer à la sortie du canal. En tous les cas je l’espère car ça fait longtemps que je n’ai pas pu dormir », a indiqué Anthony dans une communication très hachée, avec une excitation clairement en train de retomber.

« La situation à venir promet d’être complexe. Je risque de faire du près pendant un moment. Au moins jusqu’à la latitude de Recife », annonce le marin dont la monture, privée de ses deux foils, n’est certainement pas à son avantage dans ce type de conditions. « Éric (Péron) est sur mes talons mais je vais me battre pour rester devant. Une zone de molle du large du Brésil risque bien de mettre un peu le bazar et de relancer complètement le match. Pas question, donc, de se démobiliser car il risque d’y avoir une belle bagarre sur cette remontée de l’Atlantique. Ce que je retiens, c’est que se tirer la bourre, c’est toujours mieux que de naviguer solo en mode croisière », a relaté le skipper d’Actual Ultim 3, que l’on sait véritable compétiteur
dans l’âme, mais qui ne minimise par ce que l’attend.

Encore un océan complet devant les étraves

« Après le Horn, on a l’impression que l’on est proche de la maison or il reste un océan entier à traverser avec un total de plus de 5 000 milles à parcourir. Le positif, c’est que je me sens bien en mer. Passée la déception de ne pas rencontrer les bons systèmes météo et après avoir encaissé la désillusion sur le plan sportif, j’aime ce que je vis et je veux en profiter au maximum », a ajouté le Costarmoricain, impatient par ailleurs de retrouver un terrain de jeu moins hostile.

« J’ai hâte de récupérer de la chaleur mais aussi de prendre une douche car ça fait vraiment longtemps que je n’ai pas pu me laver. Ces deux perspectives me font du bien au moral car sur le plan météo tout risque de continuer de ne pas s’enchaîner trop bien pour moi », a ajouté Anthony Marchand à qui il reste encore deux semaines de mer avant de boucler la boucle.

« Je ne suis pas inquiet concernant mes réserves de nourriture. J’ai sauté beaucoup de repas, mais j’ai aussi pu faire des courses d’aliments frais à chaque arrêt. Pendant l’escale Néozélandaise, je suis allé au supermarché et j’avais l’impression d’être un enfant de 6 ans avec la carte bancaire de sa mère. Je n’ai acheté que des cochonneries. En somme, tout ce qui me faisait plaisir. Sur le moment, ça n’avait ni queue ni tête mais ça me permet aujourd’hui d’avoir quelques petits plaisirs pour cette fin de course qui promet de se jouer en mode « régate » » a terminé le skipper d’Actual Ultim 3.

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