L’intensité de cette régate côtière en Figaro se mesure encore aux dix leaders, qui depuis le départ de Concarneau, samedi, se succèdent et se volent la politesse, à tour de rôle, en première ligne de classement. Autre indicateur qui ne trompe pas, le passage récent de la marque intermédiaire de Roscoff où les 11 premiers bateaux viennent de se succéder en moins d’une heure.
Et si de premiers écarts se sont créés dans une renverse de courant cette nuit, ils se font et se défont sur le traditionnel air d’accordéon qui accompagne ce type de navigation au ras des côtes. Rien n’est joué et tout reste à faire sur ce parcours parsemé d’écueils et de chausse-trappes qui ne laisse aucun droit à l’erreur. Loïs Berrehar, vainqueur en titre de ce Trophée BPGO, associé cette année à Charlotte Yven, en fait aujourd’hui les frais après avoir pris un mauvais départ en baie de La Forêt. Ce lundi après-midi, il progresse en 13e position. Après avoir accusé jusqu’à 20 milles de retard, il n’en concède plus que 13. Doucement, mais sûrement, il reprend des milles et du terrain sur l’imperturbable tête de flotte. Les prochains jours de course, alors qu’il reste 60% du parcours à couvrir, diront s’il parvient à continuer sur cette lancée pour se mêler à la bataille aux avant-postes…
Après la remontée de la Manche pour rejoindre l’archipel normand que les premiers ont paré cette nuit, les duos progressent sous spi dans un flux de nord-est, établi à 12-15 nœuds cet après-midi, en direction de la pointe Bretagne et de la mer d’Iroise. Ils sont attendus vers 21 heures ce soir à l’entrée du chenal du Four, en direction de Molène qu’ils salueront dans la foulée. Ils pourront alors descendre vers le raz de Sein, puis la porte de Glénan qu’ils devraient doubler dès les premières lueurs du jour demain mardi.
La bataille Batz La régate fait toujours rage, notamment aux avant-postes où le moindre dixième de mille et chaque longueur de bateau se disputent très cher. Cet après-midi, honneur au duo de Centre Excellence Voile – Secours Populaire 17, qui joue des coudes depuis hier avec les premiers de cordée, Edenred (Basile Bourgnon-Tom Laperche), Queguiner-La Vie en Rose (Elodie Bonafous-Corentin Horeau) et tous les autres du groupe de six bateaux réunis dans un mouchoir d’un mille au dernier pointage. Ce lundi après-midi, le gros des duos progresse vers Roscoff et l’île de Batz, à laisser à bâbord ; objet de toutes les convoitises dans cette Manche retour, le long des côtes qui déclinent leurs reliefs escarpés baignés par des eaux mal pavées. « Derrière moi, l’île de Batz, on a passé l’après-midi à batailler sous le soleil avec un petit quatuor », se réjouit le bizuth Léo Bothorel, co-skipper de Romain Le Gall, tout sourire de se mesurer à ce niveau de performance dans un décor de rêve, où le diable se niche dans les détails des réglages fins sur des trajectoires de haute précision.
Le départ de la Mini en Mai 2024, organisée par la Société Nautique de La Trinité-sur-Mer (SNT), a été donné ce lundi à 11h00. Les 85 Ministes en lice (une collision sans gravité avant le départ a obligé le Japonais Hiroki Nakayama – 1034 Clochette – à abandonner) ont tout d’abord réalisé le traditionnel parcours en baie de Quiberon, réduit pour cause de vent léger. Une dizaine de nœuds ont tout de même permis aux concurrents de parcourir les 13 milles avant de s’élancer sur le grand parcours. Yves le Blevec, directeur de course, a également choisi de réduire ce dernier en ne faisant pas descendre les concurrents jusqu’à BXA. Les Ministes auront donc 450 milles pour défendre leur place et engranger de l’expérience.
Yves le Blevec, directeur de course : “Il y a un risque de grosse molle d’ici quelques jours, il fallait donc réduire le parcours pour que les derniers n’arrivent pas trop tard. La nuit prochaine sera tranquille, les Ministes vont croiser la flottes de Figaro du Trophée BPGO. Il y aura de belles variations de vent mais rien de violent.”
Point carto à 19h00 Julien Letissier (1069 – Frérots Branchet) mène la flotte en Proto, bien décidé à prendre sa revanche sur l’édition 2023 où il avait terminé à la deuxième place pour cause de pénalité suite à une zone interdite non respectée. Il est suivi de près par Romain Van Enis (969 – BE Sailing) et Marie Gendron (1050 – Léa Nature). En Série, Paul Cousin (981 – AFP Groupe Biocombustibles), William Ollivier (979 – Expérience Immobilier) et Amaury Guerin (996 – Groupe Satov) forment le trio de tête.
Le championnat 2024 des Ocean Fifty prend forme ce lundi à St Malo avec la présence des 9 Ocean Fifty dans le port de plaisance des Sablons à Saint-Malo pour le premier grand rendez-vous de la classe qui s’est émancipée cette année.
Le début des courses commencera ce jeudi 23 mai à 10h sur des parcours construits puis au large durant tout le week-end. 50 marins expérimentés venus des toutes les disciplines de la voile ont fait le déplacement à l’exception de Christopher Pratt et son Wind of Trust – Fondation pour l’Enfance n’ayant pu venir à temps depuis Marseille. Les as de la discipline sont là : Thibaut Vauchel-Camus sur Solidaires En Peloton, vainqueur de la dernière Transat Jacques Vabre, Erwan Le Roux à bord de Koesio, redoutable concurrent au palmarès long comme un jour sans vent, Sébastien Rogues et son Primonial, l’un des plus récents bateaux de la flotte, Fabrice Cahierc fort d’un nouveau trimaran (Realites) et d’un équipage de haute volée, Luke Berry à bord de Le Rire Médecin – Lamotte qui ne cache pas son impatience de naviguer après un travail de longue haleine sur son bateau cet hiver. Il faudra compter également sur 4 nouveaux venus dans la classe dont une femme, et pas des moindres. Francesca Clapcich nous vient tout droit d’Italie et affiche une expérience bien trempée en matière de courses au large : deux campagnes olympiques (2012 et 2016), championne du monde de 49er (2015) et deux participations à l’Ocean Race, course autour du monde en équipage (2017 et 2022). Francesca et son équipage entièrement féminin prendront part, à bord de Upwind by MerConcept, à leurs toutes premières régates en Ocean Fifty. Baptiste Hulin sur Viabilis Océans, Laurent Bourguès à bord de Mon Bonnet Rose et Matthieu Perraut sur Inter Invest, compétiteurs dans l’âme et fins régatiers, découvrent également le championnat et pourraient bien faire trembler les cadors de la discipline !
Jeudi 23 mai : 10h départ inshore, plusieurs courses à suivre Vendredi 24 mai : 10h départ inshore, plusieurs courses à suivre Samedi 25 mai : 9h30 départ parcours offshore Dimanche 26 mai : 8h30 départ parcours offshore, 15h30 : remise des prix de l’Act 1 de Saint-Malo
Les 9 Ocean Fifty et leurs équipages en lice à Saint-Malo
Le Rire Médecin – Lamotte (architecte : Guillaume Verdier, année de lancement : 2009, anciens noms de course du bateau : Actual, Réauté Chocolat, Primonial). Skipper : Luke Berry, équipage : Antoine Joubert, Jean-Baptiste Daramy, Pierre Quiroga, Grégoire Potot
Mon Bonnet Rose (architectes : Irens/Cabaret, année de lancement : 2009, anciens noms de course du bateau : Prince de Bretagne, Rennes – Saint-Malo Agglomération, Komilfo, French Touch) Skipper : Laurent Bourguès, équipage : Gildas Le Peutrec, Philippe Hartz, Antoine Blouet, Hugo Mahieu
Realites (architecte : VPLP, année de lancement : juillet 2023) Skipper : Fabrice Cahierc, équipage : Aymeric Chappellier, Gwen Riou, Lucas Valenza Troubat, Pierre Loquen Huchet
Viabilis Océans (architecte : VPLP, année de lancement : 2017, anciens noms de course du bateau : Ciela Village, Leyton) Skipper : Baptiste Hulin, équipage : Corentin Horeau, Simon Bertheau, Léonard Legrand, Justin Baradat, Elliot Ledem
Upwind by MerConcept (architecte : Romaric Neyhousser, année de lancement : 2013, anciens noms de course du bateau : Arkema, Leyton, Les P’tits Doudous) Skipper : Francesca Clapcich, équipage : Anne-Claire Le Berre, Elodie-Jane Mettraux, Sara Stone, Tiphaine Ragueneau
Koesio (architecte : VPLP, année de lancement : mars 2021, ancien nom de course du bateau : Planet Warriors) Skipper : Erwan Le Roux, équipage : Pamela Lee, Devan Le Bihan, Steven Liorzou, Christian Ponthieu
Primonial (architecte : Romaric Neyhousser, année de lancement : 2023) Skipper : Sébastien Rogues, équipage : Fred Moreau, Jean-Baptiste Gellee, Florian Guezennec, Ronan Gabriel
Inter Invest (architecte : VPLP, ancien nom de course du bateau : Solidaires En Peloton) Skipper : Matthieu Perraut, équipage : Vincent Lancien, Mathilde Géron, Kévin Bloch, Alan Pennaneach
Solidaires En Peloton (architecte : Romaric Neyhousser, année de lancement : 2020, ancien nom de course du bateau : Arkema) Skipper : Thibaut Vauchel-Camus, équipage : Tom Laperche, Axelle Pillain, Laurent Gourmelon, Antoine Gautier.
Les mots des skippers
Laurent Bourguès, Mon Bonnet Rose « Pour nous, c’est une année de démarrage, nous sommes encore dans la clôture du budget mais les choses se mettent bien en place. C’est déjà une victoire d’être sur le départ de l’Act 1 à Saint-Malo avec un bateau aux couleurs de l’association Mon Bonnet Rose ! L’idée est de progresser et de faire les choses proprement. Mon équipage est un mixte de compétences et d’expériences en course, j’ai à cœur de créer un esprit amical et solidaire sur l’eau et à terre avec toute l’équipe qui m’entoure. Le facteur humain est pour moi en haut de la liste. Le format des Ocean Fifty Series me plaît énormément : mixer l’ultra régate à 5 et les parcours côtiers à 3 est une excellente idée. J’ai vraiment hâte de démarrer la compétition dans cette classe qui affiche un très bel état d’esprit. L’entraide, l’écoute, la régate sur l’eau, la volonté de faire les choses raisonnablement m’ont immédiatement donné envie de faire partie de cette grande famille. Et les bateaux sont particulièrement top ! Avec de belles bagarres, des équipages qui viennent de tous supports, c’est forcément très nourrissant… »
Luke Berry, Le Rire Médecin – Lamotte « Nous sommes dans la phase finale du gros chantier du bateau et nous n’avons pas eu le temps de naviguer. Nous abordons cet Act 1 avec beaucoup de prudence, nous allons rentrer dans le match tranquillement. C’est une grosse récompense de retourner naviguer ! Il a fallu 4 500 heures de boulot avec près de 15 intervenants pour remettre le bateau d’aplomb (Le Rire Médecin – Lamotte a démâté sur la Transat Jacques Vabre 2023 entraînant de la casse structurelle, NDLR). Le format de course est super pour reprendre la main. Les petits parcours en équipage et les côtiers plus longs vont permettre de rentrer dans le vif du sujet, ce qui me plaît bien ! »
Baptiste Hulin, Viabilis Océans « Le format de course de l’Act 1 me plaît beaucoup. Cela mixe tout ce que j’aime dans la voile avec des petits parcours forcément très engageants en termes de manœuvres et des côtiers plus longs en équipage réduit. Je suis impatient d’être sur la ligne de départ avec 9 bateaux ! Je suis vraiment heureux d’être acteur de ce superbe spectacle dans ce cadre magique qu’est la baie de Saint-Malo… Sur les parcours inshore, nous embarquons des guests avec lesquels nous allons véritablement régater puisque les courses comptent en points pour le classement. C’est aussi ce partage que j’apprécie. C’est unique dans le monde de la voile ! Nos maître-mots pour cet Act 1 : se faire plaisir sur l’eau, garder toujours la bonne humeur et continuer la progression que nous avons entamée depuis la mise à l’eau de Viabilis Océans le 25 mars dernier ».
Thibaut Vauchel-Camus, Solidaires En Peloton « Suite aux deux transats de la fin d’année dernière, nous avions une longue « job list » à cocher cet hiver. Inspection totale du bateau, optimisation des systèmes, une somme de petits dossiers qui prennent du temps ! Nous avons donc mis à l’eau Solidaires En Peloton le 7 mai, en même temps que Le Rire Médecin – Lamotte et Realites. C’était chouette de retrouver tous ensemble nos multicoques dans leur élément, une sorte de coup d’envoi de la saison… Mon état d’esprit concernant l’équipage, c’est d’aller chercher des compétences qui vont faire grandir à la fois le bateau, toute l’équipe technique et moi-même. Axelle Pillain vient de la Mini-Transat, du circuit Figaro et également de l’Ocean Race, puisqu’elle était à bord de Malizia. Elle est compétente et agréable, surtout très motivée ! Laurent Gourmelon, le boat captain du bateau sera également des nôtres. Tout comme Antoine Gautier et Tom Laperche qui m’a contacté en décembre dernier. Les bateaux et le programme sont alléchants, les régates sont belles, beaucoup de marins sont attirés par notre classe Ocean Fifty. Le format sur ce premier Act sera intéressant pour une mise en jambes. C’était un pari de monter cet évènement en 3 mois et nous sommes super heureux que 9 bateaux soient présents. Chris Pratt (Wind Of Trust) est forcément excusé ! »
Le Calendrier
Act 1 – Saint-Malo > du 22 au 26 mai. Les Ocean Fifty investissent le port des Bas Sablons, et rejoignent les quatre équipages malouins, pour une série de parcours construits et au large. Une première confrontation en guise de starter !
Act 2 – Pornichet – La Baule > du 19 au 23 juin. Là aussi, trois équipages ligériens reçoivent leurs sept camarades dans leur jardin, la Baie de la Baule, théâtre naturel de belles empoignades. Chacun aura eu un mois pour optimiser les réglages. Les bateaux seront accueillis à Pornichet.
Act 3 – La Route des Terre-Neuvas, départ 17 août de Saint-Pierre et Miquelon, arrivée à partir du 23 août à Saint-Quay Portrieux. Saint-Pierre et Miquelon, destination inédite ! Au sud des bancs de Terre-Neuve, le territoire saint-pierrais avait terriblement envie d’accueillir les multicoques Ocean Fifty pour une épreuve, en équipage de trois, digne de ceux qui venaient l’été pêcher la morue depuis la Baie de Saint-Brieuc. C’est donc à Saint-Quay Portrieux que se jugera l’arrivée, au cœur d’une fête des Terre-Neuvas prometteuse. Saint-Brieuc Armor Agglomération sait recevoir…
Act 4 – Med Max Occitanie – Saïdia Resort, départ de Port-Camargue le 29 septembre, arrivée à Saïdia (Maroc) vers le 3 octobre. Voilà longtemps que Kito de Pavant travaille avec les Ocean Fifty et les Class40 sur une grande course vers le Maroc, destination jusqu’à présent inconnue des étraves Ocean Fifty. Les équipages, en double, traverseront la Méditerranée sans escale via la Sicile et Ibiza sur un parcours de 1500 milles.
Act 5 – Saint-Maxime > du 16 au 20 octobre. On en rêvait… Aller tracer des sillages dans le Golfe de Saint-Tropez en automne. Sainte-Maxime met les petits plats dans les grands pour accueillir toute la flotte. Quatre jours de régates au contact et de parcours au large.
Clarisse a franchi la ligne d’arrivée de The Transat CIC après 20 jours en course, une avarie puis une escale technique. Elle se rapproche de sa qualification pour le Vendée Globe.
“C’est trop cool de passer cette ligne d’arrivée ! C’était trois semaines plus tard. J’avoue que ce n’était pas trop ce pour quoi j’avais signé, mais on ne signe jamais pour grand-chose de précis en course large. C’était un peu la première fois que je subis une avarie lourde sur une course, donc il faut toujours une première à tout. Ça vient se rajouter dans mes compétences de marin, mais c’est un super soulagement parce qu’on avait vraiment besoin de terminer cette course et toute l’équipe a bossé pour que ça soit possible. C’était quand même un peu chaud, cette histoire d’avarie. C’était beaucoup de boulot et du stress mais surtout un beau défi. C’est un soulagement d’être arrivé jusqu’ici sans trop d’encombre et dans les temps. Avec juste, j’espère, ce qu’il faut en temps pour me reposer un peu avant le retour !”
Qu’est ce que cela représente pour toi et pour ta qualification pour le Vendée Globe ?
“Déjà, c’est une transat de plus dans la poche ! C’est la première fois que j’arrive aux États-Unis en bateau, en solitaire. Donc, j’essaie de ne pas oublier le côté voyage. C’est sûr que ça a été un peu perturbé par cette escale aux Açores, mais il y a le côté quand même aventure. Et puis oui, la raison, pour laquelle on s’est arraché jusqu’au bout et on a mis autant d’énergie dans le fait de finir cette course, c’est essentiellement dans cet objectif de qualification pour le Vendée Globe. Parce qu’il fallait que je la termine et il faut que je prenne le départ de la suivante. C’est un peu sans fin comme sujet, mais la victoire, c’est d’avoir fait un pas de plus vers la qualification pour le Vendée.”
Peux-tu revenir sur cette course ? 20 jours en mer !
“Oui, 20 jours en course ! Alors avec une pause de cinq jours quand même, quatre jours et demi aux Azores. J’ai eu quatre journées aux Azores pour me reposer. Heureusement d’ailleurs, parce que là, je suis quand même bien fatiguée. Ça paraît loin, du coup, le début de course, mais j’étais plutôt contente de mon état d’esprit. J’y allais, j’étais contente d’être en mer, j’y allais sans pression avec cette idée de terminer de la course et en naviguant bien, mais sans prendre trop de risques avec le bateau. J’avais un bon état d’esprit, même après l’avarie qui m’a fait aller jusqu’aux Açores. Je me posais pas beaucoup de questions et j’avançais. Je pense que c’est le “mood” qu’il faut pour être bien en mer. Après, ça a été un peu plus dur au redépart des Açores de se rendre compte que j’étais toute seule et que ça allait être long. Sans concurrent à côté, forcément, c’est un peu particulier. Il y avait le côté un peu où je me comparais à ceux qui étaient déjà à terre en train de se reposer pour les échéances d’après.”
“La météo n’a pas toujours été facile. J’ai eu aussi une petite avarie il y a deux jours qui m’empêchait après d’envoyer une voie de l’avant. Donc, entre les zones de molle qui n’en finissaient plus et cette petite avarie, ça a pris un peu plus de temps que prévu encore et là, je suis dans le couloir pour rejoindre Newport et je sens que je ne suis pas arrivée encore au ponton parce que le vent, une fois de plus, fait un peu des siennes pleine face et plus beau que prévu. Donc 100 miles nautiques, ça peut être très long. En gros, ça a été difficile de prendre son mal en patience. Mais en tout cas, c’était une belle aventure ! J’étais quand même contente de découvrir les Açores. J’ai l’impression d’avoir fait trois courses en une. Il y a eu le début, il y a eu ensuite réussir à aller aux Açores, ensuite repartir et c’est vrai que ça a été long. Tout ça a été très long ! Mais j’en vois la fin !”
Une fois à terre, quel est le programme ?
“La super surprise, c’est que j’ai mon équipe qui est là. Ma petite famille aussi, mais pas Tanguy, parce qu’il est reparti en mer dans l’autre sens, mais j’ai en tout cas ma petite fille qui est là avec ma maman et ma belle-sœur. Je vais faire un petit débrief avec l’équipe, manger un bon gros plat comme les Américains savent le faire ! Je vais aussi prendre une douche et puis vraiment essayer de déconnecter le plus que je peux dans la petite semaine que je vais avoir avant le retour. Ça va être juste une petite semaine que je vais avoir pour penser à autre chose. Je crois que j’ai aussi des petites obligations partenaires. Bref, ce n’est pas idéal comme préparation pour une deuxième transat, mais là, je vais avoir quelques jours pour profiter, pour me reposer. Je suis vraiment trop contente d’arriver !”
Le skipper suisse Oliver Heer a franchi la ligne d’arrivée de The Transat CIC dans la nuit. Im a terminé la course avec détermination suite à ses nombreux problèmes techniques. Il se rapproche de sa qualification pour le Vendée Globe qui reste encore accessible. C’est le cas également pour Clarisse Crémer qui doit finir la course avant la fermeture de la ligne le 20 mai à 9h02 heure française.
En franchissant la ligne d’arrivée à 00h19 (heure française) le vendredi 17 mai, le skipper suisse Oliver Heer est finalement venu à bout de cette transatlantique en solitaire en 18 jours, 10 heures et 42 minutes. La course d’Oliver est une véritable démonstration de résilience et de ténacité. Ce dernier est en effet allé au bout de ses capacités mentales et physiques. Après un début prometteur, son malheur est arrivé pendant le 6ème jour de course. Une défaillance importante du pilote automatique a déclenché un empannage incontrôlé dans une mer agitée. Le bateau d’Oliver s’est renversé et s’est retrouvé coincé entre les vagues, le blessant et causant de nombreux dégâts matériels à bord. Les voiles ont été endommagées et les systèmes électriques ont grillé, empêchant Oliver d’utiliser ses systèmes de navigation et de communication, sans pilote automatique ni dessalinisateur.
Oliver s’est retrouvé en mode survie durant les 24h qui ont suivi. A force de détermination, il a réussi à reprendre le contrôle de son bateau endommagé et mettre au point une solution d’alimentation temporaire à partir de ses panneaux solaires, rétablissant ainsi une lueur d’espoir pour terminer la course. Malgré cela, les défis incessants se sont enchainés. Oliver a passé plusieurs jours très compliqués dans un brouillard glacial, complètement bloqué et incapable de progresser vers l’arrivée.
Lorsque le vent s’est enfin levé, il soufflait férocement à 30-40 nœuds. Sans le soleil pour alimenter le pilote automatique, Oliver a été contraint de barrer à la main pendant des jours et des nuits. Sans possibilité de dormir ou manger, Oliver était proche de l’épuisement, ses réserves physiques et mentales le poussant à ses limites.
« En fin de compte, ce n’était pas une course, explique Oliver, c’était un combat pour arriver sain et sauf avec mon bateau à l’arrivée. Mais plus que cela, c’était une épreuve pour sécuriser ma place pour le Vendée Globe, qui reste mon défi ultime. Terminant The Transat CIC en parcourant le nombre de milles nécessaires à ma qualification était primordiale. »
Avec l’idée bille en tête de devenir le premier Suisse Allemand à concourir le Vendée Globe, Oliver tenait à poursuivre son rêve. Oliver est l’un des 41 skippers en lice pour les 40 places convoitées sur la ligne de départ de ce tour du monde emblématique en solitaire et sans escale. Les milles accumulés à l’occasion de cette Transat CIC permettent à Oliver Heer de se retrouver en bas du tableau de sélection.
Cependant, pour Oliver, poursuivre son rêve ne signifie pas se reposer. Il lui reste moins de deux semaines pour réparer son bateau et de se reposer avant la New York – Vendée ; une course transatlantique aller-retour dont le départ sera donné le 19 mai prochain.
C’est sans surprise que l’équipe SVR-Lazartigue a annoncé son intention de se lancer sur une tentative de Jules Verne à la fin de l’année. Restait à connaitre l’équipage et la répartition des rôles. François Gabart sera le capitaine du bateau.
Depuis janvier 2017, et le passage de la ligne d’arrivée du trimaran IDEC mené par Francis Joyon, en 40 jours, 23 heures, 30 minutes et 30 secondes, plusieurs équipages ont tenté l’exploit. En vain. L’hiver prochain, le Trimaran SVR-LAZARTIGUE se lancera à son tour à l’assaut de ce défi et coupera cette ligne reliant le phare de Créac’h sur l’île d’Ouessant et le Phare du cap Lizard. Avec l’ambition d’y revenir plus vite que l’actuel record. À bord, ils seront six à partager cette aventure unique où chaque émotion est exacerbée et poussée à son extrême.
François Gabart : ” L’exercice du tour du monde reste extraordinaire alors le faire le plus vite possible, c’est ce qui se fait de mieux. C’est la dimension ultime. J’ai le même discours sur le Trophée Saint-Exupéry pour le record en solitaire. Dans le Jules Verne, il y a aussi cette notion d’équipe qui apporte quelque chose d’assez incroyable.“
Comment avez-vous constitué votre équipage ? “ Il faut de la complémentarité des compétences mais aussi des tempéraments et des caractères. Je suis déjà confronté à ces optimisations à terre avec beaucoup de monde à gérer. Sur l’eau, c’est le même principe. Pour ce projet, il faut surtout des gens qui ont l’étincelle. Le Jules Verne c’est une étincelle. Il faut que tous aient cette formidable envie. Il faut ensuite amener des expériences et des compétences avec une palette variée. L’équipe me semble complète. On a l’expérience avec Pascal (Bidégorry) qui connait ces tentatives de Jules Verne et qui a une connaissance extraordinaire au large sur plein de bateaux différents. Des marins aux compétences techniques exceptionnelles comme Antoine (Gautier) et Emilien (Lavigne). Amélie (Grassi) a déjà navigué sur un Ultim (Actual), elle a l’enthousiasme et l’étincelle pour un tel projet. Ça amène aussi de la jeunesse et une énergie différente. Tom (Laperche) est un pilier du bateau. Il est le plus jeune mais a déjà une grande expérience et une maturité exceptionnelle. Cette aventure va aussi l’enrichir et c’est important pour le plus long terme. Ça va continuer à le rendre encore plus fort. Ça fait un joli cocktail qui me semble bien équilibré. À nous de faire en sorte que cette équipe murisse. On a le potentiel, l’envie, les compétences et une belle dynamique. Je suis très fier de partir avec cet équipage.“
L’équipage est composé à la quasi-totalité de personnes qui se connaissent très bien. Est-ce indispensable ?” Nous allons être un temps assez long et dans un espace restreint, sur un bateau lancé à toute vitesse, avec tous les imprévus que cela implique. Il y aura des bons moments mais aussi des périodes plus délicates et des choses qui vont casser. On va être sous pression et sous stress. On le sait. Dans ces moments, l’humain est poussé dans ses retranchements. C’est bien de savoir où on peut aider les gens, là où il ne faut pas s’inquiéter ou alors porter davantage d’attention. Un tel projet est avant tout une aventure humaine. “
La Société Nautique de La Trinité-sur-Mer (SNT) organise du 18 au 25 mai la Mini en Mai. Toutes les équipes de la SNT sont sur le pont pour recevoir les 90 inscrits à cette course, une des plus prisées et engagées du circuit Mini 6.50.
Le départ est prévu lundi 20 mai à 11h00. Yves le Blevec, directeur de course, a concocté pour l’occasion le fameux parcours construit en baie de Quiberon. Ce début de course, tant redouté par certains, sera un tour de chauffe avant de prendre le large pour 500 milles en solitaire. Le parcours les emmènera tout d’abord en direction du nord pour contourner l’île de Sein. Les Minis redescendront ensuite pour tirer un long bord jusqu’au pont de l’île de Ré, avant une arrivée à la Trinité-sur-Mer. Un parcours exigeant, réputé parmi les Ministes, qui apporte à chaque édition son lot d’émotions fortes.
Yves le Blevec, directeur de course : “La Mini en Mai 2024 se présente très bien. La météo s’annonce favorable, ce qui est une bonne nouvelle. Nous allons normalement pouvoir lancer les coureurs sur le parcours complet, qu’ils devraient mettre trois à quatre jours à réaliser. Cette année, nous avons une belle représentation féminine et internationale. Les habitués du circuit sont présents, aux côtés des petits nouveaux qui se lancent dans l’aventure. Nouveauté 2024, il y aura des bateaux accompagnateurs, à différents points le long du parcours. Ils viennent tous du groupe “Croisière hauturière” du centre d’entraînement Orlabay et permettront d’assurer un relais avec les concurrents si nécessaire. Ce sera également l’occasion pour eux de faire des travaux pratiques.”
De retour de son aventure autour du monde sur l’Ocean Globe Race le projet L’Esprit d’équipe touche à sa fin pour les initiateurs de ce projet qui mettent en vente le bateau qui n’est pas prêt de s’arrêter de naviguer ! Avis aux amateurs.
” En effet, comme tout projet de course au large qui se termine, nous cherchons le, la ou les futurs navigateurs et navigatrices pour ce bateau de légende et le mettons donc en vente Bateau vainqueur de la Whitbread 1985-1986 et 1989-1990, et 4ème de la dernière Ocean Globe Race en temps réel (5ème en temps compensé), L’Esprit d’équipe est un bateau labelisé d’intérêt patrimonial (BIP). Une rénovation complète a été réalisée en 2022 (moteur et gréement neuf, peintures…) avec suivi d’un expert maritime. Un chantier de rénovation suite au Tour du Monde 2023-2024 est en cours de réalisation, et l’expertise sera mise à jour début juin Le bateau est visible aux Sables d’Olonne “ Prix : 295 000 € Contact : https://lespritdequipe.com/contact_form/contact-form.html
Un nombre indéterminé d’orques ont coulé un voilier après l’avoir percuté dans les eaux marocaines du détroit de Gibraltar. Une nouvelle attaque qui est devenu régulier ces quatre dernières années. Le navire Alboran Cognac, répertorié comme Sun Odyssey 519 de 15 mètres sur les sites de location , avait deux personnes à son bord lorsqu’il a rencontré les orques à 9h00 ce lundi. Ce n’est pas le premier bateau coulé.
Les passagers ont déclaré avoir ressenti des coups soudains sur la coque et le gouvernail avant que l’eau ne commence à s’infiltrer dans le navire. Après avoir alerté les secours, un pétrolier à proximité les a embarqués et transportés jusqu’à Gibraltar. Le yacht a été laissé à la dérive et a finalement coulé. Cet incident est le dernier exemple en date d’attaques d’orques dans le détroit de Gibraltar qui sépare l’Europe de l’Afrique et au large de la côte atlantique du Portugal et du nord-ouest de l’Espagne. D’autres voiliers ont subi la même mésaventure comme le Telegramme s’en faisait l’echo il y a 1 an.
L’association OceanCare a tenu à réagir prenant la défense des mammifères.
Si OceanCare regrette la détresse causée aux deux membres d’équipage qui ont dû être secourus, elle réitère son appel à la tolérance envers ces orques. Mark Simmonds, directeur scientifique d’OceanCare, commente : « Nous ne pensons pas que le comportement des orques constitue une forme de vengeance ou une attaque délibérée contre des personnes et il est important qu’il ne soit pas caractérisé dans les médias en tant que tel. Ces animaux intelligents et très sociaux ont appris que les petits bateaux peuvent être manipulés et en tirent évidemment une certaine forme de gratification. Il s’agit très probablement d’un comportement de jeu ou d’une façon de se montrer les uns aux autres. Nous savons que les autorités des pays dans lesquels cette population est présente travaillent dur pour développer des stratégies bénignes et appropriées pour résoudre ce problème.”
Les experts estiment qu’il s’agit d’une sous-population d’environ 15 individus baptisée « Gladis ».Selon le groupe de recherche GTOA, qui suit les populations de la sous-espèce ibérique des orques, il y a eu près de 700 interactions depuis que les attaques d’orques contre des navires dans la région ont été signalées pour la première fois en mai 2020.Les chercheurs ne sont pas sûrs des causes de ce comportement, les principales théories y faisant référence à une manifestation ludique de la curiosité des mammifères, à une mode sociale ou au ciblage intentionnel de ce qu’ils perçoivent comme des concurrents de leur proie préférée, le thon rouge local.
Le scénario de The Transat ne s’est pas déroulé comme prévu pour certains concurrents qui jouent leur qualification pour le prochain Vendée Globe. Cela va se jouer à une place près. Oliver Heer et Clarisse Crémer doivent impérativement finir The Transat avant le 20 mai au risque d’hypothéquer sérieusement leur chance sur le Vendée.
On commence à y voir plus clair au niveau des qualifiés pour le Vendée Globe. Charlie Dalin, Eric Bellion et Denis Van Weynbergh ont rempli leur obligation de finir une course qualificative et de plus dans les temps de 150% du premier. C’est passé pour Denis Van Weynbergh à quelques heures près. 9 skippers doivent encore prendre le départ de la New York Vendée, la dernière course qualificative possible : Thomas Ruyant, Manu Cousin, Romain Attanasio, Benjamin Dutreux, Conrad Colman, Pip Hare, Sam Goodshild, Szaboles Weöres, Jinkgun Xu. Ils sont en route pour New York. Le simple fait de franchir la ligne de départ les qualifie d’office mais ils doivent impérativement le faire.
Les probabilités qu’ils n’y arrivent pas sont faibles et on se retrouve donc dans la situation d’avoir plus de 40 candidats qualifiés pour le Vendée Globe et qu’il faut départager en fonction du nombre de milles qu’ils ont cumulés depuis 3 ans. Un tableau de sélection récapitule ces milles parcourus. Il est disponible pour cette édition sur le site du Vendée Globe (https://www.vendeeglobe.org/tableau-de-selection). Il a été récemment mis à jour. 45 candidats ont déposés leurs dossiers mais il faut retirer : – Nicolas Troussel qui a arrêté suite au retrait de son sponsor; – François Guiffant dont le bateau ancien dispose d’une dérogation mais ne peut participer au Vendée Globe que s’il y a de la place; – Phil Sharp dont le bateau neuf n’a pas fait de course qualificative; – la Wild card à disposition de l’organisation.
Il reste donc 41 skippers pour 40 places. On a donc ce 14 mai, Oliver Heer et Clarisse Crémer qui sont en bas de tableau. Ils sont encore en course sur The Transat et jouent gros pour leur qualification. Ils doivent impérativement finir avant la fermeture de la ligne le 20 mai à 11:02 UTC (09:02 heure française) selon l’avis de course.
Oliver Heer désormais à 371 mn de l’arrivée ce mardi devrait y parvenir. Pour Clarisse, il reste encore du chemin à parcourir avec 1092 nm. Elle navigue à 14,7 nds de moyenne ces dernières heures qui lui permet d’accélérer et de faire plus de 300 mn par jour mais sa fin de course s’annonce compliquée avec des vents erratiques. Cela devrait pouvoir passer mais tout juste.
En souhaitant le meilleur pour ces deux skippers, s’ils parviennent à finir, ils cumuleront 2950 mn en plus et se mettront dans de meilleures conditions au départ la New York Vendée qu’ils n’auront plus qu’à finir. Clarisse aurait 8972 nm et Oliver Heer 7968 nm.
A ce compte et si tous les skippers de bas de tableau finissent, c’est l’anglais James Harayda avec 7647 nm qui verrait sa participation au Vendée Globe compromise à l’arrivée de la New York-Vendée. Il pourra alors faire une croix sur ce Vendée Globe 2024 en arrivant aux Sables d’Olonne dont partiront les skippers en novembre prochain. Ce système de sélection sera vraiment cruel jusqu’au bout.