Hier encore Neutrogena accusait 279 milles de retard sur Cheminées Poujoulat. Aujourd’hui l’écart n’est plus que 190 milles et le différentiel de vitesse est de 10 nœuds en faveur de Guillermo Altadill et José Muñoz. Renault Captur continue quant à lui de prendre le tableau arrière de GAES Centros Auditivos en point de mire. Le tandem franco-allemand a gagné presque 120 milles en vingt-quatre heures sur Anna Corbella et Gerard Marin. Derrière la bande des quatre, We Are Water, One Planet One Ocean & Pharmaton et Spirit of Hungary naviguent sur un tempo égal, voire supérieur à celui des leaders. Les écarts avec la tête de flotte se stabilisent.
La sinécure de l’océan Indien pourrait vite laisser place à un véritable enfer. En cause, deux petits centres dépressionnaires particulièrement actifs positionnés dans l’ouest de l’Australie. Ces deux systèmes, témoignage de la fin de vie d’un cyclone tropical, pourraient venir barrer la route des deux leaders. L’idéal, pour les deux bateaux de tête, serait de pouvoir contourner ces centres dépressionnaires par le nord, afin de bénéficier de vents portants. Mais pour peu que les dépressions restent bloquées en deçà des 40e, cela signifiera des régimes de vents d’est particulièrement violents et une mer difficile à négocier entre houle générale d’ouest et vagues générées par un fetch d’est ; tout ce que déteste un IMOCA taillé pour la brise aux allures portantes. Il va donc falloir trouver la bonne trajectoire : tenter une incursion au nord pour essayer de négocier le contournement tout en essayant de ne pas trop rallonger la route.
Ils ont dit
Guillermo Altadill (Neutrogena) : « Là, nous avons du vent ainsi qu’un peu de mer, c’est une navigation plutôt rapide, c’est très bien. Quand nous nous sommes lancés dans cette Barcelona World Race, notre objectif était de finir la course sans nous arrêter. Le classement, nous nous en occuperons plus tard quand nous aurons traversé l’océan Indien et le Pacifique, que nous aurons tourné à gauche après le cap Horn. Pour les jours à venir, des dépressions issues d’un cyclone tropical vont commencer à générer des fortes rafales, notre route va vers l’est et cela vient devant nous. Donc il va falloir bien négocier ces dépressions car cela risque d’être des conditions extrêmes au fur et à mesure qu’on s’approchera du centre. La chose la plus importante dans les prochains jours va être cette navigation entre l’anticyclone et le cyclone tropical. »
Sébastien Audigane (Renault Captur) : « On se rapproche de l’anticyclone mais on va garder de la pression. Ça nous permet de revenir un peu sur GAES qui est devant nous. Ça met du piment dans le jeu et comme la route est très longue, si nous sommes à 200 ou 250 milles à la sortie de l’anticyclone de Mascareignes, ce sera bien. Ça nous permettra de mettre un peu de charbon dans la brise et de nous rapprocher petit à petit, c’est l’objectif. »
Classement à 15h00
Cheminées Poujoulat (B Stamm – J Le Cam) à 15 496,6 milles de l’arrivée
Neutrogena (G Altadill – J Muñoz) à 190,1 milles
GAES Centros Auditivos (A Corbella – G Marin) à 962,9 milles
Renault Captur (J Riechers – S Audigane) à 1283,7 milles
We Are Water (B Garcia – W Garcia) à 1900,3 milles
One Planet One Ocean & Pharmaton (A Gelabert – D Costa) à 2401,1 milles
Spirit of Hungary (N Fa – C Colman) à 2901,6 milles