La grande première de l’été, revival et déjà digne héritière de Vannes-Les Açores a incontestablement été une réussite.
Tout d’abord, (et cela doit rester un préalable au constat de succès), il y a bien eu des abandons (17% quand même) dont un bateau tristement perdu, mais tout le monde est arrivé à bon port. Ensuite c’est une belle reconnaissance de l’essor de la classe et un aboutissement en soi pour ceux qui ont travaillé d’arrache-pied à cette résurrection (et tant pis pour Nantes!).
C’était ma première « grosse » course et je pensais que les coureurs seraient « noyés » dans la grosse machine qui devrait aller avec. Pour l’anecdote, J’ai déjà vu un organisateur encaisser les 2 chèques des coureurs 10 mois avant la course au motif qu’« il faut bien que l’organisation vive ! »
A contrario, aux Sables, Florence arpentait le quai chaque jour pour répondre à nos questions et se mettait en 4 pour apporter une solution. D’autres exemples ? A chaque arrivée, collation pour tous servie par les bénévoles qui se relayaient à l’espace coureur 24/24. Et c’est encore les membres du club qui ont coordonnée les sorties de l’eau des bateaux après l’épreuve, remorquant et aidant aux mises sur ber. Incroyable ! Au delà de leur expérience des grands évènements, les Sports Nautiques Sablais ont répondu avec leur logique associative au défi lancé. C’est à dire en mettant tous la main à la pâte et en faisant appel aux bonnes volontés. Je crois c’est la recette du succès. Et ça colle tellement bien à l’esprit mini !
Et, pour ne pas dépareiller, à Horta aussi, l’accueil a été exemplaire. Et dans cette belle mécanique, Armando Castro a été incontestablement une pièce maîtresse. Le jour où le podium de la première étape a souhaité offrir une fête à tous les autres coureurs ( Vous avez déjà vu ça ailleurs ?), c’est vers lui qu’ils se sont tournés. Autorisation de fête sur la plage ? (normalement impossible), obtenue. Musique ? Ce sera une sono grand format. Logistique ? Les sanitaires au bord de la plage seront ouverts pour nous toute la nuit. Et, à la fin de la liste, pour rire, la bière avait été évoquée. Ce sera une vraie machine a pression de bar qui débarquera sur la plage avec toutes les munitions nécessaires. Trouvée où ? Magic Armando !
Sur le plan sportif aussi le bilan est éloquent ! Adrien Hardy en superbe vainqueur qui a su remettre son titre en jeu en osant le nord en milieu de seconde étape. Un podium série inédit récompensant l’audace et la clairvoyance météo de Gérard Marin. 2006 aura été l’année « options » et la deuxième étape bouscule le postulat général de privilégier la route directe puisqu’on ne peut se placer par rapport aux systèmes météo avec la vitesse des gros. Jusqu’à en négliger la logique de la circulation océanique ? Je crois que nous avons trouvé une exception à la règle.
Il est intéressant de noter que les seuls à avoir opté sans équivoque vers le nord ne font pas partie des centres d’entraînement (dont l’apport est, par ailleurs, plus qu’incontestable). Et je me souviens avoir lu Christian Le Pape (le boss de Port La Forêt) se souciant de voir tous ses poulains tracer la même trajectoire. Comme si, une fois que le niveau s’est homogénéisé et « ne suffit plus à faire la différence », il fallait, pour faire le trou, se repencher sur les spécificités et aptitudes de chacun. L’édition 2008 est déjà programmée et en sera d’autant plus passionnante à suivre.
Reste à savoir comment cette épreuve, qui a d’ores et déjà acquis une légitimé forte, va s’inclure dans les projets mini : Epreuve alternative à la Transat ( sur un mois, sans cargo et avec quand même 3000 milles au loch à l’arrivée) ou nouvelle obligation dans la course à la Transat 6.50?
La polémique n’a servi à rien puisque l’on n’en aura une première idée qu’en décembre, lors de l’inscription à la Transat 2007 (en comptant les inscrits qui ont fait les Açores). Et encore, 2009 sera certainement plus révélateur, les Açores étant dès aujourd’hui clairement au calendrier 2008, lui permettant de jouer le rôle d’alternative Transat. Et, si l’on accepte qu’un (premier) projet mini aujourd’hui, pour bien faire tout en bossant, c’est 3 ans, il me semble possible d’avoir les milles pour partir sans les Açores. Il reste que c’est l’occasion de se faire une vraie première expérience au large.
Quoi qu’il en soit, c’est une nouvelle course au large d’ampleur avec une destination mythique. Et une nouvelle réussite pour les minis. C’est cela qui doit retenir l’attention.
Matthieu Girolet