Les affaires reprennent à Auckland

Flotte
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L’équipe technique n’a mis que trois jours pour résoudre le problème de l’étrave de Groupama 4 et réaliser un check-up complet. Mais Franck Cammas et ses hommes ne cachent pas une certaine fatigue, due à l’intensité de l’étape précédente et au peu de jours de récupération. « L’équipe technique a eu très peu de temps pour réparer Groupama 4, qui était très endommagé, avec une voie d’eau sur l’étrave suite à un choc avec un objet flottant. Pendant trois jours, le shore-team a travaillé nuit et jour pour remettre à l’eau le bateau mercredi : nous avons même été l’un des premiers à naviguer. »

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Une quinzaine de noeuds est attendue samedi à 2h (heure française) lorsque le départ de la régate « in-port » sera donné devant Auckland à 14h, heure locale. Des conditions qui permettront peut-être au Comité de Course de lancer les six VO-70 dans le chenal du port car la mer devrait rester plate. Si les conditions météorologiques sont plus rudes, c’est dans le golfe de Hauraki que la régate se déroulera.

L’équipage de Franck Cammas est prêt pour ce nouveau challenge même si les formats courts n’ont pour l’instant pas été le point fort du voilier français. Mais la dynamique de la victoire lors de la quatrième étape entre la Chine et la Nouvelle-Zélande offre une opportunité à Groupama 4 de se hisser sur le podium de cette manche. Cela permettrait d’enfoncer le clou et de grappiller encore des points sur ses deux concurrents les plus dangereux au classement général : les leaders espagnols de Telefonica à 18 points devant, et les néo-Zélandais de Camper qui jouent à domicile et qui ne concèdent que 5 points.

Départ dimanche vers le Brésil

Selon le météorologue officiel  de la Volvo Ocean Race, Gonzalo Infante, l’étape à venir entre la Nouvelle-Zélande et le Brésil sera propice à un nouveau record de distance en 24 heures. « Ce sera une étape de portant rapide, » explique Infante. « Selon les données des dernières éditions et les modèles météo actuels, on s’attend à ce que les bateaux naviguent avec des angles ouverts dans des vents de plus de 20 nœuds de moyenne. Dans cette zone, l’anticyclone subtropical du Pacifique Sud influence fortement la météo. Il génère souvent de forts vents d’ouest aux extrémités sud. Quand c’est le cas, la stratégie en quittant la Nouvelle-Zélande est de plonger immédiatement au sud pour emprunter cette ‘’autoroute de la tempête’’ et filer vers le Cap Horn. Mais ce n’est pas facile de garder le rythme d’un système qui se déplace vers l’est à 25 nœuds. On peut facilement se faire dépasser par le front et tomber dans les petits airs au centre du système. »

Pour éviter les risques de collision avec les glaces de l’Antarctique, l’organisation a imposé une zone d’exclusion. Après les mers australes, les concurrents passeront le fameux Cap Horn, à l’extrémité sud du Chili. Puis ils tourneront au nord, doubleront les îles Falkland pour se diriger vers Itajaí.  «  L’approche du Horn dépendra de la stratégie adoptée dans le Pacifique. Sur place, l’interaction entre les forts vents d’ouest et les Andes peut être très dangereuse. Enfin, la section entre le Cap Horn et l’arrivée pourrait aussi être un reaching rapide. Mais l’approche d’Itajaí est souvent complexe, la météo y est plus dynamique. Un possible cauchemar stratégique juste avant l’arrivée de cette cinquième étape, » conclut Infante.