L´anticyclone engendre des incertitudes

Groupama au large des Antilles
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La situation est cependant relativement simple sur le papier comme le déclarait ce matin Tom Addis, navigateur sur Puma : « Nous avons un système anticyclonique à notre droite et nous essayons de nous en dégager le plus possible en partant vers la gauche. C’est à dire en allant naviguer au plus près des côtes Est des îles Bahamas. La stratégie de Groupama était l’une des options auxquelles nous avons pensé. Elle offre une meilleure pression de vent car plus loin de la zone de calmes, mais il y aura des contraintes pour en sortir.  Ils vont certainement distancer Abu Dhabi, mais ils ne sont une menace immédiate pour nous. Cela dit, avec les 24 heures de pétole devant nous, on ne sait jamais…  Il suffit d’avoir 2 nœuds de pression en plus pour faire des ravages… » La tension à bord du bateau américain est à son comble, lui qui est aux avant-postes de cette sixième étape depuis 15 jours et qui rêve d’enlever une seconde victoire d’étape, la plus belle pour eux, puisqu’à domicile.

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A bord de Camper, c’est le même sentiment : « La course est au ralenti, précisait Will Oxley ce matin. Nous avons touché un peu de vent en nous approchant des côtes. C’était parfait. On a vu Telefonica empanner il y a quelques heures.  Je pense qu’ils sont inquiets de l’option prise par Groupama qui a l’air de bien avancer. Puma s’est échappé à la faveur d’un nuage la nuit dernière.  Mais nous sommes toujours au contact. »

La route est encore longue (en temps) pour arriver à Miami et ils sont au moins 4 à rêver d’y arriver en tête.  Chacun se bat donc pour être au meilleur endroit quand le vent va repartir. « Les modèles ne sont pas très optimistes, poursuit Will Oxley. Chacun se positionne pour être dans la position la plus favorable pour repartir dès que le vent va rentrer. Chaque team s’occupe de son business au mieux tout en surveillant la concurrence. »

C’est surtout vrai pour Telefonia qui lorgne du côté des Français en se posant des questions existentielles. « Ont-ils raison ou n’ont-ils pas raison ? » Une angoisse pour Iker Martinez et ses hommes qui n’ont qu’une obsession pour l’arrivée à Miami : y être avant les Français pour remettre un peu de distance entre eux en tête du classement général provisoire. Il semble ce soir que Telefonica s’engage dans un marquage de Groupama 4 sur le flanc ouest des Bahamas.

Pour l’instant, l’option est favorable à Cammas et à son équipage puisque ce matin Groupama 4 enlevait la 3ème position aux Espagnols. Abu Dhabi est comme Puma, Camper et Telefonica, sur le flanc Est et ferme actuellement la marche à 99,9 milles derrière Puma qui s’apprête à franchir en tête le Tropique du Cancer (23° 27′ Nord) dans les heures qui viennent.

Naviguer sous le vent des îles Bahamas, c’est allonger un peu sa route, mais c’est aussi jouer un quitte ou double plus motivant que de finir au mieux 4ème de cette 7ème étape de 4 800 milles entre Itajai et Miami. Charles Caudrelier le précisait hier soir : « C’est une option un peu risquée, et nous saurons dans les prochaines 48 heures si nous avions raison ou tort. Mais c’était notre unique chance de menacer nos adversaires. » Rendez-vous mardi matin pour un premier verdict avant le jugement final, mercredi, sur le ligne d’arrivée de Miami où les premiers sont attendus en milieu de journée.   

Classement de 15h
1 – Puma à 426 milles de Miami
2 – Camper à 8 milles
3 – Groupama 72,6 milles
4 – Telefonica à 83,5 milles
5 – Abu Dhabi à 99,9 milles