C’est un peu aussi le Mini Fastnet 2007, qui restera dans les annales, mais pas comme souhaité.
Vidons la question tout de suite, le comité de course a pris ses décisions après mûres réflexions, dans un souci de sécurité. Ce sont les bonnes.
Et comme il est permis de le prendre avec humour, résumé des faits :
Pour nous, la fête a commencé avec un peu d’avance. Bateau démâté au ponton puis chargé sur le camion à Port Camargue, direction Douarnenez. Y a plus qu’à suivre avec l’intendance, et refaire tout le toutim à l’inverse. Toujours la même musique pour un changement de bassin. Ce qui nous amène samedi, la veille du départ, pour un prologue qui nous servira à caler calmement notre duo tout neuf, avec Vincent Barnaud, en vue des 700 milles à venir.
Car, avec une belle dépression annoncée, dont creusement et déplacement sont difficiles à évaluer, il est déjà sûr que ce ne sera pas un fastnet de pétole cette année. Et, rapidement, de retard en annulation, c’est pas de Fastnet du tout. Finalement, rendez-vous est pris jeudi pour un parcours modifié, probablement vers le sud (les birvideaux ?) puis plus sûrement vers Wolf Rock, pour un « micro fastnet » tout de même.
Avec, pour patienter, des runs en baie. Traduisant bien l’ambiance, des marquages au feutre « maybe-maybe not » agrémentent désormais les T-shirts de l’épreuve.
Jeudi, rebelote : briefing : « on part ». Branle-bas de combat. Puis, lorsqu’on est en bottes et cirés, « retard », et, enfin, l’annulation – en cohérence avec les décision précédentes – qui nous surprendra le jambon-beurre salé à la main devant Maxsea.
Cela aura en définitive été un bon stage « navigation ». A préparer les road book des différents parcours successifs, ce sont les PC qui ont chauffé, transformant la grande salle du Winches club en étude surveillée pour « apprentis Bernots » ; seules les bières sur les tables et les cirés trempés remettaient la scène dans son contexte.
Mais l’occasion de tirer aussi sur les bateaux ne tardera pas.
Restant plus que sur notre faim, chacun voulait clore le chapitre au plus tôt et si possible sur une note positive. Si bien que, dès le vendredi, c’est un départ vers Lorient qui est mouillé. Le premier amarré à la base des sous-marins a gagné. C’est l’opportunité de partager pour de vrai avec Vincent. Banco !
Nous voilà donc parmi une grosse trentaine de bateaux, au près pour sortir de la baie de Douarnenez. Après un Raz de Sein bouillonnant à souhait, ce fut une grande descente au portant, plutôt sauvage : vent -comment dire ?- plus fort que les prévisions et mer à l’avenant. Un ris-genak et en avant. L’un casse son bout-dehors, un autre met le clignotant pour le Mondial Pogo. Juste le temps de saluer la risée avec mon 4 heures et nous serons à Lorient à la nuit.
La base des sous-marins se prépare pour le mâtage d’IDEC, le lendemain. « C’est quoi le gros sac avec du fluo dedans pendu sous la grue ? Le tourmentin ! Ok, repasse-moi des épinards »
A la première fenêtre météo correcte, rebelote au portant pour une centaine de milles en solo afin d’amener le bateau jusqu’à son ber. Là encore, ce sera une belle glissade pleine balle : Spi médium, Gv un ris, deux Mars dans la poche à bout et c’est parti pour un bon entraînement Transat.
Au bilan de cette première expérience atlantique de l’année, pas de Fastnet bien sûr, mais de nouveaux repères et des confrontations instructives. Avec, pour finir, une nav qui donne la banane.
On pourrait pas avancer un peu la Transgascogne ? Je prendrais bien un peu de rab’.
Matthieu Girolet