Groupama 3 rejoint la ligne de départ

Départ Groupama 3
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« C’est un départ en catimini ! Ce n’était pas prévu il y a deux jours mais samedi matin, la situation météorologique a évolué positivement. Mais ça ne va pas être simple… On devrait pouvoir se glisser dans des « trous de souris », mais il ne faut pas prendre de retard et rester synchro avec le vent. Le passage du cap Finisterre va être délicat ! Et ensuite, nous allons foncer au coeur d’une dépression au large de Madère : il y aura une phase de transition sans beaucoup de brise. Après, on va débouler assez rapidement vers l’archipel du Cap-Vert avec du vent de Nord. Il faut que tout s’enchaîne bien... » indiquait Lionel Lemonchois sur le ponton brestois sous un soleil radieux mais un froid glacial.

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Les conditions météorologiques étaient en effet plutôt molles en rade de Brest ce dimanche matin au lever du jour avec des quais gelés et un vent aux abonnés absents. Mais c’est avec l’arrivée d’un front froid venu des îles Scilly que l’ouverture est attendue : ce passage pluvieux annonce en effet le retour d’une brise de secteur Nord faible en début de période, mais qui se renforce au fur et à mesure que Groupama 3 va entrer dans le golfe de Gascogne.

Incertitude espagnole
« C’est un peu la dernière chance pour nous de s’élancer à cause de notre dernière casse technique. La situation est délicate, mais on va la saisir : nous aurons la réponse dans 24 heures au passage du cap Finisterre. Ce n’est pas une fenêtre que nous aurions choisie en début de stand-by parce qu’elle est un peu risquée, mais à ce jour, nous ne voyons pas d’autres opportunités dans les deux semaines à venir. » notait Franck Cammas en larguant les amarres.

Groupama 3 devrait s’élancer en milieu de journée quand le vent de Nord va s’établir après un passage pluvieux. Cette faible brise va se renforcer jusqu’à 25-30 noeuds au fur et à mesure que le trimaran va gagner dans le Sud, avant une molle en fin de soirée. Sylvain Mondon de Météo France :« Il faut que Franck Cammas et son équipage franchissent la pointe espagnole avant l’arrivée de l’anticyclone, c’est-à-dire avant lundi matin. Il y aura ensuite une dépression au niveau de Madère, à contourner par l’Ouest, puis le franchissement d’une dorsale anticyclonique entre les Canaries et le Cap-Vert où les alizés s’installent durablement. Il y aura donc pas mal de manoeuvres à effectuer, mais la trajectoire est plutôt rectiligne... »

Les alizés devraient donc se rétablir au moment où Groupama 3 va atteindre la longitude de la frontière sénégalaise, mais le timing est extrêmement serré ! Il y a donc deux incertitudes sur ce début de Trophée Jules Verne, au passage du cap Finisterre en fin de première nuit, et au large des Canaries, mercredi midi… Reste aussi la situation météorologique dans l’Atlantique Sud : « C’est très fluctuant depuis début janvier. Nous n’avons pas de visibilité au-delà de sept jours, parce que nous sommes en limite de nos capacités de prévision dans ce type de régime peu établi. Nous allons affiner la trajectoire au fil des jours, mais nous n’avons pas de timing maximum, tant que Groupama 3 reste dans les temps du record. » précisait le routeur, Sylvain Mondon.

Du côté de Banque Populaire V, les hommes de Pascal Bidégorry restent en code rouge, ce qui signifie qu’aucun départ n’est prévu dans les 72 heures.