Glenn Bourke fait le point

Glenn Bourke CEO Volvo Ocean Race
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Où en êtes-vous concernant les ports d’escale ?
Les nouveaux territoires nous demandent beaucoup de présentations et de démonstrations car nous devons faire comprendre aux autorités locales tout l’apport commercial et sportif, ainsi que tout l’intérêt que peut susciter l’arrivée de la Volvo Ocean Race dans ces ports d’escale de même que nos besoins en infrastructures. Ceci étant, nous avons rencontré beaucoup d’enthousiasme à l’égard de cette course. Alors nous avons progressé mais comme vous pouvez l’imaginer, les progrès réalisés dans des endroits comme le Moyen-Orient, Singapour, l’Inde et la Chine ont été un peu plus lents qu’espérés. Toutefois, l’envie est là, et tout se construit. A mon avis, aucun changement inopiné n’est à craindre. L’un ou l’autre port peut poser problème, c’est vrai. Dans certaines régions vraiment intéressantes, nous étudions deux ou trois ports plutôt qu’un seul. Bien entendu, tout le monde serait content si l’itinéraire précis était tracé deux ans à l’avance mais tous les intervenants comprennent que cela est impossible. Le ticket de rêve de la dernière course, avec un lien direct entre port et bateau, fonctionnera encore en 2008-09 avec certains pays et pas avec d’autres. Encore un peu de temps et tout sera réglé.
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Pensez-vous à un port français ?
Nous avons déjà discuté plusieurs fois avec les ports français où la compétition nautique est une vraie tradition. Bien sûr, les courses en solitaire sont l’apanage de ces ports, mais je suis certain qu’un public nombreux viendra voir nos bateaux si l’Ocean Race fait escale dans un port français. Lors de la dernière édition, en 2005-06, les Français Sébastien Josse et Sidney Gavignet, deux des grands ténors de la course, ont beaucoup contribué à l’intérêt historique porté par la France à cet événement. Car en dépit d’une certaine perception populaire faisant du Vendée Globe la seule course des passionnés français, nous avons su générer une très belle couverture médiatique et un important intérêt de la part du public français en 2005-06.

Où pourrait se situer l’arrivée de la course ?
Vu l’importance des sponsors allemands, ce pourrait être une fois encore à Kiel avec 500 000 personnes assistant au finish comme en 2001-02. Peut-être aussi à Saint-Pétersbourg ou en Finlande. Tous ces lieux d’arrivée nous offriraient à coup sûr une excellente ambiance estivale. Mais un certain chemin reste à parcourir avant de prendre la décision finale.

Où en sont les inscriptions pour 2008-09 ?
Certains commanditaires reviennent en 2008-09 et envoient un signal fort à d’autres sponsors potentiels qui songent à une participation. Si, comme l’a fait Ericsson, vous revenez dans cette course malgré de mauvaises performances la fois précédente et que vous vous montrez toujours aussi enthousiaste et désireux de bien faire, le message est clair et fort. Donc les intentions d’inscriptions se précisent et je suis confiant, nous devrions avoir autant d’équipages qu’en 2005-06 et même, ce sera la première fois en trois/quatre/cinq éditions que leur nombre va augmenter. Car davantage de syndicats s’annoncent, nous savons qu’ils sont engagés, qu’ils préparent leurs plans de bataille mais qu’ils ne sont pas encore prêts à rendre publiques leurs intentions.

Quand pourrons-nous en savoir plus ?
Je pense que les équipes concernées feront leurs annonces bientôt et notamment pendant l’été. Cela prend toujours plus de temps que prévu. Le public connaîtra l’identité d’au moins un de ces syndicats dans les deux prochains mois (…)

L’itinéraire posera-t-il problème aux concepteurs ?
Il leur faudra concevoir un bateau plus complet, plus polyvalent. Les longues étapes ne seront plus le fait des mers de l’hémisphère sud à prédominance vent arrière. Il y aura aussi de longs trajets au près et il sera plus difficile de se défendre tactiquement au cours des étapes par vent léger. Je m’attends à voir plus de vainqueurs d’étape différents et donc à assister à une compétition plus passionnante.

Avez-vous des candidats pour la place dévolue aux médias au sein des équipages ?
 Il est amusant de constater que certains membres de la presse écrite ayant formulé quelques critiques sur la course dans un passé récent se sont retrouvés en tête de liste pour y participer ! Si ces personnes ont la chance d’obtenir une place à bord et qu’elles comprennent réellement ce que représente cette course, j’en serai ravi. Au regard des nouveaux pays qui seront visités, il sera très intéressant d’apprendre aussi quelques expressions élémentaires de leurs langues respectives. Imaginons donc un journaliste à l’esprit pratique, obstiné, capable d’utiliser à bon escient une caméra embarquée et d’interviewer des personnes sur un bateau au milieu de vagues de 10 mètres et d’un vent de 50 noeuds… en parlant mandarin ! Je me dois d’ajouter que le règlement stipule qu’il est de la responsabilité de chaque team de désigner les représentants des médias. Les candidats potentiels peuvent nous rencontrer et faire pression autant qu’ils le souhaitent, ce sont les équipes qui décideront.

Comment saurez-vous que le représentant des médias à bord ne participe pas activement à la
navigation ?
Le fait d’avoir un représentant des médias à bord signifiera pour tous les membres d’équipage de souscrire à une sorte d’engagement moral. Imaginons la situation suivante : il faut manoeuvrer le spi, dix équipiers le hâlent péniblement et un onzième filme la scène. Les dix personnes doivent garder en tête que le onzième ne fait pas partie de l’équipage. Quant aux onzième, celui qui filme, il ne doit jamais se sentir obligé de les aider. Nous avons déjà un moyen de surveiller la participation du journaliste, mais nous n’en dirons pas plus. Nous dirons cependant aux équipages : « ne transgressez pas cette règle, sinon, soyez sûrs que nous le verrons par-dessus votre épaule… ».

Source Volvo Ocean Race