Deux anticyclones de part et d’autre de la Nouvelle-Zélande, un talweg coincé entre les deux, des fronts par-ci ou par là, des phases de transition, et surtout pour corser le tout un cyclone tropical, Atu, qui dévale les latitudes pour se caler pile sur des chemins pourtant déjà balisés… La variété des ingrédients météo du jour donne la mesure de la diversité des sauces à laquelle sont mangés les 24 marins de la course. Avec une flotte étalée sur 3 900 milles (7 223 km) et deux océans, les concurrents de la Barcelona World Race ne traversent évidemment pas les mêmes systèmes météo au même moment. Pas étonnant donc de voir, que d’un bord à l’autre, les conditions comme les prévisions varient du tout au tout, et que chacun voit midi au bout de son étrave.
Pour l’heure, il déroule toujours un tapis rouge aux deux leaders qui ont attrapé dans leurs voiles des vents d’ouest de 15-20 noeuds en bordure d’un anticyclone. Pour ne rien gâcher, ce système de hautes pressions, dont le centre se situe dans le nord-ouest de la deuxième porte de sécurité du Pacifique distante de 200 milles environ, les accompagne. De quoi permettre aux deux tandems, à la lutte dans une poignée de 38 milles, de se laisser aller au plaisir d’une course de vitesse pure et dure. A ce petit jeu, difficile de ne pas saluer une fois encore la prestation des champions olympiques de MAPFRE, qui donnent toute la mesure de leur talent à bord de l’ancien Foncia de Michel Desjoyeaux au potentiel aussi éprouvé qu’approuvé.
Scénario noir pour les bateaux rouges
Dans le sillage de ces deux équipages, les écarts se creusent encore. La faute, dans un autre système, aux vents qui ne sont pas aussi favorables pour leurs plus proches poursuivants ne déméritant pourtant pas. Entre 800 et 1000 milles derrière, Renault ZE, Neutrogena et Mirabaud, relativement proches les uns des autres, n’ont en effet pas bénéficié des mêmes conditions pour laisser aussi vite le détroit de Cook et la Nouvelle-Zélande dans leurs tableaux arrières. Pour autant, leur avance sur la paire de Wellington de retour en course depuis hier soir leur permet de pouvoir échapper aux foudres du cyclone Atu que tous surveillent de très près. Pour Groupe Bel et Estrella Damm, qui naviguent actuellement dans des vents de sud plutôt légers, la musique n’est pas la même. Plus lancinante, elle promet de prendre un tour nettement plus stressant. Pour ne pas dire strident, d’ici les prochaines 48 heures quand le phénomène Atu aura pris ses quartiers pile sur leur route. Plonger sud dans des vents contraires avant qu’il ne soit trop tard, grimper au nord en tournant le dos au cap Horn, ou encore freiner pour laisser passer la tempête qui menace de lever une mer démontée et des vents dantesques ?
Classement de 15 heures
1 Jean Pierre Dick – Loick Peyron VIRBAC-PAPREC 3 à 10 075,8 milles de l’arrivée
2 Iker Martinez – Xabi Fernandez MAPFRE à 38,2 milles du leader
3 Pachi Rivero – Antonio Piris RENAULT Z.E à 812,9 milles
4 Boris Herrmann – Ryan Breymaier NEUTROGENA à 940,7 milles
5 Dominique Wavre – Michele Paret MIRABAUD à 1066,6 milles
6 Kito de Pavant – Sebastien Audigane GROUPE BEL à 1278 milles
7 Alex Pella – Pepe Ribes ESTRELLA DAMM à 1282,8 milles
8 Wouter Verbraak – Andy Meiklejohn HUGO BOSS à 1454,3 milles
9 Dee Caffari – Anna Corbella GAES CENTROS AUDITIVOS à 1482,6 milles
10 Gerard Marin – Ludovic Aglaor FORUM MARITIM CATALA à 2966,8 milles
11 Juan Merediz – Fran Palacio CENTRAL LECHERA ASTURIANA à 3284,6 milles
12 Jaume Mumbru – Cali Sanmarti WE ARE WATER à 3900,5 milles




















