Raphaëla Le Gouvello, nuit agitée

    CHAVIRAGE : Il est 4h du matin pour Raphaëla, en plein sommeil, bien installée dans sa planche, lorsque soudain le flotteur se couche sur le flan puis se retourne. Le monde est à l’envers dans la minuscule cellule de vie qui abrite la sportive depuis près de 49 jours lors de cette traversée mouvementée. Raphaëla le sait : « Il faut être toujours sur ses gardes » et l’océan indien vient de lui rappeler à sa manière, avec ce véritable croche-pied.
     
    La planche à voile est gréée en « mode nuit », équipée d’un petit mât (1,20m) sur lequel sont fixés un flash light (lumière clignotante), l’activ-echo ( pour les radars des cargos) et un pain de polystyrène (pour faciliter le redressement en cas de chavirage). Malgré cet équipement de sécurité, le flotteur reste sur le toit. Tous les tests avaient été couronnés de succès, jusqu’à présent. Raphaëla après un moment d’interrogation, constatant que rien ne se passait, à donc décider de lancer la procédure de gonflage de son air bag. Cette poche gonflable en forme de cylindre située à l’arrière de la planche à voile a été mise au point par l’Agence Spatiale Européenne en collaboration avec l’architecte Guy Saillard en 2002 après la traversée de la Méditerranée.
    Au bout de quelques minutes à peine, le temps que l’air bag atteigne la moitié de son volume gonflé, la planche se retourne. L’opération a parfaitement réussie. Plus de peur que de mal pour la Bretonne. Ce chavirage inexpliqué a provoqué un gros capharnaüm à l’intérieur de l’habitacle, sans oublier la vidange totale de la réserve d’eau douce à l’intérieur (environ 5 à 8 litres). Le plus gênant reste à refaire de l’eau douce en quantité suffisante avec le dessalinisateur ce qui entraîne une consommation d’énergie importante pour la journée.
     

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