Après une bonne trentaine de milles parcourus dans une brise de Sud tournant rapidement Ouest, Gildas Morvan (Cercle Vert) Adrien Hardy (Agir recouvrement) et Jean Pierre Nicol (Bernard Controls) ont pris le commandement de la flotte pour cette entame de deuxième étape entre Porto et Gijón. Les 41 solitaires ont négocié différemment le passage d’un front peu marqué qui n’a pas tardé à venir après le coup de canon libérateur, pour remonter vers le cap Finisterre, prévu pour dimanche midi.
Le parcours préliminaire achevé, Jérémie Beyou (Maître Coq) alors leader et son dauphin Adrien Hardy (Agir recouvrement) n’ont pas analysé la situation météorologique de la même façon ! Quand le premier partait au large sous spinnaker serré, le deuxième glissait sur la route directe et rapidement le peloton s’est donc scindé en deux groupes. Surtout lorsque la brise de Sud 8 nœuds a rapidement tourné au secteur Ouest une heure plus tard : les spinnakers qui avaient fleuri sur le plan d’eau portugais laissaient place au génois, d’abord pour ceux les plus à l’Ouest, en dernier pour les partisans de la terre.
Mais sous ce ciel couvert et chargé d’humidité, parsemé de quelques grains de pluie, l’avantage revenait rapidement à Adrien Hardy et aux hommes restés près de la route directe, qui cumulaient un bon demi mille de marge sur leurs poursuivants, étalés en latéral sur plus de trois milles. En soirée, la brise était plus régulière et malgré la longue houle de Nord-Ouest, les solitaires progressaient à sept nœuds au débridé. Tout le monde cherchait toutefois à s’écarter progressivement des côtes portugaises pour s’extraire du petit front qui est passé sur la pointe espagnole ce samedi après midi.
Les conditions relativement stables et la petite brise d’une douzaine de nœuds qui balaye l’Atlantique vont permettre aux 41 solitaires de gérer leurs plages de sommeil avant d’aborder le virage espagnol entre le cap Finisterre (à 80 milles) et le cap Ortegal (100 milles plus loin). C’est ensuite que la situation va se dégrader pour toute la flotte : le peu de vent attendu dans le golfe de Gascogne et l’atterrissage sur Gijón vont demander beaucoup de concentration et pas de repos.