Alors qu’il voyait l’arrivée de la Route du Rhum à portée d’étrave, Deleage & Diazo est venu buter dans une zone sans vent. A moins de 400 milles de l’arrivée à Pointe-à-Pitre, le trimaran de 50 pieds se traîne à la vitesse d’un Optimist. De quoi faire enrager son skipper. Loïc Escoffier est un homme d’action et rien ne l’agace plus que d’être contraint à ronger son frein. Un brin exaspéré par la situation, dans un langage plutôt viril, Loïc faisait le point ce midi sur ce passage difficile. « Ça m’énerve. Qu’est ce que tu veux que je te dise ! Hier, je marchais à 9 nœuds et là, j’arrive péniblement à accrocher les quatre nœuds. Il n’y a plus de vent. Et quand il y en a, ça tourne dans tous les sens. En ce moment c’est la valse des changements de voiles. Un coup c’est le genaker, puis tout de suite après il faut envoyer le spi. Sans compter que dans ces conditions le pilote n’arrête pas de décrocher. Tiens d’ailleurs ça recommence, je te rappelle dans cinq minutes. » La plaisanterie commence à être longue. Elle dure depuis le milieu de la nuit dernière, et devrait se prolonger encore une dizaine d’heures. De quoi énerver le jeune patron de pêche. Surtout que par-dessus tout, le Malouin n’apprécie pas la chaleur. «En ce moment je subis tout ce que je déteste. Même en T-shirt il fait trop chaud ! Je crois bien que c’est la première fois depuis qu’elle existe qu’il n’y a pas de vent sur la Route du Rhum. Moi qui apprécie la baston en décembre au large de Saint-Malo… c’est sûr que je serai moins énervé avec 60 nœuds. »
