Si Franck Cammas n’a pas le don d’ubiquité, il a pourtant une réelle capacité à passer d’un bateau à l’autre sans perte de temps. C’est ainsi qu’à peine le choix de la carène du futur Groupama 4 achevé, le skipper lorientais a retrouvé son maxi trimaran Groupama 3, configuré solitaire, pour quelques séances de navigation au large de l’île de Groix.
Plus trapue ou moins élancée, c’est au choix, la silhouette de Groupama 3 est plus sage. Idem pour le plan de pont qui a subi un sacré lifting alors que les déménageurs bretons ont tout simplement vidés l’intérieur de la coque centrale, ne laissant pas plus au skipper qu’une couchette, un réchaud en guise de cuisine et un ordinateur.
En réponse à la question que tout le monde se pose : « Mais comment un homme seul va pouvoir mener Groupama 3 alors qu’il en fallait dix il y a peu ? », un cadre blanc trône au beau milieu du cockpit. Bottes aux pieds et tête baissée, Cammas passe les vitesses comme s’il attaquait une côte du Tour de France cycliste. Et pourtant, ce n’est que la grand-voile qui monte le long du mât. Régulièrement, sans à-coup. A l’exception du moment où, jambes en feu, il descend de sa monture pour s’attaquer, bras en avant, à la plus classique colonne de winch.
Pas encore lâché en solitaire, le skipper Groupama alterne les navigations en double et celles avec son équipe technique au grand complet, histoire de poursuivre la mise au point du maxi trimaran.