Le passage d’un front cette nuit a partiellement redistribué les cartes et pratiqué quelques incisions dans le moral des troupes en infligeant, selon la position des concurrents, des sanctions plus ou moins sévères. Dans des vents instables en force et en direction les changements de voile se sont enchaînés, laissant peu de chance aux marins de trouver quelque repos. En effet, ces manœuvres sont épuisantes quand on sait que certaines voiles pèsent plus de 100 kg (davantage quand elles sont trempées) et nécessitent toute la force d’un équipage au complet pour être manipulées.
Seul ABN AMRO ONE, qui caracole en tête de la flotte depuis 6 jours, sort indemne de ce chausse-trape et a l’insolence de presque doubler la distance qui le séparait de Pirates il y a 24h, soit un gain de 147 milles. De quoi déstabiliser la concurrence. Au pointage de 17h, les vitesses parlaient d’elles-mêmes : 19.9 noeuds pour ABN AMRO ONE, 9.5, 11.00, 11.4, 11.5 noeuds ses poursuivants.
Mike Sanderson : « Avec notre avance confortable, je pourrais dire que je vois la vie en rose, mais c’est loin d’être le cas et je ne peux m’empêcher d’avoir un petit pincement à l’estomac en écrivant ces lignes. Nous naviguons sur la limite du front ce qui explique nos acquis récents mais à bord les conditions de navigation se sont dégradées… Notre missile rentre dans les vagues à plus de 30 nœuds. Malgré cela, ABN AMRO ONE est parfaitement sous contrôle… tant que tout se passe bien. Mais il faut bien avouer que nous avons fait quelques bonds en sortie de vague un peu rock and roll et il n’en faudrait pas beaucoup plus pour que les choses se passent un peu moins bien…»











