Aurélien Ducroz premier de cordée

    Après 24h de course, les positions se précisent dans la classe des 40 pieds. Sur la cartographie de la course, 3 groupes se distinguent déjà. Aux avant-postes depuis le départ de Québec et auteur du meilleur départ, Latitude Neige – Longitude Mer d’Aurélien Ducroz mène la danse et vient de franchir la bouée de Rimouski, 2e marque de parcours du circuit 6 villes, 6 bouées. Dans son sillage, le champion du monde de ski « freeride » emmène le méditerranéen Thierry Bouchard sur Comiris-Elior. Les deux concurrents sont actuellement 1,2 mille devant Geodis de Fabrice Amedeo et Armel Tripon qui pointent en troisième position.
    « Naviguer sur le Saint-Laurent depuis le départ est un challenge sportif. On a eu du vent de sud-ouest jusqu’à 20 nœuds, des bancs de sable, des empannages dans tous les sens. On a eu une journée très éprouvante pour démarrer. Au moins on est tout de suite dans le match, c’est intéressant. Pour l’instant nous sommes très satisfaits. Cette nuit a été compliquée. Il a fallu passer les bancs de sable à marée basse, on a eu quelques moments de doute. Il y a eu des phénomènes de yoyo avec les bateaux et de regroupements, mais ce matin, on se retrouve avec 4 bateaux en 500m. Ça ne facilite pas la chose et du coup on se doit être très vigilent. D’être deuxième, ça nous rassure parce que le niveau de cette Québec Saint-Malo est assez relevé avec des équipages de grands talents, c’est bon signe d’être devant. » Nous confiait Thierry Bouchard lors de la vacation radio ce matin.
    Toujours dans ce groupe, Mare de Jörg Riechers, malgré un spi déchiré, et Eole Generation – GDF SUEZ de Sébastien Rogues s’accrochent et ont réussi à déjouer les pièges et les caprices du fleuve.

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    Si les choses se déroulent plutôt bien devant, à l’arrière de la flotte, plus de 55 milles derrière le leader, un groupe de quatre Class40, peine à franchir la délicate embouchure de la rivière Saguenay. La nuit, le vent et les renverses de courants ont été fatals pour Avis Immobilier de Louis Duc, Proximedia de Denis Van Weynbergh, Persévérance de Benoit Patenaude et Sevenstar Yachttransport de l’équipe internationale menée par Jean-Edouard Criquioche et Anna-Maria Renken. Ces 4 équipages luttent depuis 7 heures à l’approche de Saguenay afin de s’extirper de ce très délicat passage. Seul Transport Cohérance de Benoit Parnaudeau, à la lutte ce matin avec Louis Duc, a réussi, en optant pour une route plus à l’ouest, à prendre la poudre d’escampette. En 5h de temps, Transport Cohérance a réussi à creuser un écart de près de 19 milles sur Avis Immobilier. Le Saint-Laurent reste intraitable et ces marins doivent maudire ce mauvais choix tactique.

    Intercalé entre les retardataires et le groupe leader, une petite flotte composée de 10 Class40 tente de ne pas trop se faire distancer à 10 milles du leader. Vainqueur de la dernière édition, Halvard Mabire sur Campagne de France ouvre la route pour ce groupe qui s’étale sur 12 milles. Dans ces conditions plus que légères, les différents plans se valent presque tous et David Augeix sur EDF Energies Nouvelles, le prouve bien. L’un des plus vieux bateau de la flotte pointe en 13e position sur une route très intéressante le long de la côte sud. Cependant, dans ce groupe assez hétéroclite, on retrouve le grand animateur du début de course, Stéphane Le Diraison qui n’a pas réussi à conserver la très belle avance qu’il avait réussi à construire grâce à son magnifique choix tactique après l’Ile d’Orléans. IX Blue est 9e, intercalé entre Roaring Forty 2 de Michel Kleinjans et Red de Mathias Blumencron. « …mais en voulant forcer un chemin plus court par l’intérieur vers Rimouski, on s’est pris dans un trou de vent, et en 2/3 heure, on a perdu 8 milles. Restons philosophe ! Il y a encore 2600 milles pour rattraper le retard » analysait Michel Kleinjans. En effet, la route est encore longue pour les marins mais les erreurs dans cette classe qui compte 20 inscrits se paient chers et comme le disait Jean Claude Maltais, « la course ne se gagne pas sur le Saint-Laurent mais elle peut se perdre. »