A trois jours du départ de la Transat Bénodet – Martinique, les dix-sept concurrents endossent peu à peu leur ciré de solitaires. Si tous promènent encore une relative décontraction sur les rives de l’Odet, c’est aussi parfois pour mieux gérer une palette de sentiments oscillant entre excitation et appréhension. A l’heure des derniers préparatifs et plongées de plus en plus fréquentes dans leur bulle météo, la pression monte, doucement mais sûrement. Parmi les skippers en lice pour cette chevauchée de 3 474 milles entre les côtes finistériennes et Fort-de-France, neuf auront un statut un peu particulier et joueront leur première. A commencer par le benjamin de l’épreuve, Anthony Marchand (Espoir Région Bretagne) qui s’il a déjà le chemin en tête pour l’avoir dévalé en double, s’y essaiera en solitaire pour la toute première fois.
De la Transat Jacques Vabre à la Transat AG2R LA MONDIALE entre autres épreuves, le Basque Amaïur Alfaro (EDM Pays Basque Entreprises) connaît lui aussi la chanson mais découvrira entre Bénodet et la Martinique une toute nouvelle partition. Seul représentant de l’îlot fleur, Eric Baray (Van Dan Vwel 972) cumule lui les deux casquette de bizuth, de la série monotype et d’une transatlantique en solitaire. Talent remarqué lors de sa première saison et à l’occasion de sa victoire dans le prologue de samedi dernier, Francisco Lobato (Roff) s’est déjà illustré sur la Mini Transat 2009. Dimanche, il sera au départ d’un nouveau volet à la barre d’un Figaro Bénéteau. Là aussi une première.
Sous les couleurs vendéennes, Frédéric Rivet (Vendée 1) est un bizuth toutes catégories. Celui qui fêtera son trente-troisième anniversaire en mer, le 27 avril, n’a en effet jamais traversé l’Atlantique, « même pas en convoyage en équipage à bord d’un bateau de croisière ! ».