Michel Desjoyeaux a de l’expérience de tels départs, mais avoue que cela reste un moment plein d’émotion. « Même avec l’habitude, ça fait encore boum. Il n’y a pas de souci de ce côté- là. Le jour où ça ne sera plus le cas, il faut qu’on change de métier… » Des émotions qu’il va désormais partager avec François Gabart pendant trois mois. Quant aux conditions pour ce départ, Michel estime qu’il va falloir être très réactif, « Ils ont été sympas, ils nous ont mis un crachin typiquement breton ! Ce sera du petit temps sur tout le début de parcours au moins jusqu’à Gibraltar et peut-être même jusqu’aux Canaries. C’est assez évolutif. » Un avis partagé par son jeune co-skipper, « La pluie est verticale, ce qui veut dire qu’il n’y a pas beaucoup de vent. Ce ne sera pas facile de partir mais il y aura un peu de vent dans la journée. Mais ce sera assez erratique, instable et compliqué jusqu’à la sortie de Méditerranée au moins. »
Boris Herrmann prendra le départ sur Neutrogena en la compagnie de l’Américain Ryan Breymaier. Comme pour les autres qui quittent leurs proches pour un voyage de trois mois, c’est un moment émotionnel, mais déjà l’Allemand pense aux conditions attendues sur la ligne de départ. « Je serai plus nerveux quand nous serons sur l’eau. La dernière heure avant le départ sera la plus intense, il va falloir choisir le bon côté de la ligne… Nous allons partir avec du reaching, dans du médium, les conditions ne seront pas évidentes parce qu’il n’y a pas beaucoup de vent annoncé. Sortir de la Méditerranée sera un vrai challenge… »
Groupe Bel a quitté le port de Barcelone vers 10h30 sous un tonnerre d’applaudissements. Quelques minutes auparavant, les deux hommes livraient leurs impressions. Kito de Pavant : « Beaucoup d’émotion forcement ce matin. Je commence à comprendre maintenant que je pars pour la grande aventure. Réaliser le grand tour avec le « grand Seb » à coté de moi, c’est génial ! Il va y avoir du jeu rapidement car cela ne va pas être très rapide jusqu’à Gibraltar. Nous devrions mettre trois jours environ, et derrière, cela s’annonce complexe aussi. Les cartes ne nous donnent pas beaucoup de vent, puis une dépression qui arrive après Gibraltar.» Sébastien Audigane disait également qu’il était content de partir. «Je n’aime pas trop les fêtes de fin d’année et tous les ans, je cherche une excuse pour être en mer, c’est chose faite. »
Wouter Verbraak, qui est venu se substituer à Alex Thomson au dernier moment, avait une petite pensée pour le skipper britannique qui se rétablit à l’hôpital suite à son appendicectomie. « C’est presque un soulagement de quitter les pontons. « Je suis soulagé de savoir que la bataille des derniers jours est maintenant derrière nous et que nous pouvons nous concentrer uniquement sur la course. Comme sur chaque départ, on est excité à l’idée de partir mais dans le même temps, ce n’est pas facile de quitter la famille. Aussi Alex, si tu m’écoutes, rétablis-toi vite ! »