Sur le papier, cela pourrait paraître inquiétant, mais sur l’eau, la situation redevient favorable pour le trimaran géant ce lundi après-midi : les calmes qui se mettent en place sur le golfe de Gascogne sont désormais bien derrière Groupama 3.
Groupama 3 a dû enchaîner trois empannages pour parer la pointe de l’Espagne et se dégager des côtes (et du trafic maritime) afin de bénéficier d’un vent de secteur Est qui se renforçait au fur et à mesure que le trimaran géant gagnait dans le Sud. Et dès ce midi (heure française), Franck Cammas et ses neuf équipiers renouaient avec des vitesses plus soutenues pour une longue descente vers l’équateur : l’hémorragie de milles concédés sur le temps de référence prenait fin et le bateau alignait dès l’après-midi les mêmes vitesses (plus de 22 nœuds) que son prédécesseur, Orange 2. La position de Groupama 3 est désormais favorable car il va pouvoir descendre quasiment d’une seule traite vers l’archipel du Cap-Vert.
« Le prochain objectif est la négociation d’une dépression que nous allons contourner par l’Ouest au large de Madère : nous aurons du vent portant, mais il pourra être assez fort, jusqu’à trente nœuds et plus mardi soir ! Avant il y a cette phase de liaison plutôt rectiligne dans laquelle nous sommes en ce moment. La trajectoire proposée par le routage est très proche de l’orthodromie (route directe), ce qui nous fait aussi gagner du temps, mais il y aura tout de même encore deux petits passages délicats : l’entrée dans ces basses pressions et l’arrivée dans les alizés avec une traversée de dorsale anticyclonique… »
La route de Groupama 3 s’annonce donc assez proche des trois archipels de Madère, des Canaries et du Cap-Vert, mais Franck Cammas et son navigateur Stan Honey savent qu’il ne faut pas trop raser ces reliefs très perturbants : « Nous passerons dans l’Ouest, mais au Cap-Vert, nous serons obligés de nous rapprocher des îles… Peut-être verrons-nous une dernière fois une terre avant le cap Horn ! Et pour l’instant, la situation dans l’Atlantique Sud n’est pas très claire : on a préféré saisir notre chance puisque c’était la fin de notre stand-by, mais ce n’est pas réjouissant… » Pourtant, d’ici-là, l’anticyclone de Sainte-Hélène a le temps de se repositionner et, quoi qui’il en soit, l’équipage a pu prendre son rythme dans une ambiance nettement moins fraîche au fil des heures. Groupama 3 a mangé une première part de son pain noir cette nuit, mais dès demain mardi, la situation devrait s’inverser et son retard sur le temps de référence fondre rapidement…




















