« La bête est coriace, elle ne se laisse pas prendre ! » : Jean-Pierre Dick évoquait à la vacation du jour « un long serpent anticyclonique » qui se profile devant l’étrave de Paprec-Virbac. D’ici trois jours en effet, se dessine sur les fichiers météo une longue dorsale, sans vent, allant des Canaries à Gibraltar. Une sacrée barrière à franchir dans la longueur !
« Une partie de la course va peut-être se jouer là», explique Jean-Pierre, « c’est à la fois passionnant et angoissant. Nous allons essayer de passer au Nord de cette dorsale, mais rien n’est évident, les fichiers changent tout le temps, et les différents modèles météo ne s’accordent pas.»
En attendant de savoir si Paprec-Virbac 2 réussira à contourner cette « bête » par le Nord, le duo franco-irlandais s’acharne toujours à remonter l’alizé à contre-sens, tout comme leur poursuivant direct, Hugo Boss. Les speedomètres des deux bateaux de tête plafonnent à 10-11 noeuds, et leurs VMG (vitesses par rapport au but) tournent autour de 6 à 7 noeuds.
Du près, toujours du près…
Bien calé dans un alizé régulier, Hugo Boss a remis un peu d’Est dans sa route à la mi-journée, il est à nouveau plus proche de la route directe.
A quelques 455 milles de Paprec-Virbac 2, sous un ciel gris, les hommes en noirs suivent plus ou moins la même trajectoire que le bateau bleu, à savoir une laborieuse remontée vers la Méditerranée, au près. « Le vent risque de faiblir dans les jours à venir, aucune accélération n’est prévue. On fait de notre mieux ! », précisait aujourd’hui un Alex Thomson un brin résigné.
Temenos II et Mutua Madrileña profitent, eux, de très belles conditions : les alizés de l’hémisphère Sud les autorisent à tracer une route quasi directe, sous le soleil brésilien. L’alizé a toutefois ses caprices et Michèle et Dominique doivent beaucoup manoeuvrer pour rester dans une configuration de voile optimale. « Génois, foc, génois, foc, génois, foc : entre les deux nos coeurs balancent… Les heures passent et nous faisons défiler à l’avant du bateau, les deux modèles les plus « tendance » du moment ! », écrivait Michèle la nuit dernière.
Pour l’instant, le duel entre Temenos II et Mutua Madrilena semble en « stand by » : leurs vitesses sont proches et leurs routes identiques. La bagarre reprendra sans doute ses droits lors du prochain passage délicat du parcours : le pot au noir.
Michèle Paret et Dominique Wavre ne sont plus qu’à deux petites journées de la porte n°7 du parcours (au niveau de l’archipel de Fernando do Noronha), qui précède de quelques centaines de milles l’équateur et ses turbulences.
Enfin, les jours se suivent et ne se ressemblent pas pour Servane Escoffier et Albert Bargués : lâchement abandonnés par Eole hier, ils ont retrouvé aujourd’hui un très bon rythme, à plus de 12 noeuds de moyenne, sur la route de Barcelone. Un passage orageux très instable va les toucher aujourd’hui : ce devrait être leur ultime « barrière » avant de profiter à leur tour d’alizés bien mérités.
Classement du 31 janvier à 15h:
1. PAPREC-VIRBAC 2 à 2164 milles de l’arrivée
2. HUGO BOSS à 459 milles du premier
3. TEMENOS II à 1454 milles du premier
4. MUTUA MADRILENA à 1544 milles du premier
5. EDUCACION SIN FRONTERAS à 2788 milles du premier
ABD. VEOLIA ENVIRONNEMENT




















