Le décès du grand architecte, Olin J. Stephens, qui a fêté ses cent ans en juillet dernier, a été annoncé hier aux Etats-Unis. Son autobiographie s’ouvre avec les phrases suivantes. “J’avais de la chance: J’avais un objectif. Depuis toujours, j’avais envie de dessiner des bateaux rapides.”
Originaire de New York, il a commencé a fréquenter l’Institut de Technologie de Massachusetts (le MIT) en 1926, mais a dû abandonner ses études très rapidement pour cause de maladie. Après avoir navigué sur un 6M, à l’âge de 20 ans, il avait vite envie d’apprendre comment dessiner ses propres unités et s’est mis à étudier les concepts de l’époque. Dès 1929, il s’est allié avec Drake Sparkman pour former un duo remarquable avec Sparkman au poste de directeur commercial et Stephens responsable des plans.
Parmi ses première créations, le monotype, Manhasset Bay, qui navigue toujours plus de 70 ans après, et surtout son quatrième plan, un 52 pieds, Dorade, qui s’est distingué en remportant la transat et la Fastnet en 1931. Dans l’approche de Stephens, la conception des bateaux est devenue une science, avec expériences et essais au programme. Dans les années 30, Olin Stephens découvre la Coupe de l’America d’abord comme membre de l’équipage du Defender, mais surtout en 1937, quand son J-class, Ranger, allait dominer la saison.
Par la suite, les plans Stephens allaient remporter huit des neuf éditions de la Coupe. La liste de bateaux célèbres dessinés par Stephens serait bien trop longue à énumérer, car après la Coupe, il a travaillé sur les 6M des J.O.des années 40-50. Après la guerre, la jauge mise en place en Angleterre par le RORC favorisait les plans d’Olin Stephens et ses bateaux ont régulièrement remporté l’Admiral’s Cup et la One Ton Cup. A la fin des années 60, Stephens jouait un rôle important dans l’élaboration des jauges IOR et IMS. Au cours des dernières années de sa vie, Olin Stephens continuait de travailler malgré sa retraite de la société qu’il avait fondée, en écrivant des livres et en élaborant des logiciels d’aide à la conception.
Dans son autobiographie, il décrit ainsi sa vie, “J’étais toujours conscient du besoin de retrouver un équilibre. J’ai fait de mon mieux pour trouver cet équilibre à court terme et à long terme. En général, je peux dire que j’ai appliqué ces principes de l’équilibre dans l’architecture, dans les affaires et dans tous les plaisirs de la vie.”
Décès d´Olin Stephens
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