Dee Caffari revient sur son démâtage

    « Il était environ 6h00 du matin TU et j’étais dans la descente toute habillée et attachée avec mon harnais. On était au près à 8-9 nœuds, trois ris dans la grand-voile et trinquette et le temps était sacrément mauvais. Aviva est retombé d’une vague, a atterri en faisant un grand boum et s’est écrasé puis a frémi. J’ai sauté sur le pont et ai vu le mât tomber sur bâbord. Je me suis juste dit : « Oh my God ! »
    A ce moment précis, le mât tapait contre la coque du bateau et pour éviter de sérieux dégâts, il était impératif de couper et de dégager le gréement aussi vite que possible.
    Dee continue :
    « J’ai dû trouver un moyen de libérer le mât pour éviter les dégâts tout en essayant de comprendre ce qui venait de se passer. Le mât s’est cassé juste au-dessus du troisième ris et il est tombé sur le côté. Ca a pris une heure et 25 minutes pour dégager le bateau de tout dégât éventuel. Il me reste la bôme et un outrigger mais j’ai abîmé une dérive et un safran. Je dérive avec le vent. J’ai eu des pointes de vent à 48 nœuds et puis ça s’est calmé. Mais c’est encore remonté à 47 nœuds avec de grosses vagues. »   
    La course commence maintenant pour l’équipe à terre qui étudie les options limitées pour ramener Dee et Aviva à terre sains et saufs. Basée à Fareham en Angleterre, l’équipe d’Aviva Ocean Racing est en contact avec les autorités de La Corogne et de Vigo en Espagne, les deux ports les plus proches pour organiser un remorquage. Il se pourrait qu’il faille encore 24 heures avant qu’un remorqueur puisse rejoindre Aviva. L’équipe, menée par le directeur du projet, Andrew Roberts, va également demander à un hélicoptère d’être en stand-by pour récupérer la navigatrice si les conditions empirent. 
    Dee ajoute :
    « Nous étudions La Corogne en Espagne parce que c’est ce qu’il y a de plus près, c’est à 140 milles. J’espère qu’ils vont pouvoir envoyer un bateau pour me remorquer. Je n’ai pas assez de gas-oil pour rentrer au moteur et c’est du près partout en ce moment alors je n’irai nulle part rapidement. Le vent doit se calmer ce soir, mais ma priorité c’est de ramener le bateau. Je pourrai facilement être hélitreuillée mais je veux ramener mon bateau.
    « Je ne sais pas vraiment comment je me sens, l’heure qu’il est… Je marche à l’adrénaline. Mes mains sont coupées d’avoir utilisé la scie et les couteaux sur le gréement mais je crois que les émotions vont arriver plus tard. J’ai l’impression d’être poussée à la limite et que c’est la mauvaise surprise de fin. L’option facile serait de quitter le bord mais le bateau est intègre et les conditions vont s’améliorer. Je vais devoir être patiente parce que c’est dans notre intérêt de ramener le bateau. Il y a tellement de choses à bord que je ressens le besoin de le ramener à bon port.

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