A midi, Loïck Peyron (Banque populaire) cavale en tête de la Route du Rhum avec une avance d’une quarantaine de milles sur Seb Josse sur son MOD70 Edmond de Rothschild. Pas de changement non plus en IMOCA où François Gabart (Macif) dispose de sept milles d’avance sur Vincent Riou (PRB).
Toujours un peu en retrait à une cinquantaine de milles du leader Yann Guichard (Spindrift) revient sur les conditions de ces dernières heures. « Ça a été compliqué cette nuit, il a fallu slalomer entre les cargos et les pêcheurs. Il y a eu des moments un peu chauds. Je n’ai pas eu de problèmes mais la nuit a été éprouvante. La mer est croisée et pas facile. Je ne suis pas allé très vite vu l’état de la mer, j’ai beaucoup manœuvré et les manouvres dans 25/30 nœuds voire plus, la moindre erreur est fatale. J’espère pourvoir accélérer quand la mer se calmera, pour l’instant elle est presque de face. Le portant, ce n’est pas pour tout de suite… On a encore 30 heures difficiles pour le bonhomme et le bateau, on souffre avec lui, on a l’impression qu’il va se désintégrer. Dans les vagues, l’étrave décolle de 15 mètres… ».
Francis Joyon (IDEC) n’a plus d’ordinateur de bord et quelques soucis électriques, mais rien de grave. Il raconte : “Je t’appelle avec le téléphone satellite dans une main et l’écoute dans l’autre : le vent est assez fort et très instable. Un coup je suis au près serré, un coup au vent de travers… le vent oscille brusquement entre l’ouest/sud-ouest et le nord-ouest, ce n’est pas très cool et très tendu en multicoque ! J’ai deux ris dans la grand voile et il me faut faire des changements de voile d’avant de temps en temps entre la trinquette et l’ORC), pour faire ça je me mets au vent arrière pour rouler et j’essaie de faire vite… La mer est très difficile à gérer car la houle de travers est assez forte, il y a au moins 4 mètres de creux et surtout celle-ci vient heurter la mer du vent. Le résultat n’est pas joli-joli à voir… et en plus il n’y a pas de soleil pour recharger mes panneaux solaires (rires) Cette nuit, on a eu jusqu’à 38 nœuds et surtout je me bagarre avec les grains…C’est très inconfortable : jamais je n’avais fait taper le bateau à ce point là ! Ça secoue vraiment très, très fort et je pense qu’on va avoir des conditions encore instables comme ça toute la journée. Ce qui m’embête un peu c’est que j’ai du mal à trouver la vitesse optimale, car je suis obligé de choquer tout le temps… sinon le bateau s’envole. “









