Bernard Stamm avait qualifié l’année 2010, d’année de ‘transition’. Et quelle transition ! En quelques mois, il aura participé à trois courses, dont deux transatlantiques et parcouru près de 10 000 milles. Bernard n’appartenait pas à la grande et belle famille des ‘Figaristes’. Et ce n’est naturellement pas pour compléter son tableau de chasse de skipper s’est lancé sur le circuit début 2010 sur Cheminées Poujoulat, mais bien pour peaufiner sa préparation en vue du Vendée Globe 2012. Régater, naviguer, courir les mers, encore et encore… pendant qu’en Suisse, un 60 pieds Imoca ‘sur mesure’ était en construction.
Premier acte au printemps : la Transat Ag2r entre Concarneau et Saint Barth, qu’il a choisi de courir avec Gildas Mahé. Cheminées Poujoulat a franchi la ligne d’arrivée en 10ème position. Un joli résultat pour cet équipage de bizuths et surtout pour Bernard, dont c’était la première course en monotype, même si Stamm court toujours pour la ‘gagne’, «sinon à quoi bon courir ?» ne manque-t-il jamais d’ajouter.
Deuxième acte en été : La Solitaire du Figaro. Décomplexé, Bernard s’y est inscrit avec le même objectif. « Je n’ai pas de plan de carrière en Figaro, ce n’est pas, comme pour la plupart des concurrents, l’objectif de ma saison. C’est une manière d’apprendre de nouvelles choses. Tout ce qui m’arrivera sur cette course ne sera que du bonus. Même une mauvaise place. En Figaro, on navigue beaucoup au contact et j’ai encore énormément de choses à apprendre dans cet exercice ». Cette Solitaire sera formatrice bien entendu, mais frustrante, puisque alors que Bernard se battait avec talent, un concurrent lui a grillé la priorité. Cheminées Poujoulat était alors trop abîmé pour continuer en course, mais Bernard a pu toutefois rejoindre le port de l’arrivée finale, Cherbourg, sans abandonner.
Troisième acte en automne : La Route du Rhum, une course mythique à laquelle Bernard n’a jamais participé. C’est en Class40 Cheminées Poujoulat que Stamm s’inscrit, une série qui comptait 45 concurrents. Bernard n’en faisait pas mystère, même si cette épreuve était inscrite à son programme sportif comme une course d’entraînement sur son chemin vers le Vendée Globe 2012, le skipper de Cheminées Poujoulat reste un compétiteur. Il ne faudra pas longtemps pour que Bernard prenne les commandes la flotte des Class40, dès le deuxième jour, il mène la danse. Mais le 4 novembre, Bernard contacte son équipe à terre pour signaler une avarie de barre. Commence alors une course contre la montre, dès lors que Stamm a décidé de ne pas abandonner. Après une escale technique aux Açores, Cheminées Poujoulat repart. C’est sans compter sur la force morale de Bernard qui se fixe alors un objectif difficile : être dans le top ten. Et le 20 novembre, au petit matin, Cheminées Poujoulat franchi la ligne d’arrivée à Pointe à Pitre, il est 9ème !
Désormais, il va se consacrer à son 60 pieds Imoca dont la construction s’achèvera en début d’année prochaine. C’est une nouvelle ère qui s’ouvre pour le skipper de Cheminées Poujoulat.