"Du près pendant 3 jours avec de la mer bien formée, une belle houle, ça tape, ça tape jusqu’à attraper l’adonnante au niveau de Recife. Qu’elle est dure cette partie de la transat…" Adrien Hardy, formidable acteur des éditions 2005 et 2007 de la Charente Maritime/Bahia Transat 6,50 ne nous en voudra pas de plagier aujourd’hui ses mots, qui traduisent avec tant d’exactitude et de précision cette nouvelle dimension prise par la course.
Les alizés dits "du sud est" soufflent bien sur la flotte, mais caressent les étraves à rebrousse poil, et c’est au près que progressent les solitaires. Seul concurrent à s’offrir le luxe d’abattre un tant soit peu, c’est à dire de s’écarter légèrement du lit du vent, pour se donner confort et vitesse, le vainqueur de la première étape Bertrand Delesne (Entreprendre Durablement). Le Breton, qui déplorait hier encore 78 milles de retard, a senti le vent du boulet. Il cravache depuis sur son option sud si chèrement payée et a commencé cette nuit à toucher quelques dividendes en ramenant son déficit sur le leader Ruyant (Faber France) à 66 milles, regagnant quelques places au général pour glisser en 5ème position. Rien n’est joué naturellement, car le jeune Dunkerquois, à moins de 1 000 milles de l’arrivée, et qui devrait dans quelques heures saluer Neptune au passage de l’équateur, ne s’en laisse pas compter. N’empêche! avec ses 7,16 noeuds de la nuit, Delesne est de loin le plus rapide de la flotte et c’est bien un final somptueux qui s’annonce.
Et cette promesse vaut naturellement pour les Séries, où Francisco Lobato (Roff TMN) perché loin dans son ouest, voit son avance s’émietter chaque jour davantage face à ses dauphins historiques, le Havrais Charlie Dalin (cherchesponsor charliedalin.com) et l’italien Ricardo Appoloni (Mavie pour Mapei) plus proches de la route directe. Le portugais va devoir se recaler, sous peine de devoir "contreborder Noronha" selon l’expression d’Adrien Hardy.