Comment as-tu appris que tu étais sélectionné dans l’équipage ?
« A 15 jours de la Solitaire du Figaro, je n’avais pas de budget, je me demandais ce que j’allais faire. C’était un peu dur. Et puis, un vendredi soir, Ovimpex m’a dit OK pour la Solitaire du Figaro. Le lendemain, à 8h00, Mich Desj m’appelait pour me demander si ça me disait de faire la Volvo Ocean Race ! J’ai fait ma Solitaire du Figaro et le lendemain de l’arrivée, je suis parti à Sanxenxo rejoindre la base du bateau espagnol. J’ai commencé à naviguer. Tout s’est enchainé très rapidement. J’étais un peu impressionné au début de naviguer aux côtés de personnalités comme Iker Martinez ou Xabi Fernandez mais dans chaque équipe, il y a des champions ou médaillés olympiques. En tant qu’équipier de moins de 30 ans, tu te dis « bon OK, je vais faire un peu le bouche-trou ». Je m’étais toujours dit, la première fois que tu fais ta Volvo, tu as forcément la bannette la plus pourrie… Bon, ça c’est le cas (rires) ! Finalement, on se rend compte que l’équipier de moins de 30 ans peut aussi occuper des postes plus importants. A bord, je vais régler les voiles et barrer. J’ai toujours été barreur donc je suis content. J’aurais été frustré de faire un tour du monde sans toucher la barre ! »
Pourquoi Mich Desj a pensé à toi pour intégrer MAPFRE ?
« J’avais de l’expérience du large par rapport à des équipiers de mon âge puisque j’avais traversé au moins 10 fois l’Atlantique. J’ai aussi pas mal fait d’équipage en multicoque. Et puis surtout, il fallait être disponible ! Il y avait Sam Goodchild et moi à Port La Forêt.Au début, avec Sam, on ne savait pas trop dans quelle aventure nous avions mis les pieds. Tu mets pas mal de temps à réaliser ce que tu vas faire, pourquoi et l’énergie qu’il faut mettre dans le projet notamment dans la foulée de la Solitaire. Il a fallu continuer à garder de l’énergie alors que j’étais crevé. En plus, nous ne sommes pas habitués en tant que marin français au même rythme de travail. Là, on se levait très tôt, on finissait très tard le soir et on ne connaissait pas les week end. Après on s’y fait vite et on y prend goût ! »
Comment abordes-tu la course ?
« Je suis super content d’être là même si j’ai plein de doutes encore sur beaucoup de choses. Passer 25 jours en mer, ce la ne me dérange pas. Faire une deuxième étape dans la foulée ça peut piquer un peu mais une troisième… J’ai hâte de voir ce que peut donner 70 jours en mer ! Je suis curieux de voir cela car j’ai envie de faire le Vendée Globe, de passer beaucoup de temps en mer. »
Que penses-tu pouvoir apporter à cet équipage ?
« J’ai surtout plein de choses à apprendre ! Ce que je remarque c’est que les étrangers sont souvent excellents à un poste et ils ont toujours fait uniquement ce poste-là mais ils ne s’intéressent pas à la navigation. Moi j’aime bien savoir où on va, pourquoi on y va. Les autres voient que nous sommes intéressés par ça et du coup, ils essayent maintenant aussi de comprendre, de s’intéresser à leur tour. »
Et la concurrence ?
« On a peu navigué les uns contre les autres au final. Il y a juste un moment où nous avons été étonnés sur le début de la leg 0 de la vitesse de Team Brunel. Forcément, nous avons un peu de retard en heures de navigation. Mais les leaders sont pour l’instant Team Brunel, Abu Dhabi Ocean Racing, Dongfeng. C’est vrai sur le papier et c’est vrai sur l’eau. On voit qu’il y a un petit cran de retard avec les filles et aussi avec Alvimedica même s’ils ont gagné l’In-Port. La monotypie permet de gommer les différences de budget. »



















