Loïck Peyron revenait ce midi sur les évolutions notables de ces dernières heures :" Nous sommes au milieu de l’Atlantique Sud et ce n’est plus du tout la croisière. Depuis presque 24 heures, nous sommes dans les fameux 40èmes rugissants. Nous avons 30/35 nœuds de vent, une vitesse moyenne entre 30 et 35 nœuds, le tout dans une eau à 8° qui ne cesse de chuter. On peut dire qu’on est dans le grand bain. Nous avons sorti les polaires. On est déguisés en oignons et on va rajouter des couches au fur et à mesure. Nous avons vu les premiers albatros hier, de loin, mais ça marque quand même un peu les choses ".
Face au changement de régime de ces dernières heures, plus que jamais, la règle de conduite qui vise à maintenir la machine à 80 ou 90% de ses capacités est de mise. Ainsi, nulle question de forcer le trait et de tenter d’affoler les compteurs plus que de raison. En la matière, la prudence s’impose alors qu’il reste, rappelons-le, encore 18 000 milles à avaler. " Nous faisons un travail, avec Marcel van Triest et Juan Vila, qui s’attache à éviter les zones de vent trop fort et de mer trop difficile. Depuis ces dernières 24 heures, la mer s’est levée et nous avons ralenti un peu pour essayer de ne pas surtoiler le bateau. Nous sommes actuellement sous deux ris/trinquette. Globalement, nous sommes toujours en deçà de ce qu’on peut faire. La différence entre le potentiel du bateau et le rythme que nous tenons est d’autant plus importante qu’on ralentit facilement parce qu’on a de l’avance. C’est un petit matelas qui n’est pas encore assez gros, mais ça nous permet un certain confort".
S’ils sont plusieurs à bord à avoir déjà "traîné" leurs bottes dans ce Grand Sud qui fascine autant qu’il impressionne, certains y confrontent également leur ressenti pour la première fois. Un mélange des genres de nature à inspirer Loïck Peyron : " Il y a toujours une petite excitation à arriver dans les 40ème et les 50ème. Les premières risées un peu fraîches ont un air d’aventure rare, qu’on a ici la chance de partager en équipage. Les bizuths du bord sont bien entourés par les vieux briscards. Il y a tout ce qu’il faut dans cet équipage, des bleus et des vieux ! Même après plusieurs expériences, le tour du monde est un éternel renouveau. On ne s’y prépare jamais de la même manière. De mémoire, je n’avais jamais dépassé la barre des 700 milles en 24 heures comme nous venons de le faire. Je suis finalement bizuth moi aussi dans pas mal de domaines ".
Avance/Retard à 16h00 : 1013,1 milles par rapport au temps de référence




















