La dure loi du tour du monde

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En ce dixième jour de course, le constat est implacable : le temps passe et ne joue pas en la faveur de Pascal Bidégorry et ses équipiers. Ainsi, l’inévitable contournement de la bulle a-t-il non seulement réduit l’avance sur le tableau de marche à néant, mais est allé creuser le déficit de milles. Interrogé sur la situation ce midi, Pascal Bidégorry relativise : "Hier après midi encore, on n’avait aucun fichier qui nous donnait la réalité de ce qu’on avait sur l’eau. C’est dire la complexité de la stratégie qu’il faut avoir à bord. Avec les modèles de ce matin, on a un peu plus de visibilité pour les deux jours et demi à venir. Cela a l’air de concorder sur le fait qu’on va bientôt avoir du vent et repartir. Je pense donc que notre retard va se stabiliser autour de 450 milles et j’espère qu’on va pouvoir grignoter des petits milles dans les jours à venir. Après il ne faut pas se voiler la face, c’est la météo qui va décider".

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Profitant de vents de 25 nœuds, les quatorze marins du bord devraient, pour un temps, souffler un peu. Mais bien décidé à s’accrocher, l’anticyclone pourrait bien continuer à leur donner du fil à retordre dans les jours à venir. Pascal Bidégorry ne cachait rien des interrogations du moment : "On a des centres anticycloniques qui se retrouvent autour des 42° 43°, c’est à dire les latitudes auxquelles on devrait naviguer. Ca pose un gros problème parce qu’on a des routages qui, hier, nous faisaient descendre jusqu’à 55°, ce qui nous cause un "léger" petit souci car il y a un rassemblement d’icebergs en approche du cap de Bonne Espérance, par 44°. On rentre dans la dure loi du tour du monde".

Détermination collective
Dans ces conditions et face à la difficulté de prévoir un avenir à plus de 72 heures la plupart du temps, l’ambiance générale du bord devient un élément clé de la bonne marche du bateau. En la matière, les propos du skipper avaient tout pour traduire l’état d’esprit partagé par tous : "C’est facile d’être le chef d’orchestre de cet équipage. Il y a de la qualité, de la performance, tout ça dans une ambiance qui est très sympa. Tout le monde sait que sur le Trophée Jules Verne on est parfois en avance, parfois en retard. De toute façon, on se battra tous jusqu’à la ligne d’arrivée parce qu’on est tous déterminés à faire de notre mieux. Maintenant il faut que le vent nous aide un petit plus …"

Situation à 17h
Retard de 372,2 milles
Distance parcourue : 5733 milles
Vitesse instantanée : 31,6 noeuds