Partis vendredi dernier juste après le coup de vent, les 10 concurrents ont été cueilli dès la première nuit par une forte houle résiduelle et les derniers miasmes de la dépression espagnole. Rémi démontrait dans ces conditions musclées son excellent niveau de préparation et les qualités marines du plan qui porte son nom.
Le contournement de Minorque allait pour tous les concurrents prendre un visage souvent épique, avec une première phase de petit temps qui voyait les plus audacieux, Pendibene en tête, jouer avec les cailloux de nuit et au ras des côtes Minorquines, avant qu’un violent épisode orageux ne balaie la flotte, provoquant les inévitables phénomènes de casse, et redistribuant sérieusement les cartes du classement général. Imperturbable, Rémi Fermin faisait le dos rond, et sans altérer le moins du monde sa route, gagnait dans le Nord Est vers les Mèdes. "Je crois que j’ai à cet instant, eu moins de vent que mes concurrents qui parlent de "baffes" à 50 noeuds" reconnaît le vainqueur. Il laissait ainsi dans son sillage 9 solitaires en proie aux doutes et à la casse matérielle.
Andrea Pendibene n’échappait pas à la règle, qui s’interrogeait fortement sur la suite à donner à sa course quand sa grand voile se déchirait tout au long de la ralingue. Tenté un instant par "l’arrêt au stand", l’Italien descendait finalement sa GV à hauteur du premier ris et poursuivait ainsi sa course. Au terme de 5 jours et 57 minutes de course, Andrea l’emporte en Série.
"Je me consacre pratiquement exclusivement à mon bateau depuis le mois de mai" raconte Rémi Fermin après quelques heures de repos. "Mon objectif est la Transat 6,50 Charente Maritime-Bahia en 2011, et cette Hexis Cup m’a permis d’évaluer les performances de mon bateau sous des régimes de vent extrêmement variés. Je savais Andrea très véloce dans les petits airs et il est effectivement revenu à moins de 6 milles de mon tableau arrière dans l’ouest de Minorque."
Chaque concurrent encore en course dans cette Hexis Cup semble mettre un point d’honneur à terminer en beauté ce Grand huit Méditerranéen. Le jeune Renaud Chavarria (Béziers Méditerranée N°596) tient pour le moment la corde dans la course au podium. Il est attendu vers 20 heures ce soir, mais devra rester vigilant jusqu’au bout tant la menace de l’Italienne Suzanne Beyer (Penelope N° 745) se fait insistante. Elle est elle-même la cible d’un duo inséparable depuis 24 heures, constitué de la jeune Française Marie Duvignac (TPM N°660), bien remise de ses frayeurs dans l’orage Minorquin, et de l’Espagnol Didac Costa (Cristalljoia N°519).
Toujours en mer à 16h00 :
1 – Suzanne Beyer / Penelope n°745 à 38 milles de la ligne d’arrivée (vitesse 8 nds)
2 – Renaud Chavarria / Béziers Méditerranée n°596 à 38,4 milles de la ligne d’arrivée (7 nds)
3 – Marie Duvignac / TPM n°660 à 39,2 milles de la ligne d’arrivée (8,5 nds)
4 – Didac Costa / Cristalljoia n°519 à 39,4 milles de la ligne d’arrivée (7,5 nds)
5 – Marc Dubos / Cepat n°571 à 42,74 milles de la ligne d’arrivée (6,5 nds)