Pour les responsables de l’équipe, la clé de la victoire d’Ericsson 4 se trouve dans sa solide préparation. En s’inscrivant à la course trois mois seulement après la dernière édition, Ericsson avait ainsi la possibilité de choisir son architecte (Juan K) et son constructeur (Killian Bushe) et de sélectionner les meilleurs marins du monde. Rapidement la décision avait été prise de construire les bateaux à Kista à côté du siège d’Ericsson et d’établir une base d’entraînement aux Canaries. Mais hissée au rang de grands favoris, la pression montait sur l’équipage international. Ce week-end lors de l’arrivée à Saint Pétersbourg, Torben Graël était clair sur cette question, mais tenait également à souligner le rôle de tous ceux impliqués dans le projet, « Je suis heureux maintenant, car on n’a plus cette énorme pression sur nous. Il a fallu beaucoup d’efforts, une bonne organisation et un travail d’équipe. Nous avons une fabuleuse équipe. Je ne parle pas seulement des onze gars, qui ont gagné la course, car c’est toute une équipe qui a gagné. » Pour le chef de quart, Stu Bannatyne, « C’est la préparation qui compte le plus. Tout a bien fonctionné parce qu’Ericsson s’est engagé très tôt. Ils ont choisi les bonnes personnes et ensuite les décisions ont été les bonnes. Nous avions à nos côtés des gens expérimentés et un bon programme. »
Quant au second bateau d’Ericsson mené par Magnus Olsson, qui a terminé quatrième, l’objectif avait été de réunir de jeunes marins nordiques afin de leur permettre de développer leurs talents en vue de l’avenir. Seulement deux des onze membres de l’équipage pouvaient se vanter d’une riche expérience dans des courses au large. Les neuf autres étaient des novices dans ce genre de courses, venant plutôt de la Coupe de l’America ou des disciplines olympiques. A chaque arrivée d’étape, leur joie était contagieuse et les autres équipes n’ont pas hésité à les applaudir et à les féliciter des progrès réalisés. Le vétéran, Olsson se disait fier de ses gars, « C’est un peu décevant de terminer quatrième, car on a toujours envie d’être sur le podium, mais nous avons fait de très bonnes étapes et avons eu des succès dans cette épreuve. Maintenant on peut dire que ces gars sont solides. » Cette solidarité était très évidente lors que l’équipage a dû confronter des creux de sept mètres dans un bateau qui prenait de l’eau au large de Taïwan. Avec la menace de voir leur course se terminer en Asie, l’équipe technique a réussi à réparer les dégâts à la coque en douze jours. Même face à ces soucis la bonne humeur était de rigueur dans l’équipe nordique. Lors de la peinture du bateau, Olsson a obligé l’équipe à dessiner une paire de ciseaux et une ligne indiquant la partie réparée. Leur bataille contre la montre a été gagnée de justesse, car 90 minutes après son arrivée en Chine, l’équipage a dû enchaîner avec le départ de la longue étape vers le Brésil. Certes Ericsson 4 a remporté la Volvo Ocean Race 2008-2009, mais pour sa détermination, sa persévérance et sa joie de vivre cette course, Ericsson 3 a lui aussi suscité le respect de tout le monde.




















