Safran cassé sur Telefonica, Groupama de retour en tête

Groupama Atlantique Nord
DR

Il aura fallu attendre un tour du monde pour que les voiliers de la Volvo Ocean Race affolent les compteurs : des pointes de vitesse à plus de trente cinq noeuds et des moyennes de plus de 27 noeuds… Après le petit temps des Açores, la flotte est entrée dans une dépression, avec des vents d’Ouest de vingt noeuds, montant progressivement à 30-35 noeuds en attendant le plus fort du coup de vent programmé pour la fin de l’après-midi ce jeudi. Au moment où il faudra prendre la décision d’empanner pour la dernière ligne droite vers Lorient…

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Mais juste avant la nuit dernière, Franck Cammas et ses hommes ont connu une alerte rouge quand la grand-voile est restée bloquée en tête de mât alors que la brise forcissait : le système de hook, qui permet de maintenir la voile à poste était coincé et Brad Marsh a dû monter trois fois en tête de mât pour résoudre le problème.

Heureusement, ce problème technique s’est opéré avant la tombée de la nuit et Franck Cammas et son équipage ont pu remettre du charbon sous voilure réduite alors que la brise montait à plus de trente noeuds. L’écart qui avait atteint plus de onze milles sur les leaders espagnols s’est rapidement réduit à six milles avec les Américains à vue sous le vent, et les néo-Zélandais juste au vent. Malgré ce léger ralentissement passager, Groupama 4 enregistrait 560 milles au compteur sur les dernières 24h (de 15h mercredi à 15h jeudi), sa plus grande distance parcourue depuis le départ de la Volvo Ocean Race à Alicante !

« On a dû attaquer pour récupérer les milles perdus : on a eu de bonnes conditions ces dernières 24h mais je ne sais pas si nous friseront les 600 milles / jour. Jusqu’à 30-35 noeuds de vent, ça va, mais ensuite ça devient plus rock & roll… Ce soir, ça va être chaud quand il faudra empanner, mais de toutes façons, on n’a pas de troisième ris ! A la barre, il faut savoir gérer les trous derrière les vagues et comment on relance le bateau, un peu comme un multicoque pour éviter les plantés dans la mer. Il y a beaucoup plus de travail que sur un trimaran et on ne barre que deux heures maximum. » indiquait Franck Cammas ce midi.

Vers une arrivée serrée

La grande nouvelle de ce jeudi musclé, c’est le ralentissement soudain de Telefonica peu avant 15h (heure française) : les Espagnols continuaient à faire route vers Lorient, mais à une vitesse inférieure à sept noeuds… Quand les trois autres prétendants au podium déboulaient encore à 24 noeuds. Ce ralentissement s’expliquait par la casse d’un des safrans du VO70 espagnol. Mais Telefonica réaccélérait une heure et demi plus tard. Ce coup du sort ibérique remet en jeu le podium final car si le voilier hispanique termine au-delà de la troisième place, sa situation deviendra très inquiétante pour espérer conserver ses chances à Galway.

« Le vent ne va décroître qu’après minuit. Actuellement, il n’y a que vingt minutes d’écart entre le premier et le quatrième : il peut se passer beaucoup de choses avant Groix avec l’empannage, le vent qui rentre, les changements de voile, mais ça s’annonce serré jusqu’à Lorient avec encore 25-30 noeuds. » complétait le skipper de Groupama 4. « Tout le monde est à l’attaque : c’est chaud et assez stressant car il faut arriver avec tous les morceaux… La course risque de se jouer à l’empannage car il n’y a pas vraiment d’option dans ces conditions là… »

Classement de 15 heures
1 – Groupama 4 à 452.6 milles de l’arrivée
2 – Puma à 3.7 milles du leader
3 – Telefonica à 3.8 milles du leader
4 – Camper à 5.1milles du leader
5 – Abu Dhabi à 31.8 milles du leader
6 – Sanya à 70.6 milles du leader