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Vendée Globe. La bonne option de Sam Goodshild

Yoann Richomme aurait aimé trouver ce « trou de souris » par lequel Sam Goodchild s’est échappé dans la nuit de samedi à dimanche. L’Anglais a réussi à prendre les devants et à creuser l’écart, profitant d’une fenêtre favorable. Cependant, il devrait ralentir à l’approche d’une nouvelle zone de vents plus faibles.

La grande question est de savoir si ses principaux concurrents réussiront à recoller à temps ou si Goodchild parviendra à franchir cette zone critique et à conforter son avance. La même interrogation se pose pour Thomas Ruyant, qui reste également en embuscade plus à l’ouest. Il y a 50% de chances que Sam puisse passer. Ce serait alors l’autoroute des alizés qui s’ouvrirait devant lui.
A l’est, Jean le Cam et Conrad Colman sont bien enlisés dans leur option. Ils devraient s’en sortir demain mais ils auront ensuite 600 milles à parcourir ensuite pour revenir à l’ouest. ce qui n’en fait pas une option payante dors et déjà.

Thomas Ruyant

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Vendée Globe. Louis Burton : “On va tout faire pour réparer !”

De la désillusion à la résilience : retour sur la nuit dernière à bord de l’Imoca Bureau Vallée. Après avoir entendu un “gros crac”, Louis Burton a rapidement constaté les dégâts. En concertation avec son équipe à terre, le skipper s’est immédiatement mis en action pour trouver une solution qui lui permettrait de poursuivre la course. Il travaille actuellement sur les réparations, qui s’avèrent particulièrement complexes.

« Le bateau est bien endommagé, je ne veux pas me résoudre à abandonner. Il y a trop d’enjeux sur cette course, je pense que je vais réparer, je vais faire ça en mer. Il y a trop de gens qui suivent le projet. On va tout faire pour continuer ! » confiait Louis ce dimanche après-midi.

Ce type de mésaventure rappelle les problèmes structurels rencontrés par Hugo Boss d’Alex Thomson ou encore ceux du pont du Souffle du Nord de Thomas Ruyant. Ce que subit Bureau Vallée, un plan Manuard, est loin d’être anodin. On comprend l’incompréhension de Louis face à l’ampleur des fissures. Difficile d’envisager de foncer dans les mers du sud sans avoir la certitude que les réparations tiendront dans ces conditions extrêmes.

On le savait pugnace et dur au mal. Louis Burton prouve une fois de plus que sa volonté peut lui permettre de déplacer des montagnes. Le skipper de Bureau Vallée, suite à l’avarie conséquente qu’il a subit en début de nuit hier samedi 16 novembre, est au travail pour réparer les dégâts (fissures) sur le pont et le bordé de son monocoque jaune et noir.

Louis Burton avait démarré cette 10e édition du Vendée Globe intégrant rapidement le top 10, au coude à coude avec les monocoques les plus récents. Bureau Vallée caracolait en 6e position vendredi toute la journée avant de rentrer dans cette fameuse zone sans vent qui stoppait net le groupe de tête parti dans l’Ouest.

« En début de nuit (samedi 16 novembre, ndlr), le vent était enfin en train de rentrer dans l’option Ouest. Ça marchait super bien, j’étais au coude à coude avec Jérémie Beyou et Yoann Richomme, avec le grand gennaker mis sur l’écarteur, le jokey-pool dans le jargon. Et puis, il y a eu une survente, j’ai abattu pour décharger le bateau. Il y a eu un premier crac, s’en est suivi deux autres. J’ai rapidement compris que ce n’était pas normal. » raconte Louis. Après avoir rapidement fait le tour du bateau et pris le temps, dès les premières lueurs du jour, de tout contrôler, le skipper de Bureau Vallée a constaté d’importants dégâts. « Même si Je suis hyper déçu car la course se passait hyper bien, le bateau était prêt. Ce sont de sujets structurels sur ces bateaux à foils, que malheureusement les calculateurs n’arrivent pas à tout prévoir. C’est parti pour de nombreuses heures de réparations. On ne lâche rien ! » poursuit Louis Burton.

Un travail d’ampleur à réaliser porté par une immense envie de continuer

Il n’a jamais été question de baisser les bras pour Louis Burton. Instinctivement et méthodiquement, le navigateur a rapidement entrepris de se mettre à la tâche. Au niveau des fissures sur le pont arrière et une partie du bordé bâbord, l’intérieur et l’extérieur sont en cours d’être poncés, meulés avant de coller des pièces en carbone pour sécuriser le tout. Toute l’énergie du skipper de Bureau Vallée est tournée vers cette réparation d’envergure, réalisée seul et en pleine mer. Au grand large du Sahara occidental, dans le sud-ouest de l’archipel des Canaries, Louis n’a qu’une seule idée en tête : poursuivre son Vendée Globe…

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Vendée Globe. Tactique et stratégie par Sébastien Simon

Sébastien Simon, à bord de Groupe Dubreuil, décrit parfaitement la situation actuelle de la flotte. La zone de vents faibles oblige les concurrents à chercher la trajectoire optimale pour descendre vers le sud, tout en composant avec des grains et des nuages capricieux qui mettent leurs nerfs à rude épreuve.

La stratégie est de descendre en escalier vers l’ouest, la tactique est de choisir le bon couloir pour tenter de rester devant les autres plus au nord. La journée devrait être marquée par une série d’empannages vers l’ouest pour contourner cette zone de vents faibles. Thomas Ruyant et Sam Goodchild ont déjà amorcé ce mouvement, tentant de tirer parti des rares ouvertures dans cette météo complexe.

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Vendée Globe. A l’ouest du nouveau !

Pierre Bouras

Jean Le Cam sur Tout Commence en Finistère – Amror Lux est toujours en tête ce dimanche matin, menant une flotte bien étalée sur 700 milles nautiques qui tente de descendre vers le sud aussi rapidement que possible. Certains des concurrents positionnés à l’ouest, comme Sam Goodchild Vulnérable et Sébastien Simon sur Groupe Dubreuil , ont déjà entamé cette descente, profitant d’une légère ouverture dans la pseudo-dorsale anticyclonique. Les autres devraient suivre dans la journée, mais tout porte à croire que ce premier élan pourrait être un faux départ, car une autre zone de calme les attends lundi. En revanche, le passage de cette zone mardi pourrait offrir un avantage certain au premier qui la franchira, ouvrant un champ libre pour accélérer jusqu’à Fernando de Noronha.

Le pari de Jean Le Cam, qui a choisi de passer par l’est, le maintient pour l’instant en tête de la flotte. Il est actuellement freiné par la zone de calme, évoluant à 8,3 nœuds, tandis que ceux plus à l’ouest ont retrouvé du vent et avancent désormais à plus de 20 nœuds, étant à présent à la même latitude que lui. L’Anglais Sam Goodchild a été le premier à empanner, se retrouvant dans la position de prédilection de son bateau, à l’allure portant VMG. Thomas Ruyant lui a emboîté le pas, suivi par Charlie Dalin, Jérémie Beyou, Nicolas Lunven et Yoann Richomme, qui devraient également basculer bientôt.

Thomas : ” Tout roule à bord ! On a passé une belle journée, une belle nuit. C’est sympa de retrouver du vent après une période de pétole assez longue. La journée a été bien rythmée avec pas mal de bascule de vent, pas mal d’empannages. Ce n’est pas facile d’être dans le bon sens à chaque fois, c’était assez fatiguant. Finalement, d’avoir été au Nord, Nord-Ouest de la flotte, c’était pas mal. Ça a permis de récupérer le vent un peu avant, de sortir un peu plus vite de la zone sans vent. Le jeu continue, ça va être marrant !

Tous anticipent la prochaine zone de calme située 200 milles plus au sud et attendent les dernières données météorologiques pour ajuster leur trajectoire. Un nouveau regroupement des leaders semble probable, offrant la perspective d’un « nouveau départ » qui pourrait lancer les leaders dans une vraie course de vitesse dans les alizés.

Le skipper de Bureau Vallée a prévenu dans la soirée son équipe et la direction de course qu’il avait « entendu un bruit très inquiétant à bord ». Après un check rapide du bateau, il a constaté des fissures sur le pont de son IMOCA (au niveau de l’écarteur du gennaker), ce qui sera à même « d’affecter l’intégrité structurelle de son bateau ». Si Louis a décidé de rester en course, il s’emploie pour trouver une solution. « Il a empanné en milieu de la nuit et fait une route Sud-Est afin de pouvoir travailler sur le pont et s’attacher à réparer », explique Fabien Delahaye à la direction de course.

À l’issue d’une septième nuit en mer, les skippers se partagent toujours en trois groupes – les partisans de l’Ouest, ceux d’une route plus directe et les deux de l’Est – même si les écarts en latéral ont continué de se creuser. Vendredi matin, 300 milles séparaient Thomas Ruyant (VULNERABLE) le plus à l’Ouest et Jean Le Cam (Tout commence en Finistère – Armor-lux), l’un des plus à l’Est. 48 heures plus tard, l’écart est désormais de plus de 650 milles. Or, les zones de molles se décalent à l’Est et « une porte s’ouvre à l’Ouest » dixit Fabien. Les skippers à l’Ouest gagnent en vitesse ces dernières heures (entre 15 et 20 nœuds) et bénéficient de conditions de vent stables comparés à leur compère de l’Est (moins de 10 nœuds). « L’enjeu du moment, c’est de faire du Sud sans être bloqué par la molle ».

À l’Ouest, certains ont déjà empanné à l’instar de Sam Goodchild et Thomas Ruyant qui en profitent pour remonter progressivement au classement (le Britannique est 6e à 7h ce dimanche, le Français 16e). Le Nordiste, qui a réglé son problème de voie d’eau, s’amuse que les deux VULNERABLE « prennent la flotte en sandwich ». Et Thomas n’est pas mécontent de la tournure des événements :

Pour les autres situés plus à l’Est, la nuit a été plus délicate, cette satanée zone de molle se décalant elle aussi plus à l’Est. Jean Le Cam (Tout commence en Finistère – Armor-lux), toujours leader ce matin, voit son trône vaciller même s’il devrait pouvoir le conserver encore quelques heures. Cette nuit, il progressait à 7 nœuds de moyenne, son compagnon d’infortune, Conrad Colman (MS Amlin) à 4 nœuds.

Parmi les neufs skippers qui composent le « groupe du milieu », tous pointent leurs étraves vers le Sud-Ouest à l’instar de Clarisse Cremer (L’Occitane en Provence) et Giancarlo Pedote (Prysmian) qui ont empanné dans la nuit. Alan Roura (Hublot) fait partie de ce groupe, lui qui pointe à la 2e place du classement depuis cette nuit. Il raconte : ” Mon positionnement et mon décalage se sont faits naturellement avec mes voiles. J’ai plutôt bien vécu les dernières heures de course, je ne me suis pas trop posé de question. Ma 4e place hier matin, le ‘top 10’… Ça fait du bien au moral ! Là, j’aimerais revenir vers l’Ouest et recoller avec la petite flotte dans laquelle je suis.” Dès cette nuit, le Suisse savait qu’il allait être confronté à du vent plus faible puis des « phases avec plus ou moins de vent ». Qu’importe, Alan s’accroche, fidèle à sa réputation et sa détermination. « C’est un positionnement qui n’est pas simple, il faut s’attacher à faire avancer le bateau » Mais la bataille du moment, quels qu’en soient les vainqueurs, ne présage rien pour la suite. Alan le dit à sa manière : « il peut se passer plein de choses jusqu’au Pot-au-Noir ». On oublierait presque qu’ils viennent seulement de passer leur septième nuit en mer.

La lanterne rouge Szabolcs Weöres (New Europe), lui, ne cherche pas vraiment du vent comme le reste de ses camarades de jeu. Le Hongrois doit toujours composer avec un trou dans sa grand-voile et une voile d’avant (A7) endommagé. Pour les réparer, « Szabi » est déjà monté au mât mais les dégâts sont trop importants. « J’aurai besoin d’un endroit calme pour réparer, recoudre, coller », confiait-t-il. À Madère, les conditions n’étaient pas réunies à cause d’une dépression qui a contribué à pousser le skipper vers les Canaries. Il est actuellement en approche de Las Palmas. « Mon moral est bon, je pense que je peux réparer » assure-t-il, content d’avoir « stabilisé la situation ». Szabolcs raconte avoir « désactivé le fichier des concurrents pour ne pas voir où ils se trouvent ». ‘Szabi’ est pourtant comme tous les autres skippers de la flotte : un homme déterminé à ne rien lâcher. Il le reconnaît avec des mots simples : « j’essaie juste de me concentrer sur moi, de poursuivre ma course et de continuer à vivre mon rêve de finir le Vendée Globe ».

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Vendée Globe. Fissure sur le pont de l’IMOCA Bureau Vallée !

Louis Burton, skipper de l’IMOCA Bureau Vallée a prévenu son équipe à terre et la direction de course du Vendée Globe qu’il venait d’entendre un bruit très inquiétant : un “gros crac” qui a immédiatement attiré son attention à bord ce samedi 16 novembre à 23h00 (HF), alors qu’il évoluait dans le groupe de tête de l’option ouest.

Après avoir effectué une série de vérifications, il a constaté la présence de fissures sur le pont du bateau (au niveau de l’écarteur du Gennaker), pouvant risquer d’affecter l’intégrité structurelle du bateau. Le skipper de l’IMOCA Bureau Vallée reste en course mais il a considérablement ralentie et navigue dans le sens de la houle pour effectuer on imagine des réparations dans des conditions plus maniables. Un coup dur pour le maloin qui va devoir gérer sa course avec un bateau qu’il sait désormais structurellement fragile alors qu’il partait sur ce Vendée avec l’idée de tenter de le gagner.

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Vendée Globe. Jean Le Cam en tête, la flotte cherche sa route

Cette édition souhaite-t-elle encore ressembler à aucune autre ? Jean Le Cam, du haut de ses 65 ans, est en tête ce matin et doit savourer ce moment pendant son petit-déjeuner. L’incertitude météo actuelle devrait durer jusqu’à demain, remplaçant peut-être la traditionnelle loterie du passage du Pot-au-Noir.

Éparpillée et alignée sur plus de 100 milles nautiques, la flotte s’est presque entièrement regroupée après avoir buté contre une pseudo-dorsale anticyclonique, formée sous la pression d’une dépression située au nord. Cette situation évolue sans cesse, et les fichiers météo peinent à la modéliser correctement, rendant le choix du bon passage particulièrement ardu. Après plusieurs heures passées dans la pétole, les skippers ont retrouvé du vent vers 4 heures du matin, ce qui leur a permis de repartir. À l’ouest, les marins bénéficient d’une meilleure pression et naviguent à 10-12 nœuds, tandis qu’au sud, les vitesses restent plus modestes. Le pari de Jean Le Cam, positionné à l’est, paraît incertain pour les heures à venir, mais rien ne dit que cela ne finira pas par payer.

Charlie Dalin : “L’enjeu c’est de sortir de cette zone vite, c’est vraiment mou, donc j’espère que ça va bientôt démarrer, de notre côté par rapport aux autres, pas du côté Sud-Est ! C’est serré dans la flotte, j’ai Thomas (Ruyant) qui joue pas loin, je suis bord à bord avec Jérémie (Beyou) et Louis (Burton), Yoann (Richomme) est juste à côté aussi, on essaie de s’extirper.

Jean le Cam : ” Je suis décalé par rapport au reste de la flotte.”

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Vendée Globe. Jean Le Cam : “Qui ne tente rien n’a rien !”

@Francois_Van_Malleghem

La vie à bord de Tout commence en Finistère – Armor-lux s’est installée, après 5 jours de course. Les premières 24 heures de Jean le Cam ont été loin d’être reposantes, comme très souvent. Il faut prendre ses marques, seul à bord, sentir le bateau, retrouver les bons réflexes et se projeter sur la longueur de la course. C’est aussi la vigilance qui est de mise pour surveiller les nombreux bateaux de pêche qui circulent dans le golfe de Gascogne. La flotte progresse rapidement au portant durant les premies jours. Jean Le Cam : “Le bateau plante de temps en temps mais ça va, ça déboule. Il faut faire beaucoup d’empannages et de manoeuvres, difficile de dormir. J’étais en vue avec Benjamin (Ferré ndlr), ça a été la bagarre, c’est sympa !”

Hier jeudi, Jean rentrait de mieux en mieux dans sa course, satisfait de la vitesse du bateau, au reaching (vent de travers) mais accusait du retard sur la tête de flotte : “J’ai empanné un peu trop tard au sud du Portugal, un peu trop proche de Madère.”

Ce vendredi, Jean Le Cam maintient son cap au sud. L’objectif ? Descendre au plus vite dans les Alizés, en restant très à l’Est de la route directe et de la tête de la flotte. Une fois de plus, il s’est approché un peu trop près des îles, des Canaries cette fois-ci, mais “Je suis passé” commente t’il. La situation météo est toutefois instable et peu fréquente. Dans un grain, il n’est pas rare que le vent forcisse de 10 noeuds. Mais Jean rencontre des conditions beaucoup plus violentes, avec des variations de vent “extravagantes” comme il les décrit : “J’étais dans un grain, je suis passé de 7 à 38 noeuds. D’habitude, c’est plutôt 10 noeuds de plus mais là, 38 noeuds ! ” Les conditions devraient se calmer pour le groupe de concurrents situés à l’ouest et être plus profitables à Jean : ” Qui ne tente rien n’a rien. Dans la vie il faut oser et croire en soi. Des fois le doute m’habite mais le doute fait partie de la performance. Le bateau va bien c’est la priorité.”

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Vendée Globe. Yannick Bestaven: ” J’ai l’impression qu’on est à fond depuis 3-4 jours!”

Prise de vue en hélicoptère de l'IMOCA Maître Coq V en vue dU Vendée-globe 2024 ©Christophe Breschi

Yannick Bestaven navigue désormais au Sud-Ouest des Canaries, direction le Cap-Vert. Le skipper de Maître CoQ V et tenant du titre s’est positionné depuis le départ dans le groupe de tête et prend peu à peu le rythme d’une course entamée dans des conditions de navigation difficiles.

L’écho du vacarme des presque 500 000 spectateurs réunis dimanche dernier le long du célèbre chenal des Sables d’Olonne s’éloigne au fil des jours, remplacé par celui de l’océan Atlantique, de ses vagues, de sa mer démontée, de ses grains et de ses vents musclés. Après les premières heures très calmes juste après le départ, les conditions se sont rapidement renforcées dans le Golfe de Gascogne avec notamment un passage du cap Finisterre, à la pointe ouest de l’Espagne, particulièrement intense. « Le départ a été très dur avec peu de vent, confie Yannick Bestaven. Nous étions collés sur la ligne. Mais ça a vite changé. Nous avons eu une nuit agitée au cap Finisterre avec une mer croisée et des rafales de vent jusqu’à 48 nœuds (près de 90km/h). C’était un peu le shaker à bord. En début de course, ce n’est pas évident et surtout, il faut faire attention à ne pas casser le matériel et ne pas se blesser. Mais ça s’est bien passé malgré quelques figures de style. Le bateau se comporte bien. »

La nuit de mercredi à jeudi fût encore agitée. « Le grand Gennaker* était hissé, raconte le skipper. J’étais sur le point de m’endormir quand des grains sont arrivés, le vent est monté d’un coup à 28 nœuds (plus de 50 km/h). Il a fallu très vite réagir pour réduire la voilure avec forcément une belle montée d’adrénaline. Mais ça s’est bien terminé. »

Autre enjeu pour Yannick, se mettre dans le rythme d’une course au long cours. « Il faut garder le rythme sans s’user car le Vendée est une course d’usure comme on l’a vu il y a quatre ans, rappelle-t-il. Les premières nuits ont été difficiles. J’ai essayé de faire des micro-siestes mais avec les sifflements, les bruits et les chocs ce n’était pas évident. Depuis, ça s’est calmé. J’ai pu dormir quatre fois une heure. Je peux aussi faire de vrais repas chauds depuis mercredi. Il fait maintenant 20°, ça glisse bien, le ciel est bleu. On va vers du vent qui mollit. Je vais en profiter pour essayer de faire le plus possible de tranches de sommeil d’une heure pour bien me reposer et rester lucide pour faire les bons choix. »

Après ces premiers jours en mer, Maître CoQ V et Yannick Bestaven figurent toujours dans le top 10 au cœur d’un peloton où les dix premiers se tiennent en moins de 60 milles nautiques (111 km), au pointage de 11 heures ce vendredi.
« C’est très serré mais la route est longue. Je suis content car je suis toujours dans le groupe de tête. J’ai même deux bateaux sous mon vent. Ce n’était pas facile car on a eu des conditions musclées notamment le long des côtes portugaises. Je suis bien dans la compétition. Il ne faut pas perdre trop de distance sur les premiers pour ne pas les laisser s’échapper en fonction des conditions météos. Il faut rester au contact. Tout le monde dit qu’on part pour un marathon et qu’on ne va pas être au même rythme que pour une transatlantique par exemple, mais j’ai pourtant l’impression qu’on est à fond depuis trois ou quatre jours. Il n’y pas eu de repos les trois premiers jours, c’était difficile de se nourrir car il y avait de la mer et du vent fort. Mais je commence à entrer dans le rythme. Maintenant, c’est place à la stratégie pour aller à l’Equateur. Ce n’est pas simple parce qu’il n’y a pas beaucoup de vent devant. Ça risque de faire l’accordéon et de se regrouper. Mais cette stratégie au long cours pour faire ce Vendée Globe est très intéressante. On commence vraiment à aborder tout ça en fonction de nos interprétations des fichiers météos et de nos positions. On essaie de jouer avec les anticyclones et les dépressions pour se placer au mieux par rapport aux systèmes. Pour l’instant, on tricote un peu tous ensemble. Mais avec les passages d’arrêt de vent qui risquent d’arriver, des options plus ou moins à l’ouest peuvent se dessiner. Je vais bien regarder mes fichiers météos, je vais aussi regarder les copains pour ne pas partir seul dans mon coin pour l’instant. Mais c’est certain qu’il y aura des options à prendre en fonction de nos positions. »

*Voile d’avant intermédiaire entre le génois et le spinnaker

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Vendée Globe. Abandon de Maxime Sorel

Triste nouvelle pour Maxime Sorel qui a pris ce matin la lourde décision de mettre fin à son deuxième Tour du Monde en solitaire, sans escale et sans assistance. Sa douleur à la cheville contractée dès le deuxième jour de course, suite à de gros soucis techniques de hook et de rail de grand-voile, est trop forte pour continuer la compétition en toute sécurité. De plus, ce problème de grand-voile est irréparable seul et de surcroît avec autant de difficulté à poser son pied sur le pont de V and B – Monbana – Mayenne. Le combattant Maxime Sorel a tout tenté pour réparer en mer montant dans son mât mercredi dans des conditions chaotiques et essayant cette nuit, à l’abri de Madère, de trouver des solutions mais hélas en vain. Sous contrôle médical depuis quelques jours, Maxime doit désormais mettre impérativement sa cheville au repos et faire des radios afin d’avoir un diagnostic clair. Il a fait son Max !

« Ma cheville est sérieusement endommagée depuis quatre jours. Elle n’a fait qu’enfler au fur et à mesure du temps et au fil des manœuvres que j’ai effectuées à bord notamment pour essayer de résoudre mes soucis importants de hook de grand-voile. Je souffre au point d’avoir des difficultés à bouger à bord de mon bateau. Désormais même au repos j’ai de grosses douleurs, je ne peux pas continuer à naviguer en pleine sécurité dans cet état. Cette nuit, sous Madère, je suis monté dans mon mât. J’ai réussi non sans mal à affaler ma grand-voile. J’ai constaté que le hook était bien cassé. Nous avions bien des raisons de s’inquiéter. Parallèlement, le rail de grand-voile est sacrément abîmé. Avec ma douleur ou pas d’ailleurs, il est impossible de changer des portions de ce rail de grand-voile à trois mètres de haut. C’est un travail de chantier. Je vous laisse imaginer ma souffrance physique et mentale. J’abandonne mon deuxième Vendée Globe ! C’est quatre années de préparation avec mon équipe pour en arriver là. Cependant tout a été magique du début à la fin mais j’ai l’impression que rien n’a été normalement depuis mon départ dimanche. Si on savait, avant de prendre le départ du Vendée Globe ce qui allait se passer, jamais on n’y retournerait. Le positif malgré la trop grande frustration est que cela va me booster pour la suite. Je n’ai pas l’impression évidemment de m’être exprimé à ma hauteur avec mon dragon des océans. J’ai donné tout ce que je pouvais mais cette cheville et cette grand-voile ne me donnent pas la chance cette fois d’écrire mon histoire sportive et aventurière que j’aime au plus profond de moi. »

Une partie de l’équipe technique de Maxime Sorel est en route pour Madère afin de récupérer V and B – Monbana – Mayenne et mettre l’IMOCA en sécurité. Maxime va débarquer dans la journée afin de subir des analyses médicales approfondies avant son retour en France.

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Vendée Globe. Ralentissement et regroupement au programme

Tous les bateaux de tête ont commencé à ralentir en venant progressivement buter sur une dorsale anticyclonique qui ne dit pas son nom. Alignés et répartis sur une ligne d’environ 100 milles nautiques, chacun cherche à trouver le « trou de souris », rêvant de s’en extirper le premier pour filer dans les alizés et aborder un Pot-au-Noir qui semble absent. La question reste de savoir si la course va se jouer dans les prochaines 48 heures ou non avec un ou plusieurs bateaux qui pourraient s’échapper.

Thomas Ruyant, le plus à l’ouest, s’est fait un peu oublier à cause d’une légère voie d’eau. Toutefois, sa position pourrait s’avérer un peu plus favorable pour espérer franchir la dorsale avant les autres. Il se trouve 34 milles au nord de Charlie Dalin, qui devance Jérémie Beyou. À 80 milles derrière eux, Paul Meilhat, légèrement en difficulté, pourrait profiter de l’occasion pour recoller au peloton de tête.Si l’ancien figariste habitué à l’exercice a conscience que beaucoup de choses vont se jouer « dans la capacité à aller vite dans le petit temps », il a aussi conscience qu’il y a dans ces conditions « toujours une petite part de réussite ! ». Son seul souhait ? « J’espère que ça ne va pas générer trop d’écarts si ça se passe pas très bien pour certains ! ».

En attendant cette épreuve de patience, les nerfs des marins sont déjà mis à rude épreuve par les conditions rencontrées dans la nuit. Car la dépression stationnaire, en plus de bloquer les alizés, génère des grains orageux particulièrement intenses. « On a quand même une instabilité du vent qui est incroyable, j’ai rarement navigué avec du vent aussi instable en force et direction », expliquait Paul Meilhat, qui en a pourtant vu passer. On a des grains et du coup on passe de 10 à 25 nœuds, donc on navigue très toilés mais c’est assez stressant. » Le marin de Biotherm, « très très fatigué », a d’ailleurs subi hier « un petit accident dans le cockpit, je suis tombé dans un départ au lof, j’ai pris un traversier de cockpit en latéral. Mais ça va, j’ai pas trop trop mal et surtout j’ai réussi à bien me reposer les dernières 24 heures. »

Jean Le Cam a opté pour une route très à l’est avec Conrad Colman qui lui a emboité le pas. Une route qui pourrait bien passer pour les bateau à dérives.
Des grains qu’a rencontré à son tour cette nuit Louis Duc (Fives Group – Lanta Environnement), qui a connu ses premiers déboires dès le deuxième jour avec un de ses safrans. « Ce qu’on savait mais qu’on a oublié à un moment donné, et je suis pas le seul je crois, c’est qu’il fallait faire un tour du monde ! On a continué d’attaquer et forcément quand t’attaques comme sur une transat, il y a des petits soucis qui peuvent arriver ! », s’amusait en fin de soirée le skipper normand, avant de reprendre le récit de ses misères.

Après l’histoire de mon safran, j’avais dans l’intention d’être très raisonnable mais j’avais perdu des milles sur tout le monde alors ça m’énervait donc j’ai attaqué un peu sous petit spi et il a dégagé par le bas. Bon, celui-là c’est réparable, donc je vais avoir un petit chantier couture d’ici quelques jours. Mais comme le petit était cassé, qu’est ce que j’ai fait ? Bah j’ai mis le grand ! Ca allait bien, j’allais plus vite encore ! Sauf qu’à un moment, les conditions c’était entre 18 et 32 nœuds, il y a eu une sortie de piste, et là le spi a explosé, je me suis retrouvé avec des morceaux dans tous les sens, ça m’a pris deux heures à larguer complet. J’ai la petite satisfaction de n’avoir rien laissé à la mer et d’avoir tout récupéré, ça je suis assez content !

D’ailleurs, hors de question pour le skipper de Fives Group – Lanta Environnement, actuellement 30e au classement, de se miner le moral, lui qui a « pris un énorme plaisir aujourd’hui, avec le bateau qui glisse, des couleurs magnifiques, un coucher de soleil avec une pleine lune, et ça c’est des moments qu’on aime. » Serait-ce d’accomplir son rêve de Vendée Globe qui le rend aussi épicurien et sage ?

Ce début du tour du monde, il est hyper intéressant parce que ça permet de voir tous les petits défauts pour avoir un bateau opérationnel pour les mers du Sud, c’est pas si mal que ça ! On dit une emmerde par jour, moi j’ai bien attaqué le quota ! Je pense que j’ai un peu de rab maintenant !

Louis
Duc
Fives Group – Lantana Environnement
14 NOVEMBRE 2024 : Photo envoyée depuis le bateau Coup de Pouce lors de la course à la voile du Vendée Globe le 14 novembre 2024. (Photo du skipper Manuel Cousin)
14 NOVEMBRE 2024 : Photo envoyée depuis le bateau Coup de Pouce lors de la course à la voile du Vendée Globe le 14 novembre 2024. (Photo du skipper Manuel Cousin)
« Je ne veux pas me brûler les ailes »
Mais si les premiers ont déjà commencé à ralentir, la queue de flotte, elle, est toujours sous l’effet du gros de la dépression. Après avoir passé l’île de Madère, où Maxime Sorel ( (VandB – Monbana – Mayenne) a pu se mettre en sécurité dans la soirée, Manu Cousin (Coup de Pouce) faisait part de conditions « très instables, avec du vent qui oscille entre 20 et 40 nœuds, il faut être dessus tout le temps, c’est assez fatiguant et on n’a pas beaucoup dormi depuis le départ ! »

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