Alberto Bona à bord du Class40 IBSA a remporté avec son équipe composée du Français Luke Berry (propriétaire du bateau sistership), de l’Espagnol Pablo Santurde del Arco et de son compatriote Luca Bertacchi la RORC Caribbean 600 dans sa catégorie.
Le Class40 IBSA a bouclé les 600 milles à 00h17 le 23 février, en 2 jours, 13 heures, 7 minutes et 18 secondes. La course s’est terminée par la victoire d’Alberto Bona et de son équipe, avec 14 minutes d’avance sur Alla Grande d’Ambrogio Beccaria et 27 minutes sur Project Rescue Ocean d’Axel Trehin. Dès les premiers milles et tout au long du parcours slalomant entre les îles des Caraïbes, ces trois équipages se sont rapidement démarqués et ont pris la tête de la course.
Alberto Bona déclare : « Cette course fut difficile, belle, passionnante. Après plus de trois mois d’arrêt, c’est la course qu’il nous fallait pour ouvrir la deuxième saison du Class40IBSA. On a couru comme des lions, toujours au contact des autres, on a beaucoup appris, on ne s’est jamais épargné, et ça a payé. Un essai impeccable, qui a montré le potentiel du bateau sur un parcours très varié. J’ai tout aimé : l’ambiance sur le bateau, les choix que nous avons faits, la réaction dans le moment de plus grande difficulté, quand hier nous avons quitté la Guadeloupe à la troisième place et nous avons réagi immédiatement en reprenant la tête de la course.
Bon choix de voiles, bon choix d’équipe, nous avons essayé beaucoup de choses sur le bateau. J’ai échangé beaucoup de sensations avec Luke qui naviguait sur le bateau sistership. Toute l’équipe a fait un super boulot. Pablo est une machine de guerre : on ne l’arrête jamais, il m’a vraiment impressionné et je suis très content de faire d’autres régates avec lui. Luca Bertacchi a vécu cette aventure avec nous, il nous a donné un coup de main, c’était important de l’avoir à bord. En bref, nous avons bien commencé et nous avons – avec Ambrogio – montré ce que devient la navigation océanique italienne”.
Giorgio Pisani, vice-président IBSA Europe du Sud et leader du projet « Sailing into the Future. Together »déclare : « Cette victoire d’équipe souligne notre ADN et vos valeurs : en effet, c’est un équipage international qui a franchi la ligne d’arrivée en premier, mettant en lumière certains des meilleurs talents de la voile européenne. » Il ajoute : « Commencer la deuxième année de ce projet par une victoire est ce que nous pouvions souhaiter de mieux à notre Class40 IBSA, appelé cette année à relever de grands défis et à parcourir plus de 13 000 milles des deux côtés de l’Atlantique. Ce projet durable est une inspiration non seulement tous les passionnés de voile, mais aussi pour nos collaborateurs et ceux qui partagent notre passion et notre engagement pour le sport. ».
Fabrice Jover, DG d’IBSA Pharma en France déclare : « Ce challenge de 6 courses dont une majorité partent de France, raisonne en nous par la force de l’humain et du collectif, la recherche de performance, mais aussi l’engagement durable. Je rajouterais même un volet social. En effet, car à ces courses va s’en ajouter une autre solidaire en novembre 2023 : La 1ère régate handi-voile « IBSA Regatta ». Réservée aux enfants de 12 à 17 ans avec handicap, elle aura lieu les 29 et 30 septembre 2023, à Antibes. Une vingtaine de bateaux Hansa 303 pouvant accueillir des équipages « en double » sont attendus, avec des enfants venus de France, mais aussi d’Italie et de Suisse. »
Après avoir perdu son Code 0 suite à une rupture de drisse, l’équipage de team Malizia a remarqué une fissure dans la partie supérieure de son mât. L’équipage a immédiatement informé l’équipe à terre du problème lorsque Rosalin Kuiper est montée sur le mât pour prendre des photos des dommages afin d’évaluer la situation. La fissure mesure 30 cm de long et a déchiré une ligne verticale dans le haut du mât juste au-dessus du premier ris et là où la voile d’avant fractionnée est attachée.
L’équipe technique a discuté du problème avec ses concepteurs et ingénieurs externes et a élaboré un plan de réparation du mât. La réparation consiste à préparer la zone, puis à stratifier de grandes pièces en haut du mât pour couvrir la zone déchirée. La réparation doit donner au mât la même résistance qu’auparavant et permettre à l’équipe de continuer à naviguer en utilisant pleinement toutes les voiles. Si l’équipage n’est pas entièrement satisfait de la réparation, il peut continuer mais avec des voiles réduites. Comme l’équipe a besoin de plusieurs heures pour effectuer la réparation, elle attendra les premières lueurs du jour pour s’élancer et poursuivra sous voilure réduite jusque-là.
Ce n’est pas une réparation facile à exécuter en mer, accroché au sommet d’un mât de 28 mètres qui se balancera à des degrés énormes dans la grande houle de l’océan Austral. La réparation prendra des heures et impliquera de poncer la zone, de préparer la stratification puis de la stratifier. L’équipe sera entièrement briefée par l’équipe technique, mais la force et l’endurance nécessaires pour effectuer la réparation dans ces conditions ne doivent pas être sous-estimées. Il devrait être clair demain midi si cela a été possible.
Boris Herrmann a envoyé une vidéo à l’équipe disant “nous avons discuté de la façon de gérer cela. Nous essayons donc de le réparer demain alors l’eau devrait être un peu plus calme. C’est bien sûr un coup dur pour nous mais il faut quand même continuer. Les rayons du soleil brillent à travers les nuages comme s’ils voulaient nous montrer qu’il y a peut-être plus que gagner ou ne pas gagner !
Avec la Transat Jacques Vabre Normandie – Le Havre en ligne de mire en octobre prochain, Ian Lipinski a décidé de confier à Antoine Carpentier la casquette de co-skipper du Class40 Crédit Mutuel pour cette nouvelle saison. Ian et Antoine, qui ont pris l’habitude de s’affronter – le plus généralement en tête de course -, feront maintenant équipe.
« J’ai rencontré Antoine sur un Trophée Mer-Montagne il y a quelques années et, depuis, il est devenu un concurrent coriace raconte Ian Lipinski. C’est un excellent marin, qui a remporté trois Transat Jacques Vabre d’affilée, et qui régate depuis qu’il est tout petit ! » Le skipper Crédit Mutuel a choisi cette fois la stabilité pour cette saison 2023 : « J’ai envie de créer des automatismes, des habitudes communes de navigation. Avec Antoine, nous n’avons jamais navigué ensemble, mais je pense que notre envie de performance va très vite nous rapprocher. »
Antoine Carpentier, triple vainqueur de la Transat Jacques Vabre Normandie – Le Havre, revient sur ces dernières semaines : « On a évoqué ce duo au départ de la Route du Rhum 2022. J’avais envie de co-construire un duo compétitif pour aller chercher des résultats cette saison. Le fait que nous passions de concurrents à coéquipiers n’est pas pour me déplaire : je préfère être avec Ian que contre lui ! »
Antoine Carpentier se souvient de la CIC Normandy Channel Race 2021. Une édition folle, remportée par Axel Tréhin et Frédéric Denis avec une heure d’avance, mais où quatre bateaux avaient terminé en 6 minutes pour le podium. « Avec Ian, on était au coude-à-coude, sous spi, pour la troisième place, lancés dans une bataille de manœuvres tellement intense ! » Les deux hommes vont maintenant former un tandem marqué par la complémentarité.
Ian Lipinski explique qu’ « Antoine va m’apporter sur différents aspects : il maitrise la finesse des réglages de voile et il met beaucoup d’engagement dans ses courses ». Antoine Carpentier prolonge : « Nous naviguons très différemment et c’est très intéressant. De ce que j’ai compris, Ian ne barre que très peu. Il va peut-être m’apprendre à régler un pilote automatique ! »
Les entraînements reprendront aux Antilles dès le mois de mars, le Class40 Crédit Mutuel étant resté sur place ces dernières semaines. Une équipe emmenée par Sébastien Picault et Rémi Fermin aura alors achevé les travaux sur la quille endommagée lors de la Route du Rhum.
Ian et Antoine se retrouveront en course pour la première fois à l’occasion de cette transat retour de Guadeloupe, appelée Défi Atlantique. Ils prendront le départ de Pointe-à-Pitre le 1er avril, direction Horta, puis La Rochelle.
La saison de courses enchainera ensuite les rendez-vous : la CIC Normandy Channel Race (départ le 4 juin), puis Les Sables – Horta (départ le 27 juin), la 40 Malouine Lamotte (21 septembre) et la Transat Jacques Vabre Normandie – Le Havre, qui fêtera, le 29 octobre, ses trente ans.
Le Team Guyot Environnement – Team Europe a mis la course en suspens ce mercredi après avoir constaté une rupture du sandwich de sa coque. L’équipe a décidé de rentrer à Cap Town.
Ce mercredi 1er mars, au troisième jour de course de la troisième étape de The Ocean Race (12 750 milles entre l’Afrique du Sud et le Brésil), alors qu’il pointait en deuxième position de la flotte des IMOCA et évoluait entre 20 et 25 nœuds, l’équipage de GUYOT environnement – Team Europe a entendu deux bruits inhabituels, sur les coups de 7h30. Suite à la discussion entre les architectes et l’équipe technique, l’équipage est arrivé à la conclusion qu’il s’agissait d’une rupture du sandwich de la coque.
“Compte tenu de la position actuelle du bateau et de la distance jusqu’à l’arrivée à Itajai, il est préférable pour l’équipage et l’intégrité du bateau de faire demi-tour vers Cape Town“, a déclaré Thomas Cardrin, le directeur technique de GUYOT environnement – Team Europe. L’équipe technique attendra l’arrivée du bateau pour effectuer une inspection plus détaillée, et mettre en place un plan d’action de réparation. L’équipage à bord se porte bien et prévoit de ramener le bateau en toute sécurité.
Les conditions avec une mer très formée ont sans doute précipité un problème de structure sur le bateau qui naviguait très sud et tentait de suivre le rythme d’Holcim-PRB.
La flotte IMOCA est rentrée dans le sud depuis mardi avec du vent et une mer très formée et cherche a évoluer à une latitude de 39 degrés où elle enchaine les empannages. Des conditions éprouvantesoù l’enjeu est d’avancer mais sans casser. Holcim PRB creuse l’écart avec la flotte en évoluant avec une dépression. Team malizia a perdu une voile cette nuit mais est reparti. Guyot deuxième tient le rythme mais semble également rencontré des problèmes ce matin. Biotherm ferme la marche.
“L’idée est de trouver une route optimale, avec une bonne vitesse et pas trop de vent ou de vagues“, a déclaré le skipper de Biotherm, Paul Meilhat. “Ces quelques jours vont être longs dans des conditions assez brutales. Nous entrons rapidement dans le sud“. “Le vent s’est bien renforcé”, c’est ainsi que Robert Stanjek, à bord de GUYOT environnement – Team Europe, a décrit les conditions mardi. “Nous avons vu jusqu’à 32 nœuds de vent. Nous naviguons au portant avec le FRO (fractional code zero) et un ris dans la grand-voile dans un peu moins de vent mais de plus grosses vagues. Ce n’est pas simple à piloter”. En regardant les fichiers météo, la flotte est coincée entre la dorsale qu’elle vient de traverser et une grosse dépression, caractérisée par des vents forts et de grosses vagues, qui pousse par le sud et se déplace avec elle vers l’est. “Nous avons une grosse dépression à traverser. Ce système ne se déplace pas très vite, il a presque la même vitesse que nous, donc nous pourrions être avec lui presque jusqu’en Australie”, a déclaré Tom Laperche, à bord du Team Holcim-PRB. “Les conditions de vent et l’état de la mer seront difficiles. Nous avons une option pour rester au nord. Si nous allons au sud, nous aurons de nombreuses heures avec un vent de plus de 40 nœuds – ce qui est un peu trop.” Trouver le bon équilibre entre vitesse et sécurité sera la clé de la troisième étape. Il est très peu probable qu’une équipe fasse une manœuvre gagnante au cours de ces premiers jours, mais une décision agressive entraînant des dégâts pourrait être impossible à récupérer.
A 19h00 UTC le 28 février 2023, l’équipe Malizia naviguait dans de grosses vagues avec de bonnes conditions de vent lorsque son Code 0 s’est décroché et est tombé dans l’eau. Avec l’obscurité qui approchait et une grosse houle, l’équipe devait agir rapidement. Le skipper Boris Herrmann a remarqué que la drisse de la voile tirait contre la grand-voile, ne voulant pas causer de dégâts supplémentaires, il a agi rapidement et a coupé la drisse à 2 mètres du crochet. Cela permet de réparer facilement la drisse lorsqu’ils ont plus de temps. L’équipe a ensuite travaillé avec le co-skipper Will Harris sautant sur le foil pour libérer le reste de la voile . L’équipe craignait d’abîmer quoi que ce soit d’autre sachant que la voile était enroulée autour de la quille et du foil. Les IMOCA doivent tous embarquer un total de 8 voiles dont un tourmentin et la grand-voile, laissant ainsi 6 autres voiles d’avant au choix. L’équipe devra désormais surmonter cet inconvénient et prendre les bonnes décisions pour pouvoir naviguer au mieux sans son Code 0 .
Le skipper Boris Herrmann a commenté après l’incident : “Notre voile de portant s’est décrochée et est tombée à l’eau… Maintenant, nous sommes sur une voile de portant différente mais ce problème nous a donné une bonne heure de travail et nous a laissé dériver en arrière et perdre peut-être 20 milles nautiques au moins et une voile ! Cependant, tout le monde est en sécurité et a fait un excellent travail pour régler cela et aucun autre dommage pour autant que nous le sachions ».
Portrait de Denis Van Weynbergh, skipper Imoca, réalisé par Jean-Louis Carli, représenté par ALEA, pour le compte de la classe IMOCA lors de la course Bermudes 1000 à Brest en 2022.
Denis Van Weynbergh a trouvé son partenaire pour participer au prochain Vendée Globe où il représentera la Belgique. Navigateur belge passionné et expérimenté, il s’est lancé dans l’aventure de la course au large il y a plus de vingt ans, et a déjà à son actif plusieurs courses prestigieuses dont la célèbre Route du Rhum, la Transat Jacques Vabre ou encore la Rolex Fastnet Race. Avec déjà 5364 milles au compteur de la course aux milles, il a de bonnes chances d’être désormais au départ, aucun navigateur belge à ce jour n’est parvenu à la terminer.
Ayant trouvé un partenaire solide en D’Ieteren Group, il lui faudra à présent participer à l’ensemble des courses IMOCA pour assurer sa qualification et être au départ du Vendée Globe 2024. Un programme riche avec quatre transats et une multitude de courses annexes tout au long des deux prochaines saisons. Denis Van Weynbergh : « Mon équipe et moi-même sommes particulièrement heureux et honorés, qu’un groupe familial belge et d’envergure internationale devienne notre partenaire principal. Un projet Vendée Globe c’est d’abord un projet d’entreprise. Pour réussir à figurer sur la ligne de départ, il faut construire un modèle qui soit pérenne à terre. D’Ieteren Group nous apporte une viabilité financière qui nous procure la sérénité et la confiance requises pour réaliser cette ambition. »
Conquis à la fois par le projet et par la personne qui le porte, le Groupe D’Ieteren trouve dans ce partenariat une opportunité de faire rayonner les valeurs qui lui sont chères. Nicolas D’Ieteren, Président de D’Ieteren Group : « Nous avons été impressionnés et convaincus par les qualités humaines et professionnelles de Denis. Son courage, sa persévérance et son esprit entrepreneurial font écho aux valeurs de notre Groupe. Nous sommes fiers de pouvoir l’accompagner tout au long de cette aventure et nous nous réjouissons de partager ce projet enthousiasmant avec l’ensemble de nos collaborateurs. »
Le Groupe est par ailleurs sensible à l’engagement sociétal et environnemental de Denis Van Weynbergh. Le navigateur privilégie les circuits courts et réutilise tant que possible le matériel plutôt que de recourir à l’achat de nouvelles pièces. Une philosophie qui reflète l’un des axes majeurs de l’approche environnementale du Groupe et de ses sociétés, notamment PHE et TVH, toutes deux actives dans le secteur de la distribution et du reconditionnement de pièces détachées, ou encore Belron, maison mère de la société Carglass, qui privilégie la réparation des vitres à leur remplacement lorsque les conditions le permettent.
Ce principe d’économie circulaire, Denis Van Weynbergh l’applique dans chacun de ses choix, à commencer par celui de son bateau, un IMOCA 60 de 2013 ayant déjà concouru pour le Vendée Globe. Le bateau fait actuellement l’objet d’un upgrade pour en améliorer la fiabilité et la performance. Son nom de course deviendra « D’Ieteren Group » pour les deux ans à venir.
Le parcours de la 54e édition de La Solitaire du Figaro a été dévoilé ce mardi à Nantes. Au menu de la course reine du Championnat de France Elite de Course au Large : 1.850 milles nautiques en trois étapes monuments entre Caen (Calvados) et Piriac-sur-Mer (Loire-Atlantique) en passant par Kinsale (Irlande) et la Baie de Morlaix (Finistère). Des étapes engagées avec une escale à l’étranger, qui offriront des conditions et des terrains de jeux variés à la trentaine de concurrents attendus.
La Solitaire du Figaro 2023 s’annonce palpitante cette année, avec trois grosses étapes qui permettront aux marins d’exprimer toute l’étendue de leur talent. Et qui leur feront chacune passer quatre nuits en mer. « Nous avons conservé l’ADN de la course avec des terrains de jeux variés. Après un début en Manche au départ de la Ville de Caen, les Figaristes sillonneront quasi l’ensemble des mers avoisinantes avec des étapes alliant navigation côtière et hauturière, à l’instar de la première, indique Yann Château, directeur de course de La Solitaire du Figaro. La course retournera pour la première fois post-Covid à l’étranger ». A noter que les sprints intermédiaires, lancés en 2022, seront reconduits cette année. Le premier marin à franchir la porte définie pour chacune des trois étapes bénéficiera d’une bonification de 5 minutes. Le second et le troisième se verront quant à eux gratifier respectivement de 3 minutes et 1 minute.
Après avoir quitté la Ville de Caen, qui accueillera pour la troisième fois le Grand Départ de la course après l’avoir fait avec succès en 2004 et 2007, les concurrents entreront rapidement dans le vif du sujet avec un début de parcours côtier très technique. Au menu : une première marque de parcours aux îles Saint-Marcouf à laisser à tribord suivie par une traversée de la Manche vers l’île de Wight et deux waypoints : la Nab Tower située à l’est de Wight et les Needles Fairway, à l’ouest de l’île, où se jouera le premier sprint intermédiaire. « Le contournement de l’île de Wight, soit par le Solent anglais soit par l’extérieur en fonction du courant et de la stratégie de chacun, pourra ouvrir le jeu », indique Yann Château. La flotte traversera une seconde fois la Manche en direction de Bréhat avec un nouveau choix tactique à faire au niveau de Guernesey en fonction des renverses de courant et des prévisions météo, avant de faire un long bord pour aller chercher le Fastnet puis de se diriger vers Kinsale, une grande classique qui accueillera pour la 21e fois La Solitaire du Figaro ». La concentration sera de mise jusqu’à l’arrivée, le relief des côtes irlandaises et les différentes pointes pouvant créer des effets de sites.
Une seconde étape inédite entre Kinsale et la Baie de Morlaix via l’île de Man La Solitaire mettra ensuite le cap sur la Région Bretagne et plus particulièrement sur la Baie de Morlaix , qui accueillera les Figaristes pour la 5e fois de son histoire, avec un unique waypoint à l’île de Man et un sprint intermédiaire jugé à Chicken Rock. « Cette étape inédite a été souvent programmée mais jamais réalisée. L’expérience de la 3e étape de l’édition 2022 a montré que les bateaux sont très marins et peuvent supporter des conditions météo fortes. Ce parcours est donc réalisable en septembre, avance Yann Château. C’est une étape que l’on pourrait considérer comme côtière sachant que la Mer d’Irlande n’est pas très large. Il y a des bancs de sable, beaucoup de bateaux de pêche et des pointes à passer ». L’autre difficulté du parcours : la gestion du courant au passage de Land’s End, la pointe sud-ouest de l’Angleterre. Et la fatigue accumulée par les marins avant d’arriver aux abords des côtes bretonnes, après une étape qui va demander une vigilance de tous les instants.
Partenaire Majeur de l’épreuve, le Département de Loire-Atlantique accueillera cette année l’arrivée de La Solitaire du Figaro dans une ville-hôte inédite : Piriac-sur-Mer. La dernière étape, qui arrivera une nouvelle fois dans la Région des Pays de la Loire, sera plutôt inscrite sous le signe de l’hauturier. La première marque de parcours à la Chaussée de Sein permettra d’ouvrir le jeu dès le début en Mer d’Iroise avec des choix à faire entre autres entre le chenal du Four et le passage de Fromveur, avant un double Golfe de Gascogne via une bouée au large de Gijón, qui fera également office de porte pour le troisième sprint intermédiaire. « Cette étape peut-être assez piégeuse sachant qu’à cette époque-là, il peut y avoir des dorsales anticycloniques dans le golfe de Gascogne avec des trous de souris pour passer à travers », indique Yann Château. Une étape sur laquelle la flotte devrait être plus étalée que sur la deuxième étape et les écarts potentiels plus grands. L’arrivée sur Piriac-sur-Mer, où les marins seront célébrés comme il se doit, sera quant à elle un peu technique avec le plateau du Four, les zones interdites et les dévents potentiels d’îles.
Avec ce parcours adapté aux Figaro Bénéteau 3 ainsi qu’aux attentes des marins et des villes-escales qui contribueront largement à faire de la course une belle fête populaire à terre, cette 54e édition de La Solitaire du Figaro s’annonce comme un excellent millésime !
LE PARCOURS EN BREF
– Étape #1 Caen – Kinsale : 610 milles nautiques Départ le 27 août (arrivée prévue le 30 août)
– Étape #2 Kinsale – Baie de Morlaix : 630 milles nautiques Départ le 3 septembre (arrivée prévue le 6 septembre)
– Étape #3 Baie de Morlaix – Piriac-sur-Mer : 620 milles nautiques Départ le 10 septembre (arrivée prévue le 13 septembre)
ILS ONT DIT : Partenaire Majeure de la Solitaire du Figaro, la Loire-Atlantique réserve aux concurrentes et concurrents de cette 54e édition et à tous les amoureux de la voile de vivre un final inédit jusqu’à Piriac-sur-Mer, magnifique cité portuaire de caractère. Ce grand rendez-vous des courses au large, dont l’exigence sportive a fait la renommée, est aussi l’occasion de partager notre attachement à la mer : l’océan n’est pas un terrain de jeu, c’est d’abord une ressource vitale pour notre planète ! Notre avenir dépend de notre détermination à le protéger. Avec tous les participants de cette magnifique compétition, ce choix d’un sport solidaire et responsable est notre première boussole. Louise PAHUN, Vice-présidente du Département de Loire-Atlantique, sports solidaires et responsables, activités de pleine nature.
Le Groupe Figaro est particulièrement fier de faire partie de la grande famille de La Solitaire du Figaro. Nous voulons remercier tout particulièrement le Groupe Paprec qui est extrêmement investi dans le monde de la voile et qui est notre Partenaire Principal. Nous remercions également le département de Lorie Atlantique et toutes les villes qui accueilleront les coureurs et les organisateurs. Un grand merci également à nos amis d’OC Sport Pen Duick, à la direction de course, à la classe Figaro et aux grands héros de l’événement : les skippers qui vivront de grandes aventures et nous serons là en tant que média pour les mettre en valeur sur tous nos supports Éric SAVANT-ROS, Vice Président de Figaro Nautisme
C’est un parcours magnifique et original qui attend les coureurs. Le départ à Caen, ville chargée d’histoire puis le passage en Irlande qui redonne à la course sa dimension internationale et son ancrage dans la culture celtique. Et enfin les deux dernières étapes dans les territoires traditionnels de la Solitaire du Figaro. L’édition 2023 sera passionnante ! Thibault PETITHUGUENIN – Responsable communication internationale et Responsable sponsoring sportif mécénat
La 54e édition de La Solitaire du Figaro, fidèle à l’ADN de la course avec trois étapes longues, rudes et adaptées au Figaro Bénéteau 3, s’annonce très bien. Nous nous réjouissons que la course reine du Championnat de France Elite de Course au Large renoue cette année avec la tradition qui a fait une partie de son succès avec une escale à l’étranger, à Kinsale. Sur le plan sportif, le jeu s’annonce très ouvert avec des parcours variés, en adéquation avec les attentes d’une trentaine de solitaires attendus cette année. Nous avons hâte de nous rendre dans chacune des villes-escales, retenues pour leur engagement à faire rayonner la course sur leurs territoires respectifs et à proposer des animations à tous les publics Joseph BIZARD : Directeur Général d’OC SPORT PEN DUICK
Accueillir la Solitaire du Figaro représente une magnifique opportunité. C’est l’occasion pour nous de réaffirmer l’identité maritime de Caen avec son port en centre-ville et le littoral à seulement 15 minutes. Un atout dont très peu d’agglomérations de près de 300 000 habitants disposent. Chaque année, nous accueillons une grande compétition sportive nationale ou internationale. Avec la Solitaire du Figaro à Caen en 2023, nous ne dérogerons pas à cette règle. Joël BRUNEAU, Maire de Caen
Partenaire fidèle d’OC Sport-Pen Duick, la Bretagne accueillera cette année encore la Solitaire du Figaro sur son littoral ; et c’est dans le port du Bloscon à Roscoff que les compétiteurs jetteront l’ancre à leur retour d’Irlande. Propriétaire de cet équipement, la Région a à cœur de tout mettre en œuvre, aux côtés des collectivités partenaires, pour que l’escale bretonne se déroule au mieux, tant pour les skippers que pour les visiteurs. À tous les concurrents, je souhaite la plus belle des courses mais je veux saluer et encourager plus particulièrement les plus jeunes pour qui la Solitaire du Figaro constitue un exceptionnel défi à la fois sportif et humain. Je leur souhaite de s’inscrire dans le sillage de Tom Laperche, vainqueur en septembre 2022 sur Région Bretagne-CMB Performance. Loïg CHESNAIS-GIRARD, Président de la Région Bretagne
La CCI métropolitaine Bretagne ouest est fière d’accueillir dans sa Baie de Morlaix et pour la 5e fois, une étape de La Solitaire du Figaro. C’est précisément au port de plaisance de Roscoff Bloscon – un équipement qu’elle a conçu en 2012 et dont elle assure la gestion pour le compte de la Région Bretagne – que cette étape aura lieu du 6 au 10 septembre prochains. La CCI et ses partenaires, collectivités territoriales et acteurs du nautisme, en profiteront pour valoriser la Baie de Morlaix sur les plans sportif, économique et touristique. Jean-Paul CHAPALAIN, Président de la CCI métropolitaine Bretagne ouest, délégation de Morlaix
Les Pays de la Loire, terre d’accueil des grands événements sportifs Pour la 6e édition consécutive, les Pays de la Loire accueilleront avec fierté la Solitaire du Figaro. La Région des Pays de la Loire a choisi d’être partenaire officiel de cette ambitieuse course au large et porteuse de valeurs fortes. La mer et le sport font partie de l’ADN des Pays de la Loire, 1re région de France en termes de grands évènements nautiques, et qui compte plus de 300 000 pratiquants de sports nautiques, en amateur ou en haut niveau. D’ores et déjà, nous nous réjouissons de cette 54e édition qui offrira un spectacle époustouflant aux amateurs d’aventure du monde entier ! Christelle MORANÇAIS, Présidente de la Région des Pays de la Loire
« Les Piriacais sont fiers d’accueillir la finale de la Solitaire du Figaro Piriac-sur-Mer, est une Petite Cité de Caractère reconnue pour ses attraits touristiques mais surtout pour son potentiel nautique, grâce notamment à sa situation géographique, son port et à son école de voile, de renommés nationales. Lorsqu’il nous a été proposé d’accueillir cette prestigieuse course, répondant à nos convictions environnementales, nous n’avons pu qu’accepter. Occasion unique de mettre en valeur notre belle Presqu’île guérandaise. » Jean-Claude RIBAULT, Maire de Piriac-sur-Mer
Depuis plus de 50 ans, la Solitaire du Figaro a su évoluer pour rester une référence et une rampe de lancement pour les marins, hommes et femmes. Épreuve phare du championnat de France Elite de Course Au Large de la Fédération Française de voile, elle permet aux compétiteurs d’exprimer tout leur talent au travers d’une expérience remarquable qu’illustre bien le slogan « Ici naissent les légendes ». Je félicite OC Sport Pen Duick qui a su garder intact l’intérêt sportif et médiatique de l’évènement. Je remercie les partenaires qui s’y associent et qui participent ainsi au rayonnement de notre sport. Jean-Luc DENECHAU, Président de la FFV
Cette 54ème Solitaire du Figaro promet du spectacle avec trois longues étapes et une escale à l’étranger. C’est un parcours engageant que révèle OC Sport Pen Duick, il y aura encore cette année du très haut-niveau sur le circuit avec des Figaro BENETEAU 3 particulièrement adaptés à ce format d’étapes longues. Pour la première fois depuis plusieurs années, les marins auront le plaisir de retourner à Kinsale en Irlande. La Classe Figaro Beneteau espère accueillir encore plus de marins étrangers avec cette escale à l’international. Nous avons hâte d’être au départ le 27 août prochain dans la belle ville de Caen. Nous sommes mobilisés pour faire de cette course emblématique et majeure pour le titre de Champion de France Elite de Course au Large un succès sportif. Jean-Bernard LE BOUCHER, Président de la Classe Figaro Beneteau
The Ocean Race 2022-23 - 26 February 2023, Start of Leg 3 in Cape Town. Biotherm
Après un départ mouvementé sous le relief de Table Mountain qui a laissé quelques séquelles à Biotherm et 11th Hour Racing Team quelques minutes après le début de cette étape monstre du Cap à Itajaí au Brésil, la flotte se retrouve ce lundi matin au complet.Un nouveau départ pour cette grosse étape.
Les rafales soudaines qui ont jailli de nulle part lors du parcours côtier avant de prendre le large ont causé quelques dégâts sur Biotherm et 11th Hour contraints de s’arrêter pour réparer. La latte supérieure de la grand-voile du 11th Hour Racing Team en a fait les rais mais l’équipe a pu réparer et repartir deux heures plus tard. Le PDG de l’équipe, Mark Towill : “La latte elle-même ne s’est pas cassée, mais ce sont les bouts d’aile qui maintiennent la latte en place qui se sont cassés.” L’équipe a officiellement suspendu la course, ce qui, selon les règles de course, signifiait qu’elle devait attendre au moins deux heures avant de pouvoir repartir, même si la réparation prenait considérablement moins de temps. Enright : « Nous ne sommes pas sortis indemnes de Table Bay. Dans la dernière manœuvre à haut risque, nous n’avons pas fait tourner la voile d’avant assez vite et avons peut-être un peu précipité la manœuvre. Nous avons très vite remarqué que les bouts d’ailes des lattes 1 et 2 avaient explosé. Il n’était pas immédiatement clair si les lattes étaient cassées ou non – et il s’avère qu’elles ne le sont pas. Nous avons en fait ce dont nous avons besoin pour effectuer la réparation à bord, mais cela nous enverrait dans le sud sans pièces de rechange. Il est moins cher de suspendre la course maintenant, car vous pouvez le faire pendant au moins deux heures, alors qu’après les 12 premières heures de course, il y aurait une suspension obligatoire de 12 heures. Nous allons réparer cela correctement, tout inspecter et nous avons un plan avec l’équipe à terre qui apportera des pièces de rechange supplémentaires afin que nous puissions naviguer sur cette étape comme nous l’avions prévu et ne pas être compromis. Un [retard] de deux heures sur 35 jours avec tous les différents systèmes et transitions qui se produiront d’ici là ne fera probablement pas la différence. Je ne dis pas que les bateaux ne finiront pas à moins de deux heures d’intervalle, mais c’est probablement après que les cartes auront été rebattues plusieurs fois », a déclaré Enright. L’équipe américaine est repartie à 1507 UTC.
Biotherm est revenu à terre après avoir eu des avaries en cascade. Sam Davies expliquait : “Nous avons cassé une double estrope sur l’écoute de grand-voile, et l’un des padeyes, la corde elle-même a explosé. L’écoute de grand-voile est alors sortie plus loin que la normale dans l’empannage et nous avons fait sauter le stoppeur sur le rail de hale-bas et avons perdu tous les chariots hors du rail de hale-bas, et nous avons perdu toutes les billes [roulements à billes] pour les réparer. Réparer le padeye d’écoute de grand-voile c’est aussi un peu le boulot, car il faut l’imperméabiliser. Et puis nous avons fait tomber le support du poteau jockey du pont. Ce n’est pas trop grave, donc nous devrions avoir réparés dans les deux heures que nous devons rester ici de toute façon.” Mais c’était avant que l’équipe ne découvre que les pièces de rechange nécessaires prendraient un peu plus de temps pour s’approvisionner à terre au Cap un dimanche.
Davies était convaincu que le retour à terre était la bonne décision, même si elle était très douloureuse après avoir mené la flotte hors de la ligne de départ. “Cela aurait été très pénible de réparer en mer parce que nous n’avons pas assez de roulements à billes pour toutes les remplacer donc c’était une évidence de faire demi-tour ici et de le faire correctement. Une partie du problème est d’essayer de faire des courses sur un parcours sur un bateau qui a été conçu à l’origine uniquement pour les courses au large de longue distance. Nous avons toujours nos foils fixés sur un winch”, a déclaré Davies, “ce qui signifie que nous n’avons pas assez de winchs disponibles pour gérer tout le reste lors d’une manœuvre serrée.“
Paul Meilhat : « Nous sommes toujours de bonne humeur et motivés pour reprendre la course. C’est une longue étape et il vaut mieux que cela se passe maintenant plutôt qu’au milieu de l’océan. Heureusement, nous avons décidé de boucler la partie côtière du parcours de départ, nous pourrons donc repartir tout de suite sans avoir à refaire toutes les marques.” Finalement Biotherm a effectué ses réparations et a repris la course à 22h21 UTC. Ce lundi matin, Biotherm accusait un petit retard de 30 mn sur la tête de la flotte qui se retrouvait bloquer dans une dorsale. C’est un nouveau départ qui va être donné et bonne nouvelle pour le spectacle, ce sera avec 5 bateaux.
The Ocean Race 2022-23 - 26 February 2023, Start of Leg 3 in Cape Town. Team Malizia & 11th Hour Racing Team.
Le départ de Cap Town de cette troisième étape qui s’annonce l’une des plus longues de l’histoire de la course a été spectaculaire et mouvementée. Les cinq IMOCA ont du composer avec Table Mountain, le relief bien connu de Cap Town pour prendre le départ d’un parcours côtier avec un vent oscillant entre 2 et 30 nds sur un parcours entre 3 bouées. Biotherm a du retourner au port suite à une avarie alors qu’11th Hour suspendait sa course 2h le temps de réparer deux lattes de GV cassées.
Le scénario de ce début d’étape a été assez spectaculaire avec des IMOCA qui ont eu du mal dans un premier temps à passer la ligne de départ coincés dans une bulle sans vent dû au relief avant de s’envoler littéralement à plus de 28 nds. Si Biotherm a réussi un très beau départ, l’équipe de Paul Meilhat décidait de revenir au port après un tour de piste. Team Malizia, Holcim PRB et 11th Hour accéléraient franchement avec de belles figures de style et se retrouvaient en tête puis s’arrêtaient complètement faut de vent avant de prendre le large. Le moment où 11Th Hour décidait de suspendre sa course pour réparer des lattes cassées. Guyot parti bon dernier rattrapait son retard et les premiers arrêtés. Vingt minutes plus tard, Team Malizia retrouvait du vent et pouvait pointer en tête suivi d’Holcim-PRB et Guyot.
“Nous avons cassé l’estrope à une extrémité de l’écoute de grand-voile”, a déclaré Paul Meilhat à quai. “Ensuite, l’écoute de grand-voile est allée trop loin sur l’empannage et a arraché l’extrémité de la voie et nous avons perdu tous les roulements du système. Je devais intervenir pour effectuer cette réparation et ce remplacement. Nous ne devrions pas perdre beaucoup de temps si nous le faisons maintenant. Ce n’est pas un gros problème, mais nous devons le résoudre.“
Ensuite, c’est l’équipe 11th Hour Racing qui a été la prochaine à suspendre la course avec une latte endommagée. Mais l’équipe américaine a choisi de rester en mer pour effectuer des réparations et purger la période minimale de deux heures.
“Nous avons cassé deux bouts d’ailes sur la grand-voile”, a déclaré le PDG de l’équipe, Mark Towill. “Nous avons en fait deux pièces de rechange à bord, nous pourrions donc effectuer la réparation, mais cela nous laisserait sans pièces de rechange pour l’océan Austral. Nous allons donc embarquer les remplaçants pour être prêts pour la longue étape… C’est la chose la plus prudente à faire.
Biotherm peut reprendre la course à 1505 UTC, 11th Hour Racing Team à 1507 UTC.
Pendant ce temps, en mer, Team Malizia a été le premier à trouver le vent autour des promontoires au large du Cap et a commencé à se frayer un chemin sur l’étape 3, en compagnie de Team Holcim PRB et de GUYOT environnement Team Europe.
Les prévisions annoncent des vents de l’ordre de 25 à 30 nœuds avec des houles de 2 à 3 mètres. L’étape 3 s’avère être un challenge dès les premières heures.
La troisième étape de The Ocean Race part ce dimanche à 14h10 de Cape Town (Afrique du Sud) vers Itajaí (Brésil) en passant par le Cap Horn. Une longue et éprouvante étape qui comptera double en nombre de point.
Christian Dumard, consultant météo officiel de The Ocean Race, confie que si un équipage décide de faire cap au sud, les autres pourraient bien lui emboîter le pas de peur de manquer une belle occasion. Pour lui, l’étape devrait commencer avec de fortes conditions de près dès dimanche soir, suivies d’une possible bascule du vent. “Les bateaux pourraient remonter au vent et se rapprocher du Cap de Bonne Espérance, mais certains pourraient aussi mettre cap directement au sud-ouest pour aller chercher la bascule de vent (sud-est à sud-ouest) dans l’anticyclone. Ils ne vont pas aimer avoir leur VMG négative (à l’inverse de la route), mais si un ou deux bateaux choisissent la route sud-ouest, les autres pourraient bien suivre“, déclare Christian Dumard.
Un événement intéressant a marqué l’histoire de la course en 1997. En effet, le Whitbread 60 ‘Swedish Match’, skippé par Gunnar Krantz, s’était éloigné de la flotte après avoir quitté Table Bay et s’était dirigé seul au large. Cette manœuvre lui avait permis de prendre 35 milles d’avance sur ses poursuivants dès minuit le premier soir et de remporter l’étape de Fremantle en Australie 15 jours plus tard !
“Si nous regardons à plus long terme, il y a un système de basse pression les 2 et 3 mars“, explique Christian Dumard. “La position de cette dépression, et la profondeur qu’elle atteindra, varient encore beaucoup en fonction des modèles météo. Pour l’instant, l’idée est de descendre le plus vite possible vers le sud pour attraper les vents d’ouest. Si la dépression se déplace plus au sud que prévu, alors il pourrait y avoir d’autres options pour se faufiler au nord de celle-ci. Il me semble plus probable que ce soit l’option sud qui l’emporte, mais le jeu est encore ouvert et cela pourrait encore changer.“
Dans l’ensemble, l’étape devrait se dérouler dans des conditions variables, avec des zones de vents légers se propageant vers le sud du parcours, mais aussi des tempêtes qui pourraient bien être violentes. “C’est la saison des cyclones dans les océans Indien et Pacifique, donc nous avons eu beaucoup de tempêtes tropicales récemment et, lorsqu’elles sont en phase avec un système frontal, c’est-à-dire lorsqu’elles sont prises dans le front d’un système de basse pression, alors elles peuvent redevenir très actives.“
Si cette étape sera néanmoins dominée par des conditions typiques des mers du Sud, l’ordre du podium ne pourrait bien ne s’établir qu’après le Cap Horn. Selon Christian Dumard, cette partie de la course sera un nouveau grand défi, car les équipages traverseront différents systèmes météorologiques et donc plusieurs transitions stratégiques.
“C’est probablement la partie la plus difficile de l’étape“, déclare-t-il. “On parle beaucoup de la difficulté de l’océan Austral, mais ensuite il faudra gérer des systèmes de basse pression venant du Brésil et des hautes pressions qui arrivent rapidement derrière eux. Aussi, comme les bateaux ne se déplacent pas avec les systèmes, mais à travers eux, les conditions changent très rapidement.“
Ensuite, les dernières heures vers Itajaì pourraient être bien hasardeuses. “A Itajaì, on peut avoir du vent léger, des orages, des grains, tout peut arriver sur la dernière ligne droite“, résume-t-il.
Le directeur de course Phil Lawrence, quant à lui, garde un œil sur l’activité des icebergs et l’empiètement des eaux froides sur le parcours. L’étape comporte une zone d’exclusion constante des glaces, conçue pour éloigner les équipages des icebergs et des petits grolers qui pourraient endommager gravement un IMOCA naviguant à pleine vitesse.
Selon Phil Lawrence, la limite nord de la zone sera réexaminée, notamment dans le Pacifique Est, en direction du Cap Horn. “Au cours de l’étape, nous effectuerons de nouveaux balayages du Pacifique et il est fort probable que nous ajustions la limite des glaces si nécessaire“, explique-t-il. “Soit, nous la placerons plus nord, si nous identifions un risque, soit plus au sud si nous ne voyons rien d’inquiétant. En ce moment, la situation est inhabituelle dans le Pacifique oriental, où il y a beaucoup d’activité glaciaire très au nord. Aussi, la limite actuelle est très nord dans la zone, mais les scans plus récents nous feront peut-être changer cela dans les semaines à venir“.
Phil Lawrence dit que l’équipe de The Ocean Race a été impressionnée par le bon état général des bateaux à leur arrivée à Cape Town. Il est cependant bien conscient que cette étape pourrait être critique si les bateaux subissent des avaries en très haute mer. “Sur chaque tronçon du parcours, nous avons un gros plan d’urgence, pas seulement sur l’étape des mers du Sud“, annonce-t-il. “Nous avons donc déjà planifié l’étape avec tous les centres de coordination des secours en mer, et nous avons identifié des ports de repli tout au long de la route où les bateaux pourraient se rendre s’ils devaient se dérouter.“
Un facteur dont les équipages devront se méfier au début de l’étape est le risque de heurter des débris au sud du Cap de Bonne Espérance, une zone à l’origine de bien des problèmes pour les IMOCA dans le passé et pour les équipages du Trophée Jules Verne également. Pour cette course, Phil Lawrence explique qu’un protocole a été mis en place pour s’assurer que si un équipage subit une collision, il devra immédiatement en informer la direction de course afin que les détails puissent être rapidement partagés avec le reste de la flotte.